Il ne serait pas étonnant que ce qui est présenté comme information au conditionnel ne vise qu’à créer une nouvelle rumeur.
Ce d’autant qu’elle est relayée par le grand quotidien suisse, Le Temps, peu connu pour sa russophilie…
L’article fait référence au journal grec To Vima, selon lequel Alexis Tsipras aurait demandé à la Russie un prêt de 10 milliards de dollars pour imprimer de nouvelles drachmes.
Néanmoins, le fait que Vladimir Poutine n’ait proposé qu’une avance de 5 milliards de dollars au Premier Ministre grec fait écrire le journaliste du Temps que:
Dans ces conditions, malgré l’appui du peuple grec, Alexis Tsipras n’aurait plus eu d’autre choix que d’accepter le plan d’austérité des créanciers.
Et l’auteur de l’article de se référer, cette fois à Zerohedge pour annoncer que ce serait «l’information la plus sous-estimée de l’année qui suggère que la perpétuation du rêve d’unité de la zone euro, cher à Angela Merkel, n’aurait été possible qu’avec l’aide de Vladimir Poutine».
Le journalisme doit-il vraiment se transformer en relai de rumeurs?
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/5127e0b8-3095-11e5-903f-511fc5349148/Alexis_Tsipras_aurait_sollicité_Vladimir_Poutine_pour_aider_la_Grèce_à_imprimer_des_drachmes
Air du temps
Massacre de Chio, 22 avril 1822 peint en 1824 par Eugène Delacroix
Tels sont les propos d’Olivier Delamarche au sujet de ce pauvre Tsipras.
http://www.agoravox.tv/actualites/europe/article/la-minute-d-olivier-delamarche-50525
Michel Onfray, lui, résume Tsipras, à de la com’.
Mieux, il parle de l’existence, en Grèce, d’un foyer fasciste et s’ébahit qu’en Europe, cela existe encore…
A se demander s’il a suivi l’actualité de l’Ukraine! Sait-il seulement qui a été élu Premier Ministre?
A l’aune de telles appréciations diffusées sur un media de grande audience, on mesure son orientation et les limites de son horizon.
En 1832, la Grèce est transformée en royaume par les grandes puissances qui ont oeuvré à son indépendance.
C’est un roi bavarois qui est placé à la tête du pays à peine sorti de quatre siècles de tutelle ottomane.
Après le roi de Bavière, c’est un roi du Danemark qui lui succède.
Ensuite, quelques dictatures plus tard, la Grèce devient une démocratie.
Qui a une idée de ce que fut la guerre d’indépendance avec ses 200.000 morts?
Qui a une idée de ce que fut la guerre civile qui sévit juste après la deuxième guerre mondiale et qui fit 150.000 morts et une centaine de milliers de réfugiés?
Ceci n’est pas une excuse, diront en choeur les financiers et leurs alliés.
Non, c’est de l’Histoire.
Sujet paru en page 19 de l’édition papier de La Tribune de Genève du 23 juillet 2015 sous le titre « Grèce: le poids de l’histoire »
Il a été énoncé ici ou là que la pauvreté matérielle et -ou- le besoin de spiritualité favorisaient conversions et autres radicalisations.
A cet égard, les explications et les commentaires apportés par tel ou tel philosophe, connaisseur ou spécialiste, se suivent et ne se ressemblent pas forcément.
Pendant ce temps-là, des têtes continuent d’être tranchées, des vies et des pays, d’être saccagés.
Or si le débat sur l’islam occupe les esprits quand il ne les échauffe pas, son instrumentalisation serait tout autant à prendre en considération.
A lire Georges Corm, en effet, tout laisse à penser que les discussions sur l’islam ne seraient que leurre.
Selon lui, elles ne serviraient qu’à masquer la véritable géopolitique du déploiement impérial américain dans le monde.
A lire ici, dans le cadre d’un entretien publié sur le site Les clés du Moyen-Orient:
http://www.lesclesdumoyenorient.com/Entretien-avec-Georges-Corm-Le-1951.html
Dire qu’il est toujours bon de vérifier ses sources est un euphémisme.
Hier, une information circulait sur différents sites et réseaux sociaux selon laquelle le Premier ministre grec, Alexis Tsipras aurait été Juif sépharade, fils d’un milliardaire esclavagiste ami du multimilliardaire Georges Soros.
Aujourd’hui, un site évoque le sujet de manière controversée sinon prudente, indiquant sources et rectifications de ladite « information »:
http://mai68.org/spip/spip.php?article9013
Le fait est que le besoin de contre-informer quand il ne s’agit carrément pas de diffamer ne date pas de nos jours ni même d’hier.
Quant aux réseaux sociaux, ils ne sont que le relai de ce qui fait la part belle à la rumeur.
Cela dit, cette fois en Italie, l’info circule selon laquelle l’ex-ministre des finances, Yanis Varoufakis aurait été associé à un plan de sortie du Grexit élaboré par Georges Soros.
http://www.giornalettismo.com/archives/1859981/tspiras-piano-varoufakis-per-grexit-quegli-agganci-finanza-mondiale/
Vrai ou faux, le fait est qu’une conférence a été donnée à Paris par l’ancien ministre grec des finances dans le cadre d’un forum du think tank Institute for New Economic Thinking, fondé par Geroges Soros:
http://www.euractiv.fr/sections/euro-finances/varoufakis-le-ministre-des-finances-star-de-lanalyse-economique-313667
Le Figaro publie un article qui ne manque pas d’intérêt.
Son auteur est l’ancien ambassadeur de France en Hongrie et en Iran, François Nicoullaud.
Celui-ci relève le rôle majeur joué par trois personnalités dans le cadre des négociation conclues autour du nucléaire iranien.
Les trois hommes qui, selon lui, ont permis qu’un accord soit trouvé, sont Dominique de Villepin, Barack Obama et Hassan Rohani.
Il rappelle comment les discussions avec l’Iran ont été entamées, leurs aléas et leur conclusion.
La lecture de cet article met bien l’accord trouvé en perspective. François Nicoullaud montre, en tous les cas, que rien ne se réalise sans endurance ni volonté.
Certes, celles-ci ne suffisent pas non plus pour aboutir. Et bien des obstacles se sont dressés qui auraient pu ne jamais être surmontés.
Les circonstances ont permis qu’ils le soient, du moins, est-ce ainsi que le récit de l’ambassadeur nous est présenté:
http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2015/07/16/31002-20150716ARTFIG00215-iran-trois-figures-de-la-negociation-nucleaire.php
Hier, lors de la traditionnelle interview du 14 juillet, François Hollande s’est félicité du compromis trouvé entre la Grèce et ses créanciers.
Aurait-il donc vaincu son adversaire?
Son véritable adversaire?
Qui n’a pas de nom?
Pas de visage?
Pas de parti?
Qui ne sera pas élu et qui, pourtant, gouverne?
Cet adversaire, c’est le monde de la finance, déclarait le candidat Hollande le 22 janvier 2012 au Bourget.
Si le Président qu’il est devenu estime avoir mené ce combat qu’il annonçait pour être élu, cet adversaire peut le remercier.
Au peuple grec de savourer.
Grec, Prix Nobel de littérature en 1979, Odysséas Elytis s’était un jour exprimé sur l’avenir de l’Union Européenne.
C’était au début des années 1980, à Rome:
Nous savons que l’idéal européen ne pourra pas se réaliser s’il ne prend pas appui, clairement, sur son socle spirituel, sur les bases des civilisations grecque et romaine, c’est-à-dire la Démocratie et le Droit, à quoi il faut ajouter l’esprit apporté par le christianisme.
Décédé en 1996 à Athènes, le poète aura sans doute déjà pu mesurer le peu d’écho que ses mots rencontraient auprès des instances de l’Union Européenne.
La voix d’Odysséas Elytis, comme celle de tant d’autres humains, a été étouffée. Il appartient désormais à ses compatriotes d’affronter l’idéal européen qui leur est proposé.
A lire cet article, on peut conjecturer de diverses manières. Il n’en demeure pas moins vrai que le peuple grec n’a pas encore capitulé.
On a tout lu, tout entendu, tout vu ou sans doute pas.
L’essentiel est qu’on nous l’ait fait croire.
Car ce qui devait arriver semble bel et bien arrivé, la Grèce restera dans l’Union Européenne.
Avoir rendu le monde témoin, des semaines durant, de prises de têtes médiactico-lobbyistes, est-ce cela, la transparence de l’information?
Les avoir complétées d’interviews au sein de la population grecque, est-ce cela, la démocratie?
Le fait est que ce qui a été communiqué ce 13 juillet comme issue à la crise grecque ne libérera, au mieux, qu’un espace médiatique.
Et encore, rien ne l’assure.
A Delphes, la Pythie livrerait-elle déjà quelques bribes de réponses?
A suivre…
« Le président de la République française est le Président de tous les Français, y compris des djihadistes. »
Difficile de donner tort à Boualel Sansal, écrivain algérien dont l’interview est à lire ici:
http://www.leprogres.fr/lyon/2015/01/29/la-france-doit-se-reveiller-face-a-la-propagation-de-l-islamisme
C’est au coeur même de nos démocraties qu’oeuvrent ces apôtres de la terreur.
Partout, ils appliquent leurs principes et leurs lois si elles en sont.
Bien sûr qu’on peut toujours dire qu’à eux seuls, ils ne représentent pas « le mal ».
Bien sûr que « le mal » est incarné par de nombreuses autres pratiques, nul n’est assez naïf pour croire que quelque régime que ce soit incarne le bien à lui seul.
Il s’agit toutefois de savoir quelles valeurs nous souhaitons.
Si celles portées par les djihadistes vous enchantent, dans ce cas, rien à dire.
Et ce ne sont pas les « larmes » de Bertrand Cazeneuve qui y changeront quoique ce soit.
Ce ministre a beau avoir été ému à l’enterrement d’Hervé Cornara, décapité le 26 juin dernier sur sol français, il n’en a pas moins déclaré que prôner le djihad n’était pas un délit.
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/06/27/ce-n-est-pas-un-delit-de-proner-le-djihad.html
Le Consulat d’Italie au Caire, victime d’une explosion, ce matin, la réaction n’a pas tardé.
Calquée sur toutes les précédentes, elle a de quoi terroriser les terroristes.
Le ministre italien des affaires étrangères réagit sur Twitter par la formule habituelle ou une de ses variantes, « L’Italie ne se laisse pas intimider ».
A l’évidence, de telles déclarations vont limiter les risques de prochaines agressions.
Quant à la France du Quai d’Orsay qui se tient « aux côtés de l’Egypte et de l’Italie », il est certain qu’elle offre par là un très puissant secours.
Combien de victimes, encore, pour que ces mouvances extrémistes agissent en toute impunité?
http://www.leparisien.fr/international/video-egypte-le-consulat-d-italie-au-caire-touche-par-une-explosion-un-mort-11-07-2015-4936799.php
NB: A l’instant, on apprend que l’Etat islamique revendique l’attentat:
http://www.francetvinfo.fr/monde/attentat-au-caire/egypte-le-groupe-etat-islamique-revendique-l-attentat-contre-le-consulat-italien-au-caire_994163.html
