Au coeur de Paris, trône un objet d’art depuis le 16 octobre.
En soi, rien à dire.
Sauf que si, justement, on en parle un peu partout dans la presse internationale.
Intitulé Tree par son créateur, il est vert et il a été érigé Place Vendôme.
Quand on sait que, lors d’une interview qu’il avait accordée en 1972, Dali avait dit de Van Gogh qu’il était « la honte de la peinture française et de la peinture universelle »* , on comprend bien que des goûts et des couleurs, il est vain de discuter.
La question ne semble toutefois pas là.C’est l’identification de l’objet qui est source de polémique.
Car Tree -l’arbre- ne cacherait pas la forêt mais un sex toy.
* http://www.ina.fr/video/I00008651/salvador-dali-les-portes-de-metro-guimard-video.html
Air du temps
Aymeric Caron n’est-il pas la preuve vivante que tout se casse la gueule en France?
C’est Charles Consigy, du magazine français Le Point, qui écrit cela dans un article* consacré au dernier ouvrage d’Eric Zemmour, Le suicide français.
Aymeric Caron ne fait certes pas l’unanimité, loin s’en faut.
Eric Zemmour, pas davantage.
Tous deux incarnent une vision de la France que tout oppose ou presque.
Mais au-delà de leur confrontation lors de l’émission de Laurent Ruquier de ce samedi 4 octobre, demeure la question de la mise en scène médiatique.
Car l’impact est réel.
Mais qu’apporte-t-il vraiment à la France?
* http://www.lepoint.fr/invites-du-point/charles-consigny/consigny-eric-zemmour-le-meilleur-d-entre-nous-09-10-2014-1870648_1449.php
Faut-il en rire, faut-il en sourire ou faut-il s’en inquiéter?
En janvier de cette année, un débat sinon une polémique avait eu lieu à l’Assemblée Nationale entre deux députés, Julien Aubert et Sandrine Mazetier sur la question du genre à employer pour s’adresser à une femme ministre, députée ou présidente.
http://www.mediaterranee.com/content/querelle-de-genre-lassemblee-madame-le-president-contre-monsieur-la-deputee
Or ce 6 octobre dernier, les mêmes se sont retrouvés confrontés au même sujet mais cette fois-ci, il n’a plus été question de discuter ni même de (se) disputer.
La députée de Paris, Sandrine Mazetier a fait notifier dans le procès-verbal de l’Assemblée, un rappel à l’ordre du député Julien Aubert et des sanctions financières ont été prises à son encontre.
Cette affaire en est arrivée au point qu’une pétition a été lancée en soutien au député.
http://www.theoriedugenre.fr/?Sanctionne-pour-avoir-respecte-la
Encore un qui sait de quoi il parle… » L’actuel tsar », ainsi a-t-il évoqué le président russe.
Il souriait, certain de se faire comprendre. Il semblait par ailleurs ravi de sa formulation. Il faut dire qu’elle est particulièrement originale. Et surtout, qu’elle témoigne d’une indéniable culture politique et historique de la Russie.
Car il ne plaisantait pas, non, il était très fier de figurer parmi ceux qui ne s’en laissent pas conter…
Lui, c’est François Busnel, journaliste qui interviewait Emmanuel Carrère et Paul Veyne.
On dit parfois, sinon souvent, de la France qu’elle serait le pays de la liberté d’expression.
En dépit de ce qu’on peut en penser, la France offre un paysage socio-politique jamais à cours d’animation.
Entre hauts faits, trahisons ou scandales, la France qui se lève tôt ou tard, vit.
De qui, de quoi, chaque jour apporte son lot d’informations à cet égard.
Certes, leur perception varie selon les milieux.
Il n’en demeure pas moins vrai qu’on ne saurait dénier le poids d’une actualité dont l’impasse est impossible à faire pour ce qu’elle révèle comme contradictions.
Qui n’a eu de cesse de réclamer le droit à la transparence et à la parole?
Qui le dénonce tandis que ces droits ont été saisis par une ex-compagne de président?
La publication de cette femme démontre avant tout un état de fait voulu et revendiqué de longue date par les mêmes qui semblent le fustiger désormais.
Il ne s’agit pas, ici, de saluer ou non l’opportunité d’une démarche éditoriale.
Il est question d’en observer les effets.
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2014/09/05/normal.html
Que de remous pour nous apprendre ce que François Hollande n’a eu de cesse de vouloir être!
Un homme normal.
A l’évidence, ce qu’on découvre en ces jours de grand battage médiatique autour d’un livre, c’est bel et bien qu’un président ne peut pas être un homme normal.
Tant d’émois autour d’une simple histoire de couple le prouve.
Ainsi, à une époque où certains se mobilisent tant pour la transparence, on en voit les limites.
L’ouvrage de l’ex-compagne du président français n’est en définitive que le parfait reflet de ce que François Hollande a lui-même voulu.
Etre président et comme tout le monde.
Or ces deux dimensions ne sont pas compatibles.
C’est à un très mauvais film auquel on assiste en ce moment.
Projeté sur nos écrans multimédias, il offre en gros plan l’image d’une nature humaine déchaînée.
Les rêves pacifistes ont beau animer certains esprits éveillés ou endormis, la violence n’en disparaît pas pour autant.
Difficile à admettre ou non, le fait est que le besoin d’en découdre avec cet autre qui gêne quand il n’est carrément pas de trop, est bien réel.
Et tant que certaines cultures ou autres religions encourageront la vengeance, les cieux ont de quoi s’enflammer encore et encore.
S’indigner n’y changera rien.
Suicidaire
Au coeur de Genève, ce 20 juin, un enfant circule sur une trottinette, accroché a l’arrière d’un tram.
En face de lui, de l’autre côté du même tram, un adolescent s’y tient, lui, à vélo.
Un passant tente de raisonner l’enfant, en vain.
Je signale, pour ma part, le fait au premier conducteur de bus accessible, il me répond qu’il est on ne peut plus conscient du fait et m’explique qu’il peut, bien sûr, prévenir la centrale qui, de son côté, transmet à la police.
Le problème, ajoute-t-il, est qu’il ne se passe rien.
Aucune mesure n’est prise.
A qui la faute?
Dans son article* paru sur le site Slate.fr, Eric Leser évoque un sentiment « anti commentaire » qui se développerait sur différents sites.
A l’appui de son propos, le journaliste se réfère à différentes sources et prises de position.
Si certaines ne sont pas forcément à remettre en cause, demeure la question de savoir si la suppression des commentaires serait à recommander.
Car le radicalisme de la solution -déjà adoptée par certains sites pour réagir aux désagréments de commentaires- prête à discussion.
Rien n’indique, en effet, que la qualité des échanges citoyens y gagnera.
Certes, le phénomène des commentaires discourtois, hors contexte ou agressifs témoigne de réalités avec lesquelles compter.
Mais de la modération à la suppression pour tous il y a une marge.
Et cette marge franchie, c’est l’ensemble des échanges citoyens qui est visé.
Et sanctionné.
* http://www.slate.fr/story/88227/commentaires-articles-ruinent-medias
A lire aussi: http://www.slate.fr/lien/69227/commentaires-opinion-internautes
Les résultats des Européennes de ce dimanche 25 mai alimentent la réflexion si elle en est.
En France, l’émotion a beau jeu de s’exprimer.
On évoque ici ou là un vote contestataire.
Le qualifier ne suffit pas.
En prendre la mesure, par contre, rappellera les conditions qui ont porté l’actuel président français au pouvoir.
C’est élu par défaut* que François Hollande a succédé à Nicolas Sarkozy.
Si ce dernier était loin d’être idéal, à l’évidence, le rejeter n’a répondu qu’à une humeur.
Contestataire.
* http://voix.blog.tdg.ch/archive/2013/06/30/hollande-president-par-defaut-s.html
