capture d’écran Telerama doc. Elise Rouard
En ce 6 juin 2018, jour de célébration du 74e anniversaire du débarquement de Normandie, découvrons le sort qui a été réservé à plusieurs dizaines de milliers de personnes sous le régime de Vichy!
Evoqué dans un documentaire signé Elise Rouard, tandis qu’il avait été occulté jusque là ou peu s’en faut, il bouleverse.
Si la réalisatrice a retrouvé trace de 45’000 victimes aux Archives nationales, aucun écho n’en avait été rendu qui aurait porté cette tragédie à la connaissance du grand public.
L’article paru sur le site de Telerama et accompagné d’une vidéo dont une capture d’écran figure en illustration de ce sujet, est à lire absolument.
Il n’est plus question de classes sociales, ici, ni de médecine qui serait accusée d’être à deux vitesses. Non, il est question de lâcheté collective.
Et comme l’énonce très bien l’auteure en conclusion de son article, cette lâcheté interroge en écho nos regards sur les « fous » d’aujourd’hui.
A relever, également, comment est cité le cas de Camille Claudel. On sait la tragédie que fut sa vie, on la découvre parmi ces 45’000 victimes, mortes de faim.
Culture
Souvent est énoncé le terme de créativité au sein d’entreprises ou ailleurs. Voici qui reste, bien sûr, encourageant et à encourager. Pour autant, non loin de là veille le terme désormais consacré de management.
Or même si Wikipedia se fend d’une explication intéressante sur l’étymologie du mot, il n’en demeure pas moins vrai que la présence de plus en plus massive d’anglicismes dans nos idiomes ne tient pas du hasard.
On a là le reflet de l’emprise d’une civilisation et, avec elle, d’une manière de penser le monde.
Quels qu’en soient les atouts, elle témoigne d’une vision approximative et ce, à l’instar de toutes celles qui l’ont précédée et qui lui succéderont.
Elle n’en est cependant pas moins là, pour l’heure.
Active à se déployer partout dans le monde, un jour néanmoins, elle disparaîtra au profit d’une autre.
Laquelle et dans combien de temps, telle semble bien être là l’énigme. A moins que l’une ou l’autre d’entre vous n’ait une idée à ce sujet?
Le droit permet, en principe, à chacune et à chacun de se défendre. Plus question d’être abusé par une justice divine quelconque, vive les libertés humaines à faire valoir!
Or les mauvais procès existent.
Condamnés de facto, une femme, un homme voient parfois leurs chances de prouver leur bonne foi réduites à néant.
Les voilà prises dans des situations kafkaïennes plus fréquentes que tout idéaliste ne le penserait dans nos démocraties laïques.
Autant de personnalités en vue que le simple quidam sont susceptibles d’être concernés par l’injustice humaine. Alors?
Se faire une raison? Se battre?
Avoir tué Dieu a conféré à l’homme les pleins pouvoirs, il les exerce.
Ou en abuse mais charité bien ordonnée…
Dans le précédent sujet de ce blog dont je remercie, au passage, les personnes qui y ont réagi par autant de partages sur Facebook ou de commentaires, l’un d’eux, justement, a soulevé un point intéressant.
Pierre Jenni, pour ne pas le nommer, s’est en effet exprimé sur ce qu’était, selon lui, un blog. Je lui ai répondu que si l’occasion le permettait, je reviendrais sur le sujet, ce que je fais.
Si chacune et chacun a sa manière de concevoir un blog, pour ce qui me concerne, c’est l’envie de partager et d’échanger des points de vue qui m’anime.
Ce blog n’est pas un blog politique comme d’aucuns le qualifient. Je ne suis membre d’aucun parti, j’aime, par contre, suivre l’actualité et y réagir.
Et si en débattre peut paraître vain quand on sait comment le pouvoir s’exerce au détriment, parfois, de ce qui le remet en cause, rester silencieux peut tout autant relever de l’acquiescement tacite sinon du renoncement.
C’est pourquoi, écrire sur tel ou tel sujet me semble au moins ouvrir un espace de réflexion.
Aussi bien me tient-il à coeur de soulever des problématiques sensibles. Et les réactions qu’elles suscitent m’apparaissent comme autant de nouvelles pistes à explorer et de questions à poser.
PS: À signaler que le lien partagé sur FB est celui qui renvoie au blog que j’ai tenu 9 ans durant sur la plateforme de la Tribune de Genève. Ce lien est devenu invalide suite à la décision prise par Tamedia de fermer le blog.
Vous aimez lire des livres, voir des films, vous informer ou, au moins, tenter de vous faire une opinion, alors voici de quoi. Sauf que le sujet dont il est question ici ne relève d’aucune fiction sinon de celle de leurs auteurs.
Car oui, il faut bien le dire, la manière avec laquelle est abordée la situation dans le Sud-Est de l’Ukraine toujours en guerre, révèle avant tout la divergence -sinon le grand écart- de sensibilités.
Son livre, l’écrivain russe Zahar Prilepine l’a présenté à Paris et à Genève, son film, le réalisateur ukrainien Serguei Loznitsa l’a présenté à Cannes.
Jusque là, on ne peut que saluer l’objectivité de la France, au moins, qui rend compte de deux approches d’une guerre qui tue encore et encore à nos portes.
La perspective d’une réconciliation entre les deux camps qu’elle oppose semble de plus en plus s’éloigner alors que tant de blessures saignent de part et d’autre de la ligne de front qui les sépare.
Et c’est bel et bien là ce qu’il y a de plus tragique.
Qu’un peuple ait pu être pris dans pareille guerre fratricide peut être imputable à qui l’on veut désigner comme responsable. Le fait est que les victimes se comptent d’un côté comme de l’autre d’une population fortement mise à mal.
Dans ce cas, alimenter un conflit comme s’y emploient encore autant de milices en tous genres au profit de puissants intérêts ne peut mener qu’au pire gâchis humain.
Le 16 septembre 2004, France 3 proposait ce rappel historique de deux guerres qui, en dix ans, auraient fait au moins 200’000 morts en Tchétchénie.
On y parle des ruines de Grozny au milieu desquelles vit la population, en proie aux exactions de l’armée russe.
On y entend une femme venue se réfugier avec son fils à Paris.
De l’agresseur au couteau qui a terrorisé le quartier de l’Opéra à Paris hier, on nous a appris qu’il était né en Tchétchénie en 1997. Arrivé avec ses parents aux début des années 2000 en France, il y a été naturalisé en 2010.
Comme récompense à son accueil, le pays a eu droit à la boucherie que l’on sait dans les rues de sa capitale. Il est évident que tous les réfugiés ne se comportent pas de la sorte avec leurs hôtes.
Retenons simplement que la générosité, parfois, peut être bien mal remerciée.
Et ce d’autant que, comme cela apparaît dans la video ci-dessus, les rôles de bourreaux et de victimes étaient assez clairement décernés par France 3 pour sensibiliser son public au sort de la population tchétchène en proie aux exactions de l’armée russe.
Pensée aux innocents qui refusent de diaboliser et découvrent comment ils sont remerciés de leur ouverture d’esprit.
Le 19 décembre 1964, les cendres de Jean Moulin sont transférées au Panthéon. A cette occasion, André Malraux prononce un discours vibrant d’émotion que je vous propose de suivre ici.
Les commentaires sont aussi à lire. Et parmi eux, celui qui renvoie au texte de l’hommage rendu.
Pour qui n’a pas connu cette guerre du seul fait, déjà, de ne pas avoir vécu en France à ce moment-là, ce discours permet de réaliser, au moins en partie, ce qu’elle a impliqué pour qui a tenté de résister à l’occupant nazi.
Si, en ce 8 mai, on célèbre l’armistice en France et que le jour est férié, il n’en a pas toujours été ainsi. Cet article nous explique ce qu’il en est et en a été au cours des présidences qui se sont succédé.
Que le rapport au passé soit vécu et relaté de manière très diverse est une réalité. Une autre, est sa réécriture ou son effacement.
Ce qui démontre combien son intégration au plan collectif et individuel reste un défi. Zones d’ombres, parts d’injustice, autant de combats sont menés pour que leur reconnaissance advienne. Avec le succès que l’on sait, souvent, très relatif.
Et cependant, il est des moments fondateurs qui réunissent. C’est sans doute l’intensité avec laquelle ils ont été partagés qui les inscrivent dans la durée.
Au hasard d’un réseau social bien connu, je tombe sur un article faisant mention du fait que le Président français avait été tagué sur une rame de TER.
Pour en savoir davantage, je lance une recherche sur internet et trouve plusieurs autres médias parler de ce sujet.
A lire, et les articles et les commentaires qui les suivent, ce qui frappe est de constater l’absence totale de considération apportée à la fonction présidentielle. Tout autant, d’ailleurs, qu’à la religion dont l’un des symboles est mis en avant.
Il est écrit qu’une enquête a été ouverte, soit.
Mais au-delà de ce qu’elle révèlera ou non sur l’origine du tag, ce qui apparaît, dans cette affaire et dans son traitement médiatique, en dit déjà beaucoup.
Qu’un Chef d’Etat soit détesté et conspué est une chose, que sa représentation soit dégradée, encore une mais que tout cela ne suscite guère d’émoi particulier, une autre qui indiquerait, soi-disant, la désacralisation du pouvoir.
Mais entre sacrer ou respecter par l’usage de moyens légaux de contestation, il y a une différence. Un tel tag en serait-il l’expression qui vandalise valeur marchande et symbolique?
L’attaque qui a récemment visé la Syrie et qui a été menée de manière conjointe par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France a souvent été commentée en rappelant celle qui avait frappé l’Irak et à laquelle la France avait refusé de participer.
Pour toutes sortes de raisons, cette comparaison a été considérée comme inadéquate.
Il n’en demeure pas moins intéressant d’observer comment Dominique de Villepin -dont le discours tenu à l’ONU le 14 février 2003 est resté dans nombre de mémoires au point, justement, d’être cité à nouveau- comment donc, l’Ancien Ministre de Jacques Chirac se situe par rapport à la Syrie.
En 2012, il se disait prêt à une intervention militaire en Syrie. Ensuite, il a commencé à réviser sa position et a rejoint François Fillon et Jean-Luc Mélenchon qui, tous deux, n’ont jamais varié et toujours rejeté la solution militaire.
Lors de l’élection présidentielle française de 2017, Dominique de Villepin n’a jamais caché son soutien à Emmanuel Macron. Par ailleurs, on sait l’Ancien Premier Ministre favorable au dialogue à maintenir plutôt qu’aux armes à fourbir.
Or, en Chine où il a été invité à donner une conférence, il a déclaré que la frappe militaire menée en Syrie sous la direction des Etats-Unis n’est pas une solution parfaite au problème qui touche cette région.
On le sait diplomate. On connaît aussi sa maîtrise de la langue. A l’évidence, là, il excelle …
Souvent, je me suis demandé comment, face à une souffrance, agissait l’empathie.
Il y a de très fortes chances qu’une fois ou l’autre, chacune et chacun d’entre nous ait été confronté à un mal vécu de l’intérieur ou partagé de l’extérieur s’il a touché un tiers.
De fait, chacune et chacun de nous aura sans doute connu l’empathie pour en avoir été gratifié ou l’avoir prodiguée.
Pourquoi évoquer, ici, cette problématique?
Parce que, nombre de sujets sensibles ont été traités sur ce blog et que, sauf à mener d’action dite engagée, celle qui se limite à commenter relève de l’opinion qualifiée de publique.
Savoir quelle influence celle-ci est en mesure d’exercer face à un pouvoir qui dispose de moyens pour l’ignorer, laisse à penser qu’elle n’a de droit que d’exister.
Doit-on, pour autant, plonger dans le pessimisme et se détourner de situations face auxquelles se mobilisent nos sensibilités?
Telle apparaît la question à se poser au vu du crédit limité -quand il ne rejoint pas le mépris- apporté à celle ou à celui qui use de son droit d’expression face à une situation qui lui paraît devoir mobiliser l’attention.
Que ledit droit d’expression soit d’ordre légal, son destin semble, parfois, tracé d’avance.
Dans ce cas, lutter en faveur de causes qui exigent qu’on y revienne sans cesse alors que tout se met en place pour les rendre d’autant plus indéfendables, peut s’apparenter à la tâche qui fut imposée à Sisyphe.
Albert Camus a proposé de l’imaginer heureux.
C’est là une attitude philosophique. Qu’on y souscrive ou pas, elle est une manière de résister et confirme, par là-même, sa force qui transcende l’arbitraire.