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Prix littéraire ou un prix politique?

La culture récupérée ou engagée à des fins politiques est un phénomène connu.

Or s’il est une dimension humaine qui pourrait échapper à tout parti pris, c’est bien la créativité. Cependant, quelle chance présente la créativité en tant que telle au sein d’une lutte de pouvoirs?

Sans doute aucune tant il est vrai que prime le combat d’ordre idéologique. Voici qui le confirme dans l’extrait ci-dessous, pris en capture d’écran de l’article indiqué ici en lien.

On y lit, en effet, à quel point politique et culture s’imbriquent en faveur d’une idée à défendre. Libre à chacune et à chacun de mener le combat qui lui sied et d’en exclure qui ne le partagerait pas!

De là à estimer que ce prix serait « littéraire » est une question à se poser si on le veut bien.

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Ukraine-Russie, les victimes vous remercient!

À la guerre qui sévit en Ukraine s’ajoutent des prises de position étatiques dont on se demande bien pourquoi elles interviennent en ces temps troublés et douloureux pour autant d’Ukrainiens que de Russes.

Le grand quotidien suisse Le Temps –autrefois dit « de référence »- nous apprend que « le Conseil national reconnaît l’ « Holodomor », la grande famine en Ukraine, comme un génocide ».

Ce tragique épisode de la vie soviétique a généré des myriades d’articles.

Loin d’être inconnu, le voici soudain mis au service d’États dont on suppose – non, voyons!- dont on est certain qu’ils n’ont rien à se reprocher pour s’instaurer ainsi en Cour de justice autoproclamée.

Quoi qu’il en soit et surtout, sans rien banaliser du tout de cette tragédie, je vous engage très vivement à découvrir ce rapport publié sur le site de l’Oakland Institute. Son intitulé seul devrait vous donner une idée de la situation dont on guette avec impatience le prochain relai dans nos médias.

À chacune et chacun de défendre sa position et de persévérer à estimer la Russie à l’origine de tous les maux de l’Ukraine. En attendant, les familles endeuillées, les personnes mutilées, les enfants orphelins remercient nos parlementaires de penser à elles.

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Les mots et les actes

Souvent on les oppose.

Souvent les seconds ont été choisis pour pallier aux limites des premiers. On a donc vu des gens s’engager de manière concrète au service d’une cause, au prétexte que se contenter d’en parler était insuffisant.

Soit.

Mais quand l’action se radicalise, c’est la volonté d’en découdre qui s’impose. Et elle trouve ses adeptes. Auprès de celles et ceux que toute réflexion rebute. Or c’est à travers elle que la diplomatie excelle.

Et comme on l’a enterrée à petit feu sinon au lance-flamme, on peut toujours attendre et rêver d’entente entre les peuples, slogan pourtant rebattu par les adeptes du multiculturalisme.

Que d’incohérences dans nos démocraties! Que de mauvaise foi et de doubles standards! On le sait de longue date, en est dupe qui le vaut bien.

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Le cousin russe

« À Kharkiv, tout le monde a un cousin en Russie », titre Le Monde pour un de ses articles. Qui a piétiné cette réalité sinon les insatiables va-t-en-guerre qu’aucune diplomatie occidentale n’a retenus?

De longue date, j’ai alerté sur la guerre fratricide qui se livrait dans le Donbass. Mais qui suis-je dans un paysage médiatico-politique qui se détourne même du regard porté par d’éminentes personnalités sur les ravages de ce conflit?

Alors oui, dix ans après les hostilités que la suppression de la langue russe comme langue officielle par la Rada ukrainienne a déclenchées et dont ce même grand quotidien français rendait compte le 25 février 2014, oui, on peut toujours écrire qu’ « à Kharkiv, tout le monde a un cousin en Russie »!

Et nous apprendre que « Kharkiv est la plus grande cité russophone hors des frontières de la Russie » n’est un scoop que pour qui s’est détourné de ce qui caractérise cette région de l’Ukraine.

Le Sud-Est du pays est en très grande majorité russophone.

Nul n’est censé le savoir qui ne s’est pas forcément spécialisé sur le sujet, bien sûr. Mais avoir filtré -sinon écarté des médias « mainstream »- tout apport autre que celui débitant la doxa est fautif.

Parce que le public n’est plus informé.

Il est sous influence sinon propagande, je l’ai très souvent rappelé ici et je ne suis pas la seule. Mais comme nous sommes aussitôt taxés de « relais du Kremlin », autant dire que le dialogue est d’emblée anéanti.

Le résultat, nous l’avons désormais.

Et comme l’a relevé le commentateur de cet interview datée de janvier 2015, le pire envisagé n’est plus une fiction. Le coupable est néanmoins dores et déjà désigné et l’Occident s’en lave les mains.

Merci pour nous, les peuples, merci pour les centaines de milliers de victimes des deux côtés des belligérants.

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Ukraine-Russie, 2014-2024

Donc la Russie est véritablement devenue notre ennemie. À nous, peuples d’une Europe et d’un Occident guerrier qui n’a rien fait pour apaiser le Sud-Est de l’Ukraine, au contraire.

Sans cesse, les exactions commises par des mouvements néo-nazis étaient au mieux banalisées, au pire niées. Aussi toute intervention qui les signalait était-elle d’emblée rejetée et taxée de « complotiste ».

Le procédé consistant à accuser qui dérange est si connu qu’il ne vaut pas la peine d’être commenté. Car la folie guerrière ne s’encombre d’aucune entrave à son déploiement.

Bien sûr que selon nos médias, fidèles relais de la pensée qui doit s’imposer, la Fédération de Russie est seule en cause de l’embrasement qui menace de se généraliser à d’autres pays que l’Ukraine.

Depuis le temps qu’on nous ressasse la même version, on devrait le savoir!

Sauf qui cherche à comprendre, sauf qui rappelle comment la guerre a débuté dans le Donbass en 2014 déjà et pas en 2022 comme on nous le serine.

Quoi qu’il en soit, désormais, la Russie est bel et bien devenue notre ennemie. Et nombre de personnes en ont conscience. En vain, c’est à craindre et à redouter.

Quant au temps où je m’exprimais dans cet interview, je vous laisse libre de l’estimer valide ou échu.

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Laxismes

Pour en revenir à l’affaire Ameti, certes, on peut se dire que tirer sur la page du catalogue d’une maison de ventes aux enchères est anodin par rapport aux vies humaines prises pour cibles et descendues sans état d’âme.

Cette femme a-t-elle innocemment retenu une page plutôt qu’une autre, elle seule le sait.

Ce qui a choqué est la mise en scène d’elle-même par Sanija Ameti sur son profil Instagram. On la voit tirer sur cette reproduction d’un tableau de 1375 qui montre la Vierge à l’enfant. Elle se justifie et présente des excuses qui ne sont pas passées.

Bref, la polémique a enflé et la jeune femme se retrouve face à la légèreté de sa conduite. Car, encore une fois, il s’agit de la page d’un catalogue et non de l’oeuvre elle-même, encore moins de personnes.

Hélas, agresser de véritables tableaux qu’on asperge de toutes sortes de produits est devenu une pratique courante d’activistes de mouvements divers. S’en prendre aussi à des œuvres théâtrales ou littéraires, à des opéras pour en modifier tel ou tel passage est également en vogue.

Dans ce sens, la jeune femme se fond dans l’air du temps.

Et qu’elle ait réalisé un tel parcours politique sans jamais avoir été inquiétée reste aussi une question à se poser. Car son comportement ne date pas d’hier. Donc les personnes qui ont contribué à favoriser la carrière de cette élue sont, elles aussi, à mettre en cause.

En tant que prof, j’ai été victime d’un réfugié bosniaque.

On a ignoré le comportement violent que je signalais. On m’a conseillé d’aller « me reposer », j’étais « trop sensible ». Ben voyons… Résultat, deux ans après m’être « reposée », j’ai appris que le gars avait été arrêté pour trafic de drogue au sein même de l’école.

Il ne s’agit en rien de stigmatiser les réfugiés dont nombre d’entre eux s’intègrent très bien à la société qui les accueille. Il s’agit de pointer l’indigence de veille et finalement le déni opposé aux agissements d’individus qui transgressent les interdits.

Pour le reste et si jamais, je vous propose cette interprétation d’André Bercoff du geste de Sonija Ameti.

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Au-delà d’Ameti, négligence et légèreté

On parle beaucoup d’elle, on s’offusque de son geste qui a consisté à publier sur son compte Instagram une photo d’elle et de la cible qu’elle vise en tant que tireuse. Elle s’appelle Sanija Ameti.

On peut reprocher à cette jeune femme qui tire sur un catalogue de maison de vente aux enchères son inculture, sa légèreté, sa négligence, son insouciance! Son geste dénote une indigence assez sidérante.

Cela dit, la langue n’a pas non plus vocation à être malmenée. Or, de plus en plus d’articles sont publiés au mépris de règles élémentaires de syntaxe et d’orthographe.

Sans être pour le moins du monde puriste, j’estime légitime que des professionnels de l’écrit, en cas d’hésitation sur une forme ou une autre, s’enquièrent de celle qui convient.

Or tel ne paraît plus du tout être le souci de nombre de journalistes et c’est très regrettable. Qu’il s’agisse de coquilles est une chose, qu’il s’agisse d’erreurs grossières, une autre.

Dans l’article consacré à la politicienne de Zürich, sur quatre lignes figurent trois erreurs. C’est peut-être peu. Or non, c’est beaucoup. Cela démontre que le sens de ce qu’on publie n’importe plus.

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Fruit défendu

Vous avez bien sûr entendu parler de l’affaire qui vise l’Abbé Pierre.

Un article de Francinfo y revient avec force détails et précisions. À découvrir autant de révélations jusque là demeurées cachées, on reste évidemment aussi pantois que perplexe.

Pantois par le comportement de l’homme et de ce qui l’a maintenu aussi longtemps protégé d’indiscrétions, perplexe par ce qui, soudain, favorise son exposition au grand jour.

À l’heure où l’Église se trouve confrontée à une société qui revendique de plus en plus de libertés face au désir, face à la vie, face à la mort, celle-ci se voit sommée de réagir aux agissements abusifs qui auraient été commis par ses dignitaires.

Ceux-ci ne sont de loin pas seuls en cause. Nombre d’autres personnalités du monde de la culture, de monde politique, économique, financier et j’en passe, sont elles aussi mises à l’index.

Hors de question, ici, de justifier l’abus sexuel.

Mais le condamner partout où il sévit serait, dans ce cas, opportun. Je songe aux innombrables victimes de trafics tenus bien secrets, de réseaux jamais inquiétés et pour cause.

Alors oui pour l’Abbé Pierre mais quand d’autres prédateurs et même prédatrices complices se maintiennent protégés de regards indiscrets, on s’interroge tout de même et une fois encore, sur le « deux poids deux mesures ».

Détourner l’attention publique de crimes commis par d’intouchables en col blanc est tout aussi répréhensible et quoi qu’on pense de l’Église catholique.

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Peuples et élu(e)s

Les prises de position qui pointent l’abus fait aux peuples par leurs élu(e)s se multiplient. Ici ou là, en effet, s’observent des réactions qui mettent en cause la confiance à accorder aux forces politiques en place.

On l’a vu dans le précédent sujet de ce blog, une bonne partie de l’électorat français appelé à se mobiliser en faveur d’un « front républicain », a senti ses efforts trahis.

La Suisse, quant à elle, se divise au sujet de sa perception de la neutralité.

Je vous invite très vivement à découvrir cet article consacré au concept de « neutralité active » selon Denis de Rougemont. Vous constaterez qu’il est bien éloigné de celui revendiqué par l’ancienne conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey.

La neutralité telle qu’elle est présentée sur le site du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) suscite d’importants débats et bientôt une votation. Le résultat du scrutin sera certes intéressant mais surtout sa mise en application.

Car c’est en elle que réside le respect du principe démocratique et non dans les contorsions auxquelles sont ensuite soumises les voix qui s’expriment dans les urnes.

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Cette liberté chérie de nos démocraties

Comparer un régime politique à un autre est un exercice aussi stérile qu’intéressant.

Stérile par l’insignifiance qu’il aura sur lesdits régimes, intéressant par ce qu’il révèle de leurs pratiques et de leurs conséquences. Je songe à de récents échanges que j’ai eus avec diverses personnes à ce sujet.

L’une d’elle évoquait Dubaï ou le Qatar où, selon elle, le vol n’existait pas et si oui, était sévèrement puni. La porte des appartements restait ouverte, un portable pouvait être laissé sur une table de café pendant qu’on s’absentait quelques minutes sans qu’il soit dérobé.

Manière de dire qu’en Europe, le vol était une pratique courante et à peine sanctionnée quand elle l’était.

Une autre relevait que dans un pays européen, si on s’exprimait contre le régime en place, on ne terminait pas en prison comme dans certains pays. En un mot comme en deux, la liberté dont nous disposions de faire part de points de vue opposés à ceux du pouvoir en place était au moins accordée.

Autant ne pas ronger son frein derrière des barreaux pour un larcin ou pour un délit d’opinion, en effet. Et la différence est appréciable. Serait-ce donc plus vivable d’être entouré d’êtres libres quand, soi-même, on serait plutôt enclin à respecter autrui et l’ordre public, la question me paraît être là.

L’exemple de la France et de son énième épisode politique interroge tout autant.

Car si l’on comprend bien, chacune et chacun a usé de sa liberté pour voter et en fin de compte, l’homme, certes talentueux et compétent, qui a été désigné pour gouverner est déjà sous la menace de censures. Parce que la démocratie se dit avoir été volée ou parodiée.

Il semble bien, dans ce cas, que le respect de cette liberté tant chérie en Occident relève de l’impossible quadrature du cercle. Et cependant, elle fonde nos régimes dont jamais une occasion n’est manquée de rappeler combien ils sont préférables à d’autres.