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En ce dimanche de Pâques

En ce dimanche de Pâques, célébré aussi bien par les orthodoxes que par les catholiques et les protestants, un cessez-le-feu en Ukraine a été ordonné par le Président russe. Accepté par son homologue ukrainien, ce dernier a néanmoins accusé Vladimir Poutine de l’avoir violé.

En ce dimanche de Pâques, souhaiter que la paix tombe sur la terre telle une colombe venue du ciel relève de l’utopie. Et espérer que le sens de la nuance gagne certains esprits, sans doute aussi.

Parce qu’à suivre les propos échangés au sujet de la Russie, très vite s’observent deux camps. Celui qui est de facto qualifié de « pro-russe » et l’autre, celui des gens qui pensent juste.

Il n’est presque plus possible de s’exprimer sur la Russie sans se retrouver étiqueté, jugé et à tenir à l’écart de tout débat qui n’en sera plus, puisque tout le monde sera du même avis.

Et ce n’est pas depuis le 24 février 2022 que c’est ainsi. C’est depuis des décennies! Du temps de l’ex-URSS, les Rouges allaient nous envahir. Rappelez-vous, la menace communiste était omniprésente.

Pour ma part, de longue date j’ai compris que j’étais du mauvais côté. Que ce soit du temps de mes études et de mes séjours en Russie soviétique ou de ceux, plus récents, dans la « Russie de Poutine ».

La folie guerrière décime de nombreuses régions du monde. Mais certaines paraissent indubitablement plus chères à nos journalistes que d’autres. Elles ont donc droit à être chaque jour ou presque évoquées avec leur lot de victimes.

L’Ukraine en est. Pour les autres, mourir en silence sous les coups d’agresseurs non russes ne vaut pas d’être signalé. Ainsi va « l’information » qui fait si bien la part des choses.

Joyeuses Pâques à vous et aux vôtres malgré tout!

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Pouchkine malmené par la fureur identitaire

Les grandes figures de la culture ne sont jamais à l’abri de récupération politique d’un bord ou de l’autre. On l’avait vu ici lorsqu’on faisait parler Stefan Zweig pour défendre telle ou telle cause.

Alexandre Pouchkine, pour sa part, est déchiqueté.

Max Lobe, auteur genevois d’origine camerounaise, le situe parmi les trois auteurs africains qu’il conseille, aux côtés de Mongo Beti (1932-2001) et Frantz Fanon (1925-1961).

Dans l’article -réservé aux abonnés-, Alexandre Pouchkine est mentionné sans date de naissance ni de mort, contrairement aux deux précédents.

Comprenne qui pourra mais voici ce qu’en dit Max Lobe:  «Pouchkine est tellement Camerounais, il faut lui demander son passeport! Ce grand de la littérature russe a un arrière-grand-père qui venait de la région du Logone-et-Chari, dans le nord du Cameroun, près du Tchad ».

En Ukraine, celui qui figure parmi les « trois auteurs africains conseillés par Max Lobe » semble loin d’évoquer le continent auquel le rattache le Genevois:

Aujourd’hui, Pouchkine est une figure honnie en Ukraine, le symbole d’une Russie impérialiste et colonialiste qui a imposé des rues à son nom et des statues à son effigie dans chaque ville de l’ancien empire soviétique.

Paix à ce grand homme éreinté par la fureur identitaire!

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Refusons le sang à verser!

À discuter avec diverses personnes de la situation actuelle en Occident, j’observe que mon constat en rejoint d’autres. On est plongé dans un climat guerrier dont la raison est de nous préparer peu à peu à un conflit d’envergure mondiale.

La raison de pareille mobilisation est simple, elle est répétée en boucle depuis des années, la Russie a envahi l’Ukraine, elle va poursuivre et envahir d’autres pays. Soit.

Des sources qui seraient sûres mais qu’on ignore, certifieraient que plusieurs pays sont en première ligne de cette volonté qu’a la Russie de retrouver ses dimensions impériales perdues. Soit encore.

Car vous l’aurez compris, depuis le temps qu’on vous le ressasse, le Président russe est un nostalgique non seulement de l’ex-URSS mais de l’Empire russe. Donc il a clairement l’intention de le reformer.

La clairvoyance de ces prophètes médiatiques et politiques ne souffre aucune discussion. Si vous tentez la nuance, le répertoire des clichés habituels sur la Russie vous est renvoyé en guise de réponse.

Donc mettre l’Europe -sinon le monde- à feu et à sang est la seule solution d’après ces visionnaires de l’avenir que nous réserve la Russie pour lui montrer de quel bois l’on se chauffe.

Ces gens-là nous gouvernent et nous « informent ». Et nous, nous allons les laisser nous conduire droit dans le mur à confondre refus de guerre avec soutien au Kremlin?

Non.

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INVASION… Répétez: IN-VA-SION

Et voilà, pour une énième fois, on rappelle au public les risques que courent nos « démocraties » d’être envahies par la Russie.

La RTS est en Finlande pour un entretien avec son ancien Président et pour nous montrer aussi comment se préparent d’autres pays face à la « menace russe ».

Sait-on de quels effectifs une armée a besoin pour une « invasion »? Les mots ont un sens! Mais quelle importance pour ces esprits belliqueux plus prompts à répandre la peur qu’à ouvrir un dictionnaire?

On ne cherche pas à comprendre et encore moins à expliquer au public comment la Russie a vécu les événements qui ont commencé à secouer l’Ukraine dès 2013 sinon bien avant encore.

On occulte les colossaux intérêts financiers en jeu. On berne le public. On lui présente une Ukraine aspirant à la démocratie tandis qu’elle serait sous le joug russe.

On parle d’une guerre qui aurait débuté le 24 février 2022 pour ne surtout rien dire des massacres perpétrés bien avant cela par les forces ukrainiennes au pouvoir sur leur propre population dans le Donbass.

Que d’énergie dépensée par celles et ceux qui refusent la diabolisation d’un seul pays! Et pour quel résultat sinon de passer pour « pro-russe », comme si refuser l’intoxication des cerveaux avait une couleur nationale!

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« La Russie de Poutine »

C’est fou comme à chercher à tout prix à parler de la Russie, de son Président, de son peuple, de son Histoire, de sa culture, on s’emmêle complètement dans les références, l’essentiel étant d’écrire sur un pays dont on se veut sans doute spécialiste.

Dans la critique de la Khovantchina de Moussorgski évoquée ici ce 26 mars, le journaliste écrit:

Poutine l’ambivalent, lui, est-il à chercher du côté du boyard Chaklovity, qui assassine Khovanski dès lors qu’il lui tourne le dos, ou du prince Golitsine, qui regarda un temps vers l’ouest tout en croquant l’Ukraine?

Poutine serait donc un boyard qui assassine. Ou un prince.

Mais dans un ouvrage récent, Poutine Lord of War, le retour des boyards, le Président russe est considéré comme cible des boyards qui auraient signé leur « retour » avec Evgueni Prigojine.

Or toujours dans la critique de la Tribune de Genève, Prigojine est vu comme Khovanski:

Khovanski, ce guerrier loubard terrorisant Moscou en compagnie de sa garde armée fanatique, n’évoquerait-il pas furieusement Evgueni Prigojine, l’ex-homme fort de Wagner passé de bras droit du monarque à traître en chef, et qui faillit marcher sur la capitale?

En résumé, le boyard Chaklovity -du côté duquel Poutine serait à chercher- assassine Khovanski, furieuse évocation de Prigojine, lui-même ressuscitant les boyards.

Vous y retrouvez-vous?

Quand on confond boyards et streltsy, qu’on est obnubilé par le mal qu’incarne la « Russie de Poutine », qu’on ne s’intéresse pas plus que cela à l’Histoire d’un pays sinon pour en extraire ce qu’on veut et qui arrange ou dérangera, on en arrive à ce genre de comparaisons.

Absurdes.

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La haine à l’œuvre de Moussorgski mise en scène au Grand Théâtre de Genève

Et voilà le critique « culturel » de la Tribune de Genève déverser son fiel à nous rapporter comment un metteur en scène évidemment génial a transformé l’opéra « la Khovantchina » de Moussorgski en œuvre même plus poutinophobe mais véritablement russophobe.

Ce Monsieur s’appelle Nicolas Poinsot et se présente comme historien de l’art de formation.

Qu’a-t-il retenu de ses études à s’enthousiasmer ainsi, que dis-je, à s’enflammer pour une mise en scène au Grand théâtre de Genève qui détourne l’argument d’un opéra? Qui se pâme de voir la Russie dite « de Poutine » transposée dans une œuvre qui lui est totalement étrangère?

De quel droit de récupération se prévalent le metteur en scène et le critique qui se réjouit de ce spectacle dont il rend compte dans un article qui nous parle de  « la haine de l’Occident » que nourrirait la Russie. Où est la haine sinon dans celui qui l’attribue à ce qu’il pense connaître?

Le 20 mars dernier, ce même journaliste interviewait le chef d’orchestre argentin qui dirige l’Orchestre de la Suisse romande dans l’exécution de la Khovantchina. Alejo Pérez a évidemment dû faire allégeance et bien déclarer qu’il était contre la guerre en Ukraine. Sans quoi, son amour de la musique russe lui aurait été fatal ou presque.

Pour vous donner une autre idée de l’opéra de Moussorgski que celui décrit par Monsieur Poinsot dans son article heureusement réservé aux abonnés donc qui risque de ne pas vous être accessible, lisez cette critique-ci et regardez les quelques images de la représentation de la Khovantchina qui avait eu lieu en 2022 à Paris, du 26 janvier au 18 février.

D’accord, on était à quelques jours de ce qui est constamment appelé « l’invasion de l’Ukraine ». Avec une armée de 100’000 hommes, on lance une offensive, on n’envahit pas un pays.

On envahit les cerveaux, ça oui. Et de piètre propagande pour salir la culture et le peuple russe. On piétine tout ce qui peut alimenter le rejet de la Russie. Sans distinction, sans nuance, sans la moindre idée de ce qu’elle est et offre d’humanité.

Car oui, les Russes sont des êtres humains comme les autres, aux prises avec la vie, la mort, la rudesse, la bonté, la sauvagerie, la finesse, l’excellence, la déliquescence, le génie, la cruauté, le plaisir et l’amertume, la jouissance et la violence. Avec tout ce qui tisse l’existence et que l’Occident se pense incarner de la seule et meilleure façon.

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Défendre la démocratie c’est refuser la guerre

Il y a des années que je l’ai écrit ici et je le répète, les Russes, il ne faut pas les chercher car on les trouve. Mais que peut ce propos émis par une citoyenne lambda, femme de lettres russophile qui plus est?

Il n’est d’aucun poids. Et serait-il celui de personnalités en vue qu’il ne pèserait pas plus lourd. Car la volonté d’en découdre avec la Russie domine le camp politico-médiatique au pouvoir.

Que l’Amérique de Donald Trump veuille la paix n’y change rien.

En Europe, on veut en découdre avec un pays dont les richesses du sol font saliver. On prépare les populations à mettre leurs économies au service d’une défense qui ne les défendra pas.

Après avoir gelé les avoirs russes, il est question de les saisir et on s’estime légitimes à procéder ainsi.

Et on vivrait en démocratie tandis que les Russes seraient gouvernés par un dictateur. C’est ce que la propagande qui se présente comme information assène chaque jour ou presque.

Combien de temps allons-nous tolérer pareille situation?

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Quand LCI diverge un peu de sa ligne

Il y a longtemps que je ne regarde plus la chaîne de soi-disant information LCI. Mais sur Youtube sont proposées des séquences médiatiques.

C’est parmi elles que figure celle que je vous propose vivement de regarder.

Et là, honneur soit rendu à notre ancien présentateur du journal télévisé suisse romand, Darius Rochebin qui a invité l’ancien ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov à s’exprimer dans le cadre de son émission.

Voici cet entretien qui remet quelques pendulettes à l’heure.

Rien n’oblige, encore une fois, à prendre parti. Mais au moins à entendre un point de vue un peu différent de celui qui ne nous est même plus présenté mais asséné.

Donc merci Darius, en dépit de cette tendance propre à nombre de vos consœurs et confrères à interrompre la personne interrogée lorsque ce qu’elle dit dérange le credo qui doit s’imposer!

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Langage du cœur et de ses raisons

Chères amies et Chers amis russes,

Votre pays, vous le savez, est sous le feu des critiques de nombre de mes compatriotes helvètes, français et occidentaux de manière générale. Sans prévention aucune, la Russie est mise au pilori. Sans nuance, elle est stigmatisée. Tout est prétexte à la décrier.

Depuis des années déjà, c’est ainsi! Ces derniers temps, elle est plus conspuée encore que jamais.

Car la voici présentée en menace. Appel est lancé à y faire face et si nécessaire, à se mobiliser. Comment résister à ce courant qui vise les jeunes et dont s’est félicitée Macha Méril pour ne pas la nommer? A-t-elle conscience de la portée de ses propos, on ose penser que son âge la diminue.

À 84 ans, pourtant, on peut encore se montrer sain d’esprit.

L’heure est triste. Et le langage du cœur paraît de moins en moins reçu. Nourrir l’espoir qu’il ne soit pas définitivement bâillonné est la raison de cette lettre qui vous est adressée car j’ose encore croire en notre avenir commun. Et je ne suis de loin pas la seule à refuser que nos pays deviennent ennemis.

En pensée avec vous, avec ce qui nous lie et nous différencie pour le meilleur qui soit.

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La réalité de la menace russe

Sophie Primas, porte-parole du gouvernement français, s’exprimait hier 12 mars depuis l’Élysée. Elle déclarait, entre autres, vouloir « donner aux Français la réalité de la menace russe qui est une menace réelle ».

Tout d’abord et pour d’autant mieux suivre son raisonnement, il est essentiel de comprendre que la réalité de la menace est une menace réelle.

Donc qu’une réalité est réelle.

Ensuite, que cette réalité réelle est incarnée par le terroriste tchétchène russe qui a tué Samuel Paty. Donc que le terrorisme islamiste soit lui-même combattu par la Russie n’y change rien.

Samuel Paty a été victime du terrorisme islamiste contre lequel se bat la Russie mais selon cette dame, Samuel Paty a été victime de la menace russe.

Vous suivez?