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Histoire

Histoire, Politique

« Le mandat que j’ai reçu le 25 janvier a atteint ses limites »

Ainsi s’est exprimé Alexis Tsipras, ce 20 août.
Le peuple grec est fier et a de quoi. Son Histoire est loin d’être ordinaire et ferait bien d’intéresser toutes celles et ceux qui s’empressent de se pencher sur le sort de la Grèce quand ils ne délivrent pas leurs conseils sinon leurs jugements.
Aller sur place pour se rendre compte de ce que vivent les Grecs est ce qu’a fait Michael Wyler et bien lui en a pris. La description qu’il donne de la situation telle qu’elle lui est apparue ne manque pas d’intérêt.
C’est juste que l’appel à l’aide lancé en conclusion de son sujet laisse perplexe.
Le respect à apporter aux Grecs ne serait-il pas préférable à toute attention telle qu’elle est formulée par Monsieur Wyler?
Mais peut-être est-ce trop demander, dans ce cas, aux Grecs de disposer de tant de bienveillance.
https://www.hebdo.ch/les-blogs/wyler-michael-post-scriptum/athènes-jy-étais-jai-tout-vu

Culture, Histoire, Politique

L’Europe ou le suicide pas même assisté

Entre les relations qu’entretient l’Occident avec certaines parties de monde et celles qu’il ne partage bientôt plus avec la Russie, force est de constater que d’autres enjeux dominent.

Qu’a de commun l’Europe avec, par exemple, les monarchies ou autres émirats du Golf? 
Le mariage gay? La libération de la femme? La laïcité? 
Alors que l’on ne cesse de dénoncer une Russie homophobe, une Russie où toute atteinte à la liberté d’expression serait étouffée tandis que la propagande y battrait son plein, ce ne sont pas moins de 145 millions d’habitants que l’on réduit à des ahuris incapables de discernement.
Respecter des univers culturels étrangers aux nôtres et blâmer celui d’un pays qui dispose d’un héritage commun avec l’Occident, est-ce cela, le multiculturalisme?
Défendre les droits de minorités et fermer les yeux sur le sort de celles qui sont persécutées dans ces pays amis, est-ce cela, la défense des droits humains?
De qui se moque-t-on?

Histoire, Politique

#pasdamalgame

On connaît la formule surtout depuis que l’Etat Islamique ou Daesch ou Isis ou tout autre groupement terroriste frappent au nom de l’Islam.
Mais pasdamalgame aurait-il soudain vocation à se limiter au seul Islam à ne pas confondre avec un autre?
Non, bien sûr, dans ce cas, merci aux amateurs du pasdamalgame de prendre conscience que la Russie actuelle n’est pas l’Union Soviétique.
Or combien de fois ne cherche-t-on à faire comprendre à qui le veut bien que l’une est l’équivalent de l’autre?
Preuve à l’appui, on se fend d’une citation dont on omet, bien sûr, de préciser qu’elle a été amputée de moitié.
Puisque tout le monde croit savoir combien le Président de l’actuelle Fédération de Russie regretterait l’URSS, voici ce qu’il en a dit:
Celui qui ne regrette pas l’URSS n’as pas de coeur, celui qui souhaite sa restauration n’a pas de tête.
Frédéric Pons, dans son ouvrage en photo ci-dessus, dresse un portrait du président russe que les amateurs du pasdamalgame seraient bien inspirés de lire pour rester fidèles à leur credo.

Histoire, Politique

« Poutine veut l’Europe »

Puisque Petro Poroshenko l’a dit…
Interviewé par trois journalistes, ses propos ont été relayés dans de nombreux médias.
Désinformer, qui plus est des intentions hégémoniques russes, ne date pas d’hier. Napoléon s’y était déjà employé alors qu’il avait fait éditer un faux testament de Pierre le Grand.
Tandis que celui-ci n’avait justement donné aucune consigne à ses héritiers, Napoléon s’en était chargé.
Cela dit, la peur de l’invasion russe est une constante. Il suffit de lire cet extrait du livre Pan-europa de Richard Coudenhove-Kalergi pour s’en convaincre.
Publié en 1923, cet ouvrage est considéré comme fondateur de la construction européenne.
Son auteur estime de l’Europe que si elle est divisée, elle sombrera obligatoirement dans l’insignifiance politique jusqu’au jour où (…) réduite à la misère et endettée, elle sera la proie de l’invasion russe. » 
http://www.lhgmontpellier.fr/userfiles/downloads/Ressources/Hist-geo/Term/TbpIdeeEUROPEDIAPORMFLUIGGI.pdf
A s’entêter ainsi contre la Russie et à laisser le Président ukrainien déclarer tous azimuts médiatiques confondus que son pays combat pour la démocratie, pour la liberté, pour la sécurité de tout le continent européen, l’Europe a du souci à se faire.
 
Sujet paru en page 26 de l’édition papier de La Tribune de Genève des 15-16 août 2015 sous le titre Toujours cette vieille peur.

Culture, Histoire, Politique, Religions

Cervantes, esclave à Alger.

Ils étaient entassés, pouvant à peine bouger dans la saleté, la puanteur et la vermine, et beaucoup mouraient avant d’atteindre le port.
Il ne s’agit là d’aucun migrant fuyant le régime ou la misère de son pays. Il s’agit de Chrétiens – de Juifs parfois aussi- que leurs maîtres musulmans avaient capturés et ramenaient avec eux:  http://library.flawlesslogic.com/slavery_fr.htm
Si l’esclavagisme des Blancs fut maintes fois évoqué, il n’en va pas de même de celui dont ils furent, eux aussi, les victimes.
Trois siècles durant, des centaines de milliers d’Européens furent réduits à l’esclavage.
Pour en savoir d’avantage sur le sujet, la lecture de l’ouvrage du Professeur Robert C. Davis, Christians Slaves, Muslim Masters: White Slavery in te Mediterranean, the Barbary Coast and Italy, 1500-1800, est instructive.
On y apprend, par exemple, comment le prix d’un Chrétien avait chuté alors qu’après une expédition menée par les Algériens dans le Sud de l’Italie, on pouvait troquer un Chrétien pour un oignon.
De ces années sombres de l’Histoire, on a peu témoigné.
Les conditions dans lesquelles étaient détenus les Chrétiens sont bien décrites dans cette video qui évoque aussi les cinq ans de bagne de Miguel de Cervantes:

Histoire, Religions

Qui a volé qui et depuis quand?

Le 12 avril 1204, la quatrième croisade, en manque de fonds pour rejoindre l’Egypte et la Palestine pour libérer Jerusalem des Musulmans, se dirige vers Constantinople.
Autant les marchands vénitiens -au service desquels se sont mis les Croisés- que ceux-ci, voient l’occasion de briser la puissance commerciale et religieuse de Byzance.
La rivalité entre Latins et Grecs, entre la Rome catholique et la Byzance orthodoxe -qui fut à l’origine du schisme d’Orient- se concrétise là de la manière la plus sinistre qui soit.
http://www.guillaume-villeneuve-traducteur.fr/spip.php?article49 
 A chacune et à chacun d’en tirer les conclusions souhaitées. Le fait est que dans la mémoire grecque, ce passage occidental en leurs terres n’a pas été oublié.
Car il a tant affaibli l’empire romain d’Orient qu’il a permis sa chute, en 1453.
La suite, on la connaît, quatre cents ans de domination ottomane et une guerre pour l’indépendance soutenue par les Puissances dont les intérêts ont été évoqués ici:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/07/20/pas-de-testicules-pas-de-cerveau.html
Dire que l’Histoire se répète est, pour certains, un euphémisme. Le fait est que le besoin de puissance ne lésine jamais sur les moyens.

Culture, Histoire, Voix

Dostoïevski

Invitée à parler de Dostoïevski dans le cadre de Journées qui lui sont consacrées chaque année à Saint-Pétersbourg, outre son bref séjour à Genève, j’ai évoqué comment ce qui a été appelé « haut mal »  ou « mal sacré » – je veux parler de l’épilepsie-  travaille et tisse son oeuvre.

Certains critiques ont mis en relation le déclenchement de l’épilepsie de l’écrivain avec l’assassinat de son père par ses serfs mais d’autres le font remonter à son enfance. Ce serait, en effet, à l’âge de 7 ans que Dostoïevski aurait été frappé par sa première crise.

Il n’est pas difficile d’imaginer la souffrance que ce mal a pu engendrer chez lui, sachant combien la violence de certaines crises peut terrasser et surtout, comment celles-ci peuvent aussi être perçues par l’entourage.

Plusieurs personnages de l’oeuvre de Dostoïevski sont épileptiques, dont le Prince Mychkine et Smerdjakov, fils bâtard de Fiodor Karamazov.

Cela dit, tout distingue ou presque ces deux personnages et c’est là une des raisons qui a motivé mon choix d’en parler.

Si Dostoïevski est mort à Saint-Pétersbourg peu de temps après avoir écrit « Les Frères Karamazov » sous la forme que nous lui connaissons alors qu’il la considérait inachevée, c’est à Genève que Dostoïevski a écrit en grande partie, « L’Idiot ».

Or, de passage à Bâle, l’écrivain s’est rendu au Musée des Beaux Arts où il s’est très longuement attardé devant le Le Christ au tombeau, de Hans Holbein le Jeune et dont la reproduction figure en illustration de ce sujet.

Il n’est pas impossible que la très forte émotion que Dostoïevski a ressentie à la vue de ce tableau ait pu constituer un des éléments déterminants de l’écriture de « L’Idiot ».

Histoire, Politique

« Pas de testicules, pas de cerveau »

Massacre de Chio, 22 avril 1822 peint en 1824 par Eugène Delacroix
 
Tels sont les propos d’Olivier Delamarche au sujet de ce pauvre Tsipras.
http://www.agoravox.tv/actualites/europe/article/la-minute-d-olivier-delamarche-50525
Michel Onfray, lui, résume Tsipras, à de la com’.
Mieux, il parle de l’existence, en Grèce, d’un foyer fasciste et s’ébahit qu’en Europe, cela existe encore…
A se demander s’il a suivi l’actualité de l’Ukraine! Sait-il seulement qui a été élu Premier Ministre? 
A l’aune de telles appréciations diffusées sur un media de grande audience, on mesure son orientation et les limites de son horizon.
En 1832, la Grèce est transformée en royaume par les grandes puissances qui ont oeuvré à son indépendance.
C’est un roi bavarois qui est placé à la tête du pays à peine sorti de quatre siècles de tutelle ottomane.
Après le roi de Bavière, c’est un roi du Danemark qui lui succède.
Ensuite, quelques dictatures plus tard, la Grèce devient une démocratie.
Qui a une idée de ce que fut la guerre d’indépendance avec ses 200.000 morts?
Qui a une idée de ce que fut la guerre civile qui sévit juste après la deuxième guerre mondiale et qui fit 150.000 morts et une centaine de milliers de réfugiés?
Ceci n’est pas une excuse, diront en choeur les financiers et leurs alliés.
Non, c’est de l’Histoire.
 
Sujet paru en page 19 de l’édition papier de La Tribune de Genève du 23 juillet 2015 sous le titre « Grèce: le poids de l’histoire »

Culture, Histoire, Politique, Religions, société

Le ramadan, une fête culturelle française…

Depuis ce 8 juillet, le ramadan serait une fête.
C’est Anne Hidalgo, Maire de Paris, qui l’a déclaré, hier, au micro de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV.
Elle balaie donc toute polémique relative à cette célébration offerte avec les deniers publics.
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/07/06/hotel-de-ville-de-paris-a-21h56-la-rupture-du-jeune-sera-celebree-autour-d.html
Et pour expliquer la générosité de la Mairie de Paris, elle ajoute que ladite fête ferait partie du patrimoine culturel français, tout comme Noël et Hanoucca.
Glisser du cultuel au culturel, ne cause ainsi aucun problème à Madame la Maire.
La différence entre cultuel et culturel est pourtant essentielle.
Mais il est vrai que le seul ajout d’un « r » à cultuel suffit à justifier une politique.
Avec un tel usage de la langue, c’est la culture qu’on détruit.
Et son patrimoine.

Histoire, Politique, société

« Ce que nous vivons, vous le vivrez un jour »

La prédiction est forte, elle a été prononcée par l’archevêque de Mossoul.

C’est le sénateur honoraire Bernard Seillier qui l’a citée lors de la manifestation de soutien organisée à Paris ce 20 juin 2015 en faveur des Chrétiens d’Orient.

De persécutions pour motifs religieux, l’Histoire n’en est pas avare, loin s’en faut.

Aujourd’hui, si les Chrétiens d’Orient meurent, disent leurs bourreaux, ils en connaissent les raisons.
D’ailleurs, ils ne sont pas les seuls à savoir pourquoi ils sont tués.

Tous les Charlie de janvier 2015 l’ont rappelé. Mais ce 20 juin? L’égalité, la liberté et la fraternité les a laissés bien silencieux.