Culture, Economie, Histoire, Politique, Religions, société, Voix

La haine à l’œuvre de Moussorgski mise en scène au Grand Théâtre de Genève

Et voilà le critique « culturel » de la Tribune de Genève déverser son fiel à nous rapporter comment un metteur en scène évidemment génial a transformé l’opéra « la Khovantchina » de Moussorgski en œuvre même plus poutinophobe mais véritablement russophobe.

Ce Monsieur s’appelle Nicolas Poinsot et se présente comme historien de l’art de formation.

Qu’a-t-il retenu de ses études à s’enthousiasmer ainsi, que dis-je, à s’enflammer pour une mise en scène au Grand théâtre de Genève qui détourne l’argument d’un opéra? Qui se pâme de voir la Russie dite « de Poutine » transposée dans une œuvre qui lui est totalement étrangère?

De quel droit de récupération se prévalent le metteur en scène et le critique qui se réjouit de ce spectacle dont il rend compte dans un article qui nous parle de  « la haine de l’Occident » que nourrirait la Russie. Où est la haine sinon dans celui qui l’attribue à ce qu’il pense connaître?

Le 20 mars dernier, ce même journaliste interviewait le chef d’orchestre argentin qui dirige l’Orchestre de la Suisse romande dans l’exécution de la Khovantchina. Alejo Pérez a évidemment dû faire allégeance et bien déclarer qu’il était contre la guerre en Ukraine. Sans quoi, son amour de la musique russe lui aurait été fatal ou presque.

Pour vous donner une autre idée de l’opéra de Moussorgski que celui décrit par Monsieur Poinsot dans son article heureusement réservé aux abonnés donc qui risque de ne pas vous être accessible, lisez cette critique-ci et regardez les quelques images de la représentation de la Khovantchina qui avait eu lieu en 2022 à Paris, du 26 janvier au 18 février.

D’accord, on était à quelques jours de ce qui est constamment appelé « l’invasion de l’Ukraine ». Avec une armée de 100’000 hommes, on lance une offensive, on n’envahit pas un pays.

On envahit les cerveaux, ça oui. Et de piètre propagande pour salir la culture et le peuple russe. On piétine tout ce qui peut alimenter le rejet de la Russie. Sans distinction, sans nuance, sans la moindre idée de ce qu’elle est et offre d’humanité.

Car oui, les Russes sont des êtres humains comme les autres, aux prises avec la vie, la mort, la rudesse, la bonté, la sauvagerie, la finesse, l’excellence, la déliquescence, le génie, la cruauté, le plaisir et l’amertume, la jouissance et la violence. Avec tout ce qui tisse l’existence et que l’Occident se pense incarner de la seule et meilleure façon.

Previous Post Next Post

You Might Also Like

1 Comment

  • Reply Robert Roudet 27 mars 2025 at 20h14

    J’ai jeté un coup d’œil au commentaire de cette mise en scène « géniale ». C’est à vomir:
    « Très vite, on reconnaît les coulisses de la Russie de Poutine, ses treillis militaires envahissants, ses leaders aussi fantasques que grotesques, une agressivité assommée d’alcool et nourrie de prédation du plus faible que soi. Le jeu des sept familles s’enclenche: Khovanski, ce guerrier loubard terrorisant Moscou en compagnie de sa garde armée fanatique, n’évoquerait il pas furieusement Evgueni Prigojine, l’ex-homme fort de Wagner passé de bras droit du monarque à traître en chef, et qui faillit marcher sur la capitale?…
    Dossifeï, le belliqueux leader des vieux-croyants, ne serait-il pas un lointain reflet du patriarche orthodoxe Cyrille, cet ancien du KGB ne jurant plus que par la guerre sainte? Poutine l’ambivalent, lui, est-il à chercher du côté du boyard Chaklovity, qui assassine Khovanski dès lors qu’il lui tourne le dos, ou du prince Golitsine, qui regarda un temps vers l’ouest tout en croquant l’Ukraine? Ce bal masqué tourne, quoi qu’il en soit, rapidement au jeu de massacre. Des alliances contre nature et des ambitions simultanées ne peuvent mener qu’à des trahisons qui se terminent dans le sang. » et encore:
    « Calixto Bieito nous expose d’ailleurs à ce chaos sans filtre. Il y a une sorte de violence sur scène, on jette des objets par terre, on brandit des kalachnikovs, on viole, on asphyxie, on émascule en direct, on exhibe des dos nus flagellés jusqu’à la chair, on boute le feu à une maquette du Parlement européen qui crache des flammes d’un mètre de haut. »
    C’est ce qu’on appelle une mise en scène d’avant garde. Et malheureusement ceci ne se trouve pas que chez nous. Je me souviens d’une soirée au théâtre à Moscou: « Cyrano de Bergerac », que des amis m’avaient proposé d’aller voir, persuadés qu’ils étaient que ce serait un spectacle assez classique, était présenté d’une façon bouffonne; tous les acteurs étaient vêtus de sacs plastiques, Cyrano était présenté comme un idiot de village, bref, tout témoignait de la volonté de « renouveler » la pièce. Et la chose n’est pas rare, même en Russie (peut être que maintenant cet occidentalisme de mauvais aloi a été un peu remis à sa place, je ne sais pas). De façon générale, je n’aime pas beaucoup l’époque actuelle.

  • Leave a Reply