Depuis l’attentat qui a endeuillé Barcelone et plus encore, l’Espagne, se lisent ici et là des propos rappelant que la mort qui frappe ou a frappé telle ou telle autre ville ou région du monde semble valoir moins de réactions.
On a eu droit à la comparaison en relation avec les migrants perdus à jamais dans d’insondables fonds marins, on a droit tout autant à ces morts qu’on pleurerait moins que ceux de Barcelone.
Sans nier en rien la désolation que suscite toute perte humaine quelle qu’elle soit, comparer l’onde de choc qu’a déclenchée l’attentat perpétré sur les Ramblas à l’absence d’émotion constatée en d’autres cas, relève de bien davantage que de simples polémiques ou de mauvaises querelles.
Car si, en effet, l’attentat de Barcelone a fortement marqué les esprits, ce n’est pas par indifférence aux autres morts. C’est parce que, pour toutes sortes de raisons qui peuvent tenir de la proximité ou de l’identification ressenties sinon, en l’occurrence, de la répétition d’un même procédé, les réactions ont été d’autant plus vives.
Alors établir une échelle de valeurs au nom de laquelle on s’indigne, c’est nier le fait de réalités au nom d’une éthique ou de droits humains qui devraient primer.
A ce tarif-là et au rythme soutenu auquel sévit la mort de façon injuste et choquante sur la planète, il ne resterait même plus les yeux pour pleurer tant ils seraient brûlés par les larmes.
Cela dit que l’on se rassure, selon cet article, le nombre d’attentats serait en baisse depuis deux ans…
société
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