Vous connaissez sans doute Charles Enderlin, correspondant de France 2 à Jérusalem entre 1981 et 2015. Auteur, également d’ouvrages dont voici quelques références. Ses prises de position ont été parfois très durement commentées. Et puis, surtout, il y a eu cette affaire devenue tentaculaire en lien avec un de ses reportages.
C’était le 30 septembre 2000. Rappelez-vous, il était question d’un enfant palestinien, Mohammed al-Durah, tué par balles dans la bande de Gaza alors que son père tentait de le protéger d’échanges de tirs entre les Forces de sécurité palestiniennes et l’armée israélienne.
Après des années d’un âpre combat judiciaire dont les détails sont à lire ici, jugement a été rendu par la Cour de Cassation le 10 septembre 2013 en faveur de France 2 qui avait diffusé le reportage et qui, suite aux accusations dont elle avait été victime avec le journaliste Charles Enderlin, avait porté plainte en diffamation.
Sur son blog, cette fois, il réagit à un article paru sur Slate et commis par sa consoeur Ariane Bonzon. Je vous propose de lire ce qu’il a écrit. Nombre d’entre vous savent ce qu’il en est de ce que rappelle Charles Enderlin. Nombre d’autres, peut-être moins ou pas du tout.
Raison pour laquelle ses propos sont à découvrir et à méditer.
3 Comments
On peut difficilement trouver le Hamas sympathique. Néanmoins, je suis une fois de plus écœuré par les dirigeants européens, qui s’alignent sur Israël comme sur les Américains, et qui ferment les yeux sur le fait qu’il y a eu environ 1200 victimes côté israélien le 7 octobre et que l’on dépasse très largement les 10 000 victimes civiles côté palestinien. Quand de plus on réfléchit ne serait ce qu’une minute à ce qu’a été la politique israélienne (pratiquement depuis toujours), on peut se dire malgré tout que si on parle de victime, on devrait avoir en vue en premier lieu les palestiniens.
Très bien dit M. Robert Roudet!
Et le massacre des palestiniens dure depuis 75 ans!
La conclusion d’Enderlin est un sommet de malhonnêteté intellectuelle. J’explique.
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« Le fondamentalisme messianique qu’il soit juif ou arabe doit être combattu. »
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Il place ces deux fondamentalismes sur le même plan alors que c’est bien l’un qui a engendré l’autre. Et qui l’a même promu. C’est connu: diviser pour régner. Et ce messianisme-là personne ne l’a combattu depuis belle lurette hormis la résistance palestinienne. Face aux faits, les paroles sont de peu de poids, si elles en ont un.
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» Il a mené les deux peuples à la tragédie sanglante que nous vivons aujourd’hui. »
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Il place la tragédie vécue par les deux peuples « aujourd’hui » sur le même plan alors qu’il n’y a aucune commune mesure entre les deux « aujourd’hui ». Personne n’est capable « aujourd’hui » de dire ce qui s’est passé exactement le 7 octobre et qui a tué qui.
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Les dernières informations parlent d’Israéliens massacrés par leur armée, notamment au festival.
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Avec son « aujourd’hui », il passe « aujourd’hui » sous silence la tragédie que le peuple palestinien vit depuis 75 ans.
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Il y a d’autres points qui ne plaident pas en faveur d’Enderlin. J’y reviendrais peut-être.