capture d’écran:blog Mediapart
République Solidaire, le parti fondé le 19 juin 2010 par Dominique de Villepin avait rassemblé au-delà de différences ou autres divergences idéologiques. L’enthousiasme initial des adhérent(e)s était réel, il s’était peu à peu érodé pour certain(e)s et pour les derniers fidèles, c’est par une lettre qui leur avait été adressée par le fondateur du parti, qu’ils ont dû y mettre un terme.
Je suis empêché de me présenter à l’élection présidentielle, faute des parrainages requis. Ainsi débutait la missive adressée par Dominique de Villepin à toutes celles et ceux qui lui avaient accordé énergie, temps et confiance.
Fin avril 2016, lors de la parution de cet ouvrage, n’importe quel internaute pouvait encore lire, sur le site personnel de Dominique de Villepin, comment il avait été Empêché, la lettre qu’il avait écrite y figurant dans son intégralité.
Mais voici que, par on ne sait quel concours de circonstances, quelques jours à peine après la sortie du livre, l’accès au site du Fondateur de République Solidaire révélait que le site était en reconstruction.
De longs mois durant, il est demeuré inaccessible, tout autant la lettre où Dominique de Villepin expliquait, entre autre, qu’il resterait au service des Français.
Est-ce dans ce sens que, présenté comme « retraité chiraquien », on le dit prêt à se mettre En marche? Et avec lui, son ancienne camarade de la promotion Voltaire pour un Désir d’avenir?
Après tout, se mettre en marche, solidaire, a peut-être un avenir… Lequel, aux Françaises et aux Français d’en décider.
Air du temps
La Tribune de Genève publie en Lettre du jour de son édition de ces 25-26 février, le point de vue d’un député dit d’Ensemble à Gauche.
Ce qu’on découvre dans cette missive blesse l’image que j’ai encore de mon canton et de mon pays, au-delà du fait qu’elle est une pure insulte à un peuple et à son Président.
Je veux parler de la Fédération de Russie et de Vladimir Poutine qui, dans cette Lettre du jour, n’a pas même droit à un prénom.
Qui plus est, l’auteur de ladite Lettre du jour, définit qui sont les amoureux de la Russie et ce que représente la remise de l’Ordre de l’Amitié à Guy Mettan, son collègue député au Parlement genevois:
Un jour de deuil pour celle de la commune paysanne, de la révolution de 1917 et de l’insoumission permanente. Une génuflexion honteuse devant le servage, la bureaucratie, les uniformes et les prisons. Aux amoureux de la Russie en lutte pour la justice sociale et la liberté des peuples, je dédie la version russe d’une chanson antifranquiste (L’Estaca), popularisée à Moscou après la répression des manifestations de 2012 contre les fraudes électorales…
Ce à quoi on a droit, ici, est une insulte à la République et au Canton de Genève, à la Confédération Helvétique et à la Fédération de Russie.
La Suisse, résumée à ses montres, ses banques et son chocolat ou, à ses banques, son chocolat et ses montres, ou encore, à son chocolat, ses montres et ses banques, lequel de mes compatriotes s’en réjouit sinon s’en satisfait?
La Suisse, pays de Heidi, de Guillaume Tell ou de Winkelried, qui s’en contente?
Aucun de nous, lorsqu’on évoque notre patrie en persils termes, n’est-il tenté de préciser qu’elle est un peu plus riche que cela? Que son Histoire vaut mieux que d’être réduite à autant d’images ou de personnages de légendes?
Et si tel n’est pas le cas, si mes compatriotes n’ont cure de donner d’autre reflet de leur pays, est-ce à dire qu’ils se moquent de ce qu’en pensent autant d’experts avisés pour s’exprimer de manière aussi réductrice?
Certes, tel est leur droit comme il l’est pour tout citoyen de n’importe quel autre pays ramené à autant de clichés à ne pas prendre en considération.
Sur ce blog, j’ai encore récemment tenu à montrer comment les liens tissés entre Histoire, culture et conception du pouvoir en Russie, étaient autrement plus riches et complexes que ceux dont on se repaît à loisir d’évoquer dans autant de relais d’opinions que de médias qui les inspirent.
Alors, à qui discute toujours la décision prise par le Grand Conseil de Genève, d’autoriser à l’un de ses députés d’être décoré de l’ordre de l’Amitié par la Russie, je vous invite à vous interroger de manière un peu plus subtile sur ce pays dont plus de 80 % des 146 millions d’habitants qu’il compte fait confiance à son Président que vous ne cessez de stigmatiser en brandissant l’étendard des droits humains.
L’ordre qui a été décerné à notre compatriote Guy Mettan est l’orde le plus élevé qui soit.
Mépriser cette décoration comme d’aucuns s’y entendent, c’est mépriser ce qu’elle représente de rapprochement entre les peuples.
capture d’écran: rfi
Y aura-t-il la même curée médiatique pour la famille du jeune Théo devenu connu sinon célèbre par la violente interpellation policière dont il a été le sujet?
L’affaire a mobilisé jusqu’au Président de bientôt plus aucun Français. François Hollande, en effet, s’est rendu au chevet de Théo, le 2 février dernier pour tenter de le rassurer selon RFI qui nous apprend, aussi, combien ce jeune homme avait toujours été connu pour son comportement exemplaire.
Soit et bien lui en prenne!
Le fait est que Le Parisien révèle une affaire qui risque bien d’alimenter les polémiques et au-delà, En effet, selon le quotidien français, la famille du jeune Théo serait sous enquête financière, pour abus de confiance et escroquerie.
Il s’agirait de 678 000 euros d’argent public dont on se demande l’usage qui en a été fait.
Aïe…
Mais qu’ont-ils tous, autant qu’ils sont, à être supposés s’être servis dans les caisses de l’Etat?
La dimension politique susceptible d’apparaître, ici ou là, sur ce blog, dans les sujets traités ou dans les commentaires qui les suivent, n’a jamais été une priorité, quoi qu’en pensent certains esprits futés sinon avisés.
Force est de constater, toutefois, que la question russe est devenue si sensible qu’il semble ne plus être possible d’en parler sans, de fait, être considéré comme propagandiste au service d’un pouvoir qui cumule tout ce qui est contraire aux valeurs revendiquées par nos démocraties occidentales.
Preuve en a été rappelée, ici, de l’accueil réservé par une certaine presse au discours prononcé par Andreï Makine lors de sa réception à l’Académie française.
Si donc, désormais, la Russie ne peut plus être envisagée que comme pays tenu par celui qu’on n’hésite parfois même plus à présenter comme un dictateur -avec ou sans point d’interrogation comme il en fut discuté il y a trois ans déjà – alors l’information, dans nos démocratie, n’en est tout simplement plus.
Mais peut-être qu’une raison existe à pareille orientation qui ne s’avoue, bien sûr, jamais et qui ne paraît plus échapper à nombre de personnes.
En témoigne cet article qui livre un point de vue non dénué d’intérêt.
capture d’écran: Le courrier du soir
Tandis que se tient jusqu’à ce soir, à Munich, la Conférence pour la Sécurité, un accord de cessez-le-feu au Donbass a pu être négocié dans le cadre du format Normandie.
Il entrera en vigueur ce 20 février tandis que de violents affrontements avaient repris entre indépendantistes de Luhansk et de Donetsk et forces gouvernementales de Kiev.
Cependant, après la demande de Donald Trump à la Russie de restituer la Crimée à l’Ukraine, il semble que le chemin vers la paix soit encore parsemé d’embûches.
Pour rappel et s’agissant de l’intention exprimée en 2014 déjà par Petro Poroshenko de récupérer la péninsule qui avait choisi de rejoindre la Russie par referendum, les avis exprimés étaient le plus souvent clairs et sans ambages. Il en avait été question ici
Sur cette problématique des Etats à l’indépendance sinon au statut controversés, cette analyse est particulièrement éclairante.
On y lit, en tous les cas, la complexité de situations aussi sensibles qu’explosives mais tout autant, les intérêts que certains ont à les entretenir.
Et cependant, à Munich, on discute et on signe.
Après l’annonce de la disparition d’un grand titre de la presse suisse française et de la menace qui pèse sur un de ses quotidiens autrefois de référence, Le Temps pour ne pas le nommer, l’émotion est réelle.
Cela dit et au-delà de l’empathie que l’on ressent pour autant de personnes qui ont oeuvré au plus près de leur conscience, la question des critères de licenciements se pose.
Ici, apparemment, rien de politique dans le choix opéré par le groupe propriétaire des deux titres dont parle cet article
Ce n’est pas comme ailleurs, dans autant de pays dont on ne cesse de nous rappeler combien ils se mêlent de tuer toute liberté d’expression.
Pis et comme le laisse entendre l’image qui illustre ce sujet, quand le gouvernement de tels pays s’ingère dans les affaires d’autres.
Ce dessin, d’une rare doigté, est signé d’un grand nom du journal Le Temps, visé par les mesures de réduction de personnel.
Monsieur Chapatte, si sensible à ce qui se passe sur la scène internationale, saura peut-être donner un même éclat à la fin de partie qui se joue tout près de chez lui pour autant de ses collègues.
Entendre ou lire en boucle que la Russie a envahi l’Ukraine, occupé la Crimée pour, ensuite, l’annexer semble ne pas déplaire à nombre de rédactions de médias en tous genres.
Pas plus tard encore que ce 15 février, un journaliste sportif se mêlait d’une affaire qui n’avait strictement rien à voir avec le sujet qui rassemblait les invités d’un plateau de télévision.
Le débat tournait autour de l’opportunité ou non d’organiser les JO 2026 en Suisse et voici ce chef de la rubrique des sports évoquer la Crimée occupée après avoir bien précisé que les JO de Sotchi avaient été un désastre.
Mais heureusement que, parmi mes compatriotes, il s’en trouve encore à ne pas porter ce même regard buté sinon volontairement orienté sur une situation autrement plus complexe.
Il va de soi que l’appréhender avec d’autres paramètres que purement idéologiques, nécessite un recul que le temps ou l’intérêt médiatique semblent refuser.
Parler de liberté d’expression, en l’occurrence, sera peut-être revendiqué mais quand elle se fait l’alliée de pure désinformation, on est en droit de s’interroger sur les intérêts qu’elle poursuit.
Alors, pour qui souhaite en savoir un peu plus sur ce qu’il en est de la Crimée, voici un article fouillé et référencé
capture d’écran: Agoravox, Lettre de Donetsk
De l’aspiration au dialogue entre parties adverses à la passe d’armes, on reste encore dans l’échange, même musclé.
Mais lorsqu’on en arrive à la prise d’armes et à la commande de bataillon, c’est un pas conséquent qui est franchi.
Un célèbre écrivain russe dont je vous invite à découvrir le parcours peu banal, fait réagir une bonne partie de l’intelligentsia de son pays et d’ailleurs tandis qu’il a décidé d’aller se battre dans le Donbass.
Comment considérer un tel acte? Pour certains, il peut relever du courage, pour d’autres, de la soumission à un pouvoir en place.
A lire l’article que consacre « Le Temps » à cet événement, car il en est, il y a de quoi rester perplexe.
Que la lauréate du Nobel de littérature 2015 condamne l’engagement de Zakhar Prilepine en dit long sur cette femme.
En son temps, fervente laudatrice du fondateur de la Tcheka, ancêtre du KGB et de l’actuel FSB elle a tout de même réussi à renier tout ce passé pour outrager un pays.
Certain(e)s seront peut-être rassurés de savoir les Etats-Unis moins prompts à se rapprocher de la Russie.
Tandis que, dans ses promesses électorales, le candidat Trump devenu Président, affichait un désir net de dialogue constructif avec la Russie, voici que la raison sinon la trahison l’auront emporté.
Selon la juriste Karine Bechet-Golovko, l’illégalité qui entoure l’éviction de Mickaël Flynn de l’administration américaine ne semble pas vraiment retenir l’attention tandis que fleurissent les analyses un peu partout:
http://russiepolitics.blogspot.ch/2017/02/flynn-sessions-crimee-intensification.html
Pendant ce temps-là, en France, le quotidien Le Monde, lance un appel exhortant à ne pas laisser la Russie déstabiliser la présidentielle en France.
Nous voici avertis sinon prévenus, nos démocraties sont menacées d’ingérence. Non pas de la Russie que d’aucuns s’attachent à expliquer que ce n’est pas elle qui n’est pas en odeur de sainteté mais juste celle de son Président.
Autrement dit, celle de plus de 80% de citoyens qui lui font confiance.
