Nouvelle catastrophe aérienne, nouveau deuil pour autant de proches et de familles de victimes.
L’accident s’est produit tôt, ce 19 mars, dans le sud de la Russie.
L’avion, en provenance de Dubaï, transportait cinquante-cinq passagers et sept membres d’équipage.
Tous de nationalités diverses, on compte quarante-cinq Russes, huit Ukrainiens, deux Indiens et un Ouzbek, deux Espagnols, un Colombien, un Chypriote, un Kirghiz et un citoyen des Seychelles.
Une enquête criminelle a été ouverte.
https://francais.rt.com/international/17504-crash-avion-russie-victimes-details
Rostov-sur-le-Don se situe non loin de la frontière entre la Russie et l’Ukraine.
Au vu du contexte international, puisse tout doute être levé quant aux circonstances qui ont ôté la vie à ces soixante-deux personnes.
Puissent les leurs trouver soutien et réconfort.
Air du temps
Pour parodier le titre de l’ouvrage d’un récent invité d’une chaîne de service public qui s’interroge sur ce Que veut Poutine?, la question vaut aussi d’être posée à ces médias eux-mêmes.
Que l’Occident se présente -encore- comme garant de liberté d’expression et s’affiche en parangon de démocratie semble relever de plus en plus de la seule formulation.
Car si la presse dite libre est en droit de distiller sa propagande, il n’en va pas de même d’un service dit public.
Or pas un jour ne passe sans que l’information de service public ne se fasse l’écho de personnalités sélectionnées pour distiller la parole qui convient.
Cette tendance entache non seulement la réputation des chaînes publiques d’information mais salit sinon trahit la confiance que lui accorde, encore, la société qui contribue à les financer.
Hier, suite à un échange avec Darius Rochebin sur Twitter, j’ai acheté l’ouvrage de Jean-Robert Jouanny.
Animée par le besoin de débattre de la Russie et de tout ce qui s’en dit et s’écrit, je me suis donc consacrée à la lecture de Que veut Poutine?
Pour notre présentateur-vedette de la chaîne d’information publique suisse, Jean-Robert Jouanny serait fort bon connaisseur de la Russie et très nuancé.
La question à discuter -si discussion il y avait avec Darius Rochebin- serait celle de savoir ce qu’il entend par très nuancé.
Car si nombre d’éléments énoncés dans son ouvrage par Jean-Robert Jouanny se vérifient, ils sont le plus souvent suivis d’un mais.
Autrement dit, reste à savoir si l’appréciation émise par le journaliste suisse relève de ce mais. Car ce mais est le seul fait du regard porté par l’auteur du livre Que veut Poutine?
Dans ce cas, citer des éléments conformes à la réalité pour aussitôt les éclairer selon un prisme orienté par l’auteur fait de son livre une approche qui n’a rien d’objectif.
Un tel titre, Que veut Poutine? range Jean-Robert Jouanny aux côtés d’un Michel Eltchaninoff, qu’il cite d’ailleurs pour son inestimable travail de philosophe.
Nous voici sauvés!
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2016/01/27/bhl-bis.html
Ce 15 mars 2016, notre chaîne publique suisse Radio Télévision Suisse, RTS a commenté le retrait partiel des forces armées russes. Après un bref rappel des faits, Darius Rochebin a sollicité l’avis de l’un des meilleurs connaisseurs de la Russie. L’homme interrogé par le présentateur vedette du téléjournal suisse est l’auteur d’un ouvrage formulé sous forme de question, Que veut Poutine?
Paru le 3 mars aux éditions du Seuil, l’ouvrage est ainsi présenté:
La politique étrangère de Vladimir Poutine est interprétée à tort comme celle d’un pouvoir sûr de lui-même. En réalité, elle ne fait que refléter les fragilités de la Russie depuis l’effondrement de l’Union soviétique. C’est la thèse de ce brillant essai : bien que conscient de ses faiblesses, le pays ne parvient pas à dépasser les complexes qui le hantent.
Sur la scène internationale, Vladimir Poutine a certes rendu la Russie incontournable. Secrètement, sa force et son insolence séduisent. Mais que cherche-t-il au juste ? Restaurer l’empire déchu ? Disputer aux autres civilisations le contrôle du monde ? Quelles sont les vulnérabilités qu’il essaie de masquer ? Comment déchiffrer l’idéologie et les principes directeurs de sa politique étrangère ?
Les réponses à ces questions permettent à l’auteur de donner un nouvel éclairage au positionnement de Moscou sur les grands dossiers d’aujourd’hui : la bataille pour l’« étranger proche », la rivalité avec le monde occidental ou encore la lutte d’influence dans « l’étranger lointain ».
Une synthèse indispensable pour comprendre les ressorts de la politique étrangère russe contemporaine.
Nul doute que le regard porté par Jean Robert Jouanny soit idéal pour un Occident friand de publications qui apportent les réponses attendues.
Pour faire plaisir à d’aucuns, voici un peu de cette propagande dont la Russie aurait le secret.
Dans l’article indiqué en lien ci-dessous, chacune et chacun aura tout loisir, ainsi, de découvrir comment diverses rédactions occidentales réagissent à l’annonce du retrait partiel des troupes russes de Syrie.
On sait tout le bien que nombre de perroquets occidentaux pensent de la Russie.
Il existe, néanmoins aussi quelques esprits plus subtils qui savent dépasser la condescendance sinon le mépris affiché pour le président russe et le pourcentage de citoyens qui lui est favorable.
A lire, ci-après:
https://fr.sputniknews.com/international/201603151023380371-russie-syrie-retrait-teactions/
Cette France qui s’indigne de l’honneur fait au Prince héritier saoudien par son Président a encore du souci à se faire.
Car pour 2017, François Hollande a toutes ses chances.
Si Marine Le Pen parvient au second tour face à lui, le Front républicain se lèvera comme pas un et redonnera cinq ans à l’actuel Président français.
Certes, le parti Les Républicains veille. En admettant qu’un de ses candidats évince François Hollande au premier tour, dans ce cas, son actuel mandat trouvera un terme en 2017.
Le fait est que Marine Le Pen semble davantage incarner l’épouvantail idéal tandis qu’elle apparaît comme figure du mécontentement français.
Cela dit, l’Honneur fait au Prince par le Président de la République française, s’inscrit à la suite de précédentes marques d’allégeance.
Liberté, égalité, fraternité, voilà une devise qui, peu à peu, risque de ne plus renvoyer qu’à elle-même.
Les femmes -en photo ci-dessus- ne conduisent pas, la loi de leur pays le leur interdit. Peut-être est-ce préférable pour elles, pour tout passager qu’elles véhiculeraient et tout autre usager de la route.
Mais la question n’est pas là.
Elle est de savoir en quoi un service public l’est. La manière dont la télévision suisse romande a rendu compte des différentes législations relatives aux droits des femmes a été abordée sur ce blog dans plusieurs précédents sujets dont une lettre transmise à la RTS:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2016/03/09/lettre-a-une-femme-journaliste.html
S’il est important d’y revenir encore, c’est parce que ce soir du 8 mars dernier, l’usage du vocabulaire a été particulièrement choisi pour faire de la Russie, une fois n’est pas coutume, une championne.
Championne en matière de sexisme au travail, avec cette précision apportée par la journaliste selon laquelle, soi-disant qu’il faut les protéger.
Se fendre d’une interview de Vladimir Poutine comme s’y est prêté le présentateur vedette de la chaîne de télévision suisse romande pour en parler, le lendemain dans le journal Le Matin sert à quoi? A ajouter une personnalité à l’ensemble de celles qu’il aura pu rencontrer au cours de sa carrière?
A manifester son obstination personnelle? Sa patience qui l’aura fait attendre cinq ans pour interroger le président russe?
Qu’un journal comme Le Temps ne cesse de nous rappeler tout le bien qu’il en pense, soit!
Mais qu’un service public ne manque jamais une occasion d’égratigner l’image d’un pays avec lequel la Suisse partage une Histoire est significatif de choix de valeurs.
Leur prix n’est pas encore affiché. Puisse-t-il rester négociable, c’est tout le bien à souhaiter à la Suisse -et à l’Occident en général- faute de quoi, la voix du poète risque de se sourdre à nouveau…
https://my.mail.ru/mail/irenskop/video/2281/4504.html
Voici qui pourrait, peut-être intéresser notre journaliste qui n’a vu, aux femmes d’Arabie saoudite que la seule interdiction de conduire tandis que la Russie serait championne en matière de sexisme au travail…
http://www.dalieko.com/russia-has-largest-number-of-female-business-leaders.html
Il est vrai que dire de l’Arabie saoudite qu’elle serait championne en matière de sexisme au travail sous prétexte, soi-disant qu’il faut les protéger, aurait sans doute eu un autre écho.
Cela dit, travailler l’information ne s’invente pas. Et nos journalistes ne sont pas en reste.
Ils affichent ainsi leurs valeurs.
Il est toutefois une propagande qui ne dit pas son nom et qui ose s’appeler information.
http://livestream.com/GvaPressClub/desinformation2016
Quelques éléments, non de langage comme le sont ceux qui inspirent tant de communicants.
Dans un précédent sujet publié sur ce blog, il a été question du Maréchal Joukov à propos duquel un article évoquait les hauts faits.
Dans ce même article était cité le célèbre poème écrit par Alexandre Blok, le 30 janvier 1918.
On comprend d’autant cette référence au poète symboliste russe à la lecture de cet article du Figaro, « Joukov, l’homme qui fit tomber Hitler.
Et pour qui souhaite entendre la version russe du poème de Blok, la voici tirée de célèbre film de Sergueï Gerassimov, U ozera / Au bord du lac.
Madame,
Vous exercez une profession que vous êtes peut-être certaine de pratiquer au mieux et vous avez sans doute raison.
Car votre évocation des droits des femmes dans le monde a été lumineuse.
Par les propos que vous avez tenus, hier soir au téléjournal de la RTS, c’est la mise en scène de l’information que vous avez illustrée:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2016/03/08/les-droits-des-femmes-en-arabie-saoudite-et-en-russie-nos-medias-se-disting.html
Etre reconnu pour service rendu à son employeur est un honneur.
Qu’il vous grandisse ou non, c’est l’information et le public auquel vous la destiniez que vous avez méprisés.
Bien à vous,
Hélène Richard-Favre
