Grève des femmes, mouvements #metoo, #balancetonporc, quota de femmes réclamés partout ou peu s’en faut, liberté de porter le voile, autant de combats menés au nom de la femme parce qu’elle le vaut bien, sans doute…
Et cependant, l’excision, les mariages forcés, le droit à la succession qui les prive de toute revendication, autant de luttes qui se mènent par d’autres femmes dans des pays où songer à quelque quota ressemble à un horizon bien lointain…
Et tandis que dans nos contrées, défendre le port du voile serait respecter les pratiques religieuses au nom du principe de laïcité, dans la même veine, l’appel à la prière prononcé du haut de la chaire de la Cathédrale Saint-Louis des Invalides qui a fait réagir des militaires trouvera ses partisans.
Fort bien.
Dans ce cas, que les femmes qui se démènent pour des quota et se mettent en grève pour l’égalité de leurs droits avec ceux des hommes se rappellent que, sous ce voile défendu au nom de la laïcité, nombre de leurs semblables n’ont pas toutes fait ce choix de leur plein gré.
Alors?
Harmoniser la défense des droits de la femme? Se détourner de leur incohérence? Oublier le cri de détresse d’autant de celles qui n’ont pas choisi la soumission? La mondialisation en marche ou tais-toi?
Avaries
Saint-Louis des Invalides, la prière musulmane qui fait parler d’elle…
Y serions-nous bientôt, dans cette France décrite par Michel Houellebecq en 2015? Il en avait été question ici et tout autant du rappel des liens qu’entretiennent fiction et Histoire.
A lire au cas où l’on en douterait et tandis que tout récemment, en la Cathédrale Saint-Louis des Invalides, était chantée une prière adressée à Allah.
Très vives ont été les réactions. En voici une à visionner ici, parmi les nombreuses à découvrir en lançant une recherche sur internet.
A noter, les circonvolutions et précautions d’usage en relation avec le fait que l’oeuvre au sein de laquelle est insérée cette adresse au dieu de l’islam est celle d’un compositeur gallois, Karl Jenkins.
Certes. Et sans mauvais jeu de maux, la messe est dite pour qui n’y voit rien à redire.
Le fait est qu’une autre messe a été célébrée le jeudi de l’Ascension en réaction à cette intervention qui n’a pas eu l’heur de plaire à toutes et à tous.
Après les parents de Vincent Lambert qui se sont saisis de la justice contre le CHU de Reims et son médecin pour « non assistance à personne en péril », c’est au tour du gouvernement français de se jeter dans cette triste mêlée.
Et encore, « triste » fait bien pâle figure pour qualifier ce qui se joue dans un pays réputé -encore?- pour être la patrie des droits humains…
On n’est plus dans l’acharnement, on est clairement dans l’affrontement idéologique.
Car des cas semblables à celui de Vincent Lambert, un collectif de médecins avait déclaré dans une tribune parue dans « Le Monde » qu’il en existait 1’700, en France.
Et qu’autant de patients étaient traitables selon d’autres méthodes que celles qui ont cours dans le cas qui mobilise le pays entier.
Ce qui se passe en France ne l’honore pas et repose la question déjà énoncée ici.
En parcourant mon fil d’actualité Facebook -dont on pensera ce qu’on veut, sachant que le réseau peut tout aussi bien vous bloquer que vous rappeler quelques heureux moments partagés- j’ai trouvé, hier, différents posts que je souhaite porter à votre attention.
D’abord, ce cri du coeur de Djordje Kuzmanovic en relation avec la suppression de 1’000 emplois en France par General Electric. L’auteur du propos conclut ainsi: « On trouvera le terme « traître à la Nation » trop fort ? Non, « le courage c’est de chercher la vérité et de la dire ! » déclarait Jean Jaurès.
Ensuite, cette approche de Jean-Robert Raviot après le résultat des élections européennes de ce 26 mai dernier. La lire en dit long sur le rapport de force actuel de la France.
Ces deux personnalités de la vie universitaire et politique française que je cite apportent un éclairage de valeur dans un contexte où le combat politique se joue de manière qui n’a plus rien à voir avec l’affrontement gauche-droite.
Je l’ai relevé ici, je le maintiens.
Vous me savez avoir consacré nombre de sujets de blog à ce qui a d’abord été pudiquement appelé « crise ukrainienne » avant de se muer en guerre fratricide.
En son temps, je m’étais exprimée dans le cadre d’une interview accordée au journaliste Arkadij Beinenson sur les raisons qui motivaient mon engagement.
Ces raisons n’ont pas changé et quoi qu’en pensent et en disent certains urkainophiles ou russophobes ou juges et censeurs tout simplement.
Etre présentée comme « russophile » comme ce fut le cas, par exemple, sur la RTS alors que j’avais comme interlocutrice, entre autre, Manon Schick de laquelle rien n’a été précisé de ses relations à la Russie, avait été relevé par un commentateur de ce blog.
En effet, il semble qu’aimer la Russie soit une tare ou une menace, allez savoir tant la critique de « la Russie de Poutine » doit être de mise. Sans quoi, vous voici de facto rangée aux côtés des suppôts du Kremlin, il en a souvent été question ici, vous le savez aussi.
Quoi qu’il en soit, il me tient à coeur de partager avec vous cette vidéo de quelque 23 minutes qui vous donnera l’occasion de réaliser ce qui se passe dans cette Europe qui n’aurait, soi-disant, plus connu de guerre depuis plus de 70 ans.
La capture d’écran qui illustre ce sujet est la conclusion d’un article écrit par Erwan Castel dont l’intégralité est à découvrir ici.
BFMTV relève le fait que nombre d’électrices et d’électeurs attendaient le second tour des Européennes.
Au-delà de l’intérêt de pareille information, on peut s’interroger sur l’opportunité de la diffuser.
Serait-ce pour ramener le peuple français à l’ignorance politique de laquelle il ferait montre? A se moquer, à humilier? A se rire de ses choix?
Certes, d’aucuns déplorent la victoire, courte malgré tout, du Rassemblement National.
D’autres, pour leur part, ont regretté que la campagne électorale se soit résumée à l’affrontement des courants incarnés par Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
Quoi qu’il en soit, les trois listes arrivées en tête du scrutin illustrent les nouvelles forces à l’oeuvre dans nos sociétés. On n’est plus dans l’affrontement gauche-droite.
On est, désormais, dans une lutte pour la défense d’une identité nationale contre ce qui est considéré comme de l’ultra-libéralisme.
Et puis, vient le combat pour le climat, salué par les spécialistes mais qui, selon certains de ses plus ardents défenseurs, reste loin derrière l’urgence qu’il y aurait à se mobiliser.
En témoigne ce qui a été énoncé, hier, par ce professeur interviewé sur la RTS.
A l’heure où l’on modifie les oeuvres comme ce fut le cas de l’opéra Carmen, à l’heure où l’on signe une pétition contre la remise, à Cannes, de la Palme d’honneur à Alain Delon, c’est la relation entre éthique et esthétique qui est mise à mal.
Certes, Cannes a célébré l’acteur et fait fi des pétitionnaires. Mais bien des oeuvres commencent à tomber sous le coup de la censure.
Par exemple, « Blanche-Neige et les sept Nains » ou « La Belle au Bois dormant » pour ne citer qu’elles. Mais que penser, alors, de l’oeuvre de cet écrivain, reconnu pour son talent?
Je vous laisse découvrir, en cliquant sur ce lien, comment Jean d’Ormesson ou Alain Soral, par exemple, défendent Gabriel Matzneff.
Et dans cet article, comment, aux côtés de Philippe de Villiers, l’écrivain déplore le manque de spiritualité.
Ces femmes si promptes à protester contre toute forme d’agression qu’elles subiraient de la part d’hommes, se sentiraient-elles aussi concernées par les préférences avouées de l’écrivain?
Quoi qu’il en soit, si montrer, dire, afficher la nature humaine dans toutes ses dimensions reste une cause qui se défend, la question de l’application de la censure n’en demeure pas moins une non plus.
Car il semble bien qu’elle s’exerce avant tout de manière aléatoire et arbitraire.
Constat qui, en tant que tel n’est pas nouveau, le souci d’une morale étant avant tout de veiller aux intérêts de qui l’instaure.
Voici un triste cas d’école. Triste car il révèle l’ampleur d’influences et leurs conséquences. Triste, car c’est plus qu’une famille qui est déchirée.
A lire cet article qui résume le sort de Vincent Lambert, au-delà des déchirures familiales, c’est un combat idéologique qu’il révèle.
Ce sont des valeurs qui se heurtent les unes aux autres à coup d’arguments, de références et de témoignages, tous irréconciliables.
C’est le sens que chacune et chacun donne à la vie qui veut l’emporter sur l’autre qui lui est opposé.
Pour les parents de Vincent, on le tue si on cesse de l’alimenter, pour le reste de sa famille, on va contre la volonté de Vincent si on poursuit les traitements.
Se font face ainsi deux courants de pensée, celui d’un fervent catholicisme, celui d’un réalisme qui ne se définit pas forcément contre la foi catholique.
Mais qui choque parce que le geste qui prive Vincent de soins, depuis ce jour, lui sera fatal.
Au prétexte que l’être serait condamnable au plan d’une morale qui veut s’instituer, toute autre qualité qui l’honore est de facto exécutée.
Aussi bien et quels que soient les dons avérés d’une personne, a-t-elle à subir le verdict prononcé par un aréopage de censeurs.
Pire encore et toujours au nom d’une morale qui ne concerne que certains intérêts avancés comme valeurs, on jette des oeuvres d’art en disgrâce quand on ne les retouche pas selon le consensus en vigueur.
Exclure un talent, une oeuvre ou toute autre personnalité au nom d’une idéologie imposée, c’est se livrer à une pratique totalitaire.
C’est surtout confondre l’être et la sublimation.
Et abolir ce qui les différencie, c’est projeter le premier avec l’éthique qui le régit sur la seconde et l’esthétique qui l’organise.
Doit-on en rire, en pleurer, en rire et en pleurer?
Le cas de figure dénote un rigorisme qui s’impose de plus en plus. Au nom de la morale en vogue, on juge et condamne.
« En vogue » car il n’y a rien de plus aléatoire et arbitraire qu’une morale. En l’occurrence, celle qui fait rage vise un immense acteur.
Oublié son talent, oubliée sa carrière, tout simplement parce qu’il est dénoncé comme « raciste, homophobe et misogyne ».
Aussi bien, une pétition a-t-elle été lancée contre la palme d’or qui devrait lui être décernée à Cannes.
On vit une époque où, au nom de la morale, on modifie le contenu d’une oeuvre comme ce fut le cas de l’opéra Carmen duquel il avait été question ici et où on refuse un honneur à un comédien.
Alain Delon a eu beau briller, le seul fait qu’il se soit prononcé, entre autre, sur les couples gays lui vaut le purgatoire.