Il aura suffi d’un documentaire consacré à Vladimir Poutine pour mettre autant de personnalités de tous horizons à cran au point de sortir l’artillerie lourde. On ne compte, en effet, plus le nombre d’articles qui dénoncent, ici, des soupçons d’assassinats, là, le système Poutine, à l’instar de la célèbre écrivain biélorusse nobélisée en 2015.
Quand, comme elle et en son temps, on a su porter au pinacle le fondateur de la Tcheka devenu KGB et désormais FSB, ne serait-on pas bien inspiré de s’interroger sur soi-même plutôt que de pourfendre un homme dont tant d’experts se plaisent à rappeler le passé kagébiste?
Que l’on tourne à ce point sa veste comme s’y emploie Svetlana Alexievtich la regarde. Mais dans ce cas, qu’elle nous explique le chemin qu’elle a parcouru pour arriver à une telle prise de conscience qu’elle lui permette, désormais, de s’afficher en défenderesse de droits humains dont Félix Dzerzhinski n’a pas vraiment fait grand cas…
Que ressent-elle à se relire lui adresser un tel éloge? Est-elle allée se recueillir comme elle l’annonçait, sur la tombe de cet homme dont le charisme ne doit sans doute pas avoir été vécu de la même manière par tous?
A poursuivre ainsi la diabolisation du président russe au nom de valeurs soi-disant humanistes, c’est l’humanité elle-même qui est mise en danger par autant de personnalités si bien inspirées qu’elle ne sont que de sinistres et fourbes va-t-en guerre.
Avaries
CNN et la Russie, tout une histoire …
On le sait, la désinformation ne concerne que les médias russes ou disons, pour laisser une chance à nos zélés lanceurs d’alerte, que les médias russes doivent être considérés avec circonspection tant ils relaieraient de propagande.
Soit et autant pour eux!
Mais que penser, alors, de ce qui se passe sur CNN? Voici qui ne va pas vraiment dans le sens du poil d’autant de nos compatriotes toujours au fait de qui informe et qui, moins sinon pas.
L’affaire citée ici n’a pas de quoi réjouir.
On peut, certes, arguer du fait que le procédé de la caméra cachée est indigne. Il l’est, dans ce cas, pour tout le monde et même pour nos médias qui ne semblent pas bouder leur besoin d’y recourir néanmoins.
Alors, de bonne guerre ou pas, la désinformation a de beaux jours devant elle.
Pendant ce temps-là, des pays sont victimes, eux, de mauvaises guerres mais que valent les souffrances de leurs populations quand on nous dit en boucle qu’on va à leur secours pour leur porter la démocratie?
En ce 25 juin, le site Europe1 le JDD nous apprend pourquoi la fraîchement nommée et désormais ex-ministre Sylvie Goulard aurait quitté le gouvernement.
Doit-elle être félicitée d’avoir pris cette décision?
Ou, au contraire, blâmée?
La question devrait plutôt porter sur le fait de savoir comment, après tant d’heures passées à vérifier que chaque ministre réponde aux exigences posées par la loi de moralisation de la vie politique, comment donc, Sylvie Goulard a pu y être considérée conforme.
Alors qu’on lise, dans l’article de Laurent Valdiguie, que Macron était furieux a tout de même quelque chose d’assez piquant.
Certes et à sa décharge, il n’est pas le chef du gouvernement, juste celui des Armées… et de l’Etat ou l’inverse.
capture d’écran RTS
Effets collatéraux ou pas d’une émission de la RTS sur le terrorisme, depuis sa diffusion, une alerte à la bombe a été signalée à Genève, qui a bloqué la gare Cornavin, une crise de panique s’est emparée d’un homme qui a hurlé Allahu Akbar dans le métro à Lausanne et un personnage clé du djihadisme a été arrêté à Meyrin, dans le canton de Genève encore.
Bien sûr qu’on peut voir à cette série d’événements que pures coïncidences.
Il n’en demeure pas moins vrai qu’à force de répéter en boucle qu’on va continuer de sortir en terrasse et qu’on n’a pas peur, autant d’actes perpétrés ici et là et de manière récurrente ne peuvent laisser indifférent.
Qui plus est, la médiatisation recherchée par les terroristes ne reste, elle non plus, pas sans effets.
Le cas de ce jeune homme, évoqué ici-même, qui a volontairement foncé avec sa voiture sur un rival pour le tuer, témoigne d’une méthode qui commence à se faire connaître.
Pour le reste, nous expliquer que l’on meurt davantage de tel ou tel problème que du terrorisme est tout simplement nier l’idéologie qui le sous-tend. C’est relativiser et mettre au même niveau ce qui est impossible à comparer sinon par le résultat, la mort.
C’est, de fait, annuler toute distinction entre des maux et leurs raisons d’être.
capture d’écran Twitter
Qu’un éminent journaliste commente l’abstention comme s’y est employé Alain Duhamel sur LCI laisse perplexe.
Et encore, le terme est choisi, il n’est pas poli.
Car Alain Duhamel a, jusque là, le plus souvent su proposer des analyses de haut niveau. Partagées ou non, elles n’étaient pas le fait d’un incompétent quelconque.
C’est pourquoi l’expression de pareil point de vue sur l’abstention interpelle. Car on n’est pas dans le questionnement, on est dans l’affirmation.
On n’est pas en quête d’explications, on est dans l’assertion catégorique.
A définir ainsi l’abstention, Alain Duhamel se pose en juge et censeur d’un peuple tout entier.
Est-ce vraiment là la tâche d’un éditorialiste?
La question reste ouverte.
La méthode semble désormais devenue tristement récurrente. Un véhicule fonce sur des passants pour les tuer.
En cette nuit du 18 au 19 juin, c’est un groupe de fidèles musulmans qui a été visé.
Les interprétations et les réactions à de tels actes ne manquent pas, la question du sens à leur donner animent débats et polémiques.
En commentaire à cet article, il est question de guerre que des armées régulières ne se livreraient plus, remplacées qu’elles seraient, désormais, par des civils.
Quoi qu’il en soit et quelles que soient les forces qui agissent, la manière semble s’installer.
Aurait-elle, même, fait des émules dans ce règlement de compte personnel? Poser la question n’est pas y répondre.
C’est interroger l’impact d’une méthode.
On a vu notre Président glisser son bulletin de vote dans l’urne au Touquet. On a aussi vu passer l’information selon laquelle Emmanuel Macron se serait déplacé en Falcon et en hélicoptère pour accomplir son devoir et voter.
Evidemment, ce choix a une raison qui a été relayée par L’Obs selon cet article. Et bien sûr qu’au point où en sont certain(e)s, relever ce détail de l’Histoire demeure anecdotique.
Et pourtant, ajouté à de nombreux autres, il ne fait que confirmer le décalage qui existe entre tant de discours politiques et des réalités qui n’échappent qu’à qui le veut bien.
Rien de très nouveau à cela, on le sait.
Il n’en demeure pas moins vrai qu’à se poser en donneur de leçon envers son homologue états-uniens, le président français a de quoi, lui aussi, méditer sur les contraintes auxquelles ses obligations et autres engagements de fonction l’astreignent.
Dans ce cas et si vraiment on veut sauver la planète, on donne l’exemple ou au moins, on évite d’inutiles opérations de com en anglais sur Twitter.
Dépecer le Proche-Orient comme s’y emploie de longue date ce qu’il est convenu d’appeler la communauté internationale ne peut rester sans conséquences.
Quel que soit le créateur de cette force terroriste appelée DAESH, DAECH ou ETAT ISLAMIQUE, elle agit.
Ses opérations, elle les revendique.
Et nos dirigeants se confondent en condoléances aux victimes et en -nouvelles- mesures de sécurité à prendre ou autres états d’urgence à instaurer.
Pendant ce temps-là, des citoyennes et des citoyens sont interrogés par autant de journalistes mandatés pour recueillir leurs témoignages et leur réactions tandis qu’ils ont ou non assisté à telle ou telle explosion ou à tel ou tel massacre.
La vie continue, entend-on souvent, c’est le meilleur moyen de montrer aux terroristes qu’on n’a pas peur.
Bien sûr! Et il ne fait aucun doute que les concernés vont tenir compte de tels propos.
S’il n’y a pas de fatalité, comme l’estiment d’aucuns, alors on ne pourra jamais s’habituer au terrorisme.
Et c’est aussi bien ainsi.
Quant à cette prédiction, elle semble de plus en plus se confirmer…
capture d’écran Ouest-France
Sur un nombre conséquent de sites où a été publiée l’information selon laquelle une camionnette venait de faucher des piétons sur le London Bridge, il a été question d’incident majeur.
Puis, tandis que s’y ajoutaient des coups de couteaux, des blessés et bientôt d’autres actes du même ordre, est apparu le terme d’attentat. Mais pas sur tous les sites qui tentent, peut-être encore, de relativiser.
Pendant ce temps-là, à Turin, on apprend qu’un mouvement de foule a fait des centaines de blessés suite à une fausse alerte.
Entre réalité et mauvaise fiction, deux villes sont touchées, Londres, pour la deuxième fois.
C’est vrai, on a appris que l’on devait vivre avec cela. Que l’on devait continuer de sortir en terrasse.
En l’occurrence, se promener sur un pont ou regarder un match sur une place aménagée en fan zone.
Il y a deux ans à quelques jours près, voici ce qu’on lisait des actes terroristes qui allaient se multiplier…
De pragmatisme, on entend beaucoup parler depuis l’élection d’Emmanuel Macron à la tête de l’Etat français.
En Syrie, sans compter le cynisme qui entoure la guerre qui s’y livre depuis six ans, il semble aussi être question de pragmatisme.
Rien de vraiment surprenant à cela.
Or, jusque là, il aura fallu montrer qui était bon et qui, pas. Bachar el Assad était un monstre quand, au contraire, les groupes rebelles qui s’opposaient à lui passaient plutôt pour de modérés combattants.
Il semble que tout cela, peu à peu, ait été remis en question tandis que parmi ces gentils rebelles apparaissaient de cruels génocidaires.
On sait l’effroyable sort réservé à autant de leurs victimes. On sait, aussi, comment, entre eux, ils se sont affrontés pour le contrôle de tel ou tel fief.
C’est précisément ce qui est désormais exploité tandis que certaines régions voient se desserrer le joug islamiste.
Aussi, pour qui s’interrogerait sur la situation actuelle, voici un point de vue.