La guerre sévit, on le sait, qui s’en réjouirait?
Même pas cette Russie qui en arriverait « à 86% à se réjouir quand des gens meurent dans le Donbass » comme le déclarait la lauréate du Prix Nobel de littérature dans sa conférence de presse tenue en octobre 2015.
Non, même pas cette Russie et pas davantage tout être sensé.
La fièvre qui s’empare des foules, désormais, a gagné à ce point les cerveaux que la réflexion s’en est aussitôt enfuie. En voici un exemple vécu. Je partage mes sujets de blog dans différents groupes d’un réseau social bien connu et dans ce groupe constitué de personnes a priori posées, je reçois en commentaire à ce que j’ai écrit hier, « vous êtes une honte madame ».
Soit.
Je remercie cet aimable interlocuteur pour ces femmes, deux institutrices dont la reporter Anne-Laure Bonnel a vu leurs corps coupés en deux et a documenté à ce terrible égard et je le remercie par le même temps de son haut sens critique. Le voici qui me rappelle ce qu’est une guerre, des « milliers de morts de part et d’autre », le « synonyme de corps déchiquetés, d’exactions horribles ».
Merci je l’ignorais.
À tel point que je ne cesse de rappeler à longueur de sujets de blog que ces même « exactions horribles » et ces mêmes « corps déchiquetés », depuis huit ans dans le Donbass, n’ont retourné les consciences ni les estomacs de quiconque, aujourd’hui pourtant si choqué qui découvre « la guerre en Europe » comme l’affichait la Tribune de Genève il y a quelques jours.
Mais mon interlocuteur ne s’est pas arrêté là.
Il a tout de même réussi à me rendre partie prenante de cette guerre en écrivant ceci, s’achevant par un point d’interrogation qui ne sauve même plus son honneur: « cette guerre a été lancée par vos financeurs? » Ce point d’interrogation fait écho à celui d’une Universitaire qui y a, elle aussi eu recours lorsque dans son ouvrage, elle a interrogé de manière à peine rhétorique, mes liens au Kremlin.
Cette même Universitaire, tout de même condamnée pour diffamation mais pas pour ce qu’elle a écrit à mon propos, pour d’autres allégations tenues envers l’une des six parties civiles desquelles j’étais pour porter plainte en diffamation contre elle, cette même Universitaire a été récemment invitée par TF1 à s’exprimer sur la guerre en Ukraine.
Comprenne qui voudra comme il ou elle pourra.
Le fait est qu’avec pareil choix, on conçoit que le film réalisé par Anne-Laure Bonnel dans le Donbass auquel j’ai renvoyé dans un précédent sujet de ce blog, vienne de subir une forme de censure! Dans des pays démocratiques tels que les nôtres, au nom de la liberté d’expression, droit sacré s’il en est, certaines expressions sont préférables à d’autres.
Dans des pays démocratiques comme les nôtres, la liberté s’allie à la bonne parole, celle qui assure la bonne conscience.