Il n’y a pas si longtemps, le « rêve américain » rivalisait avec « l’avenir radieux ».
Deux aspirations aux contours variés, deux modes de vie qui ont porté autant d’espoirs que de déconvenues..
Au nom de la « démocratie », l’hiver dernier à Kiev, le Maydan s’est enflammé.
Un Occident plus prompt que son ombre s’y est mobilisé et y a scandé sa volonté.
Pour l’heure, c’est au cauchemar qu’a droit l’Est de l’Ukraine.
Mais les coupables ont dores et déjà été désignés, les sanctions sont tombées.
Ce scénario serait grotesque si n’y étaient associées tant de vies humaines.
Tristes trophées d’une démocratie qui n’en porte que le nom, hommage leur soit rendu ici.
démocratie
Libyennes et Libyens seront-ils toujours aussi reconnaissants au philosophe Bernard-Henri Lévy et à l’ancien président Nicolas Sarkozy de l’intervention menée dans leur pays au nom de la démocratie?
Bafouée selon certains, verra-t-elle son avenir mieux assuré dès lors que le Conseil national général s’est prononcé mercredi 4 décembre dernier en faveur de la charia?
Certes, le vote majoritaire de l’application de la charia comme base du droit peut présager de manière diverse du destin de la Libye et Rue 89 l’indiquait dans un article très référencé.*
Il n’en demeure pas moins vrai que l’avenir seul dira ce que la Libye aura gagné grâce au philosophe et à l’ancien président français si investis dans la défense de la bonne cause.
* http://www.rue89.com/2011/09/19/la-charia-en-libye-est-ce-grave-docteur-221743
« Le Mexique, dans la décision qui a été rendue, montre qu’aujourd’hui c’est une grande démocratie ».
Tels sont les mots que Laurent Fabius a prononcés au point presse de Roissy pour accueillir la jeune Française emprisonnée sept ans au Mexique.
Que le Mexique soit présenté comme une « grande démocratie » par le Ministre des Affaires Etrangères est répercuté par les medias de l’Hexagone de manière à peine critique.
Que Depardieu déclare de la Russie qu’elle est une « grande démocratie » et toutes les rédactions de France et de Navarre hurlent au loup.
Quand lira-t-on en pleine page comme celle ci, l’intitulé en gras, « Le Mexique est une grande démocratie » précédé du nom de Laurent Fabius et suivi de portraits de narcotraficants ou autres gangs de criminels preneurs d’otages qui coupent les oreilles pour les envoyer ensuite aux familles de leurs victimes?
Ici, rien de tout cela. Une jeune victime privée de travail sept ans durant et qui ne songe qu’à en retrouver un en France.
http://www.franceinfo.fr/justice/florence-cassez-ses-premieres-paroles-en-france-871401-2013-01-24
La maladie est une chose, la volonté de détruire une autre.
Les jeunes femmes des Pussy Riot auraient été diagnostiquées par un psychiatre. Si elles n’ont pas vu leurs prestations s’achever dans un asile, c’est que leur raison n’aurait pas été considérée comme entamée.
Il faut donc considérer ce groupe allié à celui de « Voïna » (la guerre en russe) comme décidé au combat.
Tel est d’ailleurs bien l’objectif visé par ces jeunes femmes, déclarer la guerre au pouvoir russe en place et la mener par des actions dites artistiques.
Discuter de la peine infligée à ces femmes n’est pas ici le propos.
Mais relever l’avalanche médiatique qu’elles ont voulu déclencher par leurs actions, oui. Car c’est de manière consciente et décidée que ces femmes ont mené leur guerre.
C’est pourquoi la sentence qui leur a été infligée ne les a pas effrayées.
Résolument combattantes, elles revendiquent leur sort et refusent de se porter victimes. C’est leur droit. Qui le contesterait?
Dans ce cas, les rappels de Goulags ou autres époques dites staliniennes par certains medias ont bon dos de la part de ceux qui, autrefois, ne se hâtaient pas d’en faire leurs grands titres.
On dira qu’ils ne savaient pas.