Un rayon de soleil éclaire ce 2 novembre où la mémoire des défunts est rappelée et honorée.
Elle ne l’est bien sûr pas partout, ni par toutes et tous dans les pays qui cultivent cette tradition. Car s’il est un rapport que chacune et chacun vit à sa manière et au plus profond de son intimité, n’est-ce pas celui qui lie à la mort?
L’être cher, arraché par tel mal contre lequel il a lutté ou pas, trop tôt disparu ou parti en paix, autant de départs vers l’inconnu auxquels les proches réagissent de façon diverse.
Selon telle ou telle croyance, ce qui suit la vie terrestre devrait réjouir.
Comment en être certain sinon en ayant, peut-être, reçu de quoi s’en convaincre? Heureux soient celles et ceux qui ont vu ou entendu leurs défunts leur dire que « tout allait bien »!
Cela existe, paraît-il.
Mais le contraire aussi, manifesté par autant d’apparitions de « revenant(e)s ». Quoi qu’il en soit et pour ma part, j’ignore où sont partis tant d’êtres qui m’étaient chers.
Je pense à eux.
Destins
L’article indiqué ci-après en bleu rend compte d’une rencontre avec un jeune Français emmené à l’âge de douze ans avec ses frères et soeurs et tout le reste de la famille maternelle et paternelle pour une destination qui, selon ses souvenirs, a été présentée comme celle de vacances.
En réalité, fin août 2014, le père avait décidé de rejoindre l’EI.
Arrivé à Baghouz, Mourad -prénom d’emprunt du jeune homme- raconte qu’il y a perdu ses deux petites soeurs et son père. J’étais devenu le chef de famille. Alors il y a un pacte avec les Kurdes, pour sortir les femmes, les enfants. J’ai refusé que ma mère, mes frères, mes sœurs partent… Parfois ils disent qu’on va être jugés. Par qui ? Je sais pas… Ils ne savent pas…
Qui est ce « ils », rien ne le précise.
L’auteur de l’article relate ensuite les propos de Mourad selon lesquels il n’aurait jamais vu de représentant du gouvernement français. Et de commenter ainsi:
« Alors qu’il a été emmené en Syrie au sortir de l’enfance, Paris, qui dispose d’une présence dans le Nord-Est syrien, semble avoir choisi de le laisser disparaître dans l’oubli de sa geôle, comme d’autres mineurs dans les camps fermés, plutôt que de lui porter assistance. Est-ce parce qu’il est mineur qu’il n’a pas été transféré vers l’Irak, comme onze autres Français, condamnés depuis à la peine de mort ? »
La manière de conclure l’article est aussi émotionnelle que factuelle: « Un garde attend. Il faut partir. Mourad va retourner dans l’ombre. C’est son anniversaire demain : Ma mère ne sait pas si je suis mort ou vivant… » Et le journaliste d’ajouter que « La France non plus. La dernière fois qu’elle l’a vu, il avait 12 ans. »
La question se pose tout de même de savoir qui est responsable d’un départ volontaire de toute une famille vers l’EI sinon celui qui l’a décidé, à savoir le père! Certes, Mourad n’a rien eu à dire à ce moment-là. Et le voici désormais avec cinq ans d’une vie qui n’a plus rien à voir avec celle de ses congénères français restés, eux, au pays.
La responsabilité de la France face aux siens inclut-elle ce genre de cas de figure, si la réponse était connue, cela se serait sans doute déjà su …
Un nouvel événement suscite la polémique autour de la jeune activiste suédoise, Greta Thunberg.
Elle se trouve en ce moment au Canada. Et voici qu’un journaliste fait part de sa rencontre avec elle et avec son entourage.
Vidéo à l’appui, il en est rendu compte par le média français Valeurs actuelles.
Vous le savez, j’ai tenu à montrer tout ce que cette jeune fille révèle de la nature humaine et des sommets qu’elle peut atteindre.
En l’occurrence, ici, on se demande qui abuse de qui.
Le journaliste qui s’introduit dans l’hôtel où logent Greta et, on le reconnait sur la vidéo, son père entre autre adultes entourant l’adolescente?
Celles et ceux qui feraient du combat sincère de Greta le leur pour toutes sortes de raisons qui les regardent mais qui seraient éloignées des siennes?
Quoi qu’il en soit et encore une fois, ce n’est que l’état du monde que cette nouvelle situation reflète. Un monde en lutte, sans pitié et sans scrupules.
Un montage photographique a été partagé sur un réseau social bien connu. Comme vous pouvez le constater sur la capture d’écran que j’en ai réalisée pour illustrer ce sujet, il montre des enfants avec un commentaire sans équivoque.
Je me suis exprimée, vous le savez, sur ce genre de comparaison qui n’a aucun sens. Je l’ai formulé ici et repris dans une lettre qui a été publiée dans l’édition papier de la Tribune de Genève du 14 octobre dernier.
A découvrir la teneur des commentaires qui suivent la publication de ce montage et le nombre de partages dont il fait l’objet, quarante-deux à l’heure où j’écris ces lignes, on mesure l’écho de ce raisonnement.
Aussi commun que facile et qui dédouane de la plus cynique des manières.
Car il serait intéressant de savoir combien d’internautes friands de ce genre de montage seraient prêt(e)s à donner de leur temps pour lutter contre la condition subie par autant de ces enfants dont ils utilisent l’image!
Rappelons-leur, à tout hasard que Greta Thunberg alerte de tels ravages qui font que tant d’enfants meurent de consommer des eaux polluées ou de ne plus manger à leur faim tant les changements climatiques ont causé de dégâts vitaux pour eux.
Alors, pour qui se bat-elle sinon pour ses congénères dont l’avenir est en jeu?
Mais non, on « sait » que non, qu’elle serait « manipulée » et que cela suffit à se défouler, à appeler à sa mort et à jouer avec des photos d’enfants en souffrance.
Dans un précédent sujet de ce blog, richement agrémenté de quatre vingt-cinq commentaires, j’avais fait part de mon intention de revenir sur cette jeune Suédoise qui suscite tant de passions en tous genres.
Admiration, haine, appel à meurtre même, Greta Thunberg, au-delà de son combat, révèle. Et pas qu’elle ou son entourage, non! Greta Thunberg offre en miroir certains sommets de la nature humaine.
Qu’on rejette celles et ceux qui utiliseraient ou instrumentaliseraient Greta Thunberg est une chose. Qu’on se défoule sur cette jeune-fille, une autre.
Elle est l’illustration d’un phénomène qui heurte les habitudes et dérange les certitudes.
C’est très facile de dire qu’elle serait « manipulée », « instrumentalisée ». Ca l’est beaucoup moins de tenter de cerner comment sa personnalité s’articule autour de ce qui l’affecte et la mobilise.
Quant à celles et ceux qui, s’inspirant des rêves que Greta a estimés lui avoir été volés, renvoient aux enfants de la guerre dont les rêves leur ont, à eux aussi été volés, c’est comme dire à une personne souffrante que d’autres le sont tout autant sinon davantage encore qu’elle.
Ce genre de comparaison est parfaitement gratuit.
Il vise à culpabiliser. Mais aussi à éviter de réfléchir un peu plus loin que ce qui est aussi commode que malvenu. Greta Thunberg oblige. Non pas forcément à la suivre à l’aveugle, non, à bien davantage!
À dépasser les limites d’une pensée confortable.
J’apprends, ce jour, qu’un volontaire français qui se bat dans le Donbass a été grièvement blessé par une mine antipersonnel.
Avec Erwan Castel, nous sommes en relation sur un réseau social bien connu et j’ai plusieurs fois renvoyé, ici, à son « Journal du front » , comme il l’appelle.
Mais nous ne nous sommes jamais rencontrés.
Souvent, par contre, je lui ai recommandé prudence et soin à prendre de lui tandis qu’il partageait, sur son profil, le récit de missions.
De sa raison d’être au combat, il s’en est à maintes reprises expliqué. Défendre des valeurs qui lui tiennent à coeur et se battre aux côtés de qui les partage.
Suivre ce qui se passe dans le Donbass, autant à travers ses publications que celles d’autres également partagées sur les réseaux sociaux sinon dans les rares médias qui en parlent encore, m’importe.
Car cette guerre qui n’en finit pas de déchirer l’Ukraine et de mettre aux prises la Russie avec ce qu’il est convenu d’appeler la « communauté internationale » me touche.
Tout a tellement été dit et pas dit de ce qui motive l’une et l’autre que je n’y reviendrai pas. Mais je tiens juste à rappeler les vies humaines perdues, blessées et exilées.
Car d’elles, peu s’en soucient au regard d’intérêts en tous genres.
Erwan Castel, lui, a souvent témoigné dans son « Journal du front », de ce peuple en souffrance et si attaché à sa terre que lui, Breton, a fait de sa lutte la sienne.
Qu’il se rétablisse au mieux et au plus tôt, que ses proches l’entourent de leur attention, c’est ce que je lui souhaite le plus vivement.
Nous y revoilà!
Je vous invite à découvrir de quoi il est question, cela se passe dans le cadre du téléjournal de la RTS, présenté désormais par un nouveau journaliste, ancien correspondant de la chaîne télévisée suisse à Washington.
On regrette un peu son prédécesseur, Darius Rochebin pour ne pas le nommer, qui aurait sans doute mis un ton moins grave pour présenter le sujet annoncé comme « document ».
Entendons-nous bien, il ne s’agit pas, ici, de nier l’espionnage.
Il s’agit juste de rappeler qu’il n’est ni une nouveauté ni une spécificité russe. Mais avez-vous déjà souvent eu l’occasion d’entendre parler d’espionnage d’autres pays?
Cela dit, en complément au « document » de la RTS indiqué ci-dessus, ce débat diffusé sur le site de Mediapart entre l’ancien ambassadeur de France en Russie et le même ancien espion n’est pas inintéressant.
J’ai regardé On n’est pas couché dans sa nouvelle formule, ce samedi 31 août. Question de me faire une idée de ce qui anime la France médiatico-cultuelle de nos jours.
J’avais évoqué, ici, comment elle entretient son goût de la sensation.
Parmi les invité(e)s, Yann Moix l’écrivain qui a fait beaucoup parler de lui récemment. L’homme contrit qu’on découvrait n’a, bien sûr pas touché tout le monde.
Il a, néanmoins, emporté l’adhésion de Bernard-Henri Lévy, autant dire, le graal.
A vrai dire, tout cela n’a à peu près rien de très surprenant. Le fait est que ce qui se passe autour de l’ancien chroniqueur de l’émission de Laurent Ruquier est révélateur.
Et dans ce sens, faire l’impasse d’une réalité, qu’on l’aime ou pas, serait se voiler la face. Car ce qui se passe n’est que la confirmation de ce qui n’a pas attendu Moix pour exister.
Autant en prendre acte.
S’en offusquer n’y changera rien. La part apportée à ce qu’est et a été Yann Moix ou à ce qu’il écrit déterminera le public.
Par « public » , s’entend celui qui fera le jeu de la polémique et celui qui, amateur de littérature, appréciera ou non l’oeuvre de l’écrivain.
Assise sur les marches d’une berge qui borde le lac Léman, des fils d’argent parsemaient sa chevelure châtain foncé.
De son être entier émanait une expression indéfinissable.
Engoncée dans une jupe de cuir marron et un haut en mousseline et résille noire, elle n’avait rien de provocant. Mais sa présence parmi les badauds avait quelque chose d’insolite.
Que vivait-elle, impossible de le savoir. Se dégageaient d’elle résignation et détermination en même temps.
A quoi?
Poser la question, c’est ouvrir la boîte de Pandore de tant d’existences qui s’accomplissent on ne sait comment, bien loin, en tous les cas, de ce qui s’énonce de discours altruistes et de déclarations solennelles.
Décharges sauvages, ville jonchée de déchets, planète engorgée de plastique, plus belle l’humanité, on meurt!
Et c’est bel et bien ce qui est arrivé au Maire d’une commune française. Les faits se sont déroulés ce 5 août dernier à Signes, dans le Var, vous en avez peut-être eu connaissance.
Le Maire de la commune surprend des hommes en train de décharger des gravats de manière illégale sur un site naturel, il leur demande de reprendre le tout, ce qui a été fait.
Mais lorsque le Maire leur a dit d’attendre la police municipale, le conducteur de la camionnette a effectué une manoeuvre en marche arrière et a roulé sur l’élu qui se trouvait à l’arrière du véhicule.
Mourir en plein exercice de ses fonctions peut toujours être relevé pour dire toute l’estime portée à ce Maire. Il n’en demeure pas moins tombé sous le coup de la lâche négligence humaine.