Pour qui l’a connue en tant que Présidente de l’ancienne région Poitou-Charentes, elle n’a pas été sans failles. Preuve en a été cet audit qui avait été demandé de sa gestion des comptes de ladite ancienne région.
A lire, toutefois, le rapport de la Chambre régionale des Comptes, il n’y avait pas eu d’insincérité dans les comptes. Quoi qu’en pensent dès lors ses détracteurs, ce mérite a au moins été reconnu à Ségolène Royal.
Qu’on apprécie ou pas l’ancienne candidate à la présidentielle française de 2007, cette femme s’est retrouvée face à nombre d’adversités qu’elle a affrontées avec force et détermination.
Bien sûr que cela ne la blanchit d’aucun comportement qu’elle avait eu envers d’anciennes collaboratrices qui, d’ailleurs, l’avaient traînée en justice. Dès lors, loin de moi l’idée de vouloir faire de Ségolène Royal une oie blanche ou une pure victime.
Il s’agit tout simplement de lui reconnaître un certain courage, celui d’avoir su faire face à nombre de chausse-trappes et encore, le terme est mesuré sinon faible pour évoquer les épreuves qu’elle a subies tant au plan personnel que politique.
La voici, en tous les cas, qui règle quelques comptes dans un livre qui paraît en ce 31 octobre.
Destins
Une histoire m’accompagne de longue date déjà. Je la tiens d’un être très cher qui a connu de près la deuxième guerre mondiale en France occupée.
Sur ordre de leur hiérarchie, des soldats nazis s’étaient rendus chez une veuve pour lui annoncer que sa maison allait être incendiée. Ils lui laissaient une heure pour en sortir ce qu’elle avait de plus précieux.
Une heure plus tard, les hommes reviennent et découvrent la femme dans son jardin, sur une chaise longue, en train de lire.
Ils cherchent du regard où seraient meubles, affaires ou autres qu’elle aurait retirés de la demeure et, ne trouvant rien, ils l’interpellent alors que le feu va être bouté.
Calme, la dame explique que oui, elle a bien compris ce qui lui avait été dit et qu’elle avait là, en mains, ce qu’elle tenait de plus précieux.
Il s’agissait d’un livre, la Bible.
Interdits, les soldats exécutent l’ordre qui leur a été donné et s’en vont. Or la maison n’a pas brûlé. Non que l’action des nazis ait été vaine mais parce que ses effets n’ont pas eu le résultat escompté.
Ce genre d’histoires, vous en auriez peut-être, vous aussi à raconter, où la force de la contemplation surpasse celle de l’indignation…
A l’attention de la Conférence des Présidents du Parlement européen
Par son vote final, la Conférence des Présidents du Parlement européen a annoncé, ce 25 octobre, avoir décerné le prestigieux Prix Sakharov au cinéaste ukrainien Oleg Senstsov.
Cette distinction honore un engagement pris au regard de la « liberté d’esprit » et du combat mené en faveur des « droits humains » .
Selon le cinéaste Laurent Cantet, le principal témoin en défaveur d’Oleg Sentsov -accusé d’avoir préparé un attentat- aurait reconnu s’être exprimé sous la torture.
Si ce « principal témoin » est le militaire ukrainien qui a parlé dans le cadre d’une conférence organisée par l’OSCE, dans ce cas, l’accès à autant de sources estimées fiables aura été réservé.
Nul doute, alors, que c’est en toute connaissance de cause qu’il aura été choisi d’élever Oleg Sentsov au rang de lauréat du Prix Sakharov. A l’opinion publique d’en prendre acte.
Pourtant, si l’on se rappelle ce qu’a vécu Andreï Sakharov, la question se pose de savoir quelle « liberté d’esprit » vient d’être reconnue au cinéaste distingué.
Car la Conférence des Présidents du Parlement européen a agi, forte de certitudes que rien ne confirme, sauf à ce que preuve ait été fournie des tortures qu’aurait subies le militaire ukrainien qui déclare son compatriote cinéaste responsable d’avoir projeté un acte terroriste.
Les critères d’attribution de ce Prix, créé en 1988 avec l’accord du savant duquel il porte le nom et qui est décédé un an plus tard, ont été élargis en 2003. A ce titre, toutes sortes de personnalités figurent parmi ses bénéficiaires.
Qu’à elles s’ajoute désormais celle d’un homme emprisonné pour avoir projeté de détruire autant de vies humaines que l’aurait permis la charge explosive qu’il est accusé avoir détenue, relève d’un choix qui regarde la seule Conférence des Présidents du Parlement européen.
Aussi bien est-ce sa propre « liberté d’esprit » qu’elle récompense, celle d’avoir consacré une rumeur plutôt qu’une autre. Puisse la mémoire d’Andreï Sakharov ne pas avoir à en souffrir, on le lui souhaite.
Hélène Richard-Favre
Genève, ce 26 octobre 2018
Parmi les violences faites aux femmes, d’aucuns reconnaissent les contraintes imposées par telle ou telle religion. A juste titre, bien sûr et surtout lorsqu’elles vont jusqu’à entraîner la mort.
Nombre de combats sont menés contre pareilles pratiques et cependant, elles persistent.
Mais bien d’autres violences subies par les femmes les propulsent dans des univers où l’abus n’est plus sanctionné parce que tarifé.
Regardez, par exemple, celles qui se jettent dans le porno amateur. Souscrire aux #metoo et autres #balancetonporc n’est pas leur souci.
Elles s’offrent pour quelques poignées d’euros et se font abuser en toute légalité cynique. Au prétexte que nombre de femmes auraient besoin de gagner leur vie, on la leur fait payer.
Quant aux mères porteuses, cet article nous apprend comment elles sont retenues en quasi captivité. Rien à dire, rappelez-vous comment la gestation pour autrui avait été défendue en France, par feu Pierre Bergé!
Et cet homme a usé de toute son influence sur la présidentielle de 2002 et sur celle de 2012.
En l’occurrence, les ### pour dénoncer la violence faite à autant de femmes auraient-ils envahi les réseaux sociaux?
Parce que le droit au plaisir et à l’enfant ne vaut pas qu’on se soucie de ces esclaves du sexe et de la stérilité des couples?
Se projeter dans un monde le plus juste possible relève, pour certains, de l’utopie. Sans être forcément cyniques, ils affichent tout simplement leurs désillusions.
Soit.
Restent, néanmoins, celles et ceux qui n’entendent pas céder à la fatalité ni renoncer à se mobiliser en faveur de telle ou telle cause qui leur tient à coeur. Nombreuses sont les personnes à agir dans ce sens et c’est aussi bien ainsi.
Que les idéaux des un(e)s et des autres divergent, rien de plus normal et la démocratie est là pour les voir coexister dans le débat et le dialogue dit « respectueux ». Ce qu’il en advient est une autre affaire et pourtant aussi réelle que l’est la sincérité de l’engagement de chacune et de chacun.
Lorsqu’on apprend comment un journaliste a été torturé, qu’on lit les sévices qui lui ont été infligés, force est de constater que selon les parties concernées par ces horreurs, les réactions diffèrent. C’est là qu’intervient cette « autre affaire » mentionnée plus haut.
Cette « autre affaire » se résume aux intérêts que des puissances ont à monter un fait en épingle ou à le minimiser. Et pour cela, les médias sont aux premiers rangs de ces caisses de résonance qu’elles offrent à un événement sitôt que celui-ci doit à tout prix être mis en avant.
Sur les réseaux sociaux, des réactions illustrent combien la différence de traitement médiatico-politique vaut pour tel ou tel fait à porter à la plus grande indignation de toutes et tous. Mais que valent ces points de vue quand on sait que, quoi qu’il en soit, les plus déterminés avanceront, armes en tous genres en mains pour imposer leur loi?
A part cela, ne l’oublions pas, nous serions en démocratie. Où fleurit la liberté de se taire autant que possible sur tout ce qui ne doit pas venir en perturber le cours.
Dans le brouhaha du monde, un enfant meurt de faim toutes les 6 secondes.
Par année, ce sont des millions de vies qui sont rayées de la Terre.
Face à de tels sorts infligés à l’innocence, où sont les hashtag et leur impact planétaire?
Des enfants affamés ne compteraient-ils pour rien?
Leur destruction annoncée ne vaudrait-elle aucune image à diffuser?
Serait-ce la sinistre cadence à laquelle leur mort fauche qui la maintiendrait hors champ de toute caméra?
Chaque 6 secondes…
Et malgré les programmes mis en place pour lutter contre ce fléau, malgré les associations mobilisées, elles aussi dans ce sens.
Chaque 6 secondes, calculez combien d’enfants ont déjà perdu la vie tandis que vous avez pris le temps de lire ce sujet…
Il y aurait tant à dire sur cet homme!
Et les hommages qui lui sont rendus se rejoignent pour évoquer sa carrière, sa personnalité, ses engagements.
En pensée avec les siens, en pensée avec l’Arménie, la terre de ses parents, la terre de sa « famille génocidée », comme il l’a dit lors d’une interview.
Jamais, tu nous quitteras, chantait-il dans La Mamma…
Cet homme n’est pas le « principal opposant » de Vladimir Poutine, vous savez, celui qui est crédité de quelque quatre pour cents des suffrages mais qu’on s’obstine à considérer comme seul véritable adversaire du Kremlin.
Sait-on jamais, après tout et relais médiatiques multiples aidant, il peut se rêver un meilleur avenir que celui qui le fait sortir de prison pour immédiatement y retourner.
En attendant, voici donc cet homme, avocat de son métier qui a décidé de tout plaquer pour aller vivre en forêt mais pas complètement coupé du monde.
Comme vous le constaterez, il a été repéré par des agences telles AP et Reuters et quelques sites internet.
Dans la vidéo de lui qui a été diffusée, l’homme évoque les raisons de son choix de vie, la manière avec laquelle il l’organise et touche quelques mots de la situation socio-économique qu’il observe dans son pays..
Les séquences retenues par les agences et autres sites indiqués ci-dessous en bleu et qui ont diffusé la vidéo sont intéressantes.
Elles révèlent, bien sûr, des priorités sinon des préférences à partager, ce qui, en soi, n’est pas nouveau. Sauf que lorsque cela dérive, ce n’est plus d’information dont il s’agit mais de son exploitation.
A découvrir ici, sous-titrée en français, en anglais, commentée en français et là, en russe.
Voici qui est fait, Manuel Valls est officiellement candidat à la Mairie de Barcelone.
Il serait intéressant de savoir comment les citoyennes et les citoyens de la capitale catalane envisagent cette candidature!
Qu’un ancien Premier Ministre français se retrouve à la tête d’une Mairie catalane et pas des moindres, a tout de même de quoi surprendre.
Apparemment, cela semble plutôt bien reçu sur place.
En Suisse, lors d’une récente campagne qui a été menée à la suite du départ d’un Conseiller Fédéral, deux des trois candidats en lice étaient binationaux.
L’un d’eux, Ignazio Cassis, qui a été élu, avait avant cela décidé de rendre son passeport italien et de ne conserver, de ses deux nationalités, que la seule suisse.
L’autre candidat binational, Pierre Maudet, désormais pris dans une tourmente médiatico-judiciaire, est toujours binational franco-suisse.
Sait-on jamais que le cas de Manuel Valls lui donne des idées?
Qu’une personnalité politique se retrouve dans la tourmente médiatique devient presque habituel. Et parler de tourmente est peu dire quand on sait comment elle ressemble bien plutôt à une curée.
On l’a vu avec DSK, on l’a vu avec François Fillon, on y assiste désormais, ici à Genève, avec le meilleur de ses élus, Pierre Maudet.
Qu’on apprécie l’homme ou non, le sort qui lui est réservé est peu enviable. Loin de toute considération relative à l’engouement qu’ont suscité ses qualités, c’est sa mise à terre qui interpelle.
Car venir nous parler de principes bafoués, de confiance trahie et autre irrespect manifesté par un élu envers ses pairs, envers le parlement et envers le peuple genevois, est-ce bien raisonnable?
Pierre Maudet a menti, nous est-il répété en boucle.
Et cela seul suffit à la levée de boucliers. Son séjour tous frais payés par un cheikh arabe est une chose, le fait qu’il ait falsifié la version à en donner une autre et c’est elle qui est grave selon ces justiciers.
Eh bien, si l’on devait poursuivre tous les menteurs de nos démocraties, toutes celles et ceux qui racontent n’importe quoi et qui jouissent d’un crédit assuré, un nombre incalculable d’échafauds serait à dresser à la hâte!
Je n’ai aucune sympathie particulière pour Pierre Maudet mais encore moins pour les lynchages publics.