capture d’écran: Agoravox, Lettre de Donetsk
De l’aspiration au dialogue entre parties adverses à la passe d’armes, on reste encore dans l’échange, même musclé.
Mais lorsqu’on en arrive à la prise d’armes et à la commande de bataillon, c’est un pas conséquent qui est franchi.
Un célèbre écrivain russe dont je vous invite à découvrir le parcours peu banal, fait réagir une bonne partie de l’intelligentsia de son pays et d’ailleurs tandis qu’il a décidé d’aller se battre dans le Donbass.
Comment considérer un tel acte? Pour certains, il peut relever du courage, pour d’autres, de la soumission à un pouvoir en place.
A lire l’article que consacre « Le Temps » à cet événement, car il en est, il y a de quoi rester perplexe.
Que la lauréate du Nobel de littérature 2015 condamne l’engagement de Zakhar Prilepine en dit long sur cette femme.
En son temps, fervente laudatrice du fondateur de la Tcheka, ancêtre du KGB et de l’actuel FSB elle a tout de même réussi à renier tout ce passé pour outrager un pays.
donbass
A toutes celles et ceux qui considèrent ce qui se publie sur ce blog comme pro-russe, mieux, propagande au service du Kremlin avec, comme cela est parfois mentionné, avantages à la clé, quelques rappels semblent à nouveau s’imposer.
Si écrire pour partager un autre regard sur une actualité que d’aucuns s’ingénient à présenter selon le prisme qui leur convient, revient à être à la solde du Kremlin, c’est dire comment sont formatés les cerveaux d’autant d’analystes s’ils en sont.
En ce moment, à quelques heures de vol de nos capitales, une guerre qui n’a jamais cessé, détruit des vies. Rendre sensible à ce désastre, c’est être pro-russe?
Réduire l’approche autre de ce qui se passe, en ce moment, tout près de chez nous, à de la propagande, c’est afficher une bien étrange conception de l’humanisme dont on brandit à toute occasion les droits à défendre.
Ce qui se passe dans le Donbass est autrement plus complexe que ce que nous en rapportent nombre de nos journalistes.
Merci, encore une fois, à Karine Bechet-Golovko de rendre compte d’une situation qui ne souffre aucune indifférence et encore moins d’approximation:
http://russiepolitics.blogspot.ch/2017/02/zakhar-prilepine-le-nouveau-visage-du.html
On parle souvent des 100 jours, dans la vie politique. Ici, il s’agit de dix fois plus.
Voici 1000 jours, en effet, que dure la guerre qui a coupé l’Ukraine en deux.Comme nombre d’autres conflits meurtriers dans le monde, celui qui sévit encore dans le Donbass ne fait pas l’actualité de nos médias.
De part et d’autre de la ligne de front, se déchirent des familles dont les membres défendent la cause d’un partie ou d’une autre de ce qui constitue leur patrie.
De l’aide et du soutien, nombre de bénévoles en ont apporté.
Parmi eux figurait la Doctoresse Liza qui apparaît sur la photo qui illustre ce sujet. Figure emblématique de la Russie, le 25 décembre, elle a été enlevée aux siens et à toutes celles et ceux auxquels elle s’est donnée sans compter.
capture d’écran de: http://www.investigaction.net/entretien-avec-petro-simonenko-le-processus-de-fascisation-et-de-de-communisation-de-lukraine-1ere-partie/
Voici que l’on reparle du sud-est de l’Ukraine dans quelques médias mainstream.
Il semble que le point de vue soit soudain plus nuancé.
C’est, à en croire Xavier Moreau, analyste français vivant à Moscou, que le narratif occidental qui a dominé jusqu’à maintenant, serait mis à mal.
Le fait est que la libération du journaliste Ruslan Kotsaba qu’il évoque dans cet interview accordée au Think Tank Katehon est révélatrice:
Menacé d’une peine susceptible d’aller jusqu’à 22 ans de prison, le journaliste ukrainien s’était exprimé sur l’image que son pays donnerait de son arrestation. Il en avait été question ici:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/02/17/la-democratie-des-uns-et-des-autres.html
Sur l’ensemble de la situation, le point de vue de Petro Symonenko indiqué en lien sous l’image qui illustre ce sujet ne manque pas d’intérêt non plus.
L’interview de ce secrétaire général du parti communiste d’Ukraine se déroule en deux parties.
A lire pour comprendre comment l’ensemble des enjeux a été escamoté sinon masqué par nombre de médias occidentaux.
Le rappeler n’est certes qu’un euphémisme.
Les images qui défilent sur la video indiquée en lien ci-dessous ont été prises non loin de nos terres de plus en plus hantées de déséquilibrés.
Que la folie meurtrière soit le lot d’une humanité qui se projette pourtant avec d’autres idéaux, tel semble être bien là une réalité difficile à occulter.
Les scènes proposées ci-dessous ont été tournées dans le Donbass, au sud-est de l’Ukraine.
Partisanes ou non, devraient-elles, pour autant, ne pas être montrées?
Les visages qu’on y voit défiler seraient-ils à ce point ennemis qu’on doive les cacher?
Six minutes d’une chanson empreinte de nostalgie ne changera pas la face du monde.
Mais se priver de sa diffusion non plus.
Dans ce cas, voici:
Le 3 juin dernier, j’étais l’invitée de la librairie PAYOT Rive-Gauche à Genève pour présenter et débattre de mon ouvrage Eclipse d’un poète solidaire.
https://www.payot.ch/Detail/eclipse_dun_poete_solidaire-helene_richard_favre-9782917329863
A cette occasion, un bouquet de fleurs m’a été remis de la part d’un ingénieur français. Celui-ci, dans le cadre de sa profession, s’était rendu à Donetsk dans le Donbass, en 2015.
Sachant qu’il avait été invité à la présentation de mon livre, un député de la République de Donetsk avec lequel il est resté en relation, l’a chargé de me remercier de la mobilisation dont j’ai fait preuve en faveur d’une information autre que celle qui était majoritairement diffusée sur le Donbass.
Les fleurs qui m’ont été offertes, l’ont donc été de la part de cet élu.
Mon engagement dans le cadre de la guerre en Ukraine a toujours été accompagné du voeu de voir la diplomatie l’emporter sur les armes. Je m’en suis souvent ouverte dans mes diverses interventions dont la dernière encore, au Club suisse de la presse, le 2 mars 2016.
Ce soir, je suis invitée à m’exprimer sur Dostoïevski dans le cadre d’une soirée consacrée à l’épilepsie et l’expression artistique:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2016/06/04/ce-%C2%A0haut-mal%C2%A0.html
Entre l’approche que j’ai livrée de Dominique de Villepin, mon engagement dans le cadre de la guerre en Ukraine et mes interventions sur Dostoïevski, le lien passe par la relation qu’entretiennent entre elles la vie, la culture et la langue.
Elles nous manquaient ces émissions consacrées aux riches Russes qui viennent placer leur argent en Occident.
En voici une qui a plutôt pour habitude de traiter de sujets locaux. Or voici qu’elle délègue un de ses reporters à Londres!
http://www.rts.ch/play/tv/toutes-taxes-comprises/video/klepto-tour?id=7658204
Déduction aura sans doute été faite d’estimer très utile pour le téléspectateur suisse de savoir ce qui se passe dans la capitale du Royaume Uni.
Il est vrai que les citoyens qui financent cette chaîne publique sont sans doute passionnés par le fait de savoir comment vivent de riches Russes ou autres Ukrainiens proches des séparatistes du Donbass!
Il faut bien admettre que le crime organisé et soutenu par l’Occident au nom de la démocratie est sans doute moins porteur à l’écran. En tous les cas moins flatteur à montrer pour cette chaîne publique qui s’est tant réjouie de voir tomber le président Ianoukovich!
La suite, on ne la connaît que trop. En voici un des aspects:
J’ai publié, ici et là, deux interviews de victimes de guerre.
Comme cela a été mentionné, le CICR est au courant de ce que subissent nombre de civils dans le Donbass. Cependant, leur devoir de réserve, sans doute, les réduit au silence.
Ainsi, ne lira-t-on jamais en une d’aucun journal ce qu’ont vécu Vitali ou Natacha pour ne parler que d’eux.
Cependant, voici les précisions apportées par Laurent Brayard en relation avec le témoignage qu’il a recueilli de Natacha:
–Bonjour, je suis l’auteur de l’article d’origine, pourquoi je ne filme pas Natacha et pourquoi ai-je changé son nom ? Mais parce qu’elle a de la famille en zone occupée par les Ukrainiens… Pourquoi sait-elle qu’il s’agissait de Pravy Sektor ? Parce ce qu’une unité de ce parti occupait son village et que les bourreaux lui ont dit. Pourquoi sait-elle qu’il s’agissait de vitamines ? C’est ce que les bourreaux lui ont dit, mais ce que je n’ai pas dis dans l’article c’est qu’elle avait l’impression qu’il s’agissait d’une drogue car elle indique qu’elle s’est trouvée indisposée et dans un brouillard à plusieurs reprises. Cette femme a été présentée à la délégation française et à l’avocat Jean-Josy Bousquet lorsqu’il est venu dans le Donbass, son témoignage est confirmé par « MOscou », il a été officiellement mis en page par la commission des crimes de guerre de la République populaire de Donetsk. Pourquoi ai-je choisi Natacha ? Par hasard, il fallait changer son nom. Encore une fois, elle a de la famille encore dans la zone occupée. Mais bien sûr, ceux qui ne veulent pas croire le peuvent et penser que je ne suis qu’un menteur, j’en ai l’habitude et j’accepte ces insultes, cela fait partie de ma mission dans le Donbass, avaler des témoignages terrifiants et être pris pour un dingue ou un menteur par des gens à l’autre bout du monde, c’est ainsi, mais je continuerai tant que je trouverai les forces.
Pendant ce temps-là, la fouille des papiers de Panama suit son cours…Il y a tant à chercher encore que le Donbass et ses crimes de guerre attendront!
La torture, où qu’elle se pratique mobilise nombre d’organisations gouvernementales ou pas.
Certains pouvoirs en place sont pointés du doigt, certains procès qui s’y déroulent sont médiatisés, les choix qui sont opérés pour traiter de tel ou tel sujet relèvent de critères variables.
Le fait est qu’où qu’elle sévisse, la violence aveugle choque.
Ci-dessous, un entretien avec un prisonnier, réalisé par Laurent Brayard, interviewé ici à diverses reprises pour son engagement dans le Donbass.
L’homme qu’il interroge lui fait part de ce qu’il a vécu. A la fin de son récit, il évoque une Suissesse prénommée Charline.
Cette femme l’a questionné sur les conditions de sa détention, il lui a tout raconté, déclare-t-il à Laurent Brayard. Et de préciser que Charline travaille à Donetsk pour la Croix-Rouge.
Puisse le récit de Vitali à Charline avoir déjà trouvé son écho en Suisse! Car de précédents prisonniers torturés et libérés lui avaient aussi parlé de leurs conditions de détention…
C’est Arkadij Beinenson qui le révèle sur son site, Emir Kusturica, s’intéresserait à la biographie du correspondant de guerre dans le Donbass qu’a été Iouri Iourchenko et aurait conclu avec lui un accord relatif à un script. Le poète, scénariste et acteur Iourchenko l’a lui-même confirmé au journaliste russe qui l’indique sur son site:
http://blog.beinenson.news/2016/01/29/kusturitsa-yurchenko/
On sait qu’Emir Kusturica, deux fois lauréat de la Palme d’Or du Festival de Cannes, a apporté son soutien aux populations du Donbass. Pour rappel aussi, le cinéaste, musicien a été interdit de concert, en juillet 2015, par les autorités démocratiques de Kiev.
https://francais.rt.com/international/4422-kusturica-concert-kiev-interdit
On se réjouit, dès lors, de savoir quelle sera la réaction du nouvel intronisé de l’Académie française qui n’avait pas eu de mots assez doux envers le réalisateur serbe, primé pour son film Underground.
Alain Finkielkraut avait, en effet, publié une tribune au vitriol dans Le Monde du 2 juin 1995.
Aussitôt suivi dans sa diatribe par l’incontournable BHL, autant dire que le tandem a eu de quoi s’illustrer quand on sait combien de guerre démocratiques le philosophe à la chemise blanche a cautionnées.