Alertée par la manchette du journal que l’on trouve vendu en caissettes, j’ai voulu en savoir davantage. L’article est réservé aux abonnés, il vaut la peine de le lire tant on se délecte de ce qui semble avéré et pas.
En fait, on ne sait plus bien ce qui ressort de l’inventivité de journalistes avides de scoops et de réalités que tous les pays partagent avec leurs services de renseignements respectifs.
Sauf que certains sont bien plus médiatisés que d’autres, allez savoir pourquoi…
En l’occurrence, que ce qui nous est rapporté là soit vrai ou non, tant de constructions y figurent et d’hypothèses aussi, que rien n’indique quoi que ce soit de totalement fiable.
On est dans l’imaginaire mêlé à une réalité présentée telle et on devrait y adhérer. En vertu de quoi, mystère, le fait est que si l’article est paru et qu’il fait la une de l’édition du week-end de la Tribune de Genève, ce n’est pas pour la galerie. C’est pour le tout public.
L’article est long, il renvoie à l’affaire Skripal mais pas seulement car un peu tout y est, en somme. Il serait temps qu’on réalise qui sont ces Russes, décidément pas comme les autres…
Va-t-on enfin comprendre qu’ils nous menacent?
Etats-Unis
La Tribune de Genève rend compte d’une interview que Vladimir Poutine a accordée au Financial Times juste avant de se rendre au Japon pour y retrouver ses pairs.
Le correspondant à Moscou du grand quotidien genevois n’évite évidemment pas les poncifs habituels en lien avec la « propagande du Kremlin » mais bon, tout cela est entré dans la norme d’une certaine pensée occidentale.
Imaginer, par contre, que nos gouvernements via leurs relais divers ne diffusent aucune « propagande » ne semble pas avoir effleuré l’esprit d’autant d’esprits critiques.
Si, souvent sur ce blog, il a été fait mention de ce constat, d’aucuns se sont attachés à le réduire à un parti pris qualifié au mieux de « russophile », sinon d’autant de façons de ne pas s’encombrer de nuances.
Inconcevable, peut-être et selon ces experts en tous genres, d’appartenir à la culture occidentale sans pour autant rejeter celle d’un grand voisin de l’Est.
Bref, pour en revenir à l’article en question et aux propos tenus par Vladimir Poutine dans son interview au Financial Times, ce qui a frappé le journaliste serait moins leur teneur que la manière avec laquelle ils ont été proférés.
Ce qui l’amène à conclure que « cette assurance à l’international contraste avec une fragilité accrue en Russie même.» Que tout cela soit de bonne ou de mauvaise guerre, l’alimenter profite à qui? Poser la question n’est pas y répondre.
Russie-Géorgie, parole contre parole et instrumentalisation de l’une contre l’autre
Les récents événements qui ont secoué Tbilissi, vus de l’intérieur de la capitale de la Géorgie, diffèrent sensiblement de ce qui s’écrit ici et là.
Pas plus tard qu’hier encore, des récits des tragiques années qui ont vu s’affronter la Géorgie à l’Abkhazie m’ont été rapportés.
Et je vous assure que nombre de commentatrices ou de commentateurs installé(e)s derrière le clavier de leur ordinateur pour dire qui est le fautif et qui pas, mesurent peut-être avec difficulté la dureté de ce qu’ont vécu tant de Géorgiennes et de Géorgiens.
Que ce soit la faute des uns ou des autres, le résultat, c’est dans leur chair qu’ils l’ont éprouvé. Une génération d’hommes a été décimée par la guerre.
Quand on vous rapporte comment des femmes se sont démoli le dos à devoir transporter à pied de lourds seaux d’eau sur une dizaine de kilomètres, que plus aucune ambulance ne circulait, faute de benzine, que lui répondre?
Que durant toutes ces années de guerre, il n’y avait plus ni électricité ni chauffage, qu’on vivait à peu près dans le noir et qu’on se couvrait d’autant d’habits et de manteaux possibles pour lutter contre le froid, que rétorquer?
Les plaies sont encore très vives en Géorgie.
A parler de propagande ou d’«occupation américaine », vous êtes vite ramenés à ce qu’ils ont enduré durant les guerres et surtout celles des années 1990 entre l’Abkhazie et la Géorgie.
Dans ce sens, que le député communiste du parlement russe, Sergueï Gavrilov nie y avoir participé ne convaincra pas qui soutient le contraire. Encore une fois et comme dans à peu près tous les conflits, c’est parole contre parole.
Et parole contre parole dommageable pour tous dès lors que chacune est instrumentalisées au profit de puissants.
Et c’est reparti et c’est désolant! A l’évidence, l’expression d’états d’âme n’y changera pas grand chose.
Ce qui se passe entre la Géorgie et la Russie est commenté par les média des deux concernées, sans compter, bien sûr, ceux qui le sont à différents égards.
Cependant, comme dans les deux pays à nouveau sous tension s’affrontent des courants libéraux et conservateurs, chaque média qui les incarne apprécie la situation en conformité avec son idéologie.
Pour avoir des amies et des amis dans les deux pays aux prises l’un avec l’autre, je constate que les Russes sont perçus par les Géorgiens de manière parfois contradictoire.
Tantôt présentés comme frères en spiritualité et en culture, les Russes sont, dans le même temps, ressentis comme dominateurs sinon oppresseurs.
De fait et en lutte pour leur indépendance, les Géorgiens sont tentés de céder à ce que leur fait miroiter un autre « grand frère ».
Aussi bien et faisant fi de leur passé commun avec la Russie, les plus hostiles des Géorgiens à cet historique voisin considèrent-ils les Etats-Unis mieux à même de les protéger.
C’est qu’à la chute de l’ex-URSS, trois guerres ont laissé des traces. Celles des années 1990 et celle de 2008.
Dire que la fin de l’empire soviétique n’a pas fait couler une goutte de sang paraît un peu abusif si l’on compte le nombre de fronts ouverts au statut acquis -s’il en est- de « conflits gelés ».
Il en avait été question ici-même. Dans ce sujet, je citais un point de vue émis sur la problématique indépendance revendiquée par certains Etats de l’ancien espace soviétique.
Comme vous l’aurez constaté si vous suivez l’actualité internationale, plusieurs de nos médias s’intéressent au développement des relations entre la Russie et la Chine.
Isabelle Facon* en traitait en août 2018, soit il y a près d’un an, dans un article augmenté d’une carte géographique..
A la manière qu’elle a d’aborder le sujet, on mesure d’autant sa complexité.
Aussi bien, lorsqu’on lit ou qu’on entend certains points de vue sur la question, tel celui-ci, par exemple, observer réserve et recul semble s’imposer.
Tout autant, lorsque sont évoquées les relations entre la Russie et l’Occident au sujet desquelles, d’ailleurs, la même Isabelle Facon* a été interrogée.
C’était en juillet 2018, dans la prestigieuse Bibliothèque patrimoniale de l’Ecole militaire, à Paris.
*Isabelle Facon est Maître de recherche à la Fondation pour la Recherche stratégique et spécialiste de la politique de sécurité et de défense russe. Elle est également Maître de conférence à l’Ecole polytechnique, et enseigne à l’Institut catholique de Paris.
Le regard qu’elle porte sur la Russie nous change de ceux qui nous sont le plus souvent imposés par autant de médias et leurs incontournables « experts » ou « spécialistes » invités.
Un pouvoir en place et là pour y rester, donc s’imposer et imposer. Le contester est la norme qu’il contrôle selon les moyens à sa disposition.
Dans ce sens, que d’aucuns manifestent leur (res)sentiment face à tel ou tel de ses agissements ne risque pas de l’ébranler.
Dans l’une de ses récentes interventions, le Président français a lu la lettre d’un jeune résistant condamné à mort et en a sélectionné les passages, impératif horaire obligeait, selon le quotidien français « Libération » .
De la même manière a-t-on trié les invité(e)s agréé(e)s au sein de la coterie qui a célébré le 75e anniversaire du débarquement de Normandie. Les raisons avancées ont dû convaincre.
Ainsi se labourent les champs d’une victoire…
Vous me savez avoir consacré nombre de sujets de blog à ce qui a d’abord été pudiquement appelé « crise ukrainienne » avant de se muer en guerre fratricide.
En son temps, je m’étais exprimée dans le cadre d’une interview accordée au journaliste Arkadij Beinenson sur les raisons qui motivaient mon engagement.
Ces raisons n’ont pas changé et quoi qu’en pensent et en disent certains urkainophiles ou russophobes ou juges et censeurs tout simplement.
Etre présentée comme « russophile » comme ce fut le cas, par exemple, sur la RTS alors que j’avais comme interlocutrice, entre autre, Manon Schick de laquelle rien n’a été précisé de ses relations à la Russie, avait été relevé par un commentateur de ce blog.
En effet, il semble qu’aimer la Russie soit une tare ou une menace, allez savoir tant la critique de « la Russie de Poutine » doit être de mise. Sans quoi, vous voici de facto rangée aux côtés des suppôts du Kremlin, il en a souvent été question ici, vous le savez aussi.
Quoi qu’il en soit, il me tient à coeur de partager avec vous cette vidéo de quelque 23 minutes qui vous donnera l’occasion de réaliser ce qui se passe dans cette Europe qui n’aurait, soi-disant, plus connu de guerre depuis plus de 70 ans.
La capture d’écran qui illustre ce sujet est la conclusion d’un article écrit par Erwan Castel dont l’intégralité est à découvrir ici.
En ce vendredi saint, qu’il est triste de lire ce qu’écrit Erwan Castel depuis le Donbass! Autant reste-t-on affecté par les flammes qui ont dévoré Notre-Dame, autant pleure-t-on depuis bien trop longtemps la guerre fratricide qui déchire l’Ukraine.
Lors des audiences qui se sont tenues au TGI de Paris, les 14 et 15 mars derniers et desquelles il a été rendu compte ici dans plusieurs sujets, l’avocat de la partie adverse m’a vue entretenir une relation avec un mercenaire. Et cela, du seul fait que j’avais targué son nom sous une de mes publications partagées sur Facebook.
Je ne connais personnellement ni ce « mercenaire » avec lequel j’entretiendrais une relation, pas davantage Erwan Castel que j’ai plusieurs fois cité ici. Je tiens, par contre et il est vrai, à partager ce dont ils rendent compte depuis le Donbass où ils se sont engagés comme volontaires.
Pourquoi?
Tout simplement pour apporter un autre point de vue sur cette guerre qui, jamais, n’aurait dû commencer tant elle est meurtrière pour les Ukrainiens comme pour les Russes qu’elle divise au coeur même des unions que les uns et les autres ont contractées de longue date.
Cependant, tout cela n’intéresse pas les fins stratèges qui ne voient, de responsable à cette tragédie, que « la Russie de Poutine ». Pour vous montrer en quoi elle le serait, je vous suggère de lire cet article d’Errant Castel et vous en aurez la confirmation.
Pendant ce temps-là, nous autres Genevois et Suisses, méditions aussi à qui nous accordons nos statuts de résidents fiscaux. Et interrogeons-nous tout autant sur qui est proche de qui, comment et avec quelles conséquences sur la vie d’autant de femmes, d’hommes et d’enfants, ce sera tout cela d’épargné pour de potentielles et prochaines victimes que compte déjà cette guerre!
A lire certains commentaires publiés après l’arrestation de Julian Assange, hacker pour les uns, journaliste pour les autres, violeur de secrets d’états aux Etats-Unis sinon de femmes en Suède, défenseur de la liberté d’expression, les suites de son arrestation demeurent plutôt imprévisibles.
Si l’on se fie aux déclarations faites par le Président de l’Equateur, le fondateur de Wikileaks ne devrait pas être extradé vers un « pays dans où il se retrouverait face à la torture ou à la peine de mort ».
Ce qui n’empêche pas la multiplication de craintes émises ici et là.
Au vu de tant d’inconnues qui entourent cette affaire, difficile de se prononcer. Nul doute néanmoins que de très nombreuses personnes doivent s’activer à faire valoir leurs priorités et leurs prérogatives.
Les luttes sont âpres entre les Etats et leurs services diplomatiques sont là pour les apaiser. Or dans le cas concret, il semble bien que tout se passe à un niveau autre.
Nombre de paramètres échappent pour être en mesure d’émettre le moindre avis ou pronostic possible.
Vous l’avez toutes et tous appris, Julian Assange a été arrêté à Londres par la police britannique.
Pour commenter l’événement, la Radio Télévision suisse (RTS) a invité l’ancien rapporteur sur les prisons secrètes de la CIA pour le Conseil de l’Europe.
A noter, par exemple, que TF1 a juste évoqué le cas et même pas en une de son 20 heures.
Peut-être parce que, comme l’énonce le conseiller juridique de Julian Assange dans une émission de la même RTS, il s’agirait là d’« un grand sentiment de honte pour l’Union européenne dans son ensemble et pour le Royaume-Uni en particulier ».
Le fait est qu’entendre Dick Marty, ce 11 avril au soir dans le cadre du téléjournal suisse a de quoi interpeller.
A cet égard, saluons l’invitation qui lui a été faite de s’exprimer!
Demeure malgré tout la question des chefs d’accusation portés à l’encontre de Julian Assange comme celui de viol, pour ne citer que celui-ci.
Il est dit « classé », souhaitons-le pour tous, victimes et prévenu!