Dans la foulée et tandis que la rencontre dans le cadre du format dit de Normandie a été agendée ce 9 décembre prochain à Paris, Le Monde en rajoute une petite couche, sait-on jamais qu’on oublie à quel point la Russie veille…
L’article est réservé aux abonnés mais vaut son pesant d’intérêt.
Que des hackers se soient attelés à la tâche pour agir sur les élections présidentielles françaises comme ils l’estimeraient utile, peut-être bien que oui en dépit du fait que l’ensemble de l’article conserve quelques zones floues.
Que cette manière de s’inviter dans les affaires intérieures d’un pays tiers soit le seul fait de la Russie, je pense que plus personne n’est dupe. D’autres « grands oreilles », comme on les appelle, veillent au grain.
Donc, que dire?
Rien de plus ni de moins que ce qui a souvent été relevé ici. La Russie agresse, la Russie menace, la Russie veille, bref, la Russie n’a que cela à faire, surveiller pour, qui sait un jour, envahir.
N’a-t-il pas je ne sais combien de fois été rappelé qu’elle avait « envahi » l’Ukraine » et « annexé » la Crimée?
Choix de termes du lexique, certes mais jamais employés au hasard.
Auriez-vous une fois lu ou entendu parler d’invasion états-uniennes? Auriez-vous une fois eu le sentiment d’être annexé par ce vaste pays outre-Atlantique?
Sans doute que oui, pour qui observe comme va le monde, pas le journal, celui dans lequel nous vivons toutes et tous.
Europe
Vous l’avez peut-être appris ou pas, ce 9 décembre prochain se tiendra à Paris une rencontre dans le cadre du format dit de « Normandie ». C’est la première qui aura lieu depuis 2016.
Ce même 9 décembre, le sort de la Russie aux prochains JO devrait aussi être scellé. En effet, l’Agence Mondiale Antidopage se réunira pour en discuter. Il est toutefois précisé que l’exclusion ne visera pas l’Euro 2020.
N’étant d’aucun secret des dieux, je me garderai de me prononcer sur ces faits de dopage avérés ou non.
Quant à l’issue de la réunion au cours de laquelle se discutera la situation actuelle sinon l’avenir de l’Ukraine et de ses régions dites séparatistes, difficile là encore, d’émettre le moindre pronostic.
Cela dit et dans le contexte où la Russie semble en ligne de mire, Le Monde publie ce 4 décembre un article consacrés aux « espions russes spécialisés dans les attentats ciblés ».
On lit, entre autre et à propos de l’affaire Skripal, qu’il s’agit là de « la première utilisation d’une arme chimique en Europe depuis la seconde guerre mondiale. Une pratique, dangereuse pour le grand public, qui illustre l’extrême agressivité de la Russie et transgresse les règles, pourtant très souples, de l’univers du secret. »
Ce grand pays à l’est de chez nous, on le comprend bien, est redoutable de dangerosité…
Serait-il le seul? Poser la question n’excuse aucune pratique agressive réelle ou non. Poser la question, c’est juste recadrer un peu le sujet de « l’extrême agressivité » .
Voici un livre auquel l’accueil réservé est fort.
Je n’ai pas encore lu cet ouvrage, c’est au hasard d’internet que je suis tombée sur l’émission de Laurent Ruquier dont le nom de l’une des invitées m’était si inconnu que j’ai voulu en savoir davantage.
Et bien m’en a pris. Elle s’appelle Camille Beaurain, elle a co-écrit son ouvrage avec le journaliste Antoine Jeandey, rédacteur en chef du site Wikiagri.
Selon ce qui est énoncé de ce livre intitulé « Tu m’as laissée en vie », c’est le quotidien d’agriculteurs que l’on découvre.
Et si la politique agricole est visée, la jeune femme devenue veuve à vingt-quatre ans, ne cache pas non plus certains éléments d’ordre plus privé.
Alors oui, on est ému, on est bouleversé par ce qu’on apprend.
Mais la question se pose immédiatement de savoir quel impact peut avoir ce genre d’ouvrage sur le système qui décime le monde paysan.
Mais pas que lui et Camille Beaurain le dit bien.
Elle cite, en effet, les autres milieux professionnels qui voient les leurs se prendre la vie, faute d’y trouver encore du sens.
Au-delà de l’émotion que suscite le livre de cette jeune femme, au-delà de la parole qui tenait à briser le tabou, que se passera-t-il?
On ne devrait pas attendre de voir venir, on peut agir, le chroniqueur Philippe Geluck l’énonce de la manière la plus claire qui soit.
Et voici un nouvel anniversaire de la chute du mur de Berlin. Rappelez-vous, il y a cinq ans, on célébrait en grandes pompes les 25 ans de cet événement.
J’y avais consacré ce sujet de blog.
A le lire, on peut toujours se demander ce qui a changé. Sur le temps long, 5 ans ne sont pas grand chose. Et même un peu plus de 70 ans de communisme, sont une paille face à l’Histoire.
Sauf que cette paille a compté et pas que peu compté.
Alors oui, pour nombre d’entre nous, le 9 novembre 1989 a été un moment unique, chargé d’espoirs désormais un peu douchés comme tant de reportages et autres documentaires diffusés par nos médias nous le font comprendre.
Attribuer les responsabilités à tel fait ou à telle personne est un sport qui se pratique, au mieux par les analystes, au pire, par les moralistes et les censeurs qui distribuent les bons et les mauvais points.
Alors, au-delà d’autant de discours, écoutons-le encore et encore…
La politique, en tant que telle, on peut concevoir que la pratiquer soit un plaisir. C’est lorsqu’elle est relayée par les médias, qu’elle prend une tout autre dimension.
Et sur ce blog, vous le savez, c’est avant tout le relai médiatique accordé à certaines postures et autres prises de position qui est débattu.
Aussi bien a-t-il souvent été question de la Russie dite « de Poutine » tant elle alimente un peu tout et n’importe quel discours chez nous, en Occident.
Que le Président actuel de la Fédération de Russie déplaise est une chose.
Que l’on constate, par contre, à qui nos médias accordent crédit pour renforcer sinon confirmer que l’on a tout intérêt à se détourner et de sa politique et de son pays, une autre.
En voici un nouvel exemple tandis que deux quotidiens de référence, Le Monde et la Tribune de Genève, publient cet interview d’un cinéaste dont il a été question sur ce blog.
Pour que chacune et chacun s’en fasse sa propre idée, voici comment Oleg Sentsov s’exprime au sujet de Volodymyr Zelenski, Président ukrainien.
Le cinéaste déclare, en effet, « avoir honte de ce Président et être fier des bataillons (néonazis). Il veut simplement les remercier, grâce à eux les Ukrainiens ont encore leur pays » .
Alors, nous présenter cet homme qui remercie des ultra-nationaliste pour services rendus à la patrie comme célèbre réalisateur qu’on récompense d’un prestigieux Prix, c’est comme vous voudrez.
De Polytechnique à Huawei, avec une mission en faveur de la santé publique
La récente nomination de l’ex-Président de Polytechnique, Jacques Biot, au sein du conseil d’administration de la filière française de Huawei -dont on parle beaucoup- ne manque pas d’intérêt.
Au-delà de la polémique qui entoure le géant chinois, la phrase qui conclut l’article cité en lien ci-après ouvre un horizon singulier sur les relations entre le pouvoir politique et l’industrie.
En effet, on apprend que « Jacques Biot va bel et bien poursuivre une mission publique que lui a confiée Édouard Philippe le 19 septembre et qui vise à relocaliser la production de certains médicaments dans l’UE. »
On sait les conséquences désastreuses, parfois, de l’empire des pharma sur la pénurie de médicaments de première nécessité et vitaux pour nombre de malades. Il en avait été question à diverses reprises ici.
Dans ce sens, que le Premier Ministre français ait chargé Jacques Biot d’agir en vue de « relocaliser la production de certaines médicaments dans l’UE » est plutôt encourageant et positif. Ce qui n’est, apparemment, pas l’avis émis par le grand quotidien français Libération.
Que pareille négociation en faveur de la santé publique soit confiée au nouveau membre du conseil d’administration d’Huawei passe mal, ce qui peut se concevoir.
Force est, néanmoins, de constater que, pour sauvegarder des intérêts d’Etat, en l’occurrence français, on mandate l’un de ses citoyens engagé au sein du conseil d’administration d’une entreprise multinationale.
Mélange des genres ou pas, d’accord ou pas avec ce procédé, le fait est là et à méditer.
La politique côté cour et côté jardin, où est la réalité? Dans l’une et l’autre. Parce que les politiciennes et les politiciens sont des personnes et, jusqu’à nouvel avis, pas encore des robots sans émotions, ni goûts, ni humeurs.
Cela dit, bien sûr que copinage ou corruption se mêlent mal à ce qui est attendu de serviteurs de l’Etat comme on appelle celles et ceux qui sont censé(e)s oeuvrer au bien public.
Mais coups de pattes, de griffes ou aussi de mains ne sont jamais bien loin qui interagissent avec l’ordre et le devoir.
Et en ceci opère la nature humaine. Que cela soit bien ou pas, c’est la morale qui en juge. Et elle n’a jamais fait bon ménage avec la nature.
Mais au-delà de ce genre de petits ou grands arrangements entre ami(e)s, restent les enjeux face auxquels se retrouvent les peuples. Et là non plus, on n’apprécie peu d’avoir à se plier sans autre.
Or c’est lorsqu’un pouvoir peine à imposer le respect des valeurs qu’il est censé incarner que menace le désordre. Et nombre de situations s’observent où ce qui devrait prévaloir en démocratie, échoue.
Dans ce sens, qu’il s’agisse de violence policière à l’encontre de manifestants ou de violence d’élèves envers leurs professeurs, force est de constater que transgression il y a. Autant des forces de l’ordre que des adolescents.
Et quand la violence, d’où qu’elle émane impose sa loi, on n’est plus dans l’idéal démocratique mais dans le sourd rapport de forces.
Qui est cannibale? A deux reprises, l’adjectif est employé dans l’article cité en lien plus bas et consacré à la mémoire du goulag.
Une fois pour qualifier Sandarmokh en Carélie, comme « concentré du système répressif et cannibale soviétique ». Une autre fois, pour dire des années 1937 et 1938 qu’elles furent « les plus cannibales, avec environ 700 000 personnes exécutées à travers le pays, en plus des millions d’autres envoyées en camp ou en exil. »
Mais c’est aussi un autre usage linguistique qui interpelle dans ce même article.
En effet, dans son premier paragraphe qui apparaît en caractères gras, on apprend que « la réécriture de l’histoire est un aspect essentiel de l’idéologie poutinienne ». De ce que serait « l’idéologie poutinienne », pas la moindre explication ni l’esquisse même d’une définition.
Comme si le sens de pareils termes devait aller de soi et s’appliquer à un pays qui compte au moins 145 millions d’habitants et s’étale sur autrefois 11 fuseaux horaires désormais ramenés à 9. On l’a compris, deux discours s’affrontent.
L’un est d’emblée annoncé comme celui d’une « idéologie », en l’occurrence « poutinienne », l’autre s’en prend à elle, s’estimant peut-être dégagé de toute idéologie. Il ne se nomme donc pas, il se déroule et énonce des faits selon son point de vue.
Et voici comment les uns et les autres s’affrontent, qui, à vouloir restaurer la mémoire des victimes de Staline, qui, celles tombées sous les balles des Finlandais entre 1941 et 1944. Et si toutes ensemble étaient à honorer? Il semble que cela relève de l’impensable.
Pareille lutte autour de mémoires n’est pas l’apanage de la seule Russie. Partout, l’idéologie s’infiltre. Avec ou sans nom, créée de toutes pièces ou sans identité particulière comme ici, le but du propos reste identique, dire l’Histoire dans un sens et pas un autre.
Paix soit rendue à autant de victimes quelles qu’elles soient!
J’apprends, ce jour, qu’un volontaire français qui se bat dans le Donbass a été grièvement blessé par une mine antipersonnel.
Avec Erwan Castel, nous sommes en relation sur un réseau social bien connu et j’ai plusieurs fois renvoyé, ici, à son « Journal du front » , comme il l’appelle.
Mais nous ne nous sommes jamais rencontrés.
Souvent, par contre, je lui ai recommandé prudence et soin à prendre de lui tandis qu’il partageait, sur son profil, le récit de missions.
De sa raison d’être au combat, il s’en est à maintes reprises expliqué. Défendre des valeurs qui lui tiennent à coeur et se battre aux côtés de qui les partage.
Suivre ce qui se passe dans le Donbass, autant à travers ses publications que celles d’autres également partagées sur les réseaux sociaux sinon dans les rares médias qui en parlent encore, m’importe.
Car cette guerre qui n’en finit pas de déchirer l’Ukraine et de mettre aux prises la Russie avec ce qu’il est convenu d’appeler la « communauté internationale » me touche.
Tout a tellement été dit et pas dit de ce qui motive l’une et l’autre que je n’y reviendrai pas. Mais je tiens juste à rappeler les vies humaines perdues, blessées et exilées.
Car d’elles, peu s’en soucient au regard d’intérêts en tous genres.
Erwan Castel, lui, a souvent témoigné dans son « Journal du front », de ce peuple en souffrance et si attaché à sa terre que lui, Breton, a fait de sa lutte la sienne.
Qu’il se rétablisse au mieux et au plus tôt, que ses proches l’entourent de leur attention, c’est ce que je lui souhaite le plus vivement.
Nous y revoilà!
Je vous invite à découvrir de quoi il est question, cela se passe dans le cadre du téléjournal de la RTS, présenté désormais par un nouveau journaliste, ancien correspondant de la chaîne télévisée suisse à Washington.
On regrette un peu son prédécesseur, Darius Rochebin pour ne pas le nommer, qui aurait sans doute mis un ton moins grave pour présenter le sujet annoncé comme « document ».
Entendons-nous bien, il ne s’agit pas, ici, de nier l’espionnage.
Il s’agit juste de rappeler qu’il n’est ni une nouveauté ni une spécificité russe. Mais avez-vous déjà souvent eu l’occasion d’entendre parler d’espionnage d’autres pays?
Cela dit, en complément au « document » de la RTS indiqué ci-dessus, ce débat diffusé sur le site de Mediapart entre l’ancien ambassadeur de France en Russie et le même ancien espion n’est pas inintéressant.