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Europe

Politique, société

Aylan, la photo

Voici que le site Rue89/NouvelObs consacre un article à la publication manquée par nombre de grands titres de la presse française, de la photo qui a fait l’unanimité de sa consoeur britannique:
http://rue89.nouvelobs.com/2015/09/04/photo-daylan-quil-y-a-derriere-mouvement-recul-261056
Mobiliser ainsi l’attention sur la problématique des migrants dont les Syriens sont distingués en tant que réfugiés, relève d’un procédé qui n’est pas sans rappeler celui qui a oeuvré avec Charlie:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/01/16/du-massacre-au-slogan.html
Rassembler autour d’une cause nécessite mots ou images qui frappent les esprits. Dans ce sens, la photo de cet enfant échoué sur une rive turque, a sans doute vocation à alerter sur l’exode syrien.
Parmi les solutions à lui apporter, ouvrir les coeurs européens ou comme l’a dit Claude Smadja, invité de l’émission Infrarouge, intervenir militairement pour que Monsieur Assad soit enfin enterré.*

Oui, tels sont les propos de cet homme qui n’a pas hésité à répéter plus tard dans l’émission: Je souhaite la mort de Monsieur Bachar el Assad.*
La messe est dite. 
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/09/02/migrants-entre-il-faut-on-doit-et-le-profit-a-en-tirer.html

Economie, Politique, société

L’Europe entre rêve et cynisme

Outre les considérations sur l’économie, ce qu’on lit dans l’entretien* avec Yanis Varoufakis, publié par la revue Ballast, c’est la mise à l’écart, par l’euro-groupe, de toutes ses propositions.
Dire de l’Europe qu’elle incarne la démocratie semble de plus en plus relever de l’abus de langage.
Euphémisme que de le rappeler, certes, tandis que l’ancien ministre grec de l’économie explique comment on donne pour mieux dominer:
Que dit-on en Europe ? Une dette grecque non remboursable ? Donnez-leur en plus ! Et augmentez tous les impôts pour donner à une dette non remboursable plus d’argent, plus de prêts. 
Alors que la question des migrants démultiplie les débats et déchire l’Europe entre accueil à réserver ou frontières à fermer, au-delà de la misère de l’exode, c’est au cynisme qui l’accompagne qu’on assiste.
Entre utilitarisme à peine voilé et charisme martelé, aux populations de s’y retrouver. 
Difficile, en cela, de donner tort à Yanis Varoufakis quand il dénonce un système féodal dont le but est de s’étendre et d’élargir son pouvoir de domination. 
http://www.revue-ballast.fr/yanis-varoufakis/

Economie, Histoire, Politique, société

Migrants, entre « il faut », « on doit » et le profit à en tirer

La RTS, hier 1er septembre, a consacré pour la deuxième fois son émission Infrarouge à la question des migrants. 
Le titre, tout comme celui de l’émission du 23 juin dernier, y est formulé sous forme d’interrogation. Si, en juin, était discuté le fait de se barricader contre les migrants plutôt que de les accueillir, ce 1er septembre, on débat de la honte que serait pour l’Europe, le phénomène de la migration.
http://www.infrarouge.ch/ir/2199-migrants-honte-rsquo-europe
Plusieurs aspects sont abordés, de l’humanitarisme à l’économie et à la religion et quelques efforts de synthèses sont entrepris par les uns et les autres en fin d’émission.
Des comparaisons avec des précédents historiques sont aussi énoncées, discutées sinon nuancées, compte tenu des circonstances diverses sinon complètement autres que celles qui entourent les migrations d’aujourd’hui.
Sur le profit à tirer de cette arrivée de migrants, plusieurs intervenants s’expriment.
On cite le patron des patrons allemands qui y voit une manne tandis que d’autres estiment qu’avec le taux de chômage qui affecte nos sociétés, cette nouvelle main d’oeuvre serait diversement perçue.
Cerise sur le gâteau et comprenne qui pourra, Micheline Calmy-Rey rappelle Genève, où les Protestants sont arrivés en masse, ont apporté la Banque Privée et l’horlogerie et, de fait, ont rendu les Genevois sinon les Suisses et d’autres encore, bien contents de les avoir eus.
Cela dit, l’émission vaut la peine d’être vue.

Economie

Aristocratie financière et prise de pouvoir

Dans l’interview qu’accorde l’économiste Marc Chesney à « Swissinfo » et dont j’indique le lien ci-dessous, Yanis Varoufakis ne manquerait sans doute pas de se reconnaître.
J’ai indiqué, dans un précédent sujet*, le lien au discours que l’ancien ministre grec de l’économie a tenu à Frangy-en-Bresse, dimanche 23 août dernier.
Dans ce sens, il apparaît que le point de vue du franco-suisse et du grec se rejoignent sur au moins un point, le déficit de démocratie qui domine tant de décisions prises par la troïka. 
A cela s’ajoutent les contradictions de Jean-Claude Juncker dont Marc Chesney se demande comment il peut intimer à la Grèce l’ordre de réduire son déficit, alors qu’il a dirigé pendant des années un pays – le Luxembourg -, qui a permis à des sociétés actives en Grèce de pratiquer l’évasion fiscale aux dépens de la République Hellénique?
Cela tourne à la farce, conclut-il. 
Oui, sauf que ladite farce est de très mauvais goût. Pis, elle s’impose au menu de toutes les négociations si elle en sont.
Que la toxicité des produits mijotés par la troïka s’avère nuisible à la démocratie n’est plus à démontrer.
Reste qu’à ce jour, aucun antidote n’a encore été trouvé pour neutraliser le poison.
http://www.swissinfo.ch/fre/marc-chesney–économiste-en-rupture_la-grèce–victime-parmi-d-autres-de-la–dictature-financière-/41624910 * http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/08/28/le-livre-des-psaumes-de-l-austerite-de-la-troika.html

Politique, société

Aux côtés d’Hani Ramadan ou quand l’amalgame excelle

Par un tour de passe-passe auquel s’est livré le rédacteur en chef adjoint du journal
« Le Temps », voici qu’il parvient à me placer aux côtés de Monsieur Hani Ramadan.
 
L’article que Michel Danthe a publié ce samedi 29 août met en cause le regard que j’ai porté sur les événements survenus dans le Thalys, le 21 août dernier.
 
Non seulement ma prise de position n’a rien à voir avec celle d’Hani Ramadan mais encore, le détournement de sens opéré par Michel Danthe révèle une pratique journalistique bien éloignée de l’éthique qui devrait l’accompagner.
 
La manière dont les médias se sont emparés de ce qui s’est passé à bord du Thalys le 21 août dernier a montré un défaut d’information caractérisé par la surabondance sinon la surenchère narrative. C’est ce que j’ai mis en cause dans mon sujet de blog incriminé par Monsieur Danthe. 
 
Il va de soi qu’entre confrères, on se ménage. Dès lors, pointer, comme je m’y suis employée, l’embrouillamini de la couverture médiatique des événements survenus à bord du Thalys, ne pouvait que déplaire à Michel Danthe.
 
De là à me voir en complotiste qui se défend de l’être comme il l’a précisé après ma réaction à sa première version mise en ligne d’hier, il y a un pas qu’il a cru bon de franchir mais qui ne l’affranchit pas pour autant.
 
Dans sa manière d’amalgamer deux visions d’un même fait, celle d’Hani Ramadan et la mienne, Michel Danthe a montré sa pitoyable excellence.
 
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/44b933b8-4e45-11e5-81d9-3af08ac280c8/Hani_Ramadan_à_propos_des_Légions_dhonneur_du_Thalys_De_qui_se_moque-t-on

Politique, Religions, société

« Le Temps » édition en ligne de ce 29 août, à Michel Danthe, journaliste

Monsieur Michel Danthe cite mon sujet de blog:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/08/23/legion-d-honneur-aux-sauveurs-du-thalys.html
dans un article mis en ligne sur le site du grand quotidien suisse « Le Temps » de ce 29  août 2015.
Sa lecture particulièrement orientée et tendancieuse de mes propos m’a obligée à y réagir. Ainsi lui ai-je écrit ce qui suit:
Monsieur,
Je vous remercie de me citer. La moindre des politesses eût été de m’en informer comme je m’y emploie moi-même lorsque je cite les propos d’une personnalité quelconque.
Quant à votre lecture de mon sujet, elle découle d’une grille qui vous arrange.
La nuance que j’apporte vous échappe à l’évidence mais lorsque l’on veut faire dire à autrui ce qu’il n’a pas dit, les moyens justifient la fin.
Bien à vous,
Hélène Richard-Favre
 
Monsieur Danthe m’a alors répondu qu’il ne voyait pas « ce que la politesse viendrait faire là-dedans ».
Outre une nouvelle incompréhension de sa part des démarches que je poursuis pour tout sujet qui évoque une personnalité que j’estime légitime d’informer des propos que je tiens sur elle, il ajoute ses propres déductions.
Le voici donc qui m’écrit que je prendrais peut-être « peur » de mes « propres idées » et de « l’écho qu’elles peuvent légitimement susciter dès lors elles sortent (sic! Je cite) du cercle sans doute plus confidentiel qui est le sien habituellement »
Et comme il ajoute que « c’est avec plaisir que je lirai sous votre plume l’explication de la nuance qui m’aurait échappé », je la lui ai indiquée. La voici:
Merci de votre réponse rapide, Monsieur.
Quand j’évoque la règle de politesse, je ne songe à rien d’autre qu’au fait que si je parle d’une personne, je l’en informe car j’estime juste de procéder ainsi.
Je ne vois donc en rien de quoi je devrais « prendre peur ». Je constate par contre fort bien que vous déformez le sens de mon propos. Car le fait d’avoir exposé une difficulté à « adhérer à ce qui a été raconté » n’a strictement rien à voir avec une perception complotiste de l’événement dont il est question.
Si vous n’établissez aucune nuance entre une difficulté à adhérer à un récit et son rejet pur et simple en tant qu’il serait « complotiste », j’en suis navrée pour vos compétences linguistiques.
Car si vous aviez lu mon sujet comme il se doit, vous auriez compris que cette difficulté que j’expose est conséquente à l’embrouillamini des versions livrées par les médias. Elle ne tombe dès lors pas d’un ciel duquel pleuvraient les complots comme vous voulez le laisser entendre au public qui vous lira.
Quant à votre manière de faire se rejoindre mon sujet et les commentaires qui le suivent, elle démontre bien dans quel esprit particulièrement orienté vous l’avez lu. 
Détourner son sens vous décrédibilise vous et ne saurait, dès lors, vous honorer.
Bien à vous,
Hélène Richard-Favre

Economie, Politique

« Le livre des psaumes de l’austérité de la Troïka »

La formule est de Yanis Varoufakis.*
 
Invité à participer à la Fête de la Rose de Frangy-en-Bresse par Arnaud Montebourg, l’ancien ministre grec de l’économie s’est adressé au public. 
 
Notre continent a commencé à se réunir avec de nombreuses langues et des cultures différentes, mais il est en train de finir divisé par une monnaie commune.
 
La Grèce a capitulé, mais c’est l’Europe qui a été défaite.

 
Selon Yanis Varoufakis, si l’eurogroupe avait vraiment voulu réformer le système de son pays, il aurait discuté les propositions qu’il avait apportées à cet effet.
 
Or tel ne fut pas le cas, a-t-il indiqué avant de conclure que ce n’était pas une réforme qui était voulue pour la Grèce mais sa reddition.
 
Son propos est fort mais ne vise pas à apitoyer sur le sort de la Grèce. Au contraire, il alerte la conscience démocratique, non seulement française mais européenne aussi.
 
La stratégie de l’eurogroupe a consisté, selon l’ancien ministre grec, à faire traîner les négociations, à en imputer le blâme à la Grèce dont les propositions ont été jugées non crédibles, puis à lui poser un ultimatum sous la menace de la fermeture immédiate de la banque. 
 
Ce ne fut rien d’autre qu’un coup d’Etat, a-t-il déclaré.
 
Et d’évoquer la maxime du Dr Schäuble d’après laquelle, les élections ne sont pas autorisées à changer quoi que ce soit en Europe.
 
CQFD
 
*  http://blogs.mediapart.fr/blog/monica-m/250815/yanis-varoufakis-frangy

Economie, Politique

Alexis Tsipras, une démission qui en dit long

Bien des politiciens pourraient s’inspirer de cette leçon de politique. Mais on préfère, ici et là, y voir un nouveau coup de théâtre.
D’ailleurs, c’est déjà le cas en France où la décision d’Alexis Tsipras n’a pas manqué d’être commentée.
Si certaines personnalités y voient honnêteté et intégrité, d’autres l’inscrivent à la suite de ce qu’ils considèrent comme trahison du référendum tenu en Grèce le 5 juillet dernier.
Ainsi, Florian Philippot estime-t-il que le Premier Ministre grec doit être balayé en septembre. En fait de ménage à faire, le FN semble plutôt mal placé pour se prononcer.
Bien des Grecs ont exprimé leur déception quand d’autres avaient dores et déjà prévu le scénario.
La pression exercée sur Alexis Tsipras a été telle qu’elle ne visait qu’à réduire à peau de chagrin sa marge de manoeuvre.
A-t-il dit son dernier mot, rien n’est moins sûr. Ni Syriza non plus et encore moins la Grèce dont il sied à tant de monde de mépriser l’Histoire.

Politique

Ces bisons futés de la Russie et autres « mondialistes humanistes »

Il faut le lire pour y croire.
L’ardent défenseur de la liberté d’expression qu’est le blogueur Philippe Souaille, publie un sujet fermé aux commentaires.
Soit.
Pour la cohérence des valeurs, on attendra.
Pour le reste, il s’adresse à « Jacques », pauvre journaliste égaré qui ose sortir de la doxa anti-russe avec sa chronique dont la reproduction a été publiée ici:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/08/14/nous-citoyens-occidentaux.html
Après un rappel de leur passé commun, voici que le blogueur se lance dans une diatribe soutenue d’arguments qui dénotent toute l’attention qu’il porte à ce qui se publie, comme par exemple, le rapport rendu par RSF évoqué ici:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/08/11/ukraine-pays-ou-les-reporters-sont-le-plus-agresses.html 
Car pour écrire du Président de la Fédération de Russie qu’il serait L’assassin de plusieurs centaines de journalistes, il faut être sacrément avisé!
Quant à sa conception du fascisme, elle est aussi affûtée que l’est son regard qui voit en Vladimir Poutine le chef des fachos de la planète.
En guise de conclusion, voici que l’expert et fin connaisseur de la Russie et de son président, se présente en bienfaiteur des Russes, qui ne méritent pas ce qui leur arrive. 
Le salut par Souaille, c’est maintenant!

Politique

Nous, citoyens occidentaux

La divergence d’opinions et d’intérêts qui anime les citoyens occidentaux est fondamentale pour préserver l’idéal démocratique, nul ne le contesterait.
Néanmoins, est-il bien nécessaire, au nom de la liberté d’expression, d’entretenir un climat particulièrement hostile envers la Russie?
Est-il bien raisonnable de sans cesse déformer les visées de ce pays?
Est-il bien utile de créer un clivage entre l’Occident et la Russie, faute d’en connaître les réalités et les valeurs?
Désinformer relève d’une stratégie guerrière connue. 
Force est toutefois de constater, à suivre l’actualité médiatique, que quelques signes d’ouverture s’observent.
L’interview de Vladimir Poutine qu’a tenu à obtenir le journaliste suisse Darius Rochebin en a été un.
Un autre, cette chronique de Jacques Pilet, parue dans L’Hebdo du 6 août dernier et qui illustre ce sujet.
Il est heureux de relever que des journalistes osent, enfin, exercer leur sens critique.
Puissent-ils être suivis, tant l’Occident a tout à perdre à se couper de la Russie.
Non, la Russie n’est pas l’ennemie de l’Europe et le prétendre est un mensonge qui risque d’être payé au prix fort si on ne le refuse pas.
Mais quel poids a encore la voix de citoyens alors que tant de décisions se prennent sans plus les consulter?
Sujet paru dans la rubrique Courrier de L’Hebdo no 34, semaine du 20 au 26 août 2015