Salle comble hier, à l’Université de Genève pour écouter deux conférencières nous parler de la crise ukrainienne.* Dans un cadre académique, les points de vue ont en général vocation à résulter d’analyses fines et étayées.
Or en ce 16 septembre 2014, force a été de constater que les deux exposés présentés se sont appuyés sur les mêmes arguments répétés à l’envi et repris en boucle depuis bientôt un an que dure la crise ukrainienne.
Du Maïdan au crash du MH17 sans oublier, bien sûr, le référendum de Crimée, c’est le procès de la Russie qui a été dressé ou peu s’en faut.
En aucun cas, l’Ukraine et ses gouvernements successifs depuis la destitution du Président Ianoukovich n’ont été mis en cause.
Pas un mot sur le massacre de la maison des syndicats d’Odessa en mai dernier. Rien sur les performances d’un résident genevois et néanmoins gouverneur dans l’est de l’Ukraine.
Silence total sur les assassinats de cinq journalistes et photographes russes.
L’intervention que j’ai risquée pour énoncer des faits tus par les conférencières, ne visait qu’à modérer leur aptitude à mettre la Russie en accusation.
Or l’une d’elle, a réagi à mon propos et m’a dit que je l’ « accusais ».
Il n’en était évidemment rien. C’est le regard porté sur une situation que j’ai tenté d’élargir. Car un rappel d’événements occultés n’équivaut pas à un acte d’accusation dirigé contre une personne.
Que cette distinction ait échappé en milieu universitaire est surprenant.