Vous vous souvenez, sans doute, de ce qu’a déclenché comme réactions l’annonce d’une maison d’édition de solliciter l’une des meilleures écrivains des Pays Bas pour traduire en néerlandais la poétesse intervenue lors de l’investiture du Président Joe Biden.
Il en avait été question ici-même. La première, parce qu’elle était blanche et non binaire, a été considérée comme incapable de se mettre dans la peau de la seconde, noire et donc de traduire son oeuvre.
Pas plus tard que ce 24 mars au soir, dans le cadre d’une émission de la RTS, « Infrarouge », un point de vue similaire a été défendu, cette fois en relation avec l’humour. Est accepté celui qui est émis par un « même », rejeté celui qui ne l’est pas.
En d’autres termes, les mêmes se comprennent entre eux. Les autres, dehors!
Peut-être aurez-vous la patience de suivre ce débat télévisé indiqué en lien ci-dessus jusqu’à son terme, je vous le souhaite car l’effort consenti en vaut la peine, ne serait-ce que pour mesurer l’état de la situation.
On peut, certes, convoquer la sagesse qui dit que « qui se ressemble s’assemble » ou, de manière plus directe, « seuls les fous comprennent les fous ».
D’accord mais avec cela, se créent les ghettos. Avec ce regard sur autrui, se construisent les murs pour se protéger. Avec pareille approche, l’autre devient l’ennemi à abattre.
Et tout cela, bien sûr, au nom des droits humains, des victimes, des exclu(e)s et j’en passe.
Si le multiculturalisme, la reconnaissance des genres, transgenres et autres différences de races amènent à autant d’entre soi, la société est menacée d’éclater en autant de groupes identitaires.
Parce que lorsque la perception qu’a autrui de soi dérange à ce point qu’on l’agresse pour faire valoir sa « différence », c’est dans la guérilla qu’on se jette.