Au cours de l’une de mes récentes lectures, j’ai repensé à des échanges qui avaient eu lieu ici en lien avec les concepts de « vérité » et de « réalité ».
Dans un ouvrage de l’écrivain chinois Gao Xingjian, Prix Nobel de littérature en l’an 2000, il est écrit ceci que je vous soumets:
La vérité n’existe que dans l’expérience et encore seulement dans l’expérience de chacun et même dans ce cas, dès qu’elle est rapportée, elle devient histoire. Il est impossible de démontrer la vérité des faits et il ne faut pas le faire.
Il s’agit là d’un extrait de « La montagne de l’âme », paru en traduction française aux éditions de l’Aube en novembre 2000.
Que le récit d’une expérience devienne une histoire invérifiable se conçoit. De là à en faire une généralité selon laquelle des faits seraient indémontrables, c’est privilégier le doute à la confiance.
Rien n’indique du premier qu’il soit constructif ou créatif. La seconde, quant à elle, ne gage pas non plus de quoi que ce soit de meilleur. La « vérité » se nicherait-elle entre doute et confiance ou nulle part?
Humanité
Autre fait divers, aussi éloquent que celui qui a été évoqué hier sur ce blog.
Si uriner contre un mur reconnu « historique » et en venir aux mains avec les forces de l’ordre avait nécessité le recours de cinq voitures de police pour venir en aide aux collègues mis à mal, ici, le cas de figure est autre.
Il indique néanmoins le même degré discutable d’évaluation d’une situation.
La disproportion des mesures policières et judiciaires mises en place envers cet homme pris de l’envie irrépressible de soulager sa vessie sont, en effet comparables à celles qui ont visé cet autre atteint de crises schizophréniques.
C’est en proie à l’une d’elles qu’il a, en effet, bouté le feu aux sièges -qu’il savait ignifugés- d’un cinéma. Sans vouloir attenter à aucune vie humaine, il explique qu’il a attendu que la salle soit vide pour accomplir son acte dicté par des voix.
Arrêté, l’homme a été emprisonné près d’une année.
Et ses médecins ont eu beau demander à ce que son cas soit évalué et entouré de soins adéquats, c’est au cachot que l’homme a été jeté tandis qu’il était victime d’un nouvel accès de schizophrénie.
Il aura fallu batailler pour que l’homme soit enfin entendu par la justice. Il n’en demeure pas moins qu’il aura passé 344 jours en prison.
La schizophrénie est une malade grave. La criminaliser relève d’estimations expéditives.
Voici un fait divers susceptible de se passer dans n’importe quelle ville du monde. Un homme urine contre la façade d’un bâtiment considéré « historique », il est observé par des policiers qui aussitôt, l’interpellent.
La situation dégénère, cinq voitures de police arrivent en renfort de la patrouille aux prises avec l’homme pour le maîtriser.
Les versions des uns et des autres diffèrent comme il se doit le plus souvent dans une affaire sensible.
Mais s’il s’avère qu’à lui seul, un homme ait mobilisé autant de policiers, c’est à se demander combien seraient nécessaires dans le cadre de situations plus graves.
Combien de fois n’a-t-on entendu de victimes et leurs témoins éventuels appeler au secours, se plaindre d’aucune réponse rapide et efficace de la part des forces de l’ordre?
Certes, toutes les agressions ne se déroulent pas sous l’oeil vigilant de policiers en faction comme dans ce cas précis.
Quoi qu’il en soit, l’Histoire l’a souvent démontré, plus le délit est mineur, plus aisé paraît-il à condamner.
Combien de femmes et d’hommes dans la misère l’ont-ils expérimenté pour avoir, par exemple, volé de quoi manger?
En l’occurrence, ici, pareil déploiement policier assorti de suites judiciaires laisse de quoi rester perplexe.
Au coeur des revendications émises au nom de la théorie dite de genre, ce passage d’un article vaut qu’on s’y arrête. Dans l’extrait en question, il est fait mention de l’actrice Jean Harlow.
Et à son propos, ce qui est énoncé est d’une limpidité telle qu’il faudrait être aveugle ou borné pour ne pas y discerner le mécanisme de projection qui est à l’oeuvre.
Il est écrit d’elle qu’elle « est admirée, désirée, mais détestée, aussi, pour provoquer à ce point le désir. »
On ne peut être plus clair.
En d’autres termes, il apparaît que le refoulement de son désir, par l’homme, se retourne contre la femme avant tout.
Ce mécanisme de projection est bien connu. Alors?
Quand, aujourd’hui, tant de femmes revendiquent leurs atours, leur liberté de les mettre en valeur sans avoir à essuyer de commentaires d’hommes, en seront-elles quittes pour autant?
Rien n’est moins sûr.
Car c’est négliger quelques réalités psychologiques, parmi lesquelles le désir refoulé et ses conséquences.
Avoir lutté contre morales ou autres préceptes religieux qui le brimait pour avoir désormais à le contenir faute de lever contre lui une armée de militantes du genre, ne garantit rien de l’avenir sain du désir…
Vous avez peut-être appris d’une manière ou d’une autre comment certains bacheliers se sont sentis « humiliés » par le sujet de littérature française qui leur a été soumis.
Tout se conçoit, tout s’énonce, on l’observe chaque jour, on se rappelle aussi qu’en matière de culture, la porte-parole du Chef de l’Etat français s’était particulièrement distinguée.
Simone Veil, « la meuf » , permet sans doute et sans surprise de considérer l’écrivain Andrée Chedid de même.
On dit Emmanuel Macron cultivé. Il apparaît que la personne qui porte sa parole en tant que locataire du Palais de l’Elysée ne lui ressemble pas.
Difficile dans ce cas, d’attendre de bacheliers qu’ils en sachent davantage que celle qui occupe un poste de prestige.
J’ai eu le privilège d’être invitée, en son temps, à une émission de France-Culture dans le cadre de laquelle était interviewée Andrée Chedid.
Je vous propose de découvrir cet interview d’elle qui est indiquée en lien tout en bas de cette page.
Au passage, vous en saurez aussi davantage sur la pétition qui a été lancée par ces bacheliers qui se sont sentis « humiliés »…
Chers ami(e)s, lectrices et lecteurs,
Vous le savez, à de très nombreuses reprises ici, je me suis élevée contre telle ou telle information ou actualité traitée de manière abusive et mensongère.
S’agissant de la plainte pour diffamation qui a été déposée par six d’entre nous à l’encontre d’une Universitaire et de l’éditrice de son ouvrage « Les réseaux du Kremlin en France », seul un propos sur vingt tenus par l’auteure de ce livre attaqué en justice a été reconnu diffamatoire par le tribunal.
La possibilité de faire appel du jugement est offerte aux deux parties comme il se doit.
A l’évidence, les raisons de ne pas poursuivre un combat judiciaire se justifient tout comme celles, au contraire, de ne pas y renoncer. Si cette affaire n’est pas une question de vie ou de mort, elle n’en est pas moins révélatrice.
Révélatrice de cautions apportées au mensonge, à l’accusation fallacieuse et sans preuve, à l’insinuation et au doute à instiller, au dénigrement et au mépris, autant de procédés qui ne relèvent pas d’opinions émises mais de malhonnêteté intellectuelle.
Or de la part d’une Universitaire qui, à la barre, n’a cessé de rappeler son statut, pareil ouvrage commis par elle ne répond en rien à l’enseignement que j’ai, pour ma part reçu tout au long de mes études de Lettres à l’Université de Genève.
Que le publication signée par Madame Cécile VAISSIE soit présentée comme « enquête fouillée » et trouve autant de relais et d’appuis en tous genres, indique le niveau et la qualité de valeurs reconnues et transmises.
Le 12 mars dernier, je publiais ici un sujet intitulé « En vol… » que j’illustrais d’une photo prise quelque part entre Moscou et Genève. Deux jours plus tard, j’assistais aux audiences qui se sont tenues au Tribunal de Grande Instance à Paris dans le cadre du procès qui nous a opposés, cinq plaignants et moi-même à Cécile Vaissié et à son éditrice.
Ce 14 juin, le verdict a été rendu. Seul un des propos émis à l’encontre d’Olivier Berruyer, responsable du site « Les Crises » a été retenu à l’encontre des deux prévenues. Je vous propose de lire ce qu’en rapportent Le Monde, et le Journal du Dimanche.
S’il m’est apparu important de réagir aux propos tenus par Cécile Vaissié c’est que, comme je l’ai dit à la barre, c’est de ma mère que je tiens ma nationalité française. Et qu’à ce titre, je me devais de contester toute appartenance à ce que ce que celle qui a souvent évoqué son titre universitaire appelle « Réseaux du Kremlin en France ».
Que Le Monde, contrairement à d’autres médias, ignore mes activités littéraires comme il l’avait déjà fait dans ses précédents articles qui ont rendu compte des audiences des 14 et 15 mars derniers, va dans le sens des propos tenus à mon sujet par l’Universitaire Vaissié dans son livre.
Le fait d’avoir osé adresser une lettre ouverte à Svetlana Alexievitch, première journaliste à avoir été couronnée d’un prix de littérature, en l’occurrence, le Nobel en 2015 n’a pas été du goût de cet aréopage.
Cette lettre, traduite en russe par Arkadij Beinenson, a eu un écho considérable non seulement en Russie mais aussi ailleurs à l’étranger. Et c’est elle qui m’a valu le plus de réactions haineuses tandis que nombre de médias en Russie et même à Odessa en Ukraine, m’ont sollicitée pour des interviews.
Qu’à cela ne tienne, ce procès m’a beaucoup appris et je tiens, ici, à remercier toutes celles et ceux qui s’y sont intéressés et m’ont apporté leur soutien.
Bien, alors pour que le « reste du monde » soit au fait de ce que va connaître la Suisse, en ce vendredi 14 juin, le journal « Le Temps » informe.
Il rappelle notamment la raison du choix de la date qui renvoie à la première grève du genre – à tous les sens du terme- qui avait, en effet, eu lieu le 14 juin 1991.
Selon Wikipedia, les revendications d’alors s’exposaient en neuf points et demandaient l’application de la loi qui avait été acceptée en votation populaire le 14 juin 1981 et qui inscrit l’égalité hommes-femmes dans la Constitution fédérale:
L’homme et la femme sont égaux en droits. La loi pourvoit à l’égalité, en particulier dans les domaines de la famille, de l’instruction et du travail. Les hommes et les femmes ont droit à un salaire égal pour un travail de valeur égale.
Les organisatrices de la grève de demain ont, pour leur part, publié un manifeste en 19 points. Autant dire que tout augmente, pas seulement les prix…
Différentes personnalités se sont exprimées sur le sujet, des débats ont été menés ici et là, il semble bien difficile de se faire une idée précise de ce que sera l’événement de demain, surtout à la lecture du dernier paragraphe de l’article cité plus haut.
Les Russes sont décidément de pauvres bougres manipulés par un pouvoir falsificateur. C’est un peu le sentiment que laisse cet interview de Galia Ackermann.
Bien connue dans le monde des médias puisqu’elle a aussi été journaliste, elle signe un ouvrage intitulé Le régiment immortel. La guerre sacrée de Poutine.
Autrement dit, un nouvel opus consacré à un homme qui semble profiter à l’édition dont il est parfois estimé qu’elle serait à la peine.
Tant mieux pour elle si, grâce au Président d’un pays qui fait tant parler de lui, elle y trouve son compte. Après tout, on vit comme on peut.
Quant au principal concerné, il n’aura que l’occasion, une fois encore, de constater que, décidément, il en inspire, des « spécialistes »!
A peu de Chefs d’Etat, en effet, semble avoir été réservé pareil honneur.
Je vous invite donc à découvrir cet interview, pour combler vos lacunes en Histoire, pour saisir ce qui se passe dans ce pays.
Et surtout, n’omettez pas de lire ce passage qui figure en 4e de couverture. Tout est dit:
« Fruit d’une vie entière d’observations et de recherches, ce livre nous alerte sur la folie ultra-nationaliste d’un pays qui embrigade ses enfants et militarise la société. »
Bien des réactions ont suivi la manière qui a été retenue de célébrer le 75e anniversaire du débarquement de Normandie, il en a été fait mention ici-même.
Un petit retour sur l’Histoire n’est jamais vain, même si d’aucuns s’emploient sans relâche à la réécrire.
Il est significatif, à cet égard, de s’arrêter sur ces sondages effectués juste après la 2e guerre mondiale et ces dernières années , tant ils indiquent clairement combien l’opinion publique a été travaillée de sorte à modifier sa perception de l’Histoire
Les sondages valent ce qu’ils valent, bien sûr. Toutes les mémoires, néanmoins, ne sont pas encore atrophiées.
En voici pour preuve cet ouvrage, cité dans un article du grand quotidien français Le Figaro en septembre 2013 et que j’avais mentionné sur ce blog en son temps.
Les personnes soucieuses de rendre compte de la manière la plus objective possible de réalités sensibles existent, saluons-le!
Et les média qui les relaient sont là aussi, merci à eux.