Qu’une personnalité politique se retrouve dans la tourmente médiatique devient presque habituel. Et parler de tourmente est peu dire quand on sait comment elle ressemble bien plutôt à une curée.
On l’a vu avec DSK, on l’a vu avec François Fillon, on y assiste désormais, ici à Genève, avec le meilleur de ses élus, Pierre Maudet.
Qu’on apprécie l’homme ou non, le sort qui lui est réservé est peu enviable. Loin de toute considération relative à l’engouement qu’ont suscité ses qualités, c’est sa mise à terre qui interpelle.
Car venir nous parler de principes bafoués, de confiance trahie et autre irrespect manifesté par un élu envers ses pairs, envers le parlement et envers le peuple genevois, est-ce bien raisonnable?
Pierre Maudet a menti, nous est-il répété en boucle.
Et cela seul suffit à la levée de boucliers. Son séjour tous frais payés par un cheikh arabe est une chose, le fait qu’il ait falsifié la version à en donner une autre et c’est elle qui est grave selon ces justiciers.
Eh bien, si l’on devait poursuivre tous les menteurs de nos démocraties, toutes celles et ceux qui racontent n’importe quoi et qui jouissent d’un crédit assuré, un nombre incalculable d’échafauds serait à dresser à la hâte!
Je n’ai aucune sympathie particulière pour Pierre Maudet mais encore moins pour les lynchages publics.
Humanité
Vous vous souvenez sans doute de cet ouvrage qui fait référence, en tous les cas pour nos médias si préoccupés par la personnalité du Président russe.
Michel Eltchaninoff, son auteur, s’est tout simplement placé dans la tête de Vladimir Poutine et c’est de là qu’il s’est exprimé pour, de fait, donner comme titre à son exploit Dans la tête de Vladimir Poutine.
Bien.
Ce soir, nombre de Genevois, peut-être, se demandent ce qu’il y a dans la tête du Président de leur gouvernement. En tous les cas, la question se pose alors que tant d’éloges lui ont valu d’être le meilleur élu de ses pairs.
L’homme avoue, ce soir, avoir caché une partie de la vérité tandis qu’il s’est emmêlé dans plusieurs versions d’un séjour aux Emirats arabes unis, en famille et accompagné de son chef de cabinet.
Au-delà du montant qui s’élève à plusieurs dizaines de milliers de francs suisses, au-delà des dons de quelques milliers de francs aux Eglises protestante et catholique auxquels a consenti le Président du Conseil d’Etat de Genève pour compenser ce séjour tous frais payés, c’est ce qui a incité cet homme à se comporter ainsi qui interroge.
Aussi ne disposons-nous pas, pour l’instant du moins, d’expert tel Michel Eltchaninoff capable de nous parler depuis la tête de notre élu genevois.
Cela dit, avec le battage médiatique qui entoure cette affaire, il ne doit pas être très confortable de s’y trouver.
Quand un média dit de culture trouve qui sait distinguer la victime du tortionnaire. Au hasard, un cinéaste ukrainien pour la première, le pouvoir russe pour le second
Un cinéaste est, certes, un créateur, un être humain et mérite toute la considération à lui apporter. Mais quand il se mue en terroriste? Quand il fait fi de vies humaines?
Quand il est prêt à tuer, quelle estime a-t-il d’autrui?
Il en a été question ici-même, rappelez-vous! Une polémique fait suite, maintenant aux conditions de détention dans lesquelles le cinéaste ukrainien purge sa peine.
Alors d’accord, les arguties des uns et des autres alimentent le débat. Il n’en demeure pas moins que le point de départ est l’acte terroriste que préparait Oleg Sentsov, clairement admis par un de ses complices.
La culture adoucirait les moeurs, selon l’adage.
A l’évidence et au point que l’auteur même d’un livre, Jonathan Littell pour ne pas le nommer, montre comment le mal qui est la question centrale de son ouvrage, peut s’accomplir sans le moindre remords par un être qui est loin d’être analphabète ou inculte.
Aussi bien, le lauréat du Prix Goncourt 2006, vole-t-il au secours du cinéaste prêt à tuer autant de vies que possible.
A partir de là, tout est permis et surtout le jugement du pouvoir russe.
Comment ne pas solliciter autant de ses détracteurs? Du pain béni, pour nos médias qui, eux, se chargent très souvent de désigner les bons criminels pour, surtout, les blanchir et les rendre victimes des mauvais.
Cette répartition arbitraire du bien et du mal, celui-ci étant le plus souvent à chercher du côté russe, lasse. Car se prévaloir d’incarner le bien pour, de facto, juger qui ne l’accomplit pas ne relève d’aucune objectivité.
On est dans le pur parti pris. L’admettre une fois pour toutes donnerait au moins à l’information sa juste mesure.
Les rédactions de nos médias n’en peuvent plus de commenter le départ du gouvernement d’un de ses ministres phare et l’éventuelle arrivée de son successeur, Genève s’anime sinon s’enflamme autour des agissements supposés mensongers du Président de son Conseil d’Etat, pendant ce temps-là, l’Ukraine -voire l’Europe centrale elle-même- risque l’embrasement.
Car après l’attentat qui a coûté la vie au dirigeant de la République Populaire de Donetsk auto-proclamée, les accusations sans preuve fusent. Qui a voulu la mort d’Alexandre Zakhartchenko? Pour les uns, c’est Kiev, pour les autres, c’est Moscou. Pour d’autres encore, il s’agirait là d’un règlement de compte entre bandes « mafieuses » ou « terroristes » rivales.
Quoi qu’il en soit, ce qui s’est passé hier au centre-même de Donetsk est, je le répète une fois encore, grave.
Pour qui incline à penser que le Kremlin aurait voulu se débarrasser d’un homme encombrant, il va de soi que les déclarations du Président de la Fédération de Russie ne ressembleront qu’à de simples formules.
A chacune et à chacun sa conception de condoléances présentées.
Mais si elles sonnent faux aux oreilles de nombre d’Occidentaux, à celles d’autres, elles résonnent dans un sens qui ne laisse rien présager de bon. L’avenir, sans doute proche, dira ce qu’il en aura été.
Ne reste plus qu’à souhaiter qu’il ne soit pas noir.
La nouvelle est grave.
Elle a été donnée, ici, par Charles 05, un intervenant de longue date de ce blog. Alexandre Zakhartchenko, le dirigeant de la République auto-proclamée de Donetsk est mort.
Il a été tué dans un attentat à l’explosif.
La nouvelle est grave car quoi que l’on pense de la situation dans le Donbass, elle nous concerne toutes et tous. Pour rappel, cette partie du Sud-Est de l’Ukraine se situe au coeur de l’Europe.
Il en a beaucoup été question, sur ce blog.
Dans nos médias, il y a longtemps que la guerre qui y sévit toujours, en dépit des accords de Minsk I et II, ne mobilise plus les rédactions.
La mort des unes et des uns, pire, le sort réservé à des enfants, ne semblent concerner que certaines parties du monde. Au meilleur ou fallacieux prétexte, peut-être, que l’on ne peut traiter de tout, bien sûr…
En hommage à cet homme, Erwan Castel, dont j’ai porté à votre connaissance certaines de ses publications en a partagé une que je vous invite à découvrir ici et que j’ai choisi de reprendre en capture d’écran pour illustrer ce sujet.
A Moscou, dont je reviens, j’ai eu une ou deux fois l’occasion de songer aux défenseurs de toutes sortes de droits. Par exemple, j’ai vu des couples homosexuels déambuler main dans la main dans la rue sans paraître inquiétés, voire traqués.
Mieux, non loin, des miliciens étaient en poste et n’ont pas réagi. Mais où est donc cette Russie homophobe contre laquelle manifestait la Maire de Genève?
Et sinon, dans la grande librairie où j’ai discuté de l’organisation de la prochaine présentation de mon dernier livre paru à Moscou, j’ai incidemment appris que la durée d’un congé maternité était de deux ans, voire même trois ans, qu’il était payé, accordé à la mère, au père ou à tout autre membre de la famille de l’enfant.
A préciser que non, la personne qui reste deux ou trois ans en congé ne perd pas son emploi.
Pour le reste, eh bien depuis 14 ans que je me rends à Moscou et à Saint-Pétersbourg, entre autre pour les présentations de mes livres, j’observe à quelle rapidité ces deux villes se transforment.
La mondialisation y opère à sa manière.
Cela dit, j’ai entendu de nombreuses fois dire combien les Russes avaient eu de plaisir à accueillir autant de citoyens venus de tous les coins de la Terre pour assister à la Coupe du monde de football. Ainsi auront-ils pu se faire une idée de notre pays, m’ont confié plusieurs personnes de milieux et d’âges très divers.
La Russie n’est sans doute pas le paradis, pas plus ni moins que n’importe quel autre pays. Mais elle n’est pas l’enfer que l’on fait d’elle.
capture d’écran EnsembleàGauche
Cinq femmes se font violemment tabasser dans la rue au petit matin et voici que désormais des élues de droite et de gauche «se déchirent sur les violences faites aux femmes » comme l’indique la Tribune de Genève.
C’est dire si le sujet est récupéré au plan politique! Et pas que par les femmes, comme je l’ai mentionné ici, tant c’était à prévoir!
A chaque drame, à chaque événement tragique qui survient ici ou là, le même scénario se répète parce qu’on préfère tout de suite accuser, juger et faire valoir les intérêts que l’on défend.
Pour le reste et comme cela a été énoncé ici, une femme vit quelque expérience pénible avec deux hommes et voilà qu’elle en conclut que leur comportement déviant a un nom, le sexisme.
Qu’il existe des obsédés sexuels est une réalité. Elle n’est pas, pour autant, à imputer à quelque sexisme que ce soit.
A la déviance, à l’agressivité, à la violence, tout être humain est exposé. A force de traquer l’homme, à force de poser la femme en victime, on crée des statuts qui enferment les un(e)s et les autres.
Revendiquer des droits, viser l’égalité salariale entre hommes et femmes et l’accès à tous les métiers, à toutes les professions ou autres fonctions est un combat socio-politique mené de longue date.
Le fait est que certaines activités sur les chantiers, à la voirie, pour ne citer que celles-ci, ne semblent pas compter au nombre de celles qui seraient convoitées par les femmes. Pourquoi?
La question est ouverte.
Refus de naturalisation suisse, l’intitulé du journal Le Temps résume-t-il un peu vite?
capture d’écran Le Temps
La décision fera date et ses effets se répercutent déjà au-delà des frontières helvétiques.
La municipalité de Lausanne a refusé la nationalité suisse à un couple qui la sollicitait. Les raisons invoquées sont celles de l’égalité entre hommes et femmes. On lit néanmoins, en conclusion de cet article qui cite les propos d’un élu, que la Constitution est au-dessus de la bigoterie.
Inutile de dire que les réactions ne se sont pas fait attendre et qu’au nom du « vivre ensemble », ce refus a été vivement contesté par une élue socialiste.
A se demander ce que veulent celles et ceux qui réclament des lois pour lutter contre le sexisme et qui, au nom du « vivre ensemble » s’insurgent lorsque le respect de l’autre est bafoué.
La Suisse a des usages que tout candidat à la naturalisation est appelé à respecter.
Imaginez-vous un ou une candidat(e) à la nationalité d’un quelconque pays du Maghreb -puisque ce couple est dit originaire du Maghreb- refuser de se soumettre aux usages en vigueur là-bas?
Au fait, voici pour autant de femmes si soucieuses d’égalité, elles découvriront comment les femmes tunisiennes se mobilisent pour avoir les mêmes droits que les hommes en matière d’héritage.
On est loin du droit en vigueur dans nos contrées…
Les agressions qui ont été portées à Genève contre cinq femmes et contre un policier à quelques jours d’intervalle ont suscité nombre de réactions et c’est normal.
Ces faits ont choqué et déclenché en même temps toutes sortes de polémiques, chacune et chacun y allant de son interprétation et de son souhait de mettre telle ou telle identité en avant.
Alors que la nationalité de deux agresseurs au moins a été révélée, française dans un cas, suisse dans l’autre, il importait à nombre de commentatrices et de commentateurs de bien préciser que l’un d’eux avait été décrit comme étant de type maghrébin.
En d’autres termes, la violence des ces faits devait à tout prix pouvoir être attribuée à tel ou tel profil.
En même temps, à lire cette tribune libre d’une femme soucieuse de légiférer pour lutter contre ce qu’elle appelle sexisme, on se demande jusqu’où iront certaines féministes.
Car l’auteure fait part de ce qui lui est arrivé comme indiqué dans la capture d’écran qui illustre ce sujet. A l’évidence, pareilles expériences marquent et choquent.
De là à les attribuer à du «sexisme» comme s’y emploie celle qui en a été victime, non. Ces comportements sont d’ordre pathologique. En quoi incarneraient-ils le «sexisme» ?
Il serait grand temps de cesser surenchère et dérive! Non, les hommes ne sont pas des agresseurs en puissance, pas davantage des détraqués prêts à jouir partout et n’importe comment.
On apprend que l’agresseur présumé du policier désormais sorti du coma est d’origine suisse.
C’est la Tribune de Genève qui le révèle, ce qui ôte de facto du grain à moudre aux xénophobes ou autres nationalistes convaincus.
Cela dit, on se rappelle l’intervention d’une élue helvète qui avait estimé que « LA » Suisse n’existait pas. Il en avait été question ici. Dans ce cas, l’agresseur serait-il originaire d’un pays qui n’existe pas?
Pour l’heure et quoi qu’il en soit, l’homme est sous les verrous.
La violence qui s’exerce non seulement envers les femmes mais envers toute personne est une réalité.
A ce jour, aucune réponse idéale n’existe, nul ne l’ignore. Chacune et chacun y va de sa solution, de la plus radicale à la plus laxiste.
Est-ce là une raison de baisser les bras, bien sûr que non. Mais rien ne va de soi, sachant ce qu’implique toute modification de loi.
En attendant, on se réunit, on discute, dans le cadre de colloques ou autres réunions en tous genres.
Autant d’occasions d’exposer des points de vue qui déboucheront on non sur quelques nouvelles mesures à prendre, que « LA » Suisse existe ou pas.