Après l’interview d’Emmanuel Macron qui a été menée par Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, les critiques n’ont pas manqué et nombreuses sont celles qui ont visé les deux journalistes.
Or c’est négliger le fait qu’ils s’étaient entendus au préalable avec l’Elysée sur les modalités de la rencontre. De même, le Président de la République française, tout comme ses intervieweurs, se sont réjouis de mener le même exercice l’an prochain.
Alors, de qui se moque-t-on?
Certainement pas d’Emmanuel Macron qui n’a pas semblé bouder son plaisir à faire face aux deux journalistes. Aussi bien, ce à quoi on a eu droit, ce 15 avril au soir, est un moment médiatique particulièrement révélateur.
Partie de poker menteur ou simulacre de jeu de la vérité, le débat auquel le contribuable qui l’a financé a été convié a mis en scène des personnalités prêtes à en découdre.
Au point que toutes les trois se sont donné rendez-vous pour renouveler l’exercice sinon le spectacle. Il n’est toutefois pas certain que, l’an prochain, les conditions soient les mêmes.
D’abord parce que la France est en plein ébullition sociale, ensuite, parce que nous faire croire que l’attaque contre la Syrie était nécessaire pour, entre autre, ramener la Russie à la table des négociations est une vaste supercherie.
Déjà que les propos tenus par Emmanuel Macron sur l’influence qu’il aurait eue sur son homologue états-uniens ont été démentis par la Maison Blanche, ceux qu’il a ensuite confiés à l’épouse de Jean-Jacques Bourdin, la journaliste Anne Nivat, l’ont tout autant été par le Kremlin.
A se demander si la France a vraiment besoin d’un Président qui se positionne en égal sinon en supérieur pour exister…
Humanité
On le sent ému, Emmanuel Todd. Et il ne mâche pas ses mots. Pas davantage n’esquive-t-il les maux dont il rend compte.
Je vous propose donc de l’écouter parler ici. En quelque 27 minutes, il énonce toutes sortes de propos avec lesquels, évidemment, on est tout à fait en droit de ne pas être d’accord.
Mais au moins vaut-il la peine d’en prendre connaissance pour qui souhaite se faire une autre idée que celle qui domine la plus grande partie de nos médias.
Vous le savez, vous qui suivez ce blog, que souvent j’ai réagi aux jugements à l’emporte-pièce pour privilégier un autre regard, en l’occurrence sur la Russie.
Combien de fois n’ai-je rappelé que ce pays était en grande partie derrière son Président tandis que tant de nos journalistes se plaisent à mettre l’accent sur un pays qui serait homophobe et dirigé par un dictateur?
Combien de fois aussi, n’ai-je rappelé ce qui lie le Russe à sa terre et le rend, de fait aussi, patriote alors qu’on veut faire de lui un nationaliste?
Mais il va de soi que juger sans connaître est bien plus facile et cela aussi, Emmanuel Todd le déplore dans cet interview.
Beatrix, intervenante régulière de ce blog a indiqué en commentaire, le lien qui permet de lire l’échange qui s’est déroulé sur France Culture.
A saluer la station de radio qui a su donner la parole au chercheur français.
Il valait la peine de suivre l’interview accordée par le Président de la République française, ce 15 avril au soir. Il a fait face aux journalistes Edwy Plenel et Jacques Bourdin.
En dépit de ce qu’on peut penser de ces deux hommes, sinon des trois, assister à ce qui s’est passé n’a pas manqué d’intérêt.
Jamais pareil événement n’a eu lieu avec aucun de ceux qui l’ont précédé à l’Elysée, Emmanuel Macron ne s’est pas privé de le souligner.
On passera les détails de la mise en scène, de son arrivée au Palais de Chaillot main dans la main avec son épouse. Les réponses qu’il a accordées à ses deux intervieweurs suffisent à alimenter la réflexion.
On y aura donc appris, entre autre, que grâce à la France, les Etats-Unis d’Amérique auraient été convaincus de ne pas se désengager de Syrie.
Il semble que le Président français soit le seul à le penser vu le démenti qui lui a été apporté par la Maison Blanche. Preuve en est l’article qui figure sur le site d’Europe1, le Journal du Dimanche (JDD).
Les mensonges qui s’ajoutent les uns aux autres ne semblent donc pas suffire. Pas davantage, l’abus de confiance ne paraît avoir atteint ses limites.
Ca valait tout de même la peine, avouez, de dénoncer les mensonges de l’Eglise et de créer des Etats de droit qui ne soit plus d’ordre divin. Le résultat se connaît.
Dégagés des chaînes d’un christianisme abusif et corrompu, nous évoluons enfin dans un milieu sain, dénué de tout mensonge et de toute perversion.
La preuve, nous avons su porter au pouvoir des personnes honnêtes, fiables et désintéressées tandis que, jusque là, nous dépendions d’autorités qui osaient se réclamer d’un Dieu et de son Fils auto-proclamé au nom duquel tant d’abus ont été commis.
Ouf! Tout cela n’est plus que passé mortifère tandis que règne le droit. Finie cette main de Dieu qui viendrait se mêler de ce qui ne la concerne pas.
Regardez, par exemple, toutes les guerres menées par nos démocraties laïques l’ont été pour de nobles causes! Pensez donc, combien de tyrans, de dictateurs et autres dirigeants sanguinaires n’ont-elles su détruire?
Et si, autrefois, nos attaques se réclamaient de la chirurgie, tel n’est plus le cas de nos jours. Non, désormais, cela a été dit dans le cadre d’une émission télévisée française, les frappes se mènent au nom de la politique et de la diplomatie.
Et n’en doutez surtout pas car on vous assure avoir disposé de preuves sans la moindre preuve qu’elles en soient mais avec toutes les chances qu’elles soient susceptibles d’en être.
Alors ne chipotez pas!
A moins de souhaiter faire le jeu du Kremlin car on sait bien que la Russie s’occupe de tout, veut tout contrôler et surtout, diviser les Occidentaux.
En résumé?
Ne doutez pas comme cela semble être le cas de nombre d’entre vous. Faites confiance, vos élus veillent…
Selon le magazine Challenge, le groupe russe Volga-Dnepr a annoncé à l’OTAN qu’il arrêterait de fournir des avions de transport Antonov 124 aux forces de l’alliance atlantique, dont la France, dès la fin de l’année 2018.
Au prétexte que le contrat avait été signé avec une entreprise privée, on a pensé quoi? Que la main du Kremlin venait d’agir et de lui imposer sa volonté, sic!
Si Volga Dnepr est un groupe privé, le rôle du Kremlin, dans le contexte ultra-tendu du fait des possibles frappes franco-américaines en Syrie, apparaît évident, est-il écrit dans l’article.
C’est, bien sûr, la seule manière, pour un Occidental, d’interpréter ce qui se passe là, tant il sous-estime ce qui lie tout Russe à son pays, à sa terre, surtout et avant tout.
Or en ces temps où la Russie est tant mise sur la sellette de toutes les manières possibles et imaginables qui soient, elle réagit. Et ses citoyens n’ont pas forcément besoin du Kremlin pour leur dire comment se comporter.
C’est méconnaître sinon se désintéresser voire mépriser les valeurs que cultive la Russie envers sa terre. Cela a été rappelé ici à différentes reprises.
Les preuves vont arriver de plus en plus de ce qu’est ce vaste pays qui ne se résume pas à son seul Président mais à sa population de plus 146 millions d’âmes qui ne vont pas s’en laisser conter.
Et ce n’est pas faute d’avoir prévenu l’Occident du risque qu’il encourt à la narguer que la Russie répond ainsi à ses provocations.
Si vous voulez comprendre ce qui se passe en Syrie, vous aurez droit à à peu près tout et son contraire.
Tout le monde sauve la face, on a un peu l’impression que tout le monde est content, dit le correspondant de la RTS aux Etats-Unis. On voit que la Russie s’oriente plutôt vers une riposte dans le domaine de l’information, de la propagande (sic) explique sa correspondante à Moscou.
Sur France5, les invités de l’émission C dans l’air mènent un débat qui ne manque pas d’intérêt. Mais y apprendre, par exemple, que l’attaque menée dans la nuit de ces 13 au 14 avril contre un Etat souverain n’est pas qualifiée de militaire mais de politique, voire de diplomatique a de quoi laisser perplexe.
En effet, depuis quand la diplomatie passerait-elle par des frappes, qui plus est, illégales selon l’ONU comme ont tout de même dû l’admettre les interlocuteurs de l’émission suite à une question d’internaute qui leur a été posée?
Pour le reste, sur les réseaux sociaux, faire part de ses émotions et s’adonner à toutes sortes d’interprétations est humain mais face à tant d’inconnues et, surtout, à tant d’informations contradictoires, on ne peut que conjecturer sinon rester sur la réserve.
capture d’écran Le Parisien
Ils ne se comptent plus, les appels à la raison. Ils émanent de toutes parts.
Qu’on les entende ou non, nul ne semble en mesure de l’affirmer alors que demeure l’incertitude sinon le flou sur la situation en Syrie.
En témoigne l’image qui illustre ce sujet et l’article du grand quotidien français Le Parisien qui l’accompagne.
Il ne suffit plus d’être brillant connaisseur, expert doté de mille et une compétences. Lorsqu’un pouvoir veut s’exercer, il s’applique.
Et que cedit pouvoir soit qualifié de démocratique n’y change strictement rien. La batterie d’arguments et de valeurs dont il se dote et qu’il brandit à la face du monde suffisent à le justifier.
On se bat au nom de droits humains bafoués, est-il ressassé en boucle. On est dans l’obligation de se débarrasser de tel et tel Président abusif au nom du peuple qu’il tyrannise.
Le refrain est si connu qu’il s’entame sans problème et à chaque nouvelle occasion. Les exemple ne manquent pas et nombre d’entre nous s’en souviennent qui ne cessent de les évoquer.
Or l’intelligence ni le bon sens n’ont plus droit au chapitre. Mais nous vivons dans des pays où domine la liberté d’expression, faut-il le rappeler.
La preuve, nombre d’esprits raisonnables se saisissent de ce droit de parole. Pour quel résultat sinon celui d’être remercié et aussi vite oublié.
Ainsi va le monde libre…
Cet homme qui ne manque pas une occasion de s’exprimer sur la Syrie, qui l’écoute?
Ce 12 avril au soir, France3 diffuse le portrait d’un homme qui ne manque pas une occasion de s’exprimer sur la Syrie lorsqu’on le sollicite.
Roland Dumas, en effet, ne renie pas une liberté de parole que peu de personnalités du monde politico-médiatique peuvent revendiquer tandis que toutes sortes de contraintes ou d’intérêts les en retiennent.
Qu’on pense ce que l’on veut de l’Ancien Ministre des Affaires Etrangères de François Mitterrand, il n’en demeure pas moins intéressant. Car à l’entendre parler de ce qui ce qui a préparé et surtout, voulu, la situation actuelle en Syrie, on ne peut que mieux réaliser à quel point la France s’est retrouvée pieds et poings liés à l’OTAN.
Plusieurs interviews lui ont été demandées, encore récemment, dans lesquelles il ne mâche pas ses mots. Toutes sont disponibles sur internet.
Roland Dumas y explique bien les pressions qui ont été exercées sur les différents présidents élus à la tête du pays. Il faut l’entendre évoquer Jacques Chirac, par exemple, qui a tenté de négocier un ralliement à l’OTAN en exigeant des conditions qui lui ont été refusées.
On comprend d’autant mieux la lutte à couteaux tirés engagée entre ses anciens ministres, Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin. Le premier, à peine élu Président a, comme on s’en rappelle, oeuvré au retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN.
Le second, au contraire, avait tout fait pour l’éviter. Il a échoué. La réalité de sa campagne présidentielle avortée l’a confirmé. Et comme il l’avait écrit aux membres de son parti République Solidaire, il a bel et bien dû être empêché.
Dans l’attente de la décision que prendront Donald Trump et Emmanuel Macron, on a droit aux menaces. Les missiles arrivent, selon le premier, la Syrie et ses alliés n’ont qu’à bien se tenir.
Dans le précédent sujet de ce blog, a été déposé un commentaire signé petard, relatif aux documents déclassifiés états-uniens. Il est à lire pour découvrir comment ont été tenus les engagements au sujet de l’OTAN.
Bien sûr que, souvent, ils ont été dénoncés comme abusifs.
Il en a été question ici-même tandis qu’a été évoquée la commémoration de la chute du mur de Berlin en 2014. On y entend le dernier Président de l’URSS s’exprimer au micro de la RTS dans un lien indiqué en référence.
Ses déclarations sont éloquentes et prennent tout leur sens et leur poids avec les révélations désormais confirmées par les documents déclassifiés,
Mensonge et trahison doivent-ils donc gouverner le monde?
Poser la question est plus qu’y répondre. C’est rappeler comment est bafouée la confiance accordée par les uns et les autres au nom d’un avenir meilleur et si radieux qu’il tue tout ce qui s’y oppose.
Nous autres citoyens lambdas, pouvons échanger tant qu’on veut sur les réseaux sociaux, les décisions se prennent dans de telles hautes sphères du pouvoir que nos craintes, nos avis ou nos remarques n’y feront pas grand chose.
Les uns prévoient le pire depuis qu’a débuté ce qui a longtemps été appelé crise ukrainienne avant de devenir la guerre en Ukraine.
En réalité, ce qui s’est passé depuis, a constitué une escalade de tensions avec sanctions à l’appui contre la Russie qui y a non seulement résisté mais réussi à inverser le rapport de force en Syrie.
Autant dire que certains ne l’ont pas vu d’un bon oeil, raison, semble-t-il de ce regain de violence et d’attaques sans preuve menées contre la Russie avec, entre autre, l’affaire Skripal. Comme celle-ci semble de moins en moins crédible, a surgi soudain, l’attaque chimique présumée dans la Ghouta.
Quoi qu’il en soit, on se demande bien ce qu’on représente pour ces deux chefs d’Etat, Donald Trump et Emmanuel Macron. Les voici qui se donnent quelques heures pour décider du sort de peuples et de pays, juste pour affirmer leur puissance de feu.
Ecrire ou ne pas écrire à ce propos n’a aucune incidence.
Mais rester silencieux, c’est se résigner et, en définitive, accepter que le monde soit entre les mains d’une poignée d’intérêts et d’hommes qui les défendent à n’importe quel prix.