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Information

Politique, société

La foi des temps modernes

Souvent, à la faveur de rencontres avec des personnes connues ou moins sinon peu ou pas du tout, la discussion s’engage sur différents sujets d’ordre général, social ou politique. Et il arrive que la Russie y figure.

Dans la plus grande majorité des cas, j’observe à quel point agit l’information que mes interlocutrices ou interlocuteurs glanent au gré de leurs sources médiatiques favorites. Aussitôt investi(e)s de certitudes, les voici qui affirment sans le moindre recul, acquis(es) à ce qu’elles ou ils ont entendu, vu ou lu.

Pourtant, le dialogue permet, au contraire, de sans cesse ajuster ses vues sur un sujet, tenant compte de celles qui viennent les nuancer sinon s’y opposer mais non, pour nombre de personnes, la foi en leurs médias de référence tient lieu d’acquis incontesté et incontestable.

Aussi, par exemple et lorsque la Russie vient à être évoquée, ai-je plaisir à écouter ce que soutiennent mes contradicteurs pour autant qu’ils aient de quoi mettre en avant le bon sens et la raison de leur prise de position.

Mais quand il s’agit d’avoir à subir, mots pour mots, ce que distillent autant de médias mainstream qui se contentent, le plus souvent, de reprendre chacun à leur manière les communiqués d’agences de presse, force est de constater que l’esprit critique fait complètement défaut à ces croyants invétérés.

Tout échange devient alors vite illusoire tandis qu’ils alignent un cliché après l’autre sans, bien sûr, s’être jamais donnés la peine de se rendre sur place pour au moins émettre leur propre opinion sur un pays dont ils ignorent la réalité mais duquel ils se satisfont du reflet qui en est donné par leurs médias préférés.

De fait, avec ce genre de personnes, tenter la nuance est perdu d’avance.

Dans le meilleur des cas, on reçoit en retour un sourire de condescendance, en dépit du fait qu’on souhaite partager avec elles les observations faites sur place, dans le pire, on a face à soi le débit en copié-collé de ce qui s’énonce urbi et orbi d’un Président qui opprime ce « pauvre peuple » qui n’a d’autre choix que de le subir.

Pareils échanges qui n’en portent que le nom, sont révélateurs de l’absence de tout esprit critique sinon de simple confort voire de paresse intellectuelle. On croit parce que tel ou tel grand titre de presse ou autre chaîne de télévision ou de radio l’a énoncé. On croit et ça suffit pour affirmer et prétendre qu’on sait.

Ca valait bien la peine de s’élever contre l’obscurantisme religieux pour lui substituer pareille ferveur à servir la messe médiatique…

Culture, Histoire, Politique

Puisse l’entente entre Russie et Ukraine ne pas relever du rêve, c’est tout ce que l’on souhaite à ces deux pays

Après la énième attaque reçue en provenance de personnes qui, à l’évidence, démontrent leur besoin de nuire plutôt que de lire, je constate qu’écrire sur l’Ukraine dans un sens plus nuancé que celui qui n’a de cesse de rendre sa grande voisine russe responsable de tous ses maux, vaut en retour, mépris dans le meilleur des cas, haine dans le pire.
Des plus de trois cents sujets de blog que j’ai consacrés à la guerre qui a ravagé le sud-est de l’Ukraine et nui à l’ensemble du pays par le fait d’une guerre qui le déchire, certains esprits se sont ingéniés à déconsidérer une approche qui refusait de diaboliser la Russie.
Or, plutôt que d’entrer dans le débat, non, on attaque la personne.
Dans des pays qui se réclament de valeurs démocratiques, de libertés d’expression, pratiquer une méthode si vite qualifiée de « fasciste » lorsqu’elle vise des positions qui doivent s’imposer, est aussi piquant que symptomatique.
Pour que nos démocraties n’en soient pas que le seul prête-nom, s’élever contre autant de comportements malhonnêtes peut paraître vain. Pourtant, ne pas y réagir, c’est les laisser se répandre en toute impunité.
Le rappeler équivaut, au moins, à ne pas se rendre complice de pareilles attitudes.

Culture, Histoire, Politique

L’Ukraine et la démocratie

Vous avez peut-être suivi les résultats du premier tour de l’élection présidentielle ukrainienne. Et à cet égard, lu, vu ou entendu ce qui en a été énoncé par nos médias. 
En gros, on apprend qu’un acteur de séries télévisées qui a joué le rôle d’un historien devenu président pourrait bel et bien le devenir en réalité. On nous dit aussi qu’il serait « la marionnette » de l’oligarque dont il a été question ici à diverses reprises.
L’oligarque en question, outre le fait qu’il a eu quelques démêlés musclés avec le président Poroshenko sortant, a aussi financé le bataillon Azov, appelé « bataillon de la mort ». 
Mais qu’à cela ne tienne, la RTS avec le concours de l’AFP, nous rappelle que juste avant le premier tour de l’élection, un soldat de l’armée  ukrainienne aurait perdu la vie. Et que, de leur côté, les autorités séparatistes n’auraient rapporté aucune perte.
Le fait est que la situation du pays est dramatique alors que tant de personnalités du monde occidental s’était mobilisées sur le Maïdan en 2013 pour promouvoir démocratie et vie meilleure.
Plus de 13’000 morts plus tard, que nos médias n’hésitent pas à rappeler pour y ajouter leur incontournable « annexion » de la Crimée, le résultat se connaît.
A avoir bafoué l’Histoire, à avoir piétiné la culture pour imposer on ne sait trop quelles valeurs si merveilleuses que l’Ukraine a sombré dans une misère jamais connue depuis 1991, l’Occident et ses élites portent une lourde responsabilité.

Culture, Histoire, Politique, société

Algérie, entre complexité et incertitude

Comme vous l’aurez constaté, nombreux sont les compte-rendus de ce qui se passe en Algérie.

Démêler le vrai du faux, le vraisemblable du falsifié, relève de ce qui s’apparenterait presque à un exploit. Aussi, ne sera-t-il pas question, ici, de relayer de « vérités » quelconques mais de proposer deux points de vue.

L’un émane de Roland Lombardi auteur de plusieurs ouvrages consacrés à l’Algérie, l’autre, d’Yves Morel. historien de l’enseignement en France.

Il apparaît, à la lecture de ces deux articles, le premier publié par Atlantico, le second par Politique Magazine, combien la situation reste aussi incertaine que complexe.

En ce sens, les Pythies ou autres Cassandre n’ont qu’à bien se tenir.

Politique

Non, ceci n’est pas une fake news: Tripadvisor vous propose une expérience de guerre dans le Donbass…

capture d’écran Tripadvisor
Vu le contexte de fake news, j’ai voulu vérifier celle que j’ai trouvée relayée sur Twitter et dont vous avez la copie d’écran pour illustrer ce sujet.
Or force est de constater qu’il s’agit bel et bien d’une véritable information.
Enfin, information au sens où chacun l’entendra, bien sûr, la propagande étant réservée à qui on sait, à « la Russie de Poutine » pour être clair. Cette annonce figure donc sur le site de Tripadvisor, je vous laisse apprécier le degré de compassion envers les civils.
Quand on sait le nombre de morts, de blessés et d’exilés que compte déjà cette guerre imputée, comme il se doit à l’agression du voisin russe, alors qu’on a bien vu comment l’Occident s’était arrangé pour chasser le président élu Viktor Ianoukovitch du pouvoir et le remplacer par un Petro Poroshenko  grand démocrate parmi les démocrates, on mesure d’autant la qualité de cette annonce.
Bien sûr, le cynisme n’épargne personne. Mais s’y habituer? S’y résigner? Et laisser faire autant de charognards, c’est oublier le sens de la vie, c’est négliger toute dimension à la souffrance, au deuil, à la destruction programmée par pur intérêt de groupuscules sans foi ni loi.
Alors, au  moment où est rendu le rapport du Procureur Mueller qui nous apprend que la Russie n’a pas participé ni de près ni de loin à l’élection de Donald Trump, voici de quoi, peut-être enfin, réveiller quelques consciences occidentales si promptes à jeter leur dévolu sur « la Russie de Poutine ».

Histoire, Politique

Une approche de la nausée

Pour vous détendre un peu, je vous propose comme lecture ce sujet de blog qu’au hasard d’internet, je viens de découvrir.

Vous y prendrez connaissance de la prose d’un de mes commentateurs. De longue date, ses interventions sur mon blog sont connues de qui le lit.

Son propre blog, par contre, l’est peut-être moins, raison pour laquelle je vous invite à y jeter un oeil.

Vous y trouverez son approche de la nausée. Autant le dire d’emblée, on est assez loin de celle de Sartre. N’est pas philosophe qui veut.

Quoi qu’il en soit, remercions celui qui, sur son propre blog aussi, se présente comme « Déblogueur ».

Par sa contribution, en effet, l’Histoire retrouve toute sa dimension. Pour le reste, souhaitons-lui un bon rétablissement!

Politique, société

Harcèlement sexuel ou harcèlement médiatique?

Dans toutes ces affaires qui révèlent les pratiques sexuelles des un(e)s et des autres, difficile de ne pas songer à la manière avec laquelle la personne vit son intimité faire les unes de médias.
On apprend, par exemple, que le Maire du Havre envoyait des photos de lui nu à des femmes.
L’une d’elle a estimé bon d’envoyer un courrier anonyme accompagné d’une de ces photos à des élus, elle s’est retrouvée face à la justice.
Imaginez-vous à la place des protagonistes. Est-ce vraiment confortable de se voir ainsi médiatisé?
Si, longtemps et encore maintenant, la femme a dû le plus souvent garder le silence face à ce qu’elle subissait d’hommes, s’en ouvrir désormais va-t-il vraiment lui profiter, la question vaut d’être posée.
Autant de ces comportements qui relèvent de pulsions plus ou moins bien -ou mal- maîtrisées semblent désormais condamner tout homme qui en est affecté. 
Or, pareilles affaires ne sont pas nouvelles. Ce qui change, par contre, c’est l’importance que les médias leur accordent. 
Il est beaucoup question de « populisme » dans les actualités que nous délivrent nos journaux et autres magazines en tous genres.
Mais qu’en est-il de ces rapportages qui confondent telle ou telle personnalité publique?
Que le Maire du Havre ait eu un comportement douteux est une chose, que la France entière et au-delà en soit informée, une autre.

Politique, société

Bonne lecture!

capture d’écran Slate.fr
Bien, alors pour l’équilibre des informations et autres compte-rendus, voici ce que Slate rapporte des audiences qui se sont tenues au TGI de Paris les 14 et 15 mars derniers.
C’est toujours intéressant de relever la manière avec laquelle on use de la langue.
Toutes et tous, nous opérons des choix linguistiques, la question n’est pas là mais justement, d’observer comment, selon le parti pris, certaines formulations sont privilégiées.
En l’occurrence, si vous comparez les intitulés et les compte-rendus des quatre médias qui ont été cités ici, à savoir Le Monde, Libération, Sputnik et Slate ci-dessus, vous aurez de quoi évaluer comment est rapporté un événement. 
Cela dit, je ne perds pas de vue le reste de l’actualité chargée et vous remercie d’avoir suivi cette affaire dont le délibéré sera rendu le 31 mai prochain.

Culture, Histoire, Politique

Propagande, la belle affaire!

Organe de propagande, Sputnik, vous le savez, on vous l’a assez martelé pour que vous vous le mettiez en tête!
Eh bien voici le compte rendu qu’il livre du procès qui a opposé une universitaire et son éditrice à six plaignants qui l’ont poursuivie pour diffamation.
Comme j’étais de la partie -civile- je peux d’autant évaluer la validité et la fiabilité de l’article publié par cet « organe de propagande »  d’un pays présidé par un homme au sujet duquel la radio de mon pays s’interroge et interroge, Poutine est-il un dictateur? 
A un organe qualifié de chaîne publique d’information, on peut faire confiance. Tout autant peut-on accorder tout crédit à nos universités, bien sûr.
Outre Madame Vaissié qui s’en réclame et qui a publié cet ouvrage qui se prétend être une « enquête fouillée », l’Université de Genève a honoré Svetlana Alexievitch.
Le titre de Docteur honoris causa duquel elle a été gratifiée a pourtant interpellé.
D’aucuns, en effet, se sont interrogés sur les liens que sa bénéficiaire aurait eus avec l’institution académique genevoise pour être ainsi titularisée.
Qu’à cela ne tienne, c’est le courage de Svetlana Alexievitch qui a été salué. 
Lorsque j’ai été appelée à la barre pour m’exprimer, le 15 mars dernier, j’ai évoqué le passé soviétique de Madame Alexievitch.
On aime tant à rappeler celui de kagébiste du président russe, dans la foulée, autant relever l’admiration que vouait la Nobel de littérature à Félix Dzerzhinski!
Mais qui a lu cet article de 1977 qu’a commis Svetlana Alexievitch pour signifier toute l’admiration qu’elle portait au fondateur de la Tcheka, ancêtre du KGB devenu FSB?
Lors du procès qui s’est tenu ces 14 et 15 mars derniers au Tribunal de Grande Instance de Paris, il a été dit de la France, qu’elle était « la plus grande démocratie du monde ».
On lui souhaite de tout coeur de le rester.

Culture, Histoire, Politique

Un Parlement, des textes et autres considérations

capture d’écran europa.europarl.eu
En commentaire déposé sous le précédent sujet de ce blog, un intervenant que je remercie -Daniel pour ne pas le nommer- nous a indiqué un lien qui renvoie à la « Résolution du Parlement européen du 12 mars 2019 ». 
Je vous invite et vous recommande de prendre connaissance de ce texte. Chacune et chacun en pensera bien sûr ce qu’il veut, le fait est là.
S’agissant du cinéaste Oleg Sentsov, cité dans cette Résolution du Parlement européen du 12 mars dernier, je publiais sur ce blog un propos que je destinais à l’attention de la Conférence des Présidents du Parlement européen.
J’y rappelais les critères d’attribution du prestigieux Prix Sakharov qui a été décerné à ce cinéaste.
Et je poursuivais en soulignant que c’était sa propre « liberté d’esprit » que ladite Conférence des Présidents du Parlement européen récompensait, à savoir celle d’avoir consacré une rumeur plutôt qu’une autre.
Enfin, je concluais en ces termes, Puisse la mémoire d’Andreï Sakharov ne pas avoir à en souffrir, on le lui souhaite.
Faire allégeance, à une rumeur honore qui?