Et voici que l’on se contorsionne pour dire quoi, au juste? Que la Russie ne serait peut-être pas si coupable que cela? Que le Royaume-Uni qui l’a accusée sans le moindre début de commencement de preuve, serait peut-être allé vite en besogne?
Doit-on en rire, se réjouir ou même, se féliciter que quelque esprit critique se réveille soudain et a posteriori? La sagesse proverbiale ne manque, certes, pas de termes pour dire les vertus du retard.
Cependant, à quoi joue-t-on là?
A plus ou moins grande échelle et dans autant de foyers de tensions, ce sont des vies qui sont en jeu et pas seulement celles de cet ex-agent double et de sa fille désormais en état, semble-t-il, de parler.
Des existences bousculées, aussi, celles d’autant de diplomates et des leurs, certainement ravis d’avoir dû plier bagage sur ordre. Ce genre d’aléas fait sans doute partie des fonctions qu’ils occupent. Ce n’est pas ce qui les rend, pour autant, sympathiques.
Mais viendra peut-être le temps où l’on réalisera l’erreur commise d’avoir malmené une Russie qui doit sans cesse endosser ce qu’on lui prête comme agressions et autres crimes tandis qu’elle a toujours prôné le dialogue avec ses partenaires.
Qui l’a souhaité, cependant?
Information
La Suisse, contrairement à de si nombreux autres pays, n’a pas -encore?- renvoyé de diplomates russes de son territoire.
Comme le rappelle ce député du parlement interrogé par la RTS, la Confédération Helvétique est neutre et tient à le rester. Pour l’instant, en tous les cas et à l’avenir, souhaitons-le!
Ne serait-ce, aussi, qu’en l’honneur de celui auquel elle doit sa neutralité, accordée comme garantie de sa souveraineté par le Tsar Alexandre Ier, l’un des signataires du Traité de Vienne.
Mais cet ancien diplomate qu’interroge encore la RTS, est d’un avis plus tranché.
Ce n’est pas vraiment nouveau, lui qui a déjà a eu l’occasion de s’exprimer sur la Russie et son rôle dans ce qu’on osait encore appeler crise ukrainienne alors qu’il était bel et bien question de guerre, fratricide qui plus est.
Dans ce sens, merci à Olivier Francey, journaliste qui anime le Club Radio Lac, d’avoir invité Eric Hoesli dans le cadre de son émission de ce 27 mars.
Le regard que porte sur la situation, ce grand connaisseur de la Russie, apparaît tout de même moins orienté que celui qu’a exposé l’ancien diplomate, François Nordmann
Avec Marion Garcia-Bedetti et Renaud Gautier, j’ai eu l’honneur de participer à cette émission de Radio Lac dont les parties relatives à la Russie sont à découvrir en deux séquences, la première, ici et la seconde,là.
Qui n’a entendu les revendications de nos pays occidentaux tant attachés à leurs droits dits humains?
Qui n’a assisté à telle ou telle manifestation en faveur de leur défense?
Qui n’a, en outre, lu, entendu ou vu autant de celles et ceux qui se mobilisent pour toutes sortes de causes s’en prendre à la Russie qui malmènerait les droits humains dont notre Occident ose encore se prétendre garant?
A longueur de colonnes de journaux, de magazines, à longueur d’émissions consacrées à telle ou telle défense de droits bafoués, est citée la Russie.
Mais qui égorge qui dans un pays qui déclare, par la voix d’un de ses ministres de l’époque, qu’une organisation terroriste accomplirait du bon boulot?
Qui agresse qui, de ses forces de l’ordre ou de ses femmes, dans un pays qui refuse qu’on stigmatise une communauté?
Autant de droits humains sacrifiés sur l’autel de la plus mauvaise foi qui soit signerait donc l’avenir de nos démocraties? Et à ce titre, justifierait qu’elles s’acharnement contre la Russie?
Lui préférer l’alliance avec autant de pays qui se moquent sinon piétinent l’ensemble de nos valeurs, c’est cela que visent nos politiques si soucieuses du respect d’autrui?
Cet article, issu d’un site dit de propagande et qui, néanmoins, se réfère à un média digne de crédit, serait-il susceptible d’ouvrir les esprits?
Sans même attendre aucun résultat d’enquête relative à l’empoisonnement qui a visé l’ex-espion russe et sa fille au Royaume Uni, le Conseil européen est convenu qu’il n’existait pas d’autre explication plausible que celle de la responsabilité de la Fédération de Russie, apprend-on.
Autrement dit, parce que le Conseil européen est convenu que, alors, on décide que. Plus besoin d’investigations, plus besoin de tribunaux, de justice, le Conseil européen assure.
Et sans doute aussi, assume, pour reprendre ce verbe très en vogue chez les personnalités francophones en vue et de tous bords.
Mais dans quel monde vit-on, au juste? On déplore que les réseaux sociaux grouillent de juges en puissance mais que dire de ce Conseil européen qui est convenu que et qui, de fait, tranche?
Et qu’on ne vienne pas dire, ici, que parce que la Russie est concernée, je réagis. Il s’agit tout simplement de s’interroger sur ce que signifie encore une instance juridique digne de ce nom.
Car il semble que désormais, on soit en mesure de s’en passer. Au Conseil européen, donc et toute affaire cessante, d’expédier des diplomates au prétexte qu’ils représenteraient la Fédération de Russie que ledit Conseil européen a de facto désignée coupable.
On a déjà eu l’occasion de constater comment des preuves de culpabilité se fabriquaient de toutes pièces contre un pays pour, ensuite, entendre les mêmes qui avaient accusé admettre avoir menti.
Faut-il que ce même procédé se répète à l’envi sans que rien ne puisse l’enrayer?
Depuis le temps que je m’exprime, ici, sur la Russie, depuis le temps que dure cette mauvaise propagande que nos médias mainstream ne cessent de diffuser sans la moindre idée de sa nocivité, j’ai mal à mes valeurs.
Née dans un pays dit démocratique, reconnu dans le monde entier pour sa neutralité, sa tradition d’accueil, du moins est-ce là encore ce qui domine d’elle comme perception hormis l’image qui lui est tout autant collée de coffre-fort ou autre refuge douteux, la Suisse reste mon pays d’origine, tout comme l’est la France.
C’est pour leur être profondément attachée que je réagis lorsque tant de leurs médias évoquent la Russie et imposent leur vision orientée quand elle n’est carrément pas malveillante et mensongère.
Tant de fois, ici, ai-je tenté de donner un autre éclairage sur ce pays que j’aime pour ce qu’il est et combien de fois n’ai-je pas été traitée de suppôt du Kremlin ou autre fanatique poutinienne?
Est-il donc impossible et impensable de parler de la Russie sans qu’elle ne soit immédiatement assimilée à son pouvoir politique?
Doit-on réduire au silence toute personne qui veut apporter autre chose que des considérations réductrices et révélatrices avant tout d’ignorance et d’inculture?
J’ai mal à mes valeurs, oui, quand j’observe la condescendance avec laquelle on traite nombre de personnalités reconnues, aimablement invitées à donner leur point de vue sur la Russie pour aussitôt l’oublier et marteler celui qui doit dominer.
Je ne suis ni journaliste, ni politicienne. Jamais non plus, je ne me suis posée en experte de la Russie. J’ai assez parlé de ce qui me lie à ce vaste pays et dont il a été rendu compte dans le seul journal suisse qui a eu la curiosité de s’informer avant de juger.
Alors si ce combat mené contre autant de préjugés émis envers la Russie a encore une chance, puisse-t-il être mené!
Merci à toutes celles et à tous ceux qui s’y associent sans pour autant verser dans l’exaltation mais au moins pour éviter le pire, à savoir nous couper d’un peuple qui, par son Histoire, par sa culture et par la dignité qu’il oppose à tant de misérables préjugés émis à son encontre par un Occident qu’il ose encore aimer, a beaucoup à nous apprendre.
La narrative bien rodée de nos médias sur la Russie, démocratie en marche, bien sûr…
capture d’écran Huffpost
Toutes chaînes médiatiques confondues, la narrative sur la Russie bat son plein pour commenter l’élection présidentielle qui va porter au pouvoir Vladimir Poutine, sans surprise, comme aiment à le répéter nos journalistes de la manière la plus subtile qui soit.
Cependant voilà, la décision du Président français de ne pas avoir honoré de sa présence le Pavillon russe de Livre Paris a sans doute dessillé quelques regards.
Car aussi bien la France que la Russie sont des pays où la littérature occupe encore une place privilégiée dans les esprits et dans les coeurs.
Or l’avoir rendue tributaire de conflits qui n’impliquent pas même de manière directe les relations qu’entretiennent le pays à la tête duquel a été élu Emmanuel Macron et celui qui élira ce 18 mars son prochain président, est une erreur que nombre de personnalités ont su relever.
Par l’absence de toute considération portée à la délégation d’écrivains russes invités à venir parler de leur oeuvre en France, c’est l’humanisme qui paie le tribut le plus lourd à cette gouvernance si soucieuse de droits humains.
Et cela, nombre de celles et ceux qui, de Russie, projetaient le meilleur sur notre Occident si respectueux du droit de parole de chacune et de chacun, l’apprendront à leurs dépens.
Sauf, bien sûr, à estimer que le Président Macron a bien fait de considérer leur pays comme hostile et de le leur faire savoir de manière aussi manifeste.
La Russie et son Président dont la RTS dresse le portrait, de mieux en mieux
On peut ne pas aimer Vladimir Poutine, on peut en discuter comme cela ne manque pas de se faire dans le cadre de telle ou telle émission. Mais lorsqu’il s’agit d’un téléjournal et de la mission confiée à ses collaborateurs de présenter un candidat à une élection présidentielle?
Même s’il s’agit d’un Président qui brigue un nouveau mandat, le téléspectateur est en droit d’attendre autre chose qu’une sélection aussi partiale d’images commentées, pour certaines, de la manière la plus méprisante pour un peuple entier.
Présenter Vladimir Poutine comme le boss du pays le plus alcoolisé du monde relèverait-il du code de déontologie journalistique?
Que sait de la Russie cette journaliste qui s’exprime, à partir de la 19ème minute de la video indiquée en lien ci-dessus?
Que sait cette journaliste de la Russie et de ses près de 144 millions d’habitants issus de 170 groupes ethniques différents?
Que sait cette journaliste qui dresse le portrait de Vladimir Poutine en recourant à autant de raccourcis et de formules triées sur le volet sinon usées jusqu’à la corde?
Ah oui, à l’époque ça rigole avec Boris Elstine, nous rappelle-t-elle. Autant dire qu’elle sait de quoi elle parle tandis que tant de Russes luttaient pour trouver de quoi manger.
Alors quand on l’entend énoncer, à propos de Vladimir Poutine, que même ses voeux de Nouvel An donnent envie de se pendre, ce sont ces Russses qui se sont suicidés, faute d’avoir pu trouver comment faire vivre leur famille, qu’elle insulte.
Si informer consiste à dire de celui qui a redressé une Russie pillée et humiliée, que son côté mâle dominant plaît beaucoup dans un pays encore très homophobe, la RTS n’honore ni l’information ni la Suisse qui la finance.
A poursuivre ainsi la diabolisation de la Russie et de son Président, l’Occident court de gros risques
Quand on voudra enfin et bien admettre que tout système de valeurs, quelles qu’elles soient, engendre leurs dérives, leurs injustices et leurs secrets d’archives sinon d’alcôves, alors on sera en mesure de se mettre à la table de véritables négociations.
Cela doit peut-être être le cas au plus haut niveau des Etats et encore, à voir comment on exploite le moindre élément de fausse preuve pour lancer une attaque en règle contre un pays, on se dit qu’on est vraiment loin du compte.
Alors quand un intervenant de ce blog, aussi assidu que le sont ceux qui annoncent vouloir le quitter -pour mieux y revenir ensuite- donc quand un intervenant de ce blog se désole de la naïveté dont je ferais montre ici ou là et tandis que je réagis à ce qu’énoncent tant de nos médias, entre autre sur la Russie, c’est n’avoir rien compris au sens de mon engagement.
Car oui, il en est bel et bien question lorsqu’on s’exprime de manière publique et critique. Et cet engagement, pour qui a su le lire, relève de mon amour pour mes deux pays d’origine, la Suisse et la France et pour la Russie avec laquelle j’entretiens un lien de très longue date pour qui a eu la curiosité de se renseigner.
Ce souci que je manifeste en faveur d’une information moins orientée sur la Russie, je suis très loin d’être la seule à en faire part. Mais qui écoute autant de personnalités du monde académique, diplomatique, militaire -et médiatique aussi- qui rappellent le danger qu’il y a à stigmatiser ainsi ce pays?
Pourtant, les avertissements ne manquent pas et même venant de la part de qui n’est pas forcément soutien inconditionnel de Vladimir Poutine. Il suffit, dans ce sens, d’être attentif à ce qu’en dit Vladimir Fédorovski qui sait de quoi il parle, lui qui a été très proche des milieux du Kremlin. Alors même si la parole d’autant de celles et de ceux qui sont si bien placés pour s’exprimer reste inaudible, que dire de ce qui se publie ici depuis tant d’années que je n’ai eu de cesse de prévenir du risque qu’il y avait à diaboliser la Russie!
Quant à l’attitude menaçante de ce journaliste à mon égard tandis que j’ai évoqué sa manière de considérer la fortune cachée du Président russe, elle n’est que le triste reflet d’une réalité médiatique qui ne sait plus argumenter mais relayer ce qui se doit de l’être.
Comme on le peut le constater, en cette veille d’élection présidentielle russe, nos médias se donnent toute la peine du monde à nous faire avaler des couleuvres au sujet de l’actuel Président de la Fédération de Russie.
Et ça y va de nouvelles sanctions à devoir prendre contre elle, d’articles et de reportages tous plus objectifs les uns que les autres et même de déclarations de l’Ancien Président français qui s’est distingué, entre autre, par sa gestion de l’affaire des Mistrals.
Quant à ce reportage dont il a été question ici et auquel a réagi le journaliste et producteur de l’émission qui l’a diffusé en s’adressant à moi par courriel et avec insistance pour me faire savoir que j’aurais commis une infraction pénale, ce Monsieur sait lui-même que tel n’est pas le cas.
Mais au lieu d’engager un véritable débat, il menace et évoque la diffamation. Or qui diffame qui dans ce qu’a proposé son émission diffusée par la RTS ce 8 mars 2018?
A inverser les rôles de la sorte, on comprend ce qu’il en est de ce pouvoir qu’exercent certains journalistes qui oeuvrent à diffuser ce qu’ils appellent de l’information.
En réponse à une remarque que m’a adressée Jean-Philippe Ceppi de la RTS
En réponse à une remarque que m’a adressée par courriel, Jean-Philippe Ceppi de la RTS, j’ai modifié l’intitulé du sujet que j’ai consacré au reportage diffusé dans le cadre de Temps Présent du 8 mars dernier.
Le producteur de l’émission a, en effet, estimé que je le citais à tort alors que, dans mon intitulé de sujet de blog, je ne reprends aucun de ses propos que j’aurais, sinon mis entre guillemets. J’ai, par contre, employé le terme dixit qui pouvait, en effet, prêter à confusion.
J’ai donc tenu compte de la réaction de Jean-Philippe Ceppi et j’ai remplacé dixit par selon.
Je lui ai aussi et par ailleurs rappelé que, dans le sujet que j’ai écrit, ses propos sont repris tels qu’il les a lui-même énoncés.
Entre autre, lorsqu’il dit de Vladimir Poutine qu’il fait la loi en Syrie et (…) interfère massivement dans la guerre civile en Ukraine.
A noter l’absence de toute réserve émise pour s’exprimer sur deux guerres qui ont ravagé deux pays et leurs populations, on comprend, de fait, qui est en cause avant tout. Rien de très nouveau tant on ne cesse de stigmatiser la Russie.
Raison pour laquelle, dans la Lettre ouverte que j’ai adressée à la RTS, j’ai voulu relever la qualité de l’émission TTC au regard de celle de Temps Présent dont on a eu tout loisir de mesurer l’objectivité.
Cela dit, je remercie Jean-Philippe Ceppi d’avoir pris la peine de m’écrire.