Jusqu’au 25 novembre prochain, le peuple suisse est appelé à se prononcer sur différents objets de vote. L’un d’eux consiste à modifier la loi fédérale sur la partie générale du droit des assurances sociales, (LGPA) aussi connue simplement comme « base légale pour la surveillance des assurés ».
Le journal en ligne Le Matin de ce 6 novembre publiait un article intéressant sur le sujet.
Il évoque, entre autre, le rapport à géométrie très variable que certaines factions politiques entretiennent avec ce qui est considéré relever de la sphère privée.
La manière avec laquelle les unes et les autres défendent leur position sans trop se préoccuper de cohérence au regard de ce que signifie cette « sphère privée », y est soulignée à juste titre.
Il est bon de relever, en effet, la contradiction qui anime les défenseurs de cette « sphère privée ». Car celle-ci ne semble concerner, pour eux, que les avoirs bancaires mais pas le capital santé.
L’article évoque le montant des pertes enregistrées suite aux abus commis envers le fisc et envers les assurances sociales.
Si, selon l’adage bien connu, comparaison n’est pas raison, cela n’implique pas pour autant de la cohérence d’un raisonnement, qu’elle soit défaillante.
Justice
capture d’écran: lucullus succulus.com
Ce qu’on lit, ce qu’on entend alors que Genève est secouée par une affaire qui vise la gestion des deniers publics, est aussi révélateur que le rapport de la Cour des Comptes qui pointe le comportement d’élu(e)s de tous bords politiques.
Que les partisans de tel ou telle élu(e) lui maintiennent leur soutien et appellent à la clémence est plus ou moins dans l’ordre des choses. Le fait est que lorsqu’on est investi de responsabilités, il est attendu de la part de qui les a confiées qu’elles soient honorées.
Et ce d’autant que les élu(e)s de tous bords ne manquent pas souvent l’occasion de rappeler aux citoyennes et aux citoyens le respect d’autrui, de la diversité et j’en passe.
Or c’est précisément ce point-là qui fait réagir.
Bien sûr qu’on connaît l’adage selon lequel on invite autrui à faire ce qui est dit et pas ce qui est fait. Bien sûr que tout est toujours relatif et que la nature humaine est ce qu’elle est.
Tout cela est connu.
Il n’en demeure pas moins vrai qu’à tout relativiser, on ouvre la voie au « tout est permis ». Si tel est le choix que l’on veut faire pour nos sociétés, soit! Mais qu’on le dise et alors plus rien ne sera attendu d’élu(e)s!
On se met autour d’une table et on discute, entend-on souvent lorsque surgit un différend ou une décision à prendre au regard de telle ou telle situation.
Dans ce sens, nombre de débats sont menés qui offrent à qui les suit de mieux cerner une problématique.
Bien.
En l’occurrence et pour citer l’une de celles qui agite la Suisse, s’est tenu hier 24 octobre, un débat télévisé. Le peuple suisse, en effet, est appelé à se prononcer sur une initiative qui vise à modifier la Constitution fédérale.
Voici le texte soumis au vote, voici ce qu’il est devenu dans le débat diffusé par la RTS.
Dans le cas présent, il semble qu’à lire le texte de l’initiative, on soit plus à même de se situer qu’après avoir suivi le débat, bien mené par son animateur certes, mais qui a plutôt contribué à embrouiller les esprits.
Se pose alors la question de la médiatisation d’un sujet.
Car même s’il est débattu de manière contradictoire, les nombreuses façons de l’évoquer et, surtout, de le reformuler révèlent les risques sinon les limites de l’exercice.
Kertch, « carnage » ont indiqué nombre de rédactions occidentales en commentaire à la tragédie qui a visé un collège technique de la ville.
Kertch, il a bien sûr aussi été rappelé par ces mêmes rédactions occidentales, se situe en Crimée, elle-même et selon la rhétorique en usage, « annexée » par la Russie.
Sans revenir sur le referendum qui a fait passer la péninsule de l’Ukraine à la Russie, rappelons malgré tout ce sujet et celui-ci pour dire que, quel que soit le regard que porte l’Occident sur cet événement, il a suscité l’enthousiasme de la plus grande majorité des Russes et des Criméens et qu’il a été salué par nombre d’opposants avérés de Vladimir Poutine.
Cependant voilà, lorsqu’on s’obstine à ne pas chercher à comprendre et à répéter la leçon enseignée par le maître qui ne veut en aucun cas être contesté, dans ce cas, autant parler aux murs avec ou sans les oreilles qu’on leur prête…
Voici un point de vue sur la situation, celui de Karine Bechet-Golovko, souvent citée ici. Je la connais personnellement, nous avons eu des échanges ensemble, Karine est juriste, d’origine française et établie à Moscou où elle enseigne le droit à l’Université.
En pensée profonde avec les familles et les proches des victimes.
La culture ne sauve rien ni personne, écrivait Jean-Paul Sartre en 1964 dans Les Mots. Et de poursuivre qu’elle ne justifie pas. Mais c’est un produit de l’homme: il s’y projette, s’y reconnaît; seul, ce miroir critique lui offre son image.
Les effets du mouvement #metoo le démontrent, nombre d’hommes du monde de la culture ont été visés, parmi eux, Jean-Claude Arnault dont le comportement aura eu pour conséquence la décision de ne pas décerner de Prix Nobel de littérature cette année.
Le Français fait appel du jugement qui le condamne à deux ans de prison ferme.
Si, désormais, les attaques dirigées contre des hommes se multiplient, est-ce vraiment par souci de justice, la question se pose. Car face au nombre de comportements déviants qui seraient à juger, les tribunaux devraient engager du nouveau personnel à tour de bras.
Qu’on ne s’y méprenne, ce sujet ne vise en rien à minimiser les atteintes faites à l’honneur des femmes. Il n’a de raison que de mettre en évidence, une fois encore, l’aléatoire d’une fièvre morale qui s’empare d’autant de justiciers pour condamner tel ou tel homme.
Car pendant ce temps-là, de véritables criminels oeuvrent en toute impunité. Mais tuer des civils innocents au nom du bien suffit peut-être à faire croire à qui le veut bien que la morale est sauve, à défaut de la culture…
La France se prépare à diverses élections, européennes en 2019, municipales en 2020. Autant dire qu’elle s’active en démarches et autres recettes à savourer ici.
Or voici que dans ce contexte sensible s’il en est, le célèbre forain Marcel Campion crée des remous au sein du parti de la majorité présidentielle, LREM. C’est que l’homme s’est exprimé de manière publique sur la Mairie de Paris et plus particulièrement sur Bruno Julliard, son ex-secrétaire adjoint.
Marcel Campion n’a, à l’évidence, pas mâché ses mots mais a trouvé un défenseur au sein des marcheurs. Joachim Son-Forget, député des Français de Suisse et du Liechstentein, s’est en effet expliqué des raisons de son soutien.
Quant à Bruno Julliard, rappelez-vous, alors ancien Président de l’Union Nationale des Etudiants de France (UNEF), il avait avoué le soutien reçu de Nicolas Sarkozy -alors grand rival de Dominique de Villepin pour la présidentielle de 2007- et avait ainsi obtenu le retrait du CPE (Contrat de Première Embauche).
En 2017, le désormais ancien adjoint de la Mairie de Paris, marié en juillet de la même année à Paul Le Goff, avait été visé par un conflit d’intérêt.
Son conjoint venait, en effet, d’être embauché par Noctis, un empire de la vie nocturne parisienne, alors que lui-même était responsable des concessions accordées pour organiser des événements dans l’espace public parisien.
Aussi, de cette vague de protestations que soulèvent les propos de Marcel Campion, voir émerger la prise de position de Joachim Son-Forget est à relever. Elle n’a toutefois pas été du goût de ses collègues de parti.
Ce député a tout simplement refusé le lynchage du forain, attitude déjà consignée par Wikipedia …
Ces images d’enfants qu’on brandit pour apitoyer le monde, la belle affaire quand on sait comment ceux qui disparaissent à jamais sont les grands oubliés de nos médias…
Ah, non, c’est vrai, on consacre une Journée mondiale à l’enfance et à chaque disparition ou mort d’enfant, on défile en une marche blanche et on écrit « plus jamais cela » sur des banderoles.
On rappelle aussi le droit des enfants, même celui qui leur destine ce genre de BD.
La référence à cette video a été indiquée par une intervenante de ce blog, « Charlotte », que je remercie d’avoir tout autant attiré l’attention sur le film qui nous en disait déjà long sur la manière avec laquelle s’applique la justice et duquel j’ai à diverses reprises relayé le lien.
Que reste-t-il comme moyen de défense aux proches et aux familles de victimes d’atteintes pareilles à l’enfance?
La question reste ouverte et grande ouverte tant l’abîme paraît s’ouvrir sous les pas de qui ose tenter l’impossible ou plutôt l’impensable mise en cause de très ou trop honorables personnes.
Pendant ce temps-là, on préfère pointer du doigt cette « Russie homophobe » qui ose protéger ses enfants de toute propagande homosexuelle qui la viserait.
Ben voyons, depuis le temps que le mal a été défini et localisé à l’est, on ne va pas modifier la mécanique d’une boussole qui oriente là où il faut!
Vous l’aurez constaté, l’affaire Dutroux revient dans nos médias. Extrêmement douloureuse à revivre pour les familles qui en ont été victimes, elle suscite nombre de réactions. Or la vision d’un film qui l’évoque oblige à la réflexion.
Ce film, je l’ai déjà partagé ici, dans l’avant-dernier paragraphe de ce sujet, je m’y emploie à nouveau tant la problématique soulevée est sensible.
Assister au battage médiatico-politique qui stigmatise telle ou telle personnalité qui aurait menti et diffuser la compassion à autant de victimes d’actes qu’entoure une zone significative d’ombre, oblige à interroger le sens à donner au mensonge.
Dans l’affaire Dutroux et à suivre le film cité ci-dessus, on mesure avant tout comment fonctionnent autant d’institutions dont on ne manque jamais l’occasion de nous rappeler l’importance.
Dutroux, prédateur pédophile solitaire ou mis au service de réseaux, la différence n’est pas à banaliser.
Mais il va de soi que tenter de faire la lumière sur autant d’actes commis envers des enfants, même à peine nés comme le révèle ce document à visionner, relève d’un héroïsme à haut risque.
Quand les personnalités du monde politique se lancent dans la philosophie, c’est toujours intéressant sinon amusant.
On les observe sortir leurs références à telle autorité en la matière ou alors, dans un autre registre, à ce qu’il est convenu d’appeler la sagesse populaire.
Aussi bien lit-on du meilleur élu parmi les élu(s)s que la vérité se trouverait dans le vin, ceci, bien sûr énoncé en référence au célèbre « in vino veritas ».
La nouvelle du jour est de savoir le Président du Conseil d’Etat genevois prêt à en découdre avec ses pourfendeurs.
C’est son droit tout comme l’est celui de qui veut y voir un peu plus clair dans les agissements de cette personnalité politique de poids selon ses inconditionnels soutiens.
« In vino veritas » peut-être, au point où en est cette vérité qu’autant cherchent quand d’autres affirment la détenir, que la qualité de ses contours se révèle bien floue…
Qu’une personnalité politique se retrouve dans la tourmente médiatique devient presque habituel. Et parler de tourmente est peu dire quand on sait comment elle ressemble bien plutôt à une curée.
On l’a vu avec DSK, on l’a vu avec François Fillon, on y assiste désormais, ici à Genève, avec le meilleur de ses élus, Pierre Maudet.
Qu’on apprécie l’homme ou non, le sort qui lui est réservé est peu enviable. Loin de toute considération relative à l’engouement qu’ont suscité ses qualités, c’est sa mise à terre qui interpelle.
Car venir nous parler de principes bafoués, de confiance trahie et autre irrespect manifesté par un élu envers ses pairs, envers le parlement et envers le peuple genevois, est-ce bien raisonnable?
Pierre Maudet a menti, nous est-il répété en boucle.
Et cela seul suffit à la levée de boucliers. Son séjour tous frais payés par un cheikh arabe est une chose, le fait qu’il ait falsifié la version à en donner une autre et c’est elle qui est grave selon ces justiciers.
Eh bien, si l’on devait poursuivre tous les menteurs de nos démocraties, toutes celles et ceux qui racontent n’importe quoi et qui jouissent d’un crédit assuré, un nombre incalculable d’échafauds serait à dresser à la hâte!
Je n’ai aucune sympathie particulière pour Pierre Maudet mais encore moins pour les lynchages publics.