Browsing Tag

Littérature

Culture, Politique, société

A 7 jours du second tour de la présidentielle française, entre questions et espoirs

En France, une tradition veut que littérature et politique aient souvent partie liée sinon rivalisent par rapport à un engagement personnel. Au point que certains ont avoué avoir hésité à choisir entre les deux. Tel a été le cas, pour ne citer que lui, de François Mitterrand.
Pour le reste, nombre de personnalités politiques ont été reconnues pour leur talent littéraire, le Général de Gaulle en fut mais de manière très diverse, en témoignent ces références.
Une autre personnalité du monde politique, autrefois diplomate et désormais avocat d’affaires, Dominique de Villepin pour ne pas le nommer a, pour sa part, non pas hésité entre les deux mais peut-être voulu pratiquer les deux avec le succès mitigé sinon l’insuccès qu’on lui sait.
Or le voici qui s’affiche en soutien d’Emmanuel Macron qui rappelle souvent tout ce qu’il doit à la littérature. En témoigne cette séquence télévisuelle intégrée dans un article qui ne manque pas d’intérêt.
Il y est en effet question de comparer les programmes culturels des deux candidats en lice pour présider la France.
Il apparaît néanmoins qu’elles ne semblent pas constituer de priorité ni pour l’une ni pour l’autre.
Aussi, ne reste-t-il plus qu’à espérer que dans cette bipolarisation assez radicale de la vie politique française, l’humanisme ne passe à la trappe.

Politique, société

France2, l’Emission Politique, la littérature jetée en pâture

Ce 23 mars, François Fillon a été l’invité de L’Emission Politique sur France2. Animée par David Pujadas, l’émission accueille un(e) invité surprise parmi d’autres, appelés à échanger avec la personnalité politique conviée sur le plateau.
Ce soir-là, est annoncée l’écrivain, Christine Angot.
L’échange avec François Fillon tourne assez vite au fiasco en dépit de timides tentatives de David Pujadas de modérer l’ardeur de son invitée à charger le candidat du parti Les Républicains.
Il est tout de même remarquable d’avoir choisi Christine Angot pour dire tout le bien qu’elle pense de François Fillon tandis qu’elle est, elle-même, mise en examen pour diffamation.
La France compte des personnalités littéraires de haut rang et qui ne partagent certainement pas les positions de François Fillon.
Inviter l’une d’elles aurait été faire la part belle à la littérature.
Au lieu de quoi, ce 23 mars au soir, c’est sa face la plus pitoyable qui a été jetée en pâture au public de France2.

Politique, société

Lettre ouverte à Christine Angot

Madame,
 
On a besoin de pouvoir s’identifier à celui pour qui on va voter, de sentir que même de loin il comprend ce qu’on ressent déclarez-vous à François Fillon ce 23 mars dans le cadre de l’Emission Politique de France2
Vous dites vrai. Et l’identification ne concerne pas seulement celle projetée sur une femme ou un homme politique. 
Aussi, vous êtes-vous peut-être sinon sans doute sentie incarner autant de voix que celles dont vous vous êtes fait le relai.
Car convoquer une figure littéraire dans le cadre d’une émission politique, c’est donner toute sa place à une approche sensible.
Mais voici que vous vous êtes érigée en procureur.
Voici que vous avez dressé un réquisitoire pour accuser, juger et condamner l’homme qui se trouvait en face de vous.
Et lorsqu’il vous a été demandé de laisser répondre votre interlocuteur, à peu près au milieu de ce qui devait être un échange entre vous et François Fillon, vous avez rétorqué que non et vous avez poursuivi votre charge.
Madame Angot, il appartiendra au peuple français d’élire sa présidente ou son président.
Ses citoyennes et ses citoyens voteront selon leurs critères et non selon le prisme d’une personne elle-même mise en examen pour diffamation.
Entre le respect que suscite votre activité littéraire et celui qui aurait aussi pu être apporté à votre prestation dans le cadre de L’Emission politique de France2, il y a un gouffre.
Vous vous y êtes jetée à vos dépens ou non.
Bien à vous,
Hélène Richard-Favre

Histoire, Politique

Pourquoi devient-il de moins en moins aisé de parler de la Russie

La dimension politique susceptible d’apparaître, ici ou là, sur ce blog, dans les sujets traités ou dans les commentaires qui les suivent, n’a jamais été une priorité, quoi qu’en pensent certains esprits futés sinon avisés.
Force est de constater, toutefois, que la question russe est devenue si sensible qu’il semble ne plus être possible d’en parler sans, de fait, être considéré comme propagandiste au service d’un pouvoir qui cumule tout ce qui est contraire aux valeurs revendiquées par nos démocraties occidentales.
Preuve en a été rappelée, ici, de l’accueil réservé par une certaine presse au discours prononcé par Andreï Makine lors de sa réception à l’Académie française.
Si donc, désormais, la Russie ne peut plus être envisagée que comme pays tenu par celui qu’on n’hésite parfois même plus à présenter comme un dictateur -avec ou sans point d’interrogation  comme il en fut discuté il y a trois ans déjà – alors l’information, dans nos démocratie, n’en est tout simplement plus.
Mais peut-être qu’une raison existe à pareille orientation qui ne s’avoue, bien sûr, jamais et qui ne paraît plus échapper à nombre de personnes.
En témoigne cet article qui livre un point de vue non dénué d’intérêt.

Histoire, Politique

Ukraine, un écrivain russe au front

capture d’écran: Agoravox, Lettre de Donetsk
De l’aspiration au dialogue entre parties adverses à la passe d’armes, on reste encore dans l’échange, même musclé.
Mais lorsqu’on en arrive à la prise d’armes et à la commande de bataillon, c’est un pas conséquent qui est franchi.
Un célèbre écrivain russe dont je vous invite à découvrir le parcours peu banal, fait réagir une bonne  partie de l’intelligentsia de son pays et d’ailleurs tandis qu’il a décidé d’aller se battre dans le Donbass.
Comment considérer un tel acte? Pour certains, il peut relever du courage, pour d’autres, de la soumission à un pouvoir en place.
A lire l’article que consacre « Le Temps »  à cet événement, car il en est, il y a de quoi rester perplexe.
Que la lauréate du Nobel de littérature 2015 condamne l’engagement de Zakhar Prilepine en dit long sur cette femme.
En son temps, fervente laudatrice du fondateur de la Tcheka, ancêtre du KGB et de l’actuel FSB elle a tout de même réussi à renier tout ce passé pour outrager un pays.

Politique

Quand le Kremlin est servi à tout va

A toutes celles et ceux qui considèrent ce qui se publie sur ce blog comme pro-russe, mieux, propagande au service du Kremlin avec, comme cela est parfois mentionné, avantages à la clé, quelques rappels semblent à nouveau s’imposer.
Si écrire pour partager un autre regard sur une actualité que d’aucuns s’ingénient à présenter selon le prisme qui leur convient, revient à être à la solde du Kremlin, c’est dire comment sont formatés les cerveaux d’autant d’analystes s’ils en sont.
En ce moment, à quelques heures de vol de nos capitales, une guerre qui n’a jamais cessé, détruit des vies. Rendre sensible à ce désastre, c’est être pro-russe?
Réduire l’approche autre de ce qui se passe, en ce moment, tout près de chez nous, à de la propagande, c’est afficher une bien étrange conception de l’humanisme dont on brandit à toute occasion les droits à défendre.
Ce qui se passe dans le Donbass est autrement plus complexe que ce que nous en rapportent nombre de nos journalistes.
Merci, encore une fois, à Karine Bechet-Golovko de rendre compte d’une situation qui ne souffre aucune indifférence et encore moins d’approximation:
http://russiepolitics.blogspot.ch/2017/02/zakhar-prilepine-le-nouveau-visage-du.html

Politique

Précisions et mises au point

capture d’écran: Le Point
Merci aux commentateurs qui ont attiré mon attention sur une autre lecture de la phrase qui avait motivé ma réaction quant au traitement infligé, parfois, à la langue.
Vu la pertinence de leurs remarques, j’ai supprimé le sujet que j’avais intitulé Langue malmenée.
Cela dit, le problème de la langue malmenée subsiste mais en l’occurrence, non, la formulation et l’orthographe de la phrase en question étaient correctes et plus encore, élégante. 
Il ne s’agissait donc pas d’erreur de la part de la rédaction du magazine Le Point et encore moins de l’auteur de ladite phase, Gabriel Matzneff. 
L’écrivain s’adressait, entre autre, à Mazarine Pingeot qui, comme nombre de personnes, semblent incapables de percevoir comment l’on peut s’exprimer sur la Russie sans idolâtrer son président.
Ce qu’on peut lire de l’article, vu qu’il est réservé aux abonnés, ne manque pas d’intérêt:
http://www.lepoint.fr/invites-du-point/gabriel-matzneff/gabriel-matzneff-mazarine-poutine-karamzine-25-01-2017-2099993_1885.php

Politique

Quelle France voulons-nous?

Michel Houellebecq, invité de David Pujadas dans le cadre du 20 heures de France2, ce 17 janvier a dit percevoir Emmanuel Macron tel un mutant.
Le terme est éloquent.
Larousse le définit ainsi: se dit d’une cellule, d’un clone cellulaire ou d’un organisme dérivant d’une cellule qui a été le siège d’une mutation.
A observer cet homme lors de son meeting, le 10 décembre dernier à Paris, on sent l’adhésion de son public. Venu chercher, peut-être, la bonne parole, il suit, avide et applaudit.
Mais lorsqu’en conclusion de sa prestation -qui a été soigneusement coupée de la video qui rend compte de l’ensemble de son intervention* – le candidat Macron s’exalte jusqu’à s’égosiller, au nom de la République et de la France, on se dit que son auditoire et son potentiel électorat ne sont pas trop regardants sur la manière:
https://www.youtube.com/watch?v=WoLZYEO2-FQ
A chacune et à chacun ses préférences mais l’hystérie qui s’empare de ce jeune politicien, mutant ou pas, cadre mal avec la maîtrise plutôt attendue d’un chef d’Etat:
* https://www.youtube.com/watch?v=JMN20SSHg4k

Culture

Dostoïevski et la beauté

Il a souvent été énoncé, à tort, que Dostoïevski aurait écrit de la beauté qu’elle sauverait le monde.

Non, le grand écrivain russe a fait s’adresser un de ses personnages à un autre de manière interrogative. Hippolyte Terentieff, en effet, pose la question au prince Mychkine, dans le roman L’Idiot.

«  Est-ce vrai, prince, que vous avez dit, une fois: « c’est la beauté qui sauvera le monde? »  Et Hippolyte Terentieff de poursuivre: Messieurs, (…) le prince prétend que la beauté sauvera le monde! »

On le voit, dans le roman lui-même, la question posée passe à l’affirmation sans preuve énoncée par celui qui, d’abord, interroge.

En l’occurrence, dans L’Idiot, c’est avant tout l’énigme que représente la beauté qui est mise en avant. Le salut qu’elle serait susceptible d’offrir ou non est une des manières de l’envisager.

En cette veille de Noël, célébré au gré de traditions, de coutumes et de circonstances toutes relatives, rappeler cette beauté dont Dostoïevski a tenu à signifier la force du mystère, c’est rejeter ce qui la dénie.

Culture, Histoire, Politique

BibliObs:le batracien de La Fontaine

capture d’écran: BibliObs
Un nouvel adjectif est né, à l’Académie française de le valider tandis qu’elle vient d’admettre en son sein, l’écrivain Andreï Makine.
Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour découvrir une nouvelle fois la qualité de propos émis à l’égard de qui ose parler de la Russie en termes que le très bien-pensant Occident ne se satisfait pas de ne pas goûter mais qu’il se hâte de juger sinon de condamner.
Voici qu’en effet, ce natif de Russie, désormais Immortel, s’est exprimé sur divers sujets qui ont heurté quelques sensibilités hexagonales.
De fait, l’auteur de cet article a trouvé comment rendre au mieux compte du moment académique et historique qui a vu Andreï Makine  être reçu à l’Académie française.
Ce suffisant journaliste s’est fendu du néologisme de poutinien pour signifier toute la finesse de son approche sinon la subtilité de son intelligence.
A l’évidence, son génie créateur rivalise d’excellence face à la culture, à l’humanisme et à l’immense et réel talent d’Andreï Makine.
http://www.academie-francaise.fr/discours-de-reception-de-m-andrei-makine
http://www.academie-francaise.fr/reponse-au-discours-de-reception-de-m-andrei-makine