Organe de propagande, Sputnik, vous le savez, on vous l’a assez martelé pour que vous vous le mettiez en tête!
Eh bien voici le compte rendu qu’il livre du procès qui a opposé une universitaire et son éditrice à six plaignants qui l’ont poursuivie pour diffamation.
Comme j’étais de la partie -civile- je peux d’autant évaluer la validité et la fiabilité de l’article publié par cet « organe de propagande » d’un pays présidé par un homme au sujet duquel la radio de mon pays s’interroge et interroge, Poutine est-il un dictateur?
A un organe qualifié de chaîne publique d’information, on peut faire confiance. Tout autant peut-on accorder tout crédit à nos universités, bien sûr.
Outre Madame Vaissié qui s’en réclame et qui a publié cet ouvrage qui se prétend être une « enquête fouillée », l’Université de Genève a honoré Svetlana Alexievitch.
Le titre de Docteur honoris causa duquel elle a été gratifiée a pourtant interpellé.
D’aucuns, en effet, se sont interrogés sur les liens que sa bénéficiaire aurait eus avec l’institution académique genevoise pour être ainsi titularisée.
Qu’à cela ne tienne, c’est le courage de Svetlana Alexievitch qui a été salué.
Lorsque j’ai été appelée à la barre pour m’exprimer, le 15 mars dernier, j’ai évoqué le passé soviétique de Madame Alexievitch.
On aime tant à rappeler celui de kagébiste du président russe, dans la foulée, autant relever l’admiration que vouait la Nobel de littérature à Félix Dzerzhinski!
Mais qui a lu cet article de 1977 qu’a commis Svetlana Alexievitch pour signifier toute l’admiration qu’elle portait au fondateur de la Tcheka, ancêtre du KGB devenu FSB?
Lors du procès qui s’est tenu ces 14 et 15 mars derniers au Tribunal de Grande Instance de Paris, il a été dit de la France, qu’elle était « la plus grande démocratie du monde ».
On lui souhaite de tout coeur de le rester.
Littérature
capture d’écran franceinfo
A propos des actes de violence commis hier à Paris, le Premier Ministre français estime que ceux qui les « excusent » ou qui les « encouragent » s’en rendent « complices ».
Il est toujours intéressant de constater comment les agressions commises par les uns ne seraient pas semblables à celles commises par les autres.
Et de fait, comment la complicité des uns ne serait pas celles des autres.
Avant-hier, je me suis entendue signifier par la défense des prévenues dans le cadre du procès qui m’a opposée à Cécile Vaissié et à son éditrice, que je « fréquentais » des « mercenaires ».
Oui, tout simplement parce qu’on a constaté que, sur Facebook, je « taguais » le nom d’un volontaire dans le Donbass.
Je tague, donc je fréquente.
Il va de soi que celui qui ne s’est jamais caché financer le bataillon Azov, n’est pas un « mercenaire ». Mieux ou pire, à choix, il n’a pas été précisé par la partie adverse que lui, je ne le « fréquentais » pas.
Et pourtant, il a été, l’est-il encore, on ne peut pas le savoir, il a en tous les cas été résident genevois au bénéfice d’un forfait fiscal.
La « femme au foyer » que Madame Vaissié me déclare être dans son « enquête fouillée » qui est « installée au bord du Lac Léman » comme elle l’a dit à la barre, n’aurait pourtant pas eu des centaines de kilomètres à parcourir pour le « fréquenter ».
Non seulement je ne me suis jamais rendue dans le Donbass mais je suis marraine d’une association caritative en faveur des enfants de cette région du sud-est de l’Ukraine.
Alors oui, pour la complicité d’actes de violence mais pas selon des sélections obligées.
Après quelques 17 heures ou plus d’audiences au Tribunal de Grande Instance de Paris, on découvre les premiers compte-rendus.
Libération reconnaît que certains universitaires se sont montrés réservés par rapport à une démarche qui, à maintes reprises, a été soulignée comme fouillée, voire scientifique…
Que l’université reste une référence serait tout à son honneur. En l’occurrence, avec ce qui a été énoncé à la barre ces 14 et 15 mars derniers par une Professeure reconnue, on s’interroge.
A part cela, quand un homme dit d’une femme qu’elle a obtenu son statut contre certains avantages, il y a fort à parier qu’on entendrait les féministes parler de machisme, de sexisme!
Mais quand une universitaire qui ne manque pas une occasion de rappeler qu’elle l’est, se prête à ce genre de propos? Serait-elle sexiste, non! Machiste, pas davantage!
Alors?
Nombre de femmes se plaignent d’être dénigrées dans certains milieux qu’elles estiment patriarcaux.
Elles y évoquent l’infériorisation liée au genre.
Mais quand il s’agit d’une femme qui parle d’autres femmes, au nom d’une enquête fouillée aux nombreuses « notes de bas de page »?
Comme vous le savez, un procès nous oppose, cinq plaignants et moi-même, à Cécile Vaissié et à son éditrice.
L’auteure de l’ouvrage intitulé « Les réseaux du Kremlin en France » est une universitaire dont la réputation est soulignée par ses soutiens.
Pour ce qui me concerne, il semble que mon parcours académique et professionnel ait échappé à l’oeil pourtant avisé de Madame Vaissié.
Qu’à cela ne tienne, ils sont connus de qui a pris le temps de s’y intéresser.
Le fait est que, selon elle, je serais « femme au foyer ». Avec tout le respect que je porte à celles qui le sont, je suis au regret de dire que tel n’est pas mon cas.
Inutile de dire que l’enquête menée par Madame Vaissié a exigé nombre de recherches. Je vous propose de découvrir cet article paru sur le site Les Crises.
Les audiences se poursuivent cet après-midi…
Comme indiqué dans un de mes récents sujets de blog, je figure parmi les six plaignants qui seraient, selon le magazine Politis, des « pro-Poutine, adeptes des procédures bâillons » .
Pour qui connaît mon parcours littéraire et les liens que j’entretiens avec la Russie, que je remercie une fois encore Anne Pitteloud d’avoir évoqués sur une quasi pleine page du journal « Le Courrier » en date du 12 février 2016, il est évident qu’il n’est en rien lié au Kremlin.
Dans son article, la journaliste rapporte comment mes recueils de nouvelles ont suscité l’intérêt de traductrices et de traducteurs pour être publiés à l’étranger avant même de l’avoir été en Suisse ou en France, mes deux pays d’origine.
Mais comme j’ai eu les honneurs de l’ouvrage de Cécile Vaissié qui semble si bien me connaître pour avoir estimé bon de me citer dans son livre « Les Réseaux du Kremlin en France », je tenais, ici, à remercier toutes celles et ceux qui n’ont jamais douté de la nature du lien qui m’unit à la Russie.
A la justice, désormais, de décider des torts des un(e)s et des autres.
Merci de faire tourner l’information, est-il enjoint sur le compte Twitter Les Petits Matins…
capture d’écran Twitter
Comme il y a été fait allusion par deux commentateurs dans le précédent sujet de ce blog et comme il est recommandé de « faire tourner l’information » eh bien qu’elle tourne, l’information!
Et quelle est-elle, « l’information »?
Publiée par qui a enjoint à la « faire tourner », elle figure sur le compte Twitter de la maison d’édition « Les Petits Matins ».
Nous sommes six à avoir porté plainte pour diffamation et la maison d’édition s’estime victime d’une procédure qu’elle appelle procédure bâillon.
Pour en savoir davantage sur cette affaire, je vous propose de lire les différents articles parus sur le site Les Crises.
Il avait déjà été question de lui dans un sujet de ce blog, je veux parler, ici, de l’écrivain et académicien français Andreï Makine.
Son tout dernier roman, Au-delà des frontières, vient de sortir, je ne saurais que vous en recommander la lecture.
Il y est question d’un jeune écrivain duquel la mère adresse le manuscrit au narrateur de l’histoire.
Ce texte apparaît impubliable, il faut, évidemment lire le roman pour savoir en quoi et pourquoi le narrateur l’estime tel.
Dans ce dernier livre, Andreï Makine réussit avec brio à nous parler du monde dans lequel nous vivons.
Les différents personnages qui évoluent au gré du récit incarnent, chacun à leur manière, des valeurs auxquelles ils croient, bien sûr.
En contrepoint, résonne la voix de l’un d’eux, d’une teneur telle qu’elle permet la mise en relief d’autant de discours véhiculés et de leur portée à court et à plus long terme.
Voici, pour vous faire une idée de ce tout dernier ouvrage d’Andreï Makine, l’interview qu’il a accordée à France Culture.
Voici un jeune promu à intégrer un système qui propulse l’ingénieur qu’il est devenu vers des sphères qu’il hésite sinon se refuse à rejoindre.
Lors de la remise des diplômes de son Ecole, il a tenu un discours et cité Albert Camus:
Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas.
Quel avenir est susceptible d’avoir cette prise de position sinon de créer ce qui s’appelle un buzz? Car au-delà de la diffusion de ses propos, ce jeune tout fraîchement diplômé envisage sans doute mieux.
ll a cité Camus, il a compris le message, comme on dit. Mais il affiche, néanmoins, une certaine volonté de le contourner et c’est à saluer tant sombrer dans le défaitisme n’apporte rien à quiconque.
Certes, la force de surmonter tous les chausse-trappes qui risquent de se mettre en travers d’un parcours non conforme ne se commande pas. On en est doté ou pas.
Qu’elle accompagne ce jeune ingénieur et toutes celles et ceux qui se joindront à lui, tel est le voeu qu’on a envie de formuler à l’heure où l’année en cours cède peu à peu le pas à la suivante.
Tant est dit et continue de s’énoncer sur le mouvement des gilets jaunes qu’il est inutile d’en rajouter ici.
Par contre, observer comment les positions des analystes, experts ou pas, tentent de suivre sinon de coller aux agissements des manifestants est intéressant.
A côté des grands mots s’ils en sont, parmi lesquels le poujadisme figurait en bonne place, les postures, voire les prédictions n’ont pas manqué.
On a également vu, ici, comment autant d’écrivains et d’intellectuels qui avaient exposé le malaise ont été pris en compte. C’est que tout cela, sans doute, n’a dû être considéré que comme de la littérature.
Autrement dit, circulez, il n’y a rien à voir.
A vrai dire, tel est le sort qui attend en général celles et ceux qui tentent de faire entendre un autre son de cloche que celui qui doit carillonner tous azimuts.
Parce qu’un pouvoir en place tient à se maintenir.
Et qu’à cette fin, tous les moyens sont bons. Le mensonge, l’abus en sont. Jusqu’à ce qu’ils soient découverts. Ce qui n’aura pas empêché leur puissance d’action.
On l’a vu pour l’Irak, cet article le rappelle fort bien d’ailleurs. Pour quelle leçon à en tirer?
Aucune.
photo @H.R.-Favre
Dans l’une des Nouvelles orientales de Marguerite Yourcenar, un peintre entre dans le tableau auquel il travaille et s’en va sur la barque qu’il a peinte.
A l’inverse, dans La rose pourpre du Caire, l‘un des personnages du film de Woody Allen sort de l’écran pour entrer dans la salle de projection et rejoindre le public.
Cette articulation entre imaginaire et réalité, le Consulat suisse de Saint-Pétersbourg m’avait invitée à en parler. C’était en 2013, au Collège universitaire français et à la Bibliothèque Majakovskaja, il en reste des traces sur google et youtube.
Confronter images et réalités m’habite en permanence et figure au coeur de ma démarche littéraire tout autant qu’elle motive en grande partie la tenue de ce blog.
Dans ce sens, j’aime à rendre compte, entre autres, des changements que j’observe toutes les fois que je séjourne en Russie tandis que ce pays alimente une narrative médiatique formatée selon des standards établis et récurrents.
A Moscou, pour ne citer que cette capitale, force est de constater que la vie y est de plus en plus semblable à celle menée dans nos grandes villes. Or on entend ou on lit souvent de couples homosexuels, par exemple, qu’ils y seraient traqués sinon persécutés.
Dans le métro, pourtant, j’ai vu deux jeunes gens très à l’aise dans leur proximité affichée qui n’a pas paru gêner qui que ce soit. Aucun regard lancé de travers, mieux, aucune milice pour les embarquer on ne sait où, bref, rien de plus ni de moins que ce que l’on voit chez nous.
Si Moscou ne représente, certes pas, le pays dans sa globalité, au même titre, Paris ni Berne ne résument la France ni la Suisse.
Evidences à rappeler qui n’empêchent pas de comparer entre elles ces capitales et de mesurer les ressemblances de comportements humains qu’on y constate.