Comme souvent, de gré ou de force, une affaire en devient une autre. Pour toutes sortes de raisons, volontaires ou non, ce qui, au départ est assez simple se complexifie.
Ainsi en va-t-il de ce qui ressemblait à un cri du coeur lancé par un réalisateur de films sensibles. Vu la notoriété qui entoure le cinéaste Fernand Melgar, le voici donc au coeur de multiples controverses et polémiques.
Or que lui est-il reproché sinon le fait d’avoir publié sur son profil Facebook les photos de personnes dont il écrit qu’elle seraient celles qui dealent dans son quartier.
Ce n’est donc pas l’émotion en tant que telle qui semble contestée mais le fait qu’elle ait débordé le cadre de l’acceptable sinon de la légalité.
Pas davantage non plus ne paraît lui être reproché son combat pour que le deal de rue soit mieux pris en compte par les autorités municipales de sa ville. Non, ce qui a motivé la réaction de 200 signataires d’une lettre ouverte est le fait d’avoir rendu publiques des photos de personnes sensées être celles qui vendraient de la drogue.
Or Fernand Melgar avait proposé de soumettre le sujet au débat dans le cadre du poste qui devait lui être attribué à la Haute Ecole d’Art et de Design de Genève (HEAD). Mais la suite, pour qui ne la connaîtrait pas, a voulu qu’il renonce à ce poste.
Cette décision lui appartient.
En revanche, distinguer les diverses problématiques soulevées par ce qui est en passe de devenir l’affaire Melgar éviterait autant de tirs croisés et autres prises de positions de personnalités de tous bords qui alimentent désormais nombre de querelles intra-ou inter-partisanes.
melgar
Il a suffi qu’une personnalité en vue se mobilise en faveur d’une cause qui nous concerne toutes et tous pour révéler l’ardeur qu’elle suscite et la passion qu’elle anime envers ladite personnalité en vue.
Il en a été question dans le précédent sujet de ce blog.
Si les commentaires déposés sur le profil Facebool de Fernand Melgar déferlent, à lui d’y répondre ou pas. Mais, de notre côté, oublier la cause pour laquelle il s’est engagé serait regrettable tant elle est loin d’être réglée. Car s’il se félicite d’avoir vu son quartier débarrassé de dealers, c’est que ceux-ci écoulent ailleurs leur marchandise.
Le risque de dépendance sinon de mort encouru par les jeunes du quartier de Fernand Melgar est donc désormais écarté mais pour sévir dans d’autres lieux. Autrement dit, si le cinéaste se félicite de savoir désormais l’enfant de ses voisins pas mort pour rien, on se situe, là, au niveau d’un combat local.
La drogue est un fléau contre lequel d’innombrables personnes luttent depuis des années et des années partout dans le monde. On sait pour quel résultat puisque prolifèrent des substances de plus en plus douteuses et mortelles. Alors?
Alors, certains préconisent la légalisation de toutes les drogues pour les adultes et leur condamnation pour les seuls mineurs. Après tout, l’idée est à étudier tout comme tant d’autres émises plutôt que de se résigner au fatalisme.
C’est si commode, parfois, de rappeler que de tous temps… Oui, de tous temps, on naît et on meurt. Entre deux, on essaie de vivre.
Dans ce sens et au-delà de l’affaire qui vise désormais Fernand Melgar du seul fait d’avoir remué la vase de doctrines bien établies, n’oublions pas que chaque jour tue enfants, femmes et hommes pour le seul profit de purs criminels.
Le cinéaste Fernand Melgar, cloué au pilori pour un cri du coeur face au deal de rue
Une affaire met en ébullition un certain milieu culturel. C’est qu’un cinéaste célèbre pour avoir été très souvent primé s’est exprimé au sujet de ce qu’il est convenu d’appeler le deal de rue.
Fernand Melgar, pour ne pas le nommer, a fait paraître une tribune dans laquelle il dénonce le laxisme de la police de sa ville face à la présence de dealers aux abords d’écoles et de collèges.
S’il est vrai que le cas le touche de manière personnelle, son cri du coeur n’en est pas moins un et pas moins à entendre non plus. Il l’a été mais de manières si diverses que c’en est devenu révélateur.
Révélateur d’esprits rigides, révélateur d’esprits aigris et jaloux qui tous se sont dépêchés de s’exprimer sur l’homme plutôt que sur la cause qu’il défendait.
Je ne connais ni de près ni de loin sinon de nom et de renom, Fernand Melgar. Loin de moi, dès lors, de voler à son secours tandis qu’il n’en a sans doute pas besoin.
Si je tiens, ici, à lui exprimer mon respect, c’est qu’il vient de jeter un pavé dans plusieurs mares. Non seulement celle du trafic de drogue et de la complaisance qui l’entoure mais aussi des carcans idéologiques qui gomment l’être.
Car enfin, voici un homme qui a réagi avant tout à une situation humaine qui le heurtait mais c’est le cinéaste et son parcours brillant qu’on lui rappelle pour railler mais surtout condamner son élan.
Monsieur Melgar, pour avoir conservé un regard libre de tout enfermement politicien quelconque est désormais conspué par le milieu qui l’a porté.
Pour telle ou telle bonne ou très mauvaise raison, le voici au coeur d’une bagarre dont les hauts faits sont à découvrir sur la page de son profil Facebook.