Photo: E. Dutson
Le 9 mai dernier, des millions de personnes en Russie mais aussi dans d’autres pays du monde ont défilé, des portraits de leurs ancêtres en mains.
L’an dernier, lors du 70e anniversaire de la victoire sur le nazisme, nombre de personnalités politiques occidentales n’ont pas jugé opportun d’honorer l’invitation qui leur avait été adressée de commémorer l’événement.
Cela n’avait, bien sûr, pas empêché le cortège de défiler, comme chaque année depuis 2012 en mémoire de toutes celles et ceux qui sont tombés lors de la grande guerre patriotique, великая отечественная война, comme l’appellent les Russes.
Cette année, pour la première fois à Genève, a défilé le Régiment immortel, en russe, Бессмертный полк.
Honneur à autant de vies sacrifiées pour sauver l’Europe du nazisme.
Occident
En ce jeudi de l’Ascension pour qui en connaît encore le sens tandis que les fêtes chrétiennes ne sont, pour certains, plus que d’énigmatiques désignations de jours de congé, on apprend qu’un concert sera donné sur le site de Palmyre libérée:
https://francais.rt.com/international/20110-musique-orchestre-palmyre-ruines
Peut-être que notre élue socialiste Sandrine Salerno, pourfenderesse de droits fondamentaux soi-disant bafoués en Russie alors qu’elle se pose en ardente défenderesse du port du voile pour les « agents de l’Etat » y sera sensible?
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2016/05/04/les-agents-de-l-etat-devraient-pouvoir-porter-le-voile.html
Palmyre, reprise aux djihadistes qui torturent et décapitent sans le moindre état d’âme tout ce qui gêne leur avancée, doit son salut à l’armée de celui que l’Occident bien-pensant a pris pour habitude d’appeler « dictateur sanguinaire» .
Soutenu par les forces armées russes, il a redonné au monde sa Perle du désert.
Difficile, en de telles circonstances, de ne pas penser à celui dont on a dit qu’il avait incarné Palmyre, je veux parler, de Khaled al Assaad auquel il a été rendu hommage ici:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/08/19/khaled-al-assaad-decapite.html
Il n’y a rien d’interdit à déplorer que le regard de nombre de médias occidentaux se porte de manière orientée sur la Russie et son président.
Il est bien plutôt navrant de constater les clivages que certains journalistes cultivent à souhait au nom d’intérêts précis.
Car s’en prendre à une personnalité au nom de valeurs qu’elle ne respecterait pas ne relève pas toujours des meilleures intentions.
Ainsi, n’est-ce pas forcément en faveur de telle ou telle politique menée que réagir s’impose. Mais tout simplement contre le parti pris inavoué qui se drape d’humanisme ou autres droits humains à rappeler.
Un exemple éloquent à cet égard apparaît dans le cadre de la procédure de destitution entamée contre Dilma Rousseff en 2015.
Sans considérer l’encore actuelle présidente du Brésil comme innocente ou blanche colombe, il vaut toutefois la peine de s’arrêter sur l’intérêt qu’ont certains à l’attaquer:
http://www.itele.fr/monde/video/dilma-rousseff-une-destitution-programmee-162181
Dans ce sens, réaliser que toute lutte menée contre une personnalité en vue ne s’inspire pas toujours de valeurs dignes de ce nom, rendrait certains moins prompts à hurler avec les loups.
Dans cette soupe médiatique que nous servent tant de journalistes occidentaux pour nous expliquer ce qu’est la Russie et ce qu’elle devrait viser à être, il existe quelques résistants qui refusent d’avaler ce plat quasi quotidien.
En voici un bel exemple, donné par un couple français.
Puisse son geste être relayé par le plus grand nombre tant il sort du cadre fixé par la politique des uns et des autres.
De tels cas ne sont pas uniques.
Nombre de personnes savent faire la part des choses entre ce qu’on leur impose comme regard et celui qu’elles privilégient au fond de leur coeur et de leur mémoire.
Une action telle que celle qui est à découvrir dans l’article ci-après en est une des plus belles preuves:
https://fr.sputniknews.com/international/201604201024407027-heros-russe-palmyre-legion-honneur/
Le Caucase connaît une nouvelle flambée de violence.
A lire les médias inspirés par l’Agence France Presse (AFP), autrement dit, la plus grande partie de nos sites d’information occidentaux, la Russie, bien sûr, serait en cause de par ses tensions avec la Turquie.
Or, ni l’Occident ni la Russie n’ont intérêt à voir s’enflammer cette partie hautement sensible du Caucase qu’est le Haut-Karabagh.
C’est pourquoi, aussi bien Paris que Washington et Moscou ont appelé au cessez-le-feu.
Mais comme le relève l’auteur de l’article ci-dessous, le Président Erdogan ne ménage pas sa peine pour se faire entendre.
Et de rappeler les déclarations du Roi Abdallah de Jordanie, selon lesquelles la Turquie serait à l’origine des attentats de Paris, le 13 novembre 2015 et de ceux de Bruxelles, le 22 mars dernier:
http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2016/04/ca-chauffe-au-caucase.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail
Palmyre reprise, reprise de la violence…
Aïe, voici que la Russie menacerait…
Il est vrai qu’à la suite des attentats qui ont frappé en France, en Belgique mais aussi dans tant d’autres pays du monde, un déploiement de brigade américaine s’impose.
A en croire L’Express, et BFMTV, les Etats-Unis auraient donc pris les mesures ad hoc:
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/face-a-la-menace-russe-des-blindes-americains-vont-etre-deployes-en-europe_1778341.html
http://www.bfmtv.com/international/europe-une-brigade-americaine-bientot-deployee-en-permanence-963093.html
Ouf!
Nous voici enfin protégés des agressions russes.
Pour Palmyre, on oublie, les Russes n’y sont pour rien.
Ni l’un des leurs qui y a sacrifié sa vie et permis la libération de ce joyau de la culture.
Honneur à lui qui a rejoint pour l’éternité Khaled al Assaad, mort décapité.
C’était en août 2015:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/08/19/khaled-al-assaad-decapite.html
Notre pain quotidien n’a rien à envier à celui que vend Le Temps à ses abonnés.
Sauf que la fabrication du pain quotidien destiné au citoyen lambda, est financée par ses propres deniers.
Voici une chaîne d’information qui nourrit de sa bonne parole le public qui la soutient et lui fait confiance.
Hier, pas moins de deux émissions nous ont livré leur production. Dans l’une, s’y exprime un auteur qui connaît bien la Russie et dans l’autre, une professeur qui nous parle des réseaux du Kremlin en France.
Depuis la reprise de Palmyre par l’armée syrienne, on observe une immense reconnaissance de la part de l’Occident à la Russie.
Mais on a l’habitude! Nos spécialistes nous ont déjà mille fois raconté comment et par qui la deuxième guerre mondiale avait été gagnée.
Preuve en est l’incontournable Michel Eltchaninoff qui nous a expliqué comment Vladimir Poutine avait mis en scène son absence aux commémorations d’Auschwitz.
Par respect envers les dizaines de millions de victimes soviétiques, je n’indiquerai pas le lien à l’émission dans laquelle est intervenu ce grand connaisseur de la Russie.
La guerre est devenue le pain quotidien des Russes, tel est l’intitulé d’un article de ce journal qui, autrefois, osait s’auto-présenter comme Quotidien suisse de référence.
La disparition de cette estime auto-proclamée par Le Temps -qui publie donc cette appréciation de ce qui nourrirait chaque jour les Russes- ne relativise pas pour autant ce que sont les références publiques suisses en matière d’information.
Car si Le Temps ne se distingue pas par son objectivité, ce media est libre de ses opinions.
Au contraire, les chaînes publiques d’information, elles, se doivent de ne pas privilégier la partialité des points de vue.
Or il n’en est rien.
Car le quotidien de qui finance les chaînes publiques de télévision et de radio, n’a pour tout écho de la Russie, que celui qui lui est imposé.
Le relever et le signaler aux concernées est suivi, dans le meilleur des cas, d’un accusé de réception, sinon, de silence.
Si la démocratie et la liberté d’expression se manifestent de cette manière, on comprend d’autant la nécessité de tant de nos zélés journalistes de refuser le débat.
Pour parodier le titre de l’ouvrage d’un récent invité d’une chaîne de service public qui s’interroge sur ce Que veut Poutine?, la question vaut aussi d’être posée à ces médias eux-mêmes.
Que l’Occident se présente -encore- comme garant de liberté d’expression et s’affiche en parangon de démocratie semble relever de plus en plus de la seule formulation.
Car si la presse dite libre est en droit de distiller sa propagande, il n’en va pas de même d’un service dit public.
Or pas un jour ne passe sans que l’information de service public ne se fasse l’écho de personnalités sélectionnées pour distiller la parole qui convient.
Cette tendance entache non seulement la réputation des chaînes publiques d’information mais salit sinon trahit la confiance que lui accorde, encore, la société qui contribue à les financer.
On sait la propension qu’ont -encore- certains à considérer ce blog comme officine de quelque obscur pouvoir ou autre institution russe.
Dans ce cas, leur apporter un peu de grain à moudre leur permettra, peut-être, de redire toute l’estime qu’ils portent à certains sites d’information russes.
Car doit-on le rappeler, en Occident, on a le privilège de disposer de médias qui livrent de véritables informations.
Sauf qu’à retrouver en boucle les mêmes propos de perroquets, on a le choix.
Soit on les répercute comme nombre d’experts et autres grands connaisseurs de la Russie, soit on les discute au risque d’être taxé de « pro-Russe ».
Le fait est que celles et ceux qui s’estiment au top de l’info quand d’autres ne seraient, selon eux, que victimes de propagande, n’échappe pas au regard amusé de certains internautes russes.
Bon, on dira qu’il s’agit de trolls financés pour veiller. En Occident, en aurait-on besoin que cela se saurait. Au nom de la transparence, voyons!