Dans un article paru dans Le Temps de ce 26 août, Monsieur François Nordmann ose une analyse qualifiée de moins frileuse que celle que livre le Président suisse, Didier Burkhalter de la crise ukrainienne.
Avec tout le respect que l’on peut porter à la carrière de Monsieur François Nordmann*, on eût attendu mieux de sa perception de la Russie.
L’envisager en pays agresseur, alors que Monsieur Joe Biden et tant d’autres Américains et Européens à sa suite se sont précipités en Ukraine pour y destituer le Président Ianoukovich au nom de la démocratie, est une manière de considérer la situation.
Le problème est que la démocratie en Ukraine a fait des milliers de morts et débouché sur une situation humanitaire catastrophique.
Il n’en demeure pas moins que Monsieur Nordmann qualifie le discours russe d' »impérial » et considère que la Russie a commis un « acte d’agression » envers l’Ukraine.
De même voit-il la Crimée victime dudit « acte d’agression ».
Pareille considération de la situation ne peut qu’être le fait d’une russophobie patentée. Ce sentiment ne date certes pas d’hier mais qui honore-t-il?
* http://fr.wikipedia.org/wiki/François_Nordmann
OSCE
Voici que l’on commente ici ou là, le défilé dans l’Est de l’Ukraine où des « séparatistes pro-Russes » -selon la rhétorique occidentale- ont exhibé leurs prisonniers.
Rappeler tel ou tel accord ou autre Convention de Genève ou d’ailleurs pour juger, choque autant que l’image de ce défilé.
Pourquoi?
Parce que depuis des mois et des mois, aucun media occidental ou si peu, ne s’est ému des civils qui sont tombés par milliers sous les bombes du gouvernement de Kiev aidé de milices privées financées, entre autre, par un résident genevois.*
Qui a osé interroger les accords ou les conventions de Genève et d’ailleurs sur le droit de tuer en toute impunité?
Qui a rappelé ces accords ou autres conventions de Genève après le massacre d’Odessa?
Que a brandi un accord ou une convention quelconque pour réagir au génocide perpétré contre les Russophones de l’est de l’Ukraine?
Le seul constat livré par les images de ce défilé, décrié par certains, est que la violence a engendré la violence.
* http://voix.blog.tdg.ch/archive/2014/06/03/lettre-ouverte-aux-autorites-genevoises.html
Sujet publié en page 13 de l’édition papier de « La Tribune de Genève » du 27 août 2014
Un obus tiré depuis l’Ukraine a explosé non loin des observateurs de l’OSCE déployés le long de la frontière russo-ukrainienne.*
A quand une prochaine interview du Président de la Suisse – qui elle-même préside l’OSCE- avec une nouvelle série de questions de la Radio-Télévion-Suisse relatives à diverses personnalités politiques qui inclue, cette fois, le « Cher collègue » ukrainien de notre président?
« Cher collègue », on s’en souvient, est la manière avec laquelle Didier Burkhalter s’était adressé à Vladimir Poutine lorsque celui-ci l’avait invité au Kremlin en mai dernier.
Au « Cher collègue » Petro Porochenko, le Président de la Suisse rappellerait-il que « l’avenir n’est pas dans la violence » **, comme il le déclare au journaliste qui l’interroge au sujet de Vladimir Poutine?
On l’espère et on ose ne pas en douter.
* http://fr.ria.ru/world/20140803/202019825.html
** http://voix.blog.tdg.ch/archive/2014/08/01/monsieur-le-president-ou-est-la-neutralite-de-la-suisse.html
Genève, le 3 juin 2014
Dans son édition de ce week-end où Genève commémorait son entrée dans la Confédération Helvétique, la Tribune de Genève accordait une pleine page au portrait d’un oligarque ukrainien, Igor Kolomoisky.
L’homme n’est pas un inconnu pour tous.
Sans doute doit-il l’être encore pour que la rédaction du grand quotidien genevois ait choisi de lui ouvrir ses colonnes.
En effet, l’article qui lui est consacré révèle les valeurs de cet homme qui ne se cache pas de financer les actions de l’armée ukrainienne. Normal, l’ennemi, c’est l’autre, celui qui veut détruire l’Ukraine.
Au hasard, le président russe Vladimir Poutine, bien sûr.
Lui, Igor Kolomoisky, est au bénéfice d’un forfait fiscal et réside entre autre à Genève. Car outre le fait qu’il dispose de trois passeports qui lui permettent ainsi de voyager facilement dans l’Union Européenne, il a été nommé gouverneur de la région de Dniepropetrovsk.
Dans l’Est de l’Ukraine, depuis l’élection du nouveau président le 25 mai dernier, l’armée que finance ce « résident genevois » a tiré sur son peuple.
Mesdames, Messieurs, vous qui avez Genève à cœur, ne pensez-vous pas qu’il serait judicieux de s’interroger sur l’image que renvoie de notre ville, de notre canton et de notre pays, la présence sur son sol de ce financier des basses oeuvres?
Avec respect et considération,
Hélène Richard-Favre
Sujet paru dans l’édition des 7-8-9 juin 2014 de La Tribune de Genève. Conformément à la déontologie, la rédaction se réserve le droit de choisir les titres et de réduire les lettres. Ce qui a été le cas pour ma lettre qui a été publiée avec, comme titre, L’oligarque aux trois passeports et a été réduite.
Dans son édition papier de ce week-end festif où Genève commémore son entrée dans la Confédération Helvétique, la Tribune de Genève accorde -entre autres articles- une pleine page au portrait d’un oligarque ukrainien.
L’homme n’est pas un inconnu pour tous.
Sans doute doit-il l’être de lectrices et de lecteurs du quotidien genevois pour que sa rédaction estime bon de le leur faire découvrir.
L’homme soutient les actions de l’armée ukrainienne et ne s’en cache pas. Normal, l’ennemi, c’est l’autre, celui qui veut détruire l’Ukraine. Au hasard, le président russe, bien sûr.
Lui, Igor Kolomoisky, est au bénéfice d’un forfait fiscal, réside entre autre à Genève. Car il précise qu’il dispose de trois passeports qui lui permettent ainsi de voyager facilement dans l’Union Européenne.*
Que pense de ce citoyen « genevois » , le Président de la Suisse et par ailleurs de l’OSCE, Didier Burkhalter?
* http://www.dailymotion.com/video/x1wo7qc_kolomoisky-un-bandit-leve-une-armee-en-ukraine_webcam
* http://www.tdg.ch/economie/entreprises/L-oligarque–genevois–qui-defie-Poutine/story/21138894
Genève, le 6 mai 2014
Monsieur le Président,
Ce mercredi 7 mai, à la demande qui vous a été adressée par la Russie, vous serez à Moscou.
C’est en tant que président en exercice de l’OSCE que vous rencontrerez le chef du Kremlin, Vladimir Poutine. Les attentes sont nombreuses, qui pèsent sur l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe que préside cette année la Suisse.
En tant que pays neutre, qui plus est dans le cadre du bicentenaire des relations diplomatiques que commémorent cette année la Suisse et la Russie, difficile de ne pas espérer de la présidence suisse de l’OSCE, qu’elle intervienne au mieux dans le cadre de la crise ukrainienne.
Monsieur le Président, Odessa a été frappée, marquée pour toujours par cette nuit où des membres du parti « Pravy Sektor » ont massacré des citoyens qui ont eu le malheur de ne pas penser comme eux, si tant est que ces factions néo-nazies aient une pensée digne de ce nom.
Car pour agir comme les militants d’extrême droite s’y sont employés en cette nuit tragique qui a ensanglanté et durablement déchiré Odessa, poser la question n’est pas un euphémisme.
Des images de ce qui s’est passé dans la maison des syndicats ont été publiées qui témoignent du calvaire qu’ont enduré les victimes. Présentées d’abord comme « personnes » par bien des medias occidentaux, elles ont été identifiées ensuite comme « pro-Russes ».
Monsieur le Président, votre présence ce 7 mai en Russie est un signe fort.
Avec respect et considération,
Hélène Richard-Favre
Cette année 2014 marque les 200 ans de relations diplomatiques entre la Suisse et la Russie. J’ai évoqué cet anniversaire ici-même dans un sujet consacré aux relations à entretenir entre les pays.
A cet égard et compte tenu des tensions qui animent et enveniment les relations entre la Russie et l’Occident, bien des regards se tournent vers Didier Burkhalter.
Président de la Confédération Helvétique pour cette année, tandis que la Suisse préside l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), un très beau rôle attend le Conseiller Fédéral.
En sa qualité de Chef du Département fédéral des Affaires Etrangères et en tant que Président d’un pays nommé à la tête de l’OSCE, Didier Burkhalter se situe face à un enjeu majeur.
Nul doute qu’il sait évaluer le défi face auquel il se trouve.
Ne reste, dès lors, qu’à souhaiter voir honoré par son action, tout citoyen suisse ou du monde, concerné par la crise en Ukraine.
Nommé par le tsar Alexandre Ier, Jean Capodistria devient le premier ambassadeur de l’Empire russe en Suisse. Et c’est en 1814 que s’ouvre à Berne, la première ambassade de Russie en Suisse.
Un an plus tard, lors du Congrès de Vienne, l’Empire russe devient l’un des garant de la neutralité suisse.
Cette année 2014 marque donc les 200 ans de relations diplomatiques entre la Russie et la Suisse. Clin d’oeil de l’Histoire ou non, c’est la Suisse qui se retrouve cette année à la tête de l’Organisation pour la Coopération et la Sécurité en Europe (OSCE).
Nul doute qu’il incombe à la Confédération Helvétique de trouver la juste mesure et la meilleure place à tenir dans ce cadre diplomatique si particulier!
La Suisse d’après le 9 février vient de voir mises à l’épreuve ses relations à l’Union Européenne.
De la même manière, la Russie vit la crise ukrainienne au gré d’actions diverses menées par cette même Union Européenne jamais à cours de pressions ni de menaces.
Comparaison n’est pas raison, dit-on?