Soirée aussi singulière qu’inédite, hier, sur BFMTV tandis que les onze candidats en lice pour la présidentielle française ont été invités à répondre aux questions de deux journalistes et, à l’occasion, de débattre ensemble.
L’exercice, faut-il le rappeler, était une première, jamais aucun débat de ce genre n’ayant été organisés jusque là.
Réussi ou non, il a eu lieu.
Au temps, désormais, d’en mesurer son impact, le recul paraissant indispensable pour en parler.
Mais comme l’époque que l’on traverse semble se caractériser par l’immédiateté et la réactivité à tout prix, nul doute que d’aucuns se seront déjà fait leur opinion.
On parle, néanmoins beaucoup, d’électorat volatil. Rien n’indique donc que ce qui aura pu paraître certain hier le soit encore le 23 avril déjà et au moins.
Car d’ici-là, la batterie de sondages, à laquelle s’ajoute, désormais, la prise en compte des algorithmes, aura eu le temps de distiller ses scores et ses pronostics avec, bien sûr, le rappel devenu passage obligé qu’il ne s’agit là que de projections, les derniers flops des prédictions annoncées pour le résultat du Brexit et celui de l’élection présidentielle états-uniennes ayant servi de leçon.
Quoi qu’il en soit, l’apport de ceux que l’on qualifie avec un mépris affiché de petits candidats aura été avéré, même s’il a suscité la controverse.
Politique française
Madame,
On a besoin de pouvoir s’identifier à celui pour qui on va voter, de sentir que même de loin il comprend ce qu’on ressent déclarez-vous à François Fillon ce 23 mars dans le cadre de l’Emission Politique de France2
Vous dites vrai. Et l’identification ne concerne pas seulement celle projetée sur une femme ou un homme politique.
Aussi, vous êtes-vous peut-être sinon sans doute sentie incarner autant de voix que celles dont vous vous êtes fait le relai.
Car convoquer une figure littéraire dans le cadre d’une émission politique, c’est donner toute sa place à une approche sensible.
Mais voici que vous vous êtes érigée en procureur.
Voici que vous avez dressé un réquisitoire pour accuser, juger et condamner l’homme qui se trouvait en face de vous.
Et lorsqu’il vous a été demandé de laisser répondre votre interlocuteur, à peu près au milieu de ce qui devait être un échange entre vous et François Fillon, vous avez rétorqué que non et vous avez poursuivi votre charge.
Madame Angot, il appartiendra au peuple français d’élire sa présidente ou son président.
Ses citoyennes et ses citoyens voteront selon leurs critères et non selon le prisme d’une personne elle-même mise en examen pour diffamation.
Entre le respect que suscite votre activité littéraire et celui qui aurait aussi pu être apporté à votre prestation dans le cadre de L’Emission politique de France2, il y a un gouffre.
Vous vous y êtes jetée à vos dépens ou non.
Bien à vous,
Hélène Richard-Favre
Ce 23 mars, François Fillon a été l’invité de L’Emission Politique sur France2. Animée par David Pujadas, l’émission accueille un(e) invité surprise parmi d’autres, appelés à échanger avec la personnalité politique conviée sur le plateau.
Ce soir-là, est annoncée l’écrivain, Christine Angot.
L’échange avec François Fillon tourne assez vite au fiasco en dépit de timides tentatives de David Pujadas de modérer l’ardeur de son invitée à charger le candidat du parti Les Républicains.
Il est tout de même remarquable d’avoir choisi Christine Angot pour dire tout le bien qu’elle pense de François Fillon tandis qu’elle est, elle-même, mise en examen pour diffamation.
La France compte des personnalités littéraires de haut rang et qui ne partagent certainement pas les positions de François Fillon.
Inviter l’une d’elles aurait été faire la part belle à la littérature.
Au lieu de quoi, ce 23 mars au soir, c’est sa face la plus pitoyable qui a été jetée en pâture au public de France2.
Le Parti socialiste français se distingue par les soutiens, de plus en plus nombreux, que ses membres apportent au candidat qui s’est mis en marche tout seul.
Il est donc loin de marcher seul quoique…
A force d’aller dans un sens et dans un autre, d’énoncer un propos et son contraire, d’être d’accord et pas, il afficherait plutôt une attitude erratique mais non, disent en choeur ses admiratrices et ses admirateurs.
Il serait le favori, nous rappelle-t-on aussi comme pour ne pas qu’on le néglige à défaut de l’oublier.
Il est vrai que si l’on devait se rappeler ses discours, on peinerait un peu sauf à en retenir, justement, qu’il rejoint tel ou tel(le) candidat(e) dans ses propos.
J’ai usé du féminin pour évoquer les candidats en lice pour la présidentielle de mai prochain mais je ne suis pas certaine qu’Emmanuel Macron partage quelque vue commune que ce soit avec aucune des deux femmes qui briguent la fonction suprême.
Quoi qu’il en soit et si d’aventure ce jeune homme devait devenir le prochain Président de tous les Français, il risque bien d’avoir à faire à une vraie gauche dont on a vu en direct comment les valeurs ont été portées et par qui.
Monsieur Hollande et son véritable adversaire ne se sont pas encore effacés de toutes les mémoires.
Ce 20 mars au soir s’est tenu ce qui s’est appelé #GrandDebat sur TF1. Des appels au boycott ont été lancés sur les réseaux sociaux tandis que seuls cinq des onze candidats en lice ont été invités à y participer.
A cet égard, d’ailleurs, Nicolas Dupont-Aignan a saisi, en vain, le juge des référés du Conseil d’Etat de sa demande rejetée par le CSA, d’être lui aussi convié audit débat.
Pour qui aurait suivi l’affaire, il a manifesté son mécontentement en quittant le plateau de la chaîne française qui l’avait invité dans le cadre de son téléjournal du soir.
Cela étant, le fait de rassembler des candidats à l’élection présidentielle avant le fameux débat du second tour est une première et a été rappelé.
Savoir si c’est bien ou pas est une question qui se discute. Quand on sait, déjà, que l’instauration de primaires est très controversée – et décortiquée aussi ici – il y a de quoi, tout de même, s’interroger.
Dans ce cas et sauf avis contraire, outre le fait que ce #granddébat ait montré chaque candidat(e) dans sa ligne, il ne semble guère avoir enthousiasmé.
Une si jolie histoire tandis que sont à la peine tant de Françaises et de Français interrogés par autant de journalistes si préoccupés de leur sort.
La France se démène, se déchire et on s’active à lui vanter les mérites du candidat qui doit accéder à l’Elysée. Dans la foulée, on s’attache au mieux à marteler comment elle est abusée par un prétendant concurrent à abattre.
Entre la romance Macron et le feuilleton Fillon, Marine Le Pen engrange les soutiens d’autant de citoyennes et de citoyens pariant sur l’avenir qu’elle leur offrira.
Chaque jour qui passe, le candidat du parti Les Républicains doit être montré du doigt pour que son rival tous terrains, poursuive son ascension.
Sur les réseaux sociaux, toutes sortes de réactions commentent les épisodes de cette série dont les héros sont appelés à occuper la plus haute fonction de l’Etat.
On comprend le travail des médias, on mesure aussi le sens critique qui refuse qu’on lui vende un jeune homme fabriqué par le sérail.
Cinq ans de présidence normale n’ont pas suffi, on doit lui ajouter un quinquennat calqué sur le modèle qui a tant plu que François Hollande quittera bientôt ses fonctions auréolé d’un taux record d’impopularité.
Ce n’est plus dans le suicide français qu’on se situe, c’est dans la menace de révolution.
capture d’écran Paris Match
Benoît Hamon était l’invité, ce 9 mars au soir sur France2, de L’émission politique. Les débats y ont été de qualité.
Le candidat en lice pour l’élection présidentielle a révélé sa pugnacité, voire même une certaine agressivité à l’égard d’interlocuteurs auxquels il ne souhaitait pas répondre tandis que leurs questions semblaient le mettre à mal.
Certes, la tactique est connue. Tout autant, celle d’empêcher l’interlocuteur de terminer sa phrase pour ne pas l’entendre exposer un point de vue qu’il rejette.
Si l’homme a montré de réelles qualités, ses manières de biaiser sur les sujets sensibles n’ont pas échappé à celles et ceux qui ont tenté de lui arracher ce qu’il refusait d’avouer.
Entre autre, sa prise de position au regard de la loi sur l’interdiction du voile intégrale, adoptée par l’Assemblée nationale le 13 juillet 2010.
Accusé de favoriser le communautarisme, Benoît Hamon s’est expliqué. Convaincants ou non, ses arguments ont au moins eu le mérite de favoriser des échanges nourris et intéressants.
Entre le candidat de partout et de nulle part auquel se rallient tant de personnalités de tous horizons politiques, autant lui préférer l’élu de la Primaire de la gauche qui a au moins un programme digne de ce nom et qui s’exprime de manière posée.
A lire les appréciations de François Fillon sur les réseaux sociaux ou autres blogs, on conçoit qu’il ne fasse pas l’unanimité.
Libre à chacune et à chacun de défendre la candidate ou le candidat de son choix, la démocratie le veut quand elle ne l’exige pas.
Le problème est ailleurs et nombreux sont celles et ceux qui l’ont compris.
Nous vendre un homme issu du monde de la finance, soutenu par des fonds dont certains n’hésitent pas à en donner l’origine et prétendre qu’il représenterait mieux la France et ses institutions, c’est dire où elle en est!
Et que l’Ancien Premier Ministre, connu pour avoir laissé en rase campagne et sans la moindre explication, les adhérents du parti qu’il avait fondé, défende le candidat Macron, est éloquent.
Monsieur de Villepin a été empêché sans que personne ne sache jamais ni par qui ni pourquoi. Il a mobilisé, entraîné dans son sillage toutes celles et ceux qui lui ont fait confiance tandis qu’aucun média ne lui accordait le moindre crédit.
Le voici désormais sans cesse sollicité par autant de plateaux de radio et de télévision ou autres journaux pour y livrer son sentiment de campagne.
En marche avec le candidat de nulle part, Dominique de Villepin est-il conspirateur ou soldat comme le questionnait, le 17 avril 2011, Olivier Mazerolle sur cette même chaîne de télévision, vendeuse de Macron?
capture d’écran: L’OBS
A toutes et tous qui s’épanchent en conseils ou autres remarques relatives au Trocadéro -entre autre- pas de chance, le vote du comité politique du parti Les Républicains renouvelle à l’unanimité son soutien à François Fillon.
Les médias ont beau s’acharner, il va leur falloir, peut-être, de nouveaux fossoyeurs.
Quoiqu’il en soit, on a déjà vu bien des masques tomber. On a lu et entendu des commentaires de toutes sortes, que découvrira-t-on encore?
Abattre un homme, c’est ainsi que nombre de citoyennes et de citoyens ont perçu ce qui s’est mis en place en quelques semaines autour du candidat du parti Les Républicains.
Quoi qu’en disent et qu’en pensent ses détracteurs, François Fillon a résisté. Au Trocadéro, il a rassemblé.
Mais il est vrai que si d’aucuns lui préférèrent un ancien de la finance, ancien ministre par ailleurs aussi, promu comme une nouvelle marque de lessive sur le marché, libre à eux!
Comment le Président de bientôt plus aucun Français réussit à terminer son mandat, il appartiendra à l’Histoire d’en juger.
Celui qui, lors d’un célèbre discours qui lui a, sans doute sinon peut-être valu de remporter l’élection présidentielle de 2012, a déclaré qui était son ennemi, aura montré comment il a mis en oeuvre les moyens de le combattre.
Ce qui se passe, en ce moment en France, révèle avant tout des pratiques qui heurtent nombre de citoyennes et de citoyens encore sensibles et attentifs à ce qui s’appelle morale et éthique, la distinction entre ces deux termes étant expliquée ici de manière simplifiée.
Quelles que soient les nuances qui les différencient, la morale et l’éthique renvoient à des valeurs qui sont battues en brèche de toutes parts.
Dans ce cas, les brandir pour confronter François Fillon à ses déclarations et le pousser directement vers la sortie alors qu’il est convoqué pour être mis en examen le 15 mars prochain ne dupe que qui le vaut bien.
Divers sites d’information relaient le parcours du candidat En Marche, ses liens au monde de la finance, au monde des médias, à certains fonds étrangers aussi et mieux ou pis, à chacune et à chacun d’en décider, à François Hollande lui-même.
Alors, au Trocadéro ce dimanche 5 mars, c’est bien au-delà d’un soutien à François Fillon dont il s’agit. C’est d’un élan en réaction à une conception trop singulière de la justice et de ses empressés défenseurs.