Le Parti socialiste vaudois a donc choisi qui le représentera pour l’élection au Conseil des États.
Il s’agit d’une personnalité de la vie politique helvète qui s’était, entre autre, fait remarquer pour la conception qu’elle avait énoncée de son pays lorsqu’un certain 1er août, elle avait déclaré que « LA Suisse n’exist(ait) pas ».
Il en avait été question ici.
« LA » Suisse, s’était-elle ensuite expliquée, n’est pas « la » Suisse. Les majuscules mises à l’article défini faisant du pays, selon elle, un ensemble de citoyennes et de citoyens.
La formulation a néanmoins suscité de violentes réactions à l’encontre d’Ada Marra.
Si la Suisse a un sens pour nombre d’entre nous, il est évident qu’Ada Marra en a, elle aussi un pour celles et ceux qui l’ont choisie plutôt que son collègue de parti Roger Nordmann.
A lire certaines réactions sur un réseau social qui ne les a pas censurées, on peut toutefois constater la haine que suscite la socialiste vaudoise alors que contester sa formule aurait alimenté un débat plus constructif.
Mais non, le torrent de boue coule sans contrevenir aux « standards de la communauté ».
Je ne partage pas les idées d’Ada Marra. Mais encore moins la manière brutale de s’en prendre à sa personne. Car elle n’honore ni les Suisses, ni la ou LA Suisse.
Politique suisse
Différentes initiatives ou décisions prises par des proches m’interpellent, que je souhaite partager ici avec vous.
Par exemple, cet ami, Maire d’une commune de France qui lutte pour préserver les artisans boulangers du lieu, que menace l’implantation d’une boulangerie industrielle. Son combat, courageux, est soutenu par des groupes commerciaux et économiques de la région.
Par exemple, cet autre ami qui participe au lancement d’un collectif qui vise à redonner confiance en l’action politique. Recréer des vocations en dehors des grands partis politiques, tel est l’enjeu poursuivi.
Voici là de quoi se réjouir alors que dans le même temps, à lire ce communiqué d’un autre ami encore, on aurait de quoi s’inquiéter de l’avenir de nos démocraties.
Ces trois personnes citées, je les ai connues par le biais de différentes activités.
De toutes, je salue l’engagement, tant il est vrai qu’il doit faire face à un système de pensée qui dispose de puissants moyens pour s’imposer tandis qu’il n’a de cesse de prôner la liberté d’expression.
Bravo à vous, les amis et puisse votre combat rendre leurs lettres de noblesse à nos démocraties avant qu’elles ne soient plus que l’ombre d’elles-mêmes.
Mais que deviendraient nos médias sans la Russie comme cible?
photo @H.R.-F, Kolomna, Fédération de Russie
L’objectivité de nos médias n’est plus vraiment à démontrer. On l’a souvent observé ici, une nouvelle preuve nous en est donnée.
Ce soir, un Professeur d’histoire du christianisme de l’Université de Genève a été invité à s’exprimer dans le cadre d’une série que consacre la RTS au « religieux en politique » et le voici qui s’exprime sur la Russie.
Autant dire qu’il s’y connaît.
L’écouter nous parler de Vladimir Poutine qui lui fait immédiatement penser à Joseph Staline, à la minute 10 du lien indiqué, vaut le détour si vous n’êtes pas encore las de suivre tout ce qui s’énonce sur ce Président et sur le pays qu’il gouverne.
A part cela, je vous invite à découvrir comment l’un des confrères de ce même Professeur s’exprimait, en mars 2017, sur le projet devenu réalité d’une formation d’imams dispensée par l’Université de Genève.
Mieux, l’article cité ci-après nous apprend qui avait formulé la demande il y a plusieurs années déjà. à savoir, un certain Conseiller d’Etat désormais aux prises avec la justice après un voyage controversé aux Emirats Arabes Unis mais pas seulement.
Pas belle la politique et l’information qui la relaie?
Vous le savez sans doute, l’Union européenne négocie ferme avec le Royaume-Uni d’une part et avec la Confédération helvétique de l’autre.
Les objets discutés sont, il va de soi, différents mais la tension entre les partenaires, elle, est la même.
Parce que l’UE, par l’entremise de Jean-Claude Juncker, se montre intransigeante.
Alors, comme par magie, certains commentateurs, suisses entre autres, semblent soudain découvrir le mode de gouvernance européen.
Tandis que nombre d’entre eux ont paru regretter le fait de ne pas l’avoir intégré, ces mêmes persistent à cibler d’autres gouvernements, russe au hasard, et à les considérer comme des dictatures.
On croit rêver mais non.
L’amour seul n’est pas aveugle, comme dit le proverbe. Pris par une idéologie et le discours médiatique qui doit convenir, le sens critique est mis à mal.
Pour le reste, on peut toujours évoquer le comportement du Président de la Commission européenne, tout cela ne reste qu’anecdotique tant que ce Monsieur est en place.
Echange musclé d’élu suisse à élu français via Twitter, honte à vous, ignare, écrit entre autre le premier au second. L’affaire, après avoir été relayée dans la presse suisse est reprise par le journal Le Parisien…
Eh bien, si la Russie exigeait des excuses toutes les fois qu’elle est traînée dans la boue par ignorance de ce qu’elle est, sa liste de doléances serait telle que c’est peut-être la raison pour laquelle elle ne se livre pas à l’exercice.
A part cela, il faut avouer que ce à quoi on assiste à tout de même quelque chose de surréaliste.
Un Richard Ferrand accusateur alors qu’il est lui-même aux prises avec la justice et risque 3 ans d’emprisonnement et 200’000 euros d’amende, un Guillaume Barazzone justicier qui s’emmêle dans ses cartes de crédit et cumule, contre sa bonne volonté donc, des frais personnels sur le dos du contribuable, avouez que tout cela est plutôt cocasse.
Ce qu’a dit Richard Ferrand de la Suisse est évidemment réducteur et malveillant.
Mais combien de mes compatriotes helvètes ne se sont-ils pas réjouis de voir la France se mettre en marche derrière, entre autre, ce même Richard Ferrand, homme de la première heure du nouveau parti désormais désigné par l’acronyme LREM?
Cette France qui s’est mise en marche pour remporter l’élection présidentielle de 2017 devait être nouvelle! La voici qui fait face, désormais, à une autre France de jaune revêtue qui lorgne vers le système politique suisse.
Autant dire que ce n’est pas du goût de tous et que disqualifier la Confédération helvétique, même si les propos tenus par Richard Ferrand datent de juillet dernier, fait partie du jeu. Bon ou mauvais, il est celui d’un pouvoir qui n’a pas trop envie de se voir déstabilisé.
Le résultat se connaît, on cogne.
Le nombre d’experts auto-proclamés qui commentent le mouvement des gilets jaunes et nous expliquent ce dont la France aurait besoin augmente au fur et à mesure des événements.
Depuis le début des manifestations qui mettent le pays à l’épreuve de réalités jamais autant médiatisées, les regards sont passés du mépris à la pseudo tentative de comprendre et à la proposition d’analyses.
Mais que valent-elles face à pareille volonté populaire d’en découdre avec le pouvoir en place? Que celui-ci ait hérité des précédents et qu’on tente de nous raconter le pourquoi du comment n’y change à peu près rien.
Quant aux avis venus de Suisse nous expliquant ce que la France devait avoir comme modèle politique, cela rappelle un peu comment est évoqué, aussi, ce que devrait être, au hasard, la Russie.
Tandis que la première, tout comme la seconde ont une longue tradition royaliste et impériale que jamais la Confédération Helvétique n’a connue, précisément parce qu’elle s’est érigée en dehors de tels modèles, doit sans cesse demeurer à l’esprit.
La France, en l’état, n’a pas encore dit son dernier mot. Qu’on ne l’invente pas! Personne ne sait lequel il sera.
Ce qui se passe dans l’Hexagone est grave. Dès le début, cela se savait. Et rien n’est encore joué, je ne cesserai de le répéter ici.
Libre, dit-elle…Si libre que Géraldine Savary, en effet, laisse la voie libre à son parti. Issue injuste, selon Pierre-Yves Maillard
Voici une réaction qui fait du bien à la politique. Il s’agit de ce qu’a déclaré Pierre-Yves Maillard, personnalité charismatique du PS.
Il s’est exprimé au sujet de Géraldine Savary. Il se dit «triste» et trouve cette «issue injuste».
«Le prix à payer à cause du harcèlement médiatique et de certaines critiques internes est disproportionné. Quand c’est la sincérité d’un engagement qui est mis en cause, cela fait mal aux personnes sincères, pas aux cyniques», a-t-il expliqué.
Comme il a raison! Et comme on a envie de redire combien cette décision prise par Géraldine Savary est, certes, la sienne mais sonne de manière douloureuse à certaines oreilles.
Je me suis exprimée, à cet égard.
Oui, Monsieur Maillard, il y a une injustice à cette issue, comme vous l’avez dit. Lire la lettre adressée par Ada Marra à Géraldine Savary n’y change rien sinon que le qualificatif par lequel la politicienne vaudoise qualifie son « amie » est à retenir.
« Libre », écrit-elle à son sujet. Oui, si libre qu’elle laisse la voie libre, elle aussi, à son parti.
Pour quelle suite?
Jusqu’au 25 novembre prochain, le peuple suisse est appelé à se prononcer sur différents objets de vote. L’un d’eux consiste à modifier la loi fédérale sur la partie générale du droit des assurances sociales, (LGPA) aussi connue simplement comme « base légale pour la surveillance des assurés ».
Le journal en ligne Le Matin de ce 6 novembre publiait un article intéressant sur le sujet.
Il évoque, entre autre, le rapport à géométrie très variable que certaines factions politiques entretiennent avec ce qui est considéré relever de la sphère privée.
La manière avec laquelle les unes et les autres défendent leur position sans trop se préoccuper de cohérence au regard de ce que signifie cette « sphère privée », y est soulignée à juste titre.
Il est bon de relever, en effet, la contradiction qui anime les défenseurs de cette « sphère privée ». Car celle-ci ne semble concerner, pour eux, que les avoirs bancaires mais pas le capital santé.
L’article évoque le montant des pertes enregistrées suite aux abus commis envers le fisc et envers les assurances sociales.
Si, selon l’adage bien connu, comparaison n’est pas raison, cela n’implique pas pour autant de la cohérence d’un raisonnement, qu’elle soit défaillante.
capture d’écran: Le Temps
Sur son profil Facebook, les témoignages se multiplient.
Géraldine Savary a annoncé, ce jour, qu’elle ne se représenterait pas aux prochaines élections fédérales pour le Conseil des Etats.
Mais que lui est-il reproché alors qu’elle a été sous les feux des projecteurs médiatiques et que rien n’a été reconnu illégal aux dons qu’elle a reçus?
S’il s’agit de l’origine de ces dons alloués à la politicienne vaudoise reconnue et louée pour ses compétences, alors, on a de quoi rester perplexe.
Car cet homme qui a apporté son soutien financier à Géraldine Savary, présenté le plus souvent comme « milliardaire » ou « patron milliardaire de Ferring », occupe aussi la fonction de Consul honoraire de la Fédération de Russie.
On sait le regard que portent sur ce pays nombre de ses grands connaisseurs capables d’en parler comme s’ils y vivaient ou y avaient passé tant d’années que leurs témoignages avaient valeur de preuve.
Rappelons, entre autre, cette émission de la RTS à laquelle avait été invité Roger Nordmann, en photo ci-dessus avec Géraldine Savary. La Russie, selon ce parlementaire suisse donc, serait sous la dictature autoritaire de Poutine. Comme si dictature ne suffisait pas et qu’il fallait encore y ajouter « autoritaire »…
Or c’est à ses côtés que l’élue vaudoise a tenu la conférence de presse au cours de laquelle elle a fait part de sa décision de mettre un terme à sa carrière politique.
Voici une femme admirable qui, par trop de pressions, en a été amenée à devoir renoncer à des fonctions qu’elle exerçait avec talent et brio.
Géraldine Savary, je l’ai toujours beaucoup appréciée, avant même, faut-il le préciser vu l’ambiance, de découvrir qu’elle figurait parmi les personnalités qui ne diabolisaient pas la Russie.
Profondément en pensée avec elle, je lui réitère toute mon estime.
capture d’écran: lucullus succulus.com
Ce qu’on lit, ce qu’on entend alors que Genève est secouée par une affaire qui vise la gestion des deniers publics, est aussi révélateur que le rapport de la Cour des Comptes qui pointe le comportement d’élu(e)s de tous bords politiques.
Que les partisans de tel ou telle élu(e) lui maintiennent leur soutien et appellent à la clémence est plus ou moins dans l’ordre des choses. Le fait est que lorsqu’on est investi de responsabilités, il est attendu de la part de qui les a confiées qu’elles soient honorées.
Et ce d’autant que les élu(e)s de tous bords ne manquent pas souvent l’occasion de rappeler aux citoyennes et aux citoyens le respect d’autrui, de la diversité et j’en passe.
Or c’est précisément ce point-là qui fait réagir.
Bien sûr qu’on connaît l’adage selon lequel on invite autrui à faire ce qui est dit et pas ce qui est fait. Bien sûr que tout est toujours relatif et que la nature humaine est ce qu’elle est.
Tout cela est connu.
Il n’en demeure pas moins vrai qu’à tout relativiser, on ouvre la voie au « tout est permis ». Si tel est le choix que l’on veut faire pour nos sociétés, soit! Mais qu’on le dise et alors plus rien ne sera attendu d’élu(e)s!