A l’heure où un drame frappe la Russie, les condoléances présentées par le Président français à son homologue Vladimir Poutine l’honorent.
Mais au-delà de l’émotion, demeure le climat détestable que l’Occident a créé vis-à-vis de la Russie et de son Président.
A suivre les informations que sont censés livrer les médias occidentaux, force a été et reste de constater combien de faits ont été déformés ou passés sous silence pour convenir à une propagande qui ne dit pas son nom.
Désinformer sur la Russie comme s’y emploient de longue date trop de nos journalistes accrédités entache leur fonction et trompe leur public.
Puissent ces tenants de l’information, un jour, lever le voile qui masque leur regard et le monde s’en portera, peut-être, un peu moins mal.
Sujet paru en page 23 de l’édition papier de La Tribune de Genève du 2 novembre 2015 sous le titre: La Russie à l’heure du deuil
Pouvoirs
C’est d’entente avec Arkadij Beinenson que je publie, ci-après, son texte.
Arkadij BEINENSON: -En Russie, la popularité rencontrée par la lettre ouverte qu’Hélène Richard-Favre a adressée à Svetlana Alexievitch, semble aussi avoir été due à ma participation en tant que traducteur et journaliste qui l’a publiée sur le site de Baltnews.ee
La grande résonance que cette lettre ouverte a connue, également en dehors de la Russie, m’a décidé à écrire ce qui suit.
A la lecture des commentaires déposés sous la lettre d’Hélène, je constate un certain manque de compréhension de ce qu’est la Russie contemporaine. De même, m’apparaît discutable, le jugement porté sur les événements qui se déroulent dans le pays et dans le monde entier par les Russes eux-mêmes.
Ce manque de compréhension de la Russie contemporaine est dû à la présentation qu’en font les médias occidentaux. Les Russes y apparaissent comme très agressifs, adorant aveuglément Poutine, ne voulant rien savoir d’autres points de vue, nostalgiques des temps de Staline et voulant convaincre l’Ukraine et l’Occident.
Je tiens à souligner, ici, que je suis né dans une famille de dissidents moscovites qui écoutaient la Voix de l’Amérique et la radio Svoboda (La Liberté). La majorité de ce que que beaucoup de gens n’ont su qu’après 1991, moi, j’en entendais parler à la maison en jouant dans notre cuisine.
Et ce que j’entends maintenant me rappelle bien des choses entendues à la radio à la maison de mes parents. Cela veut-il dire que la Russie est en train de se construire une nouvelle Union Soviétique? Cela indique-t-il que l’Occident doit utiliser les mêmes expressions qu’autrefois?
Non. Et cette lettre en est la meilleure preuve car je n’aurais jamais eu la possibilité de la publier du temps de l’époque soviétique.
La Russie s’engage davantage dans l’arène géopolitique internationale que ces vingt dernières années. Mais cela signifie-t-il qu’on veut une autre guerre froide? Absolument pas. On veut que la Russie et son opinion soient prises en considération quand les pouvoirs internationaux prennent des décisions dans les domaines qui peuvent avoir des conséquences pour notre pays.
Surtout, on veut être entendu dans le cadre des conflits du Proche-Orient et dans ceux de notre voisin ukrainien. Et on veut d’autant plus que notre opinion soit prise en considération que les soldats soviétiques ont sacrifié leur vie pour libérer l’Europe du fascisme pendant la seconde guerre mondiale.
Oui, tous les habitants de l’ex-Union Soviétique (y compris les Ukrainiens, les Juifs et les Asiatiques) sont fiers de la victoire de l’Union Soviétique qui était dirigée par Staline en ces temps. Mais cela ne signifie absolument pas que les Russes souhaitent d’autres dictateurs et des répressions. En même temps, on ne veut pas être mis au même niveau que l’Allemagne fasciste.
Oui, beaucoup de gens en Russie ont voté en faveur de la politique de Poutine mais ça ne veut pas dire qu’on en fait un dieu. Non, il y a plein de gens qui ne sont pas d’accord avec sa politique et qui exigent des changements. Mais des changements et non pas une révolution. Je vous assure qu’on a une bonne mémoire.
On était très surpris que les participants du Maïdan nous aient reproché de ne pas avoir construit d’Etat européen durant ces vingt-trois dernières années. Mais ça ne peut pas se traduire par la joie ressentie à voir des gens mourir!
Beaucoup de Russes ont de la famille en Ukraine (moi personnellement je suis à moitié ukrainien) et on est très inquiets de ce qui se déroule dans le pays.
Oui, les hommes politiques russes utilisent un vocabulaire fort en parlant avec leurs collègues internationaux. Mais cela veut-il dire qu’on déteste l’Occident et notamment l’Europe? Pas du tout. On aime la culture classique de l’Europe et on n’oublie pas l’impact qu’elle a eu sur notre culture. Et on est toujours très heureux de voir des visiteurs européens dans notre pays.
En conclusion, je voudrais dire et même souligner que les Russes sont terrorisés à la seule idée d’une guerre car chaque famille garde des souvenirs horribles de la seconde guerre mondiale. Et quoi qu’il se passe entre la Russie et les pays de l’Occident, on ne veut pas que les choses prennent une tournure que nos descendants aient à regretter.
Arkadij Beinenson, journaliste russe
L’incident diplomatique entre la Russie et la France, suite à la méprise de la première qui a cru voir un avion de chasse français approcher l’appareil qui transportait le président de la Douma à Genève, est clos.
Le fait est que la manière de rendre compte de cette affaire n’est pas toujours bienveillante, ni à l’égard de la Russie, ni envers la Suisse.
La Suisse entre dans des jeux qu’elle ne maîtrise pas et pour lesquels elle n’a pas la carrure, écrit Karine Bechet-Golovko sur son blog:
http://russiepolitics.blogspot.ru/2015/10/narychkine-et-la-grandeur-meconnue-de.html
Lire ces propos ne fait pas vraiment plaisir.
Malheureusement, les tensions au sein desquelles la Suisse se retrouve alors que l’Occident met une telle pression sur la Russie rendent, parfois, sa politique difficile à lire.
L’an dernier, la Confédération Helvétique a joué un rôle non négligeable avec la présidence de Didier Burkhalter, tandis que la Suisse présidait, par ailleurs, l’OSCE.
De nombreux sujets de ce blog ont été consacrés à l’opportunité qui était offerte à mon pays de se situer au coeur des débats avec la Russie.
A lire les commentaires qui suivent certains articles -sinon leur intitulé- tel celui du quotidien suisse Le Matin, indiqué en lien ci-dessous, on mesure combien le sujet reste sensible et suscite la polémique.
Rêver d’entente entre les peuple resterait-il un voeu pieux?
http://www.lematin.ch/monde/europe/f18-suisse-serait-approche-avion-russe/story/14324696
La poignée de mains qui fâche
Voici pour qui voudrait savoir comment se passe l’avancée des relations entre la Russie et l’Ukraine.
Voici qui devrait plutôt apaiser que dresser encore et encore des murs de haine entre deux pays voisins.
Voici que laisse un espoir.
Voici qui, en même temps, révèle comment se comportent les plus radicaux en Ukraine.
A lire ici:
http://fr.sputniknews.com/international/20151019/1018923591/ukraine-propagande-medias.html#ixzz3p0J1FkG9
Les agissement commentés dans ces quelques lignes ci-dessus rappellent au cynisme d’une frange de l’humanité.
Quand celle-ci ose se présenter comme défenderesse de la démocratie, c’est la démocratie qui est bafouée.
Les propos comme ceux qui figurent en capture d’écran ci-dessus sont extraits d’un article dont le lien figure au bas de ce sujet.
On y lit toute l’estime portée à la justice.
On y découvre de quelle manière elle est honorée.
Des articles comme ceux-ci pointent la réalité d’un Occident qui passe son temps à dénoncer des gouvernements qu’il qualifie de tous les noms les plus détestables.
Des articles comme ceux-ci révèlent ce qui s’impose comme valeurs tandis que la mort a frappé des blessés de guerre et des membres du personnel qui s’est consacré à les soigner.
A lire ici:
https://francais.rt.com/opinions/8612-presidente-msf-washington-kunduz
L’article s’intitule J’ai été licencié par tous les présidents…
Paru dans La Tribune de Genève de ce 16 octobre, il est signé Jean-Daniel Sallin et évoque Jean-Pierre Elkababach dont la réputation est résumée à son regard aiguisé sur les édiles de notre planète.
Soit.
Or voici qu’entre divers souvenirs ou autres anecdotes, Jean-Pierre Elkabbach évoque l’interview que Vladimir Poutine lui avait accordée, à lui et à Gilles Bouleau et dont il avait été rendu compte ici:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2014/06/05/vladimir-poutine-les-coulisses-dune-inteview.html
Quand Elkabbach dit avoir été licencié par tous les présidents, à lire ce qu’il déclare du Président russe et qui figure ci-dessous en capture d’écran, on s’inquiéterait presque pour lui…
http://www.pressreader.com/switzerland/tribune-de-geneve/20151016/282175059957880/TextView
La lettre ouverte que j’ai adressée à Svetlana Alexievitch, lauréate du Prix Nobel de littérature de cette année, a été traduite en russe, introduite et publiée sur le site Baltnews.ee par le journaliste Arkadij Beinenson.
L’article a été relayé sur près de vingt sites, tant en Russie qu’en Ukraine et ailleurs.
Les plus de 320 commentaires qui avaient été déposés sous la version française de la lettre publiée sur mon blog autrefois hébergé par la Tribune de Genève, n’apparaissent plus ici depuis l’accès rendu impossible à feu ce blog.
Ils témoignaient tous, ces commentaires, de la sensibilité du sujet.
Tout autant l’ensemble des autres réactions publiées sur les nombreux sites qui ont relayé la version russe de la lettre. C’est qu’une telle guerre fratricide est extrêmement dommageable.
Quels que soient les camps qui s’opposent et se déchirent, les dégâts sont là, blessent et brisent des vies entières.
Sauf cynisme avéré ou égarement momentané, qui s’en réjouirait? Puisse le calme revenir au plus tôt dans ce Donbass ensanglanté.
Puisse la diplomatie oeuvrer au mieux et réduire les armes au silence.
Cette video dure 24 secondes.
On y découvre toute l’estime que ce Président démocrate porte à son peuple:
Madame Svetlana Alexiévitch, récemment nobélisée de littérature, a-t-elle seulement eu connaissance de ce qu’est la démocratie en Ukraine?
Cette démocratie compte plus de 8’000 morts désormais. Cette démocratie a déjà jeté sur les routes plus d’1 million de réfugiés.
Et la terre qui les a accueillis, ces réfugiés, cette terre est celle de 86% de Russes que Madame Alexiévitch outrage.
L’offense ne grandit ni n’honore qui la profère et le talent récompensé n’y change rien.
À Madame Svetlana Alexievitch,
Dans ce Donbass que vous avez évoqué lors de votre conférence de presse, Lilia, 24 ans, a eu la jambe gauche arrachée alors qu’elle s’est jetée sur son fils de 11 mois pour le protéger.
Tous deux se trouvaient dans un bus soudain frappé par une bombe, Lilia a eu le réflexe de sauver la vie de son enfant.
Ce cas, comme tant d’autres qui ont brisé familles et foyers du Donbass, a été le fait d’un gouvernement que l’Occident soutient.
Je vous invite à découvrir cet article d’un journaliste français qui se trouve à Donetsk:
Des cas comme celui de Lilia sont loin d’être uniques, vous n’êtes pas sans le savoir, j’ose l’espérer.
Il va de soi aussi que l’on est parfois obligé de procéder à des choix de sujet à traiter. Vous avez opéré les vôtres qui ont su trouver leur public et l’honneur qui vient de leur être rendu.
Mais vous qui déclarez faire de la lutte contre le mensonge le fer de lance de votre combat, comment pouvez-vous estimer que « la Russie en arrive à 86% à se réjouir quand des gens meurent dans le Donbass »?
Madame, avec pareils propos, vous êtes non seulement dans le mensonge mais dans l’outrage.
Avec respect,
Hélène Richard-Favre
Le Canard enchaîné, journal satirique français qui ne semble pas encore avoir eu l’honneur d’être traité de conspirationniste ou de complotiste, révèle quelques informations qui ne manqueront pas de faire réagir certaines âmes et autres bonnes consciences.
Combien sont celles et ceux qui, en effet et pour avoir osé émettre quelque réserve quant aux narratives de nos médias mainstream, ont eu droit à être taxé(e)s de complotistes ou de conspirationnistes?
Or voici que ce vénérable journal français révèle deux informations qui ne manquent pas d’intérêt.
La première, en une du Canard, nous apprend que 5’000 emplois sont en attente d’être supprimés par Air France alors que selon certains reportages, la suppression de 2’900 postes aurait été annulée, ce qui rendait incompréhensible la violence des manifestations.
La seconde, que les pilotes américains et alliés de la coalition opérant en Syrie et en Irak ont reçu l’ordre de ne jamais frapper les terroristes du groupe Front al-Nosra, la filiale syrienne d’Al-Qaïda et que cette interdiction est encore valable aujourd’hui.
L’information du Canard enchaîné relayée sur le site Spuniknews.com sera-t-elle démentie au prétexte de propagande russe?