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L’ordinaire torpillé

Viols, tortures, abus en tous genres, exécutions, la terreur s’empare de vies ordinaires et les propulse dans l’horreur.
Hier, on a entendu le président français déclarer qu’il ne cèderait pas au chantage des ravisseurs d’Hervé Gourdel. 
On pense, bien sûr, à l’otage et à ses proches, on pense aux enjeux de la situation, on pense ou on ne pense pas, on explique comme on veut ou comme on peut la violence qui brise la vie.
Certes, nul n’a vocation à porter le poids de la misère du monde et encore moins à la régler.
Et cependant, c’est bel et bien le comportement face au mal qui est sans cesse mis en question lorsqu’il frappe.
Entre indifférence, cynisme, réalisme, pragmatisme, compassion, prière ou révolte, toutes les attitudes restent possibles sinon permises.
A chacune et à chacun de se situer selon sa conscience, sa sensibilité, sa personnalité.
Une victime, deux victimes, mille ou cent mille victimes, leur nombre ne modifie la souffrance d’aucune d’elles.

Sujet publié en page 19 de l’édition papier de « La Tribune de Genève » du 27-28 septembre 2014

Politique

Quand Madame Calmy-Rey se sent « accusée »

Salle comble hier, à l’Université de Genève pour écouter deux conférencières nous parler de la crise ukrainienne.* Dans un cadre académique, les points de vue ont en général vocation à résulter d’analyses fines et étayées.

Or en ce 16 septembre 2014, force  a été de constater que les deux exposés présentés se sont appuyés sur les mêmes arguments répétés à l’envi et repris en boucle depuis bientôt un an que dure la crise ukrainienne.

Du Maïdan au crash du MH17 sans oublier, bien sûr, le référendum de Crimée, c’est le procès de la Russie qui a été dressé ou peu s’en faut.

En aucun cas, l’Ukraine et ses gouvernements successifs depuis la destitution du Président Ianoukovich n’ont été mis en cause.

Pas un mot sur le massacre de la maison des syndicats d’Odessa en mai dernier. Rien sur les performances d’un résident genevois et néanmoins gouverneur dans l’est de l’Ukraine.

Silence total sur les assassinats de cinq journalistes et photographes russes.

L’intervention que j’ai risquée pour énoncer des faits tus par les conférencières, ne visait qu’à modérer leur aptitude à mettre la Russie en accusation.

Or l’une d’elle, a réagi à mon propos et m’a dit que je l’ « accusais ».

Il n’en était évidemment rien. C’est le regard porté sur une situation que j’ai tenté d’élargir. Car un rappel d’événements occultés n’équivaut pas à un acte d’accusation dirigé contre une personne.

Que cette distinction ait échappé en milieu universitaire est surprenant.

https://www.unige.ch/gsi/fr/actualites/lecon-douverture-2…

Non classé

84 ans, une vie

Mardi, elle partira.
Elle s’est résignée à quitter sa petite datcha.
Elle passera l’hiver chez des parents, dans un pays voisin de l’Ukraine.
Elle a travaillé toute sa vie dans cette région de Dniepropetrovsk.
Désormais, tous les courriers officiels et administratifs adressés à ses habitants sont en ukrainien.
Elle est russophone, âgée de 84 ans, elle n’a jamais parlé ukrainien.
On lui a traduit une circulaire reçue de l’administration qui prévient que la température dans les appartements et les maisons, cet hiver, ne dépasserait pas quatorze degrés.
Elle n’a pas eu envie, pour autant de quitter son foyer. Elle y a trop de souvenirs.
Mais quatorze degrés à l’intérieur, quand à l’extérieur, la température peut descendre jusqu’à moins vingt degrés…
Mardi, on viendra la chercher pour l’accompagner chez des parents qui l’accueilleront.
Elle y restera le temps nécessaire.
A qui, à quoi?

Politique

La paix expliquée à leurs enfants

Barack Obama,
Prix Nobel de la Paix 2009

L’Union Européenne,
Prix Nobel de la Paix 2012

Grâce à l’intervention de ces deux nobélisés de la paix, 
l’Ukraine pleure
près de 3.000 morts

a vu s’enfuir ses habitants
par centaines de milliers.
 
La démocratie, c’est maintenant, foi de nobélisés.
 

Politique

La France qui se lève tôt ou tard

On dit parfois, sinon souvent, de la France qu’elle serait le pays de la liberté d’expression.
En dépit de ce qu’on peut en penser, la France offre un paysage socio-politique jamais à cours d’animation.
Entre hauts faits, trahisons ou scandales, la France qui se lève tôt ou tard, vit.
De qui, de quoi, chaque jour apporte son lot d’informations à cet égard.
Certes, leur perception varie selon les milieux.
Il n’en demeure pas moins vrai qu’on ne saurait dénier le poids d’une actualité dont l’impasse est impossible à faire pour ce qu’elle révèle comme contradictions.
Qui n’a eu de cesse de réclamer le droit à la transparence et à la parole?
Qui le dénonce tandis que ces droits ont été saisis par une ex-compagne de président?
La publication de cette femme démontre avant tout un état de fait voulu et revendiqué de longue date par les mêmes qui semblent le fustiger désormais.
Il ne s’agit pas, ici, de saluer ou non l’opportunité d’une démarche éditoriale.
Il est question d’en observer les effets. 
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2014/09/05/normal.html

Politique

Normal

Que de remous pour nous apprendre ce que François Hollande n’a eu de cesse de vouloir être!
Un homme normal.
A l’évidence, ce qu’on découvre en ces jours de grand battage médiatique autour d’un livre, c’est bel et bien qu’un président ne peut pas être un homme normal.
Tant d’émois autour d’une simple histoire de couple le prouve.
Ainsi, à une époque où certains se mobilisent tant pour la transparence, on en voit les limites.
L’ouvrage de l’ex-compagne du président français n’est en définitive que le parfait reflet de ce que François Hollande a lui-même voulu.
Etre président et comme tout le monde. 
Or ces deux dimensions ne sont pas compatibles.

Politique

Ceci n’est pas de l’humour

Jusqu’à quand devrons-nous assister à la suite et à la poursuite de cette obstination à viser la Russie dans le grave conflit qui déchire l’Ukraine?
Plus de 2.000 morts et on continue d’accuser le même pays sans jamais évoquer la lourde implication occidentale auprès du gouvernement de Kiev.
On pourrait ne pas s’en inquiéter, sachant l’art consommé de certains relais médiatico-politiques si habiles à masquer la réalité de situations.
Or c’est de vies humaines dont il s’agit, de villages entiers qui sont détruits depuis des mois et des mois.
Quel media en a parlé sinon en usant et en abusant de rhétorique?*
Quel sont celles et ceux qui ont évoqué les horreurs perpétrées à Odessa dans la maison des syndicats?
Qui sait ce que vivent les populations russophones de l’Est de l’Ukraine auxquelles tous les communiqués officiels sont désormais délivrés en ukrainien?
Quand on a passé sa vie à travailler pour un pays qui vous méprise quand il ne vous tue pas, on a de quoi ne plus comprendre ce qui se passe.**
L’Occident se rend complice d’un génocide*** dont jamais plus il ne pourra dire qu’il ne « savait pas ».
 
*  http://voix.blog.tdg.ch/archive/2014/05/03/rts-ukraine-la-rhetorique-a-l-oeuvre.html  ** http://voix.blog.tdg.ch/archive/2014/09/01/за-что-pourquoi-259363.html
***  http://voix.blog.tdg.ch/archive/2014/07/04/ukraine-democratie-d-un-genocide.html

Politique

За что? Pourquoi?

Le 19:30 de la Radio Télévision Suisse romande de ce 1er septembre montre la rentrée des classes dans l’Est de l’Ukraine.*
Après divers témoignages recueillis, l’un d’eux évoque les tirs qui durent depuis le 7 août.
La personne qui en parle, pleure. Il s’agit d’une femme russophone.
Ses propos sont traduits par l’interprète du reportage. Mais lorsque cette femme, après avoir dit qu’on tirait, qu’on tuait, demande « за что » « pourquoi », l’interprète reste silencieuse.
Détail? Non.
Car ce « pourquoi » est LA question qui hante les habitants de cette région.
Je le sais de diverses de personnes qui ont des parents encore sur place ou qui se sont rendues dans cette province gouvernée par un résident genevois**
Tel est bien le drame qui se joue là-bas. Les habitants ne comprennent rien de ce qui leur arrive. Leur seule force, disent-ils, est qu’ils ont été habitués à vivre dans la pauvreté.
Pour qui a cru au Maïdan, la réalité est là. Plus crue encore tandis que les obus démocratiques de Kiev brûlent les terres et déciment les familles.
 
* http://www.rts.ch/video/info/journal-19h30/6108842-ukraine-la-rentree-des-classes-est-placee-sous-la-menace-de-la-guerre-dans-certaines-villes.html
 ** http://voix.blog.tdg.ch/archive/2014/08/30/l-ennemi-a-abattre.html

Politique

L’ennemi à abattre

Pas un jour ne passe sans que l’on n’ait droit à la rhétorique médiatique mettant en cause le rôle de la Russie dans la guerre civile qui déchire l’Ukraine.
Pas un titre d’article, pas une interview ou peu s’en faut, qui ne tente de rendre la Russie coupable de tous les maux de l’Ukraine sinon de l’Occident, bientôt du monde entier.
Si la Suisse souhaite conserver son image de pays neutre, il serait temps qu’elle veille à préserver une cohérence dans ses démarches.
Fin janvier de cette année, La Tribune de Genève évoquait des manifestants pro-Maïdan appelant à geler les fonds d’un oligarque ukrainien proche du président déchu, Ianoukovich:
http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/geneve-ukrainiens-ciblent-fonds-milliardaire/story/16129457.
A cet égard, j’invite chacune et chacun de vous à lire l’article qui suit pour saisir ce qui se joue dans l’est de l’Ukraine.
Après cela, on se demandera qui est l’ennemi de qui et qui menace le plus la souveraineté de l’Ukraine et la neutralité de la Suisse.
En l’occurrence, c’est vers une catastrophe majeure qu’un résident fiscal suisse risque d’entraîner l’Ukraine et l’ensemble de ses voisins si rien ne le retient plus de réaliser son projet:
http://www.politicvisio.com/n31-france/article-guerre-civile-en-ukraine-l-europe-sous-la-menace-d-une-cat.html?id=10932
 
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2014/06/15/ce-genevois-qui-gouverne-en-ukraine.html

Politique

Ukraine, le défilé de Donetsk

Voici que l’on commente ici ou là, le défilé dans l’Est de l’Ukraine où des « séparatistes pro-Russes » -selon la rhétorique occidentale- ont exhibé leurs prisonniers.
Rappeler tel ou tel accord ou autre Convention de Genève ou d’ailleurs pour juger, choque autant que l’image de ce défilé.
Pourquoi?
Parce que depuis des mois et des mois, aucun media occidental ou si peu, ne s’est ému des civils qui sont tombés par milliers sous les bombes du gouvernement de Kiev aidé de milices privées financées, entre autre, par un résident genevois.*
Qui a osé interroger les accords ou les conventions de Genève et d’ailleurs sur le droit de tuer en toute impunité?
Qui a rappelé ces accords ou autres conventions de Genève après le massacre d’Odessa?
Que a brandi un accord ou une convention quelconque pour réagir au génocide perpétré contre les Russophones de l’est de l’Ukraine?
Le seul constat livré par les images de ce défilé, décrié par certains, est que la violence a engendré la violence.
* http://voix.blog.tdg.ch/archive/2014/06/03/lettre-ouverte-aux-autorites-genevoises.html
Sujet publié en page 13 de l’édition papier de « La Tribune de Genève » du 27 août 2014