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Pratiques

Politique, société

Cracher dans l’océan

On se rappelle les attentats du 13 novembre à Paris. Difficile autrement, c’était il y a plus de 4 ans déjà.

On se souvient aussi comment les un(e)s et les autres y avaient réagi, entre autre par la revendication de continuer de sortir en terrasse.

Une autre manière d’y avoir répondu est celle du journaliste Antoine Leiris dont la femme a péri au Bataclan. Ecrire « Vous n’aurez pas ma haine » a été son choix.

Le mal qui a frappé la France a été d’ordre politique.

Et se situer ailleurs que dans le pardon ou la haine à ressentir envers des terroristes, c’est interroger le pouvoir, celui qui opère à l’intérieur et à l’extérieur des frontières du pays où il s’exerce.

Que des actes assassins se soient commis à répétition et continuent de se commettre à répétition ne demande pas qu’on y réponde par du pardon ou de la haine!

Ils exigent la prise de mesures adéquates.

Peut-être et sans doute existent-elles puisque l’on informe souvent d’actions terroristes qui auraient été évitées. Et que, tout le monde le sait, le risque zéro est un mirage.

Il n’en demeure pas moins que s’adresser à des terroristes pour leur dire ce que l’on éprouve à leur égard, indifférence, haine ou pardon équivaut à peu près à cracher dans l’océan.

Culture, société

Le milieu et l’enfance abusée

Finalement, on est bien davantage dans le règlement de compte au sein d’un milieu que dans tout autre souci envers l’enfance abusée.
Il suffit d’écouter s’exprimer au micro d’Europe 1 ce spécialiste des maltraitantes faites aux enfants qu’est Pierre Lassus pour le comprendre.
Surtout lorsqu’il raconte comment l’une des conquêtes de Gabriel Matzneff lui a parlé et cela, bien avant que l’auteure d’un ouvrage ne fasse les unes médiatiques.
Directrice éditoriale, elle est du milieu. Les autres? Se sont arrangé(e)s comme ils et elles l’ont pu s’ils et elles l’ont pu.
Quant aux enfants d’ailleurs, de ces pays si lointains qu’on ne risque sans doute pas de s’en soucier, à eux aussi de se débrouiller avec leur sort.
Alors bon, très bien, le Parquet de Paris enquête…
Mais pour tant de ces amateurs d’enfants, qu’adviendra-t-il? Des plaintes vont-elles être déposées à leur encontre? Des ouvrages rédigés? Des films tournés? 
Gabriel Matzneff, c’est la partie visible de l’iceberg. 
Car soit on lutte de manière active contre la pédophilie, soit on choisit une cible. En l’occurrence, celle mise en place par une femme du « milieu » a trouvé ses (francs) tireurs.

Culture, société

Un livre et soudain le Parquet de Paris enquête…

Je n’ai jamais lu et, de fait, encore moins encensé Gabriel Matzneff.
Mais apprendre que le Parquet de Paris a ouvert une enquête suite aux révélations faites par Vanessa Springora dans son ouvrage « Le Consentement » pose bien des questions.
Comment, après tant d’années de pratiques pédophiles connues et jamais condamnées, la justice peut-elle opérer pareil volte-face?
En aucun cas, il ne s’agit de défendre un parti pris jusque là envers l’écrivain par un certain milieu littéraire, culturel et politique. Non.
Mais de réagir à pareil revirement au plan judiciaire, oui.
Car on est en présence d’une même personne désormais âgée de 83 ans, Gabriel Matzneff. Et soudain, on enquête, suite à un livre qui relate, bien des années plus tard, comment celle qui en est l’auteure a vécu la relation qu’elle a entretenue avec l’écrivain.
La justice est-elle donc à ce point tributaire d’« époques » pour n’avoir jamais été saisie du temps où tout le monde savait comment l’écrivain Matzneff prenait son plaisir et pour ne s’en inquiéter que maintenant, vague #metoo obligeant?
Là, on n’est plus à discuter de l’écrivain qui aimait les petites filles et les petits garçons.
On est à s’interroger sur le sens réel de l’institution judiciaire qui se mobilise après avoir pris connaissance du livre de Vanessa Springora tandis que l’ensemble de l’oeuvre de Gabriel Matzneff qui a précédé l’ouvrage de la jeune femme l’a laissée de marbre.

Culture, société

Littérature et polémiques

Que Gabriel Matzneff ait été vénéré par un certain milieu est une chose, que désormais Vanesse Springora soit en passe de le devenir, elle aussi, vénérée par un certain milieu, une autre.
Aussi, que l’on ne résume surtout pas la littérature aux « milieux » qui la font et la défont car non, elle ne s’y réduit pas.
Il suffit, pour s’en convaincre, de lire les romans primés en France en automne 2019, tant par le Goncourt que par le Médicis pour ne parler que de ces deux récompenses.
Chacune et chacun entretient un rapport particulier au livre. Souvent d’ordre intime, celui-ci se vit donc au plus profond de soi.
D’aucuns goûtent les longues sagas, d’autres, le style d’un écrivain quand d’autres encore privilégient la véracité de faits plutôt que la fiction.
Véracité, oui car vérité est bien trop absolu comme terme, chacune et chacun, on le sait, ayant sa version de la « vérité ».
Et tel est bien là l’une des dimensions de la littérature, y faire part de « sa » vérité.
Or quand elle se heurte à tel contexte politique ou éthique, elle a toutes les chances d’être reçue de manière controversée.
Nombre d’ouvrages reconnus ici et pas là le prouvent. Tout autant les écrivains conspués par tel ou tel pouvoir en place.
Parce que la littérature n’a pas vocation à aller dans le sens voulu par telle ou telle instance. Pas davantage non plus à entretenir une pensée dominante.

société

En ce 31 décembre 2019…

Dernier jour de l’année, chaque 31 décembre charrie son lot d’émotions, de pressions, de bilans ou autres « rétrospectives ».
On l’a vu, on le sait, celles-ci sont souvent le fait de sélections et de regards portés après coup sur tel ou tel moment de l’année ou tel ou tel « anniversaire ».
En soi, il n’y a rien de mal à se livrer à l’exercice, pourquoi s’en priver si cela permet de mettre un certain ordre dans les pensées?
Que ledit ordre soit ensuite remodelé selon d’autres paramètres, pourquoi pas.
Après tout, on n’ignore plus comment ce qui apparaît un jour sous tel angle peut, le lendemain vous sembler un peu ou tout autre.
Donc revenir sur une considération portée signe une souplesse d’esprit quand il ne s’agit pas d’opportunisme.
Dans ce sens, demeurer conscient que rien n’est jamais fixé ni déterminé à jamais offre une vision ouverte de la réalité. Sauf que nombre de personnes ne l’entendent pas ainsi.
Parce que le besoin d’enfermer la vie dans des lois et des principes leur importe.
Les unes et les autres sont nécessaires à la justice et à la morale. Reste juste à veiller à ce que les unes et les autres s’appliquent sans géométrie variable.
Et c’est bien souvent là que le bât blesse. Et n’est pas près de ne plus blesser tant les intérêts commandent nombre d’action dites « justes » ou « éthiques ».
Bref, de quoi encore débattre ici si vous le voulez bien! 
En attendant, meilleurs voeux à toutes et à tous et que 2020 vous réservent de belles surprises en contrepoint aux moments plus rudes à partager.

Economie, société

Médaille de la honte

Inutile d’être « vegan »  ou antispéciste pour réagir à autant de documents qui nous montrent comment sont traités nombre d’animaux pour le seul plaisir de consommatrices et de consommateurs.
Certes, à leur décharge, nombre d’entre elles et eux ignorent peut-être encore ce qui a permis le délice qui va les régaler. Mieux, délice médaillé selon cet article avec vidéo à l’appui. 
Heureusement, tous les élevages ne sont pas semblables à ceux qui, de longue date déjà, ont été pointés par toutes sortes d’associations ou autres organisations de lutte contre la maltraitance animale.
Dans ce cas, évitons de généraliser. Mais rester vigilant et combattre autant de traitements innommables n’est pas interdit.
Sauf à s’en moquer et à ne songer qu’à sa seule réjouissance à partager avec autant d’hôtes que la nausée ne risque pas d’atteindre.

Politique

Nouvel échange de prisonniers, nouvel espoir de paix dans le sud-est de l’Ukraine

Après avoir consacré plus de 300 sujets de ce blog à la guerre fratricide qui a déchiré et continue de sévir dans le sud-est de l’Ukraine, après m’être mobilisée ici et là et m’en être expliquée à qui a bien voulu me le demander, inutile de dire que je vis le nouvel échange de prisonniers entre Kiev et Moscou comme bienvenu.
Que d’aucuns y trouvent à redire, je le laisse à qui se présente comme spécialiste, avéré ou auto-proclamé.
De mon côté, c’est à la dimension humaine de cette guerre que j’ai avant tout été sensible, guerre qui a laissé sans vie 13’000 personnes, sans compter les blessées et les exilées qui se comptent, elles, par centaines de milliers.
Mais c’est tout autant à la manière de rendre compte de ce qui se passait au coeur de l’Europe que, souvent, j’ai tenu à réagir tant il apparaissait de parti pris en faveur d’un camp plutôt que de l’autre.
Qu’on m’ait estimée fréquenter des mercenaires  permet de mesurer la hauteur de vue prise pour apprécier la dimension d’une prise de position qu’on souhaite avant tout disqualifier et rejeter.
Obtenir des informations de tous bords relève d’une démarche qui tente de cerner une situation de différents côtés pour tenter d’en rendre compte au plus près de sensibilités diverses.
Se montrer incapable de le comprendre, n’augure rien de bon pour qui se réclame de références et de titres reconnus et salués par pairs et autres experts du genre.
Qu’à cela ne tienne, saluons ce dimanche 29 décembre comme jour de paix à viser entre deux pays et deux peuples autrefois réunis par des valeurs communes.

Histoire, Politique, société

Rétrospectives en question

Vous l’aurez sans doute constaté, de longue date déjà, chaque média y va de sa rétrospective de l’année qui s’achève. Mieux, on nous rappelle tel ou tel « anniversaire » de tel ou tel événement.
Y figurent les 30 ans, les 50 ans, les 75 ans, les 100 ans, bref, un peu tout ce dont on souhaite évoquer le souvenir.
On sait combien, avec le temps, la mémoire est susceptible de refaçonner des faits à sa manière. Et comment, aussi, chacune et chacun de nous les a perçus selon sa sensibilité, ces faits.
Comment, ensuite, il ou elle les restitue.
Aussi est-ce souvent délicat de revenir sur des temps écoulés. Sauf à en parler à plusieurs et à rassembler différentes versions.
Et lorsque des archives s’ouvrent au public, alors se confrontent les récits des uns et des autres.
Cependant, ne se trouve-t-il pas toujours un esprit malin qui dictera ce qui doit et ne doit pas être retenu de l’Histoire et ce, en dépit de tous les documents devenus accessibles?
Poser la question n’est pas y répondre.
C’est juste ouvrir un espace de réflexion, tant il apparaît que fabriquer des réalités pour imposer une vue de l’esprit soit indispensable à qui veut asseoir son pouvoir, de quelque ordre soit-il.

Culture, société

Ces amours qui vous rattrapent…

Et voici à nouveau le monde culturel hexagonal sous tension. C’est que le 2 janvier prochain va sortir un livre consacré à une histoire d’amour qui n’en fut pas.
En bref, l’auteure y raconte une relation avec un écrivain dont les initiales sont G.M et que d’aucuns ont reconnues comme celles de Gabriel Matzneff.
Dans cette séquence télévisuelle, l’écrivain évoque nommément l’auteure du livre à paraître. Et raconte le nombre d’ouvrages qu’il a consacré à leur passion.
A l’écouter, on comprend que la jeune-fille est très éprise mais elle semble ne plus vraiment l’entendre ainsi.
La littérature n’a pas vocation à adouber toutes celles et ceux qui seraient hors la loi. Elle reconnaît des styles, elle les couronne de divers Prix.
Se pose une fois encore la question de savoir si « le style est l’homme-même » , comme le déclarait Buffon dont le propos a, par la suite subi toutes sortes de relectures.
Et si le style suffit à consacrer en dehors de tout autre jugement.
Une loi existe, cependant. S’applique-t-elle à toutes et à tous de la même façon, il semble que non tant courent encore de nombreux prédateurs.

Culture, Histoire, Religions, société

4 février 2019 – 29 février 2020

Le 4 février de cette année, le Pape François célébrait une messe aux Emirats Arabes Unis. Autant le dire, il créait « l’événement ».
Un an plus tard, le 29 février 2020, un autre « événement » aura lieu, cette fois à Genève, appelée comme on le sait, la Cité de Calvin.
Après 500 ans et pour la première fois, une messe se tiendra au sein-même de la Cathédrale Saint-Pierre.
Il va de soi qu’au-delà du seul plan religieux, au regard de l’Histoire donc, cette invitation faite aux catholiques par la Paroisse protestante de Saint-Pierre-Fusterie ne devrait pas passer inaperçue.
On connaît les efforts menés par les Eglises en faveur de l’oecuménisme. Ce qui n’empêche pas de s’interroger sur ces deux événements.
Le premier s’est déroulé dans un pays qui tolère les chrétiens sous conditions.
Le second aura lieu, certes sans le Pape qui n’en est pas moins venu à Genève, aussi qualifiée de « Rome protestante ».
Comparer ces deux « événements » n’a pas lieu d’être ici.
Mais signaler qu’à un an d’intervalle, les catholiques sont accueillis aussi bien en terre musulmane qu’en terre autrefois calviniste, peut se lire comme un simple hasard de calendrier.
A moins que ce genre d’échanges de bons procédés ne se poursuive et qu’un  jour, qui sait, musulmans et calvinistes ne soient reçus, pour les premiers en terre vaticane, pour les seconds, dans quelque église pour y célébrer leur culte?