Il n’est jamais vain de rappeler comment la passion hante la politique.
Cette dimension, je l’avais déjà évoquée dans l’ouvrage que m’avait inspiré la campagne présidentielle avortée de l’Ancien Premier Ministre de Jacques Chirac. Dominique de Villepin, pour ne pas le nommer, avait, en effet, brigué l’Elysée en 2012 mais n’avait pas obtenu le nombre de parrainages suffisant à valider sa candidature.
Tout cela relève d’un passé, ma foi, encore récent mais qui a été diversement consigné dans les mémoires du fait de l’enthousiasme très variable qu’avait suscité la création de son parti, République Solidaire, par celui qui semble avoir davantage marqué les esprits par son discours tenu à l’ONU en 2003.
S’agissant du Président français actuel, qui a, lui aussi, fondé son parti, il a non seulement réussi à s’imposer face à tous ses rivaux mais à susciter encore maintenant la confiance et l’enthousiasme.
Fort bien.
Cependant, que toutes et tous ne le perçoivent pas de cette même manière est une autre réalité qui ne saurait être estompée au seul profit de ce qu’Emmanuel Macron renvoie comme image de lui et du pays qu’il est appelé à gouverner.
Car tandis que nous ne cessons de louer les valeurs démocratiques au nom desquelles, justement, nous choisissons nos élu(e)s, ne négligeons pas les procédés par lesquels certains accèdent au pouvoir, suprême, en l’occurrence!
La campagne présidentielle française de 2017 a été d’une rare violence et la victoire d’Emmanuel Macron a été loin d’être représentative d’un choix affirmé du peuple français.
Dans ce cas, rester critique s’impose.
Est-ce suffisant? Dans une démocratie qui se respecte, cela le devrait. Or à observer comment y tombent les têtes trop audacieuses, on reste perplexe.
Pratiques
L’exercice du pouvoir se conduit de manière aussi diverse que le sont les personnalités qui s’y appliquent. Tout autant les cultures et les temps dans lesquels s’inscrit un pouvoir sont-ils déterminants.
En France, on a connu Moi Président et ce qu’il est advenu de cette célèbre anaphore. On a désormais Moi Soleil.
Si la qualification des egos a changé, le pays à la tête duquel l’un a été tandis que l’autre y est installé depuis peu a, lui aussi, changé.
En quoi?
Peut-être en tout, tant l’élection d’Emmanuel Macron paraît l’avoir anesthésié. Et pourtant, la révolte gronde.
De partout?
Pas si sûre alors que l’homme qui s’est mis en marche vers le pouvoir pour y accéder en quelques mois semble avoir été ovationné par le Gotha de la finance.
Enfin, selon Quartz, est-il précisé en conclusion de l’article du Courrier international.
En exergue à l’une des nouvelles qui figurent dans mon quatrième recueil Nouvelles sans fin / Istorii bez okonchanija, j’ai inscrit cette citation de Karl Marx:
Exiger qu’il soit renoncé aux illusions concernant notre propre situation, c’est exiger qu’il soit renoncé à une situation qui a besoin d’illusions.
Le philosophe allemand reconnaît le paradoxe de l’illusion qui fonctionne comme nécessité et en même temps, comme égarement sinon aliénation, voire perte de l’homme.
C’est à propos de la religion qu’il développe cette pensée.
Cependant, nombre de penseurs se sont aussi, bien sûr, exprimés sur le sujet. Voici quelques unes de ces approches qui, toutes à leur manière, sont instructives.
L’intérêt, en la matière, est qu’il est à peu près inépuisable tant il renvoie à autant d’expériences individuelles et collectives diverses.
Il faut, bien sûr aimer le débat et la réflexion pour avoir envie de s’y arrêter.
J’entends ce qui s’énonce, ce qui se décide après débats dans le meilleur des cas. Mais ces paroles échouées au ban de sociétés qui les ignorent? Mais ces appels demeurés vains?
Nos droits sont de précieux leviers pour qui a les moyens de les actionner. Nos lois, sans cesse recommencées, témoignent de la relativité d’un monde, toujours en mouvement.
Héraclite, auquel une phrase est attribuée par Platon et dont on estime qu’elle ne serait qu’un résumé de sa pensée, aurait évoqué cet incessant changement duquel tout participe.
Aussi bien le besoin de fixer anime-t-il qui souhaite agir sur l’espace et sur le temps. Dans ce sens, s’exerce le pouvoir qui limite, décide et tranche.
A tous niveaux, la force s’applique et se confronte à ce qui la menace. A côté de cela, errent des vies sans plus de projets, sans plus aucun rêve, délestées de tout idéal et de toute foi.
A ces êtres-là, plus aucun droit, plus aucune loi ne parlent. Vidée de toute projection, leur existence s’écoule dans l’infinité de l’espace et du temps.
J’ai vu des hommes souffrir et rester fidèles à leur épouse. J’ai vu des hommes en couple et grappiller le plaisir là où il s’offrait. J’ai vu des hommes multiplier les relations sans autre souci moral.
J’ai vu des hommes aimer des femmes avec passion, avec tendresse, j’ai vu des hommes en désirer sans fin, j’ai vu des hommes en pleurer, j’ai vu des hommes en rejeter, en injurier, en maudire
Et j’ai vu autant de femmes souffrir et demeurer loyales à leur époux, autant de femmes en couple et saisir le plaisir qui se présentait, autant de femmes compter leurs amants au-delà des dix doigts de leurs mains.
Et j’ai vu autant de femmes aimer des hommes avec ardeur et douceur, autant de femmes en rêver à n’en plus finir, j’ai vu autant de femmes éplorées, se détourner à jamais des hommes, en insulter, en vouer aux gémonies.
Les relations entre hommes et femmes ne se résument pas à ces comportements qui ne cessent de mobiliser nos multiples médias et autres réseaux sociaux.
Les relations entre hommes et femmes sont tissées de pulsions et d’idéaux, de projections et d’interdits, elles ne se ramènent jamais à autant de propos sommaires flanqués de #.
L’homme et la femme, leur enlever ce qui les lie, les attire, les sépare, les unit, c’est baliser leur vie au nom de revendications qui jettent pêle-mêle en public ce qui relève de la justice et, parfois, de la médecine.
Un jour, une amie m’a dit que je devrais raconter ma vie, je ne l’ai pas souhaité, pour ma part.
Aucune des cent vingt-six nouvelles publiées en quatre recueils, tous parus en éditions bilingues -russe-français, anglais-français, italien-français, géorgien-français- n’évoquent ma vie.
Tout au contraire, sont-elles consacrées à celles d’êtres en proie à la maladie, à l’isolement, à la vieillesse, au rejet, à la violence subie ou déployée.
Evoquer ces vies minuscules, pour reprendre les termes de la critique littéraire Anne Pitteloud qui leur a consacré plusieurs articles dans le journal Le Courrier, constitue autant d’échos rendus d’intériorités malmenées, méprisées. bafouées.
Aussi bien, sur ce blog, ai-je partagé des sujets qui ont suscité nombre de controverses, tant varie le regard porté par chacune et chacun sur ce qu’on appelle réalité.
J’ai émis des points de vue que j’ai défendus avec force conviction, j’ai tenu à partager, ici, l’amour que je porte à la Russie, entre autres pays que j’aime avec mes deux d’origine.
Car sans cesse m’anime le besoin de rejeter le discours partial, partisan et le jugement aveugle.
Il ne s’agit bien sûr pas, pour moi, de légitimer quoi que ce soit de contestable ni de répréhensible mais de plaider la nuance plutôt que d’actionner d’emblée le couperet.
Cela dit, je tiens encore une fois à vous remercier toutes et tous des si nombreux témoignages de sympathie que vous m’avez exprimés.
Mais où veut-on en venir avec autant de tribunes et de contre-tribunes et de j’assume et de je ne sais encore quelle autre prise de position sur ce qui serait attendu de relations entre hommes et femmes?
C’est à se demander si les femmes de nos pays n’ont, pour principal souci, que de pouvoir, un jour, se promener en min jupe le soir, la nuit partout dans les rues sans être importunée?
Mais retombons sur Terre!
Et cessons d’entraîner des débats sans fin sur tout ce qui vient à l’esprit, en vrac et sans plus aucune nuance!
Evoquer Polanski, DSK et tant d’autres dans un seul article avec, à l’appui, la philosophe de référence déjà citée ici?
Pendant que tout ce beau monde disserte à n’en plus finir, on cherche le soutien qu’il apporterait à autant d’autres femmes qui, elles, se battent contre une soumission imposée.
Il en a été question, ici, tout autant que de la lutte que mène cette femme qui revendique son voile… au nom du féminisme.
Autant de combats contradictoires au nom de la femme la servent-ils?
La controverse suscitée par la tribune qu’ont signée autant de femmes dites, elles aussi, féministes telles que Catherine Millet, Catherine Deneuve et Elisabeth Lévy -pour ne citer qu’elles- serait profitable, déclare Laure Adler.
Interviewée sur la question de savoir pourquoi elle n’a pas apposé elle-même son paraphe à ladite tribune, la journaliste s’explique.
Dans ce sens, le chanteur Seal contribue, lui aussi, à la réflexion.
Il a publié, pour sa part, une photo qui montre la grande prêtresse télévisuelle et néanmoins aussi comédienne Oprah Winfrey en bonne compagnie.
Du moins, n’a-t-on pas vraiment le sentiment que le Monsieur sur la joue duquel elle pose un délicat baiser ne lui inspire le moindre dégoût qui soit.
Mais ça, c’était avant…
Maintenant, c’est tout autre chose, bien sûr! Eh quoi…suivez l’actu, vous n’y êtes décidément pas!
Le sujet vaut qu’on y revienne autant de fois qu’il nous est imposé par autant de médias soucieux de nous y rendre sensibles.
C’est pourquoi cet article, posté sous le précédent sujet de ce blog par un intervenant qui se reconnaîtra et que je remercie au passage de son commentaire, mérite qu’on y prête attention.
Certes, il émane d’une chaîne russe en français considérée comme relai de propagande du Kremlin par autant d’esprits soucieux de vérité. Mais qu’à cela ne tienne, jusqu’à nouvel avis, le média en question a été reconnu par l’Hexagone en dépit de cris d’orfraie poussés par ses détracteurs.
Cet article de Russia Today donc, pourrait être une manière d’informer les jeunes filles ou autres femmes de ce qui sera susceptible de les guetter au cas où elles noueraient une relation avec un croyant, en l’occurrence, musulman.
A chacune et à chacun sa foi, respectable en tant que telle, mais à chacune et à chacun aussi de savoir ce qui peut lui arriver en couple avec un fervent adepte de telle ou telle religion et des pratiques qu’elle recommande quand elle ne les impose pas!
Urgent! Qu’un bréviaire de bonne conduite soit offert au plus tôt à tout homme!
Quel déballage et quel étalage au nom de la femme ou du féminisme, on s’y perd.
En arriver à de tels échanges au nom de revendications de quoi, au juste? Celle de ne plus avoir à subir de tutelle machiste? De désirs masculins inconvenants? Celle de se libérer de mémoires encombrées d’actes sexuels imposés? De rendre public le cri de corps abusés?
Pour autant qu’on ait déjà sensibilisé à cette problématique les nouveaux arrivés de pays dévastés par guerres et autres fléaux, il serait bienvenu et intéressant de recueillir leurs sentiments à cet égard.
Alors qu’ils ont franchi nombre d’épreuves au péril de leur vie et, le plus souvent, à grands frais de passeurs, ils devront, quoi qu’il en soit, se hâter de retenir la leçon d’autant de femmes.
Eux qui ont manqué de tout, souhaitons-leur d’apprendre au plus tôt les bonnes manières et le comportement adéquat à adopter pour trouver bon accueil auprès d’une femme.
Faute de quoi, ils seront mis au pilori et n’auront plus que leur bonne foi pour se défendre. Celle d’avoir désiré une femme.
