Exposer au public ce que vit un pédophile, Franceinfo s’y est employé. Un homme explique ses pulsions et comment il les sent de manière continue. On apprend qu’il a retrouvé travail et famille et qu’il respecte son suivi socio-judiciaire.
Très bien.
Dans ce paragraphe ci-après de l’article que je vous invite à lire dans sa totalité, l’homme explique comment il vit ses pulsions et le démontre même en direct à l’équipe de journalistes qui l’interroge.
« Tout en vous parlant, je regarde autour pour voir si personne ne peut me perturber. » Quelques minutes plus tard, un couple accompagné d’un petit garçon d’une dizaine d’années traverse la place du palais de justice de Nice (Alpes-Martimes) où il nous a donné rendez-vous. Stéphane interrompt la conversation. Il tire une paire de lunettes de sa chemisette. Grand et mince, il se voûte légèrement pour regarder. « Non, ça va, il est gros, je suis rassuré. » Lui préfère les jeunes garçons sveltes et musclés. La scène se répétera plusieurs fois durant la conversation. « C’est pire qu’une drogue, souffle-t-il. Quand je me vois de l’extérieur, je me trouve dégueulasse. Un gros porc qui a touché des enfants. »
Dire le dégoût que l’on se porte à soi-même est une chose. Une autre, de le vivre au quotidien. Car là, on se retrouve face à une fatalité. Tout autant, mesure-t-on les limites des réponses qui lui sont apportées.
Alors?
Si l’on exclut les solutions les plus radicales, ne reste qu’aux victimes à prendre sur elles les dégâts… ce qui semble être le cas pour ce qui concerne cet homme prénommé Stéphane de manière fictive.
pulsions
A lire ici et là au fil des blogs ou autres réseaux sociaux ce qui s’écrit sur la violence, on mesure la difficulté qu’il y a à cerner et à percevoir au mieux ce phénomène. Admettre que son traitement reste complexe, éviterait autant de polémiques que de vains débats. Mais l’humilité à observer face à l’irruption de forces obscures observées chez soi ou chez l’autre, relève sans doute de l’utopie. Il n’y a pourtant pas lieu ici de faire une quelconque apologie de la violence. Mais d’exorter celles et ceux qui savent tout de la manière de la traiter, à modérer leur empressement à dire ce qui doit être réalisé et pas même ce qui devrait l’être. Oser espérer un peu plus d’honnêteté dans la considération de ce fait, serait la première attitude à observer. Car nul n’est à l’abri de la violence. Ni de celle subie, ni de celle causée. Le reconnaître n’est pas y concéder ni y complaire. C’est accepter que son traitement relève davantage de l’approximation que de la panacée.