Familiarité, désinvolture, serait-ce donc tendance dans les médias?
Lire dans un article de ce magazine plutôt tourné vers la culture, le terme de gueule pour évoquer la tête qu’aurait faite Alain Delon en remettant les Césars du meilleur film et de la meilleure mise en scène à Tonie Marshall pour Vénus Beauty Institut apporte quoi de plus?
Si Alain Delon est aussi, au passage, qualifié de macho tandis que Tonie Marshall s’est présentée, à la cérémonie des Césars 2018, comme l’une des porte-voix du mouvement #MaintenantOnAgit, est-ce cette qualité-là qui lui vaut d’avoir une gueule et non une tête, comme n’importe quel être humain?
Détail peut-être sinon que la carrière réalisée par Alain Delon, qu’on aime l’acteur ou pas, n’est pas des moindres et peut aussi lui valoir d’avoir une tête et non une gueule.
Quant à cette manière d’évoquer un pays en l’associant à son Président, elle s’observe de plus en plus dans les médias. Tout autant, celle de le priver ledit Président de son prénom.
Cette rhétorique dont usent tant de journalistes détourne l’information au profit du parti pris. Un pays ne se résume pas à celui qui le gouverne.
Sur des chaînes publiques, en l’occurrence, et qui ne manquent pas une occasion de rappeler la propagande à laquelle se livreraient des chaînes financées par des gouvernements, on pourrait peut-être trouver mieux …
Mais c’est sans doute hors de portée pour qui n’a plus même conscience qu’il s’exprime dans le sens qui convient.
rhétorique
Vous pensiez la rhétorique réservée à quelques érudits ou autres savants usagers de la langue?
Détrompez-vous, certains la maîtrisent à merveille quand d’autres savent aussi la relever au passage.
En voici une bel exemple, loin d’être unique pour rendre compte d’une personnalité dont on sait la considération que lui porte la plus grande partie de la classe médiatico-politique occidentale.
Cela se passe dans le cadre d’une émission de géopolitique consacrée à l’OTAN et dont l’invité est Arnaud DOTEZAC, directeur des rédactions de Market Magazine.
A voir ici, dès la minute 9′:
http://www.rts.ch/emissions/geopolitis/7388948-otan-a-quoi-sert-l-alliance.html
Le très rhétorique si j’ose dire de Xavier Colin -qui ose donc dire- n’échappe pas à son invité.
Arnaud Dotézac, factuel, recadre.