On est loin du french bashing s’est-il dit sur franceinfo pour commenter la visite d’Etat d’Emmanuel Macron, invité de Donald Trump.
Mais les raisons de ce french bashing ont fait et semblent toujours faire la fierté de la France. Cela n’a, évidemment, pas été mentionné.
Pourtant, même celles et ceux qui n’ont pas forcément apprécié l’ensemble des actions de Dominique de Villepin lui restent reconnaissants du discours qu’il a tenu le 14 février 2003 à l’ONU pour signifier le refus de la France de s’engager dans une guerre contre Irak.
Or de ce french bashing qui ne relève plus, désormais, que d’un lointain passé au prétexte de cette soudaine nouvelle alliance entre les Etats-Unis et la France pour frapper un pays souverain, la Syrie, on se demande ce qu’en pensent Jacques Chirac et son ancien ministre des Affaires Etrangères.
Dominique de Villepin est souvent sollicité par les médias pour s’exprimer. Encore ici, pour commenter la visite d’Etat de la France aux Etats-Unis.
Serait-ce pour sa sympathie envers Emmanuel Macron ou pour ses propres qualités desquelles on se rappellerait soudain alors que nombre de médias l’avaient plutôt tenu à l’écart durant sa tentative de campagne pour la présidentielle française de 2012, allez savoir!
Le fait est qu’en diplomate qu’il est, il trouve les mots pour commenter la position de cette France qui s’affiche avec les Etats-Unis et qui ne peut laisser indifférent.
Sécurité
capture d’écran Ouest-France, 30 mai 2017
Alors qu’il a été tant de fois énoncé que le Président de tous les Français était transgressif, la preuve – s’il en fallait encore- nous en est donnée ici. Le message est clair et cohérent, le voici au cas où il vous aurait échappé, Jean-Luc Mélenchon tenait à le rendre public.
User de son droit d’expression, même à prêcher dans le désert, anime toute personne qui refuse de demeurer passive face à ce qui l’entoure. Ainsi les propos tenus par le tribun de la France insoumise sont-ils à considérer tant ils mettent en lumière ce que toutes celles et tous ceux qui se sont réjouis du côté transgressif d’Emmanuel Macron portent comme responsabilité.
Car une France qui agit en dehors de tout cadre légal international court tout simplement le risque de ne plus être entendue.
Alors, comme réussite diplomatique, puisque tel aurait été le sens de l’attaque menée contre le pays souverain qu’est, jusqu’à nouvel ordre, la Syrie, la France aurait mieux pu.
Mais comme nombre de personnes restent persuadées que le Président et son gouvernement mènent de bonnes réformes pour le pays, ce que dit l’insoumis n’ébranlera sans doute rien au crédit dont jouit toujours Emmanuel Macron.
Autant dire que toutes celles et tous ceux qui ne se reconnaissent pas en lui n’ont guère d’autre choix que de le faire savoir. C’est peu mais c’est au moins refuser de soutenir la transgression.
L’attaque qui a récemment visé la Syrie et qui a été menée de manière conjointe par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France a souvent été commentée en rappelant celle qui avait frappé l’Irak et à laquelle la France avait refusé de participer.
Pour toutes sortes de raisons, cette comparaison a été considérée comme inadéquate.
Il n’en demeure pas moins intéressant d’observer comment Dominique de Villepin -dont le discours tenu à l’ONU le 14 février 2003 est resté dans nombre de mémoires au point, justement, d’être cité à nouveau- comment donc, l’Ancien Ministre de Jacques Chirac se situe par rapport à la Syrie.
En 2012, il se disait prêt à une intervention militaire en Syrie. Ensuite, il a commencé à réviser sa position et a rejoint François Fillon et Jean-Luc Mélenchon qui, tous deux, n’ont jamais varié et toujours rejeté la solution militaire.
Lors de l’élection présidentielle française de 2017, Dominique de Villepin n’a jamais caché son soutien à Emmanuel Macron. Par ailleurs, on sait l’Ancien Premier Ministre favorable au dialogue à maintenir plutôt qu’aux armes à fourbir.
Or, en Chine où il a été invité à donner une conférence, il a déclaré que la frappe militaire menée en Syrie sous la direction des Etats-Unis n’est pas une solution parfaite au problème qui touche cette région.
On le sait diplomate. On connaît aussi sa maîtrise de la langue. A l’évidence, là, il excelle …
Après l’interview d’Emmanuel Macron qui a été menée par Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, les critiques n’ont pas manqué et nombreuses sont celles qui ont visé les deux journalistes.
Or c’est négliger le fait qu’ils s’étaient entendus au préalable avec l’Elysée sur les modalités de la rencontre. De même, le Président de la République française, tout comme ses intervieweurs, se sont réjouis de mener le même exercice l’an prochain.
Alors, de qui se moque-t-on?
Certainement pas d’Emmanuel Macron qui n’a pas semblé bouder son plaisir à faire face aux deux journalistes. Aussi bien, ce à quoi on a eu droit, ce 15 avril au soir, est un moment médiatique particulièrement révélateur.
Partie de poker menteur ou simulacre de jeu de la vérité, le débat auquel le contribuable qui l’a financé a été convié a mis en scène des personnalités prêtes à en découdre.
Au point que toutes les trois se sont donné rendez-vous pour renouveler l’exercice sinon le spectacle. Il n’est toutefois pas certain que, l’an prochain, les conditions soient les mêmes.
D’abord parce que la France est en plein ébullition sociale, ensuite, parce que nous faire croire que l’attaque contre la Syrie était nécessaire pour, entre autre, ramener la Russie à la table des négociations est une vaste supercherie.
Déjà que les propos tenus par Emmanuel Macron sur l’influence qu’il aurait eue sur son homologue états-uniens ont été démentis par la Maison Blanche, ceux qu’il a ensuite confiés à l’épouse de Jean-Jacques Bourdin, la journaliste Anne Nivat, l’ont tout autant été par le Kremlin.
A se demander si la France a vraiment besoin d’un Président qui se positionne en égal sinon en supérieur pour exister…
On le sent ému, Emmanuel Todd. Et il ne mâche pas ses mots. Pas davantage n’esquive-t-il les maux dont il rend compte.
Je vous propose donc de l’écouter parler ici. En quelque 27 minutes, il énonce toutes sortes de propos avec lesquels, évidemment, on est tout à fait en droit de ne pas être d’accord.
Mais au moins vaut-il la peine d’en prendre connaissance pour qui souhaite se faire une autre idée que celle qui domine la plus grande partie de nos médias.
Vous le savez, vous qui suivez ce blog, que souvent j’ai réagi aux jugements à l’emporte-pièce pour privilégier un autre regard, en l’occurrence sur la Russie.
Combien de fois n’ai-je rappelé que ce pays était en grande partie derrière son Président tandis que tant de nos journalistes se plaisent à mettre l’accent sur un pays qui serait homophobe et dirigé par un dictateur?
Combien de fois aussi, n’ai-je rappelé ce qui lie le Russe à sa terre et le rend, de fait aussi, patriote alors qu’on veut faire de lui un nationaliste?
Mais il va de soi que juger sans connaître est bien plus facile et cela aussi, Emmanuel Todd le déplore dans cet interview.
Beatrix, intervenante régulière de ce blog a indiqué en commentaire, le lien qui permet de lire l’échange qui s’est déroulé sur France Culture.
A saluer la station de radio qui a su donner la parole au chercheur français.
Ca valait tout de même la peine, avouez, de dénoncer les mensonges de l’Eglise et de créer des Etats de droit qui ne soit plus d’ordre divin. Le résultat se connaît.
Dégagés des chaînes d’un christianisme abusif et corrompu, nous évoluons enfin dans un milieu sain, dénué de tout mensonge et de toute perversion.
La preuve, nous avons su porter au pouvoir des personnes honnêtes, fiables et désintéressées tandis que, jusque là, nous dépendions d’autorités qui osaient se réclamer d’un Dieu et de son Fils auto-proclamé au nom duquel tant d’abus ont été commis.
Ouf! Tout cela n’est plus que passé mortifère tandis que règne le droit. Finie cette main de Dieu qui viendrait se mêler de ce qui ne la concerne pas.
Regardez, par exemple, toutes les guerres menées par nos démocraties laïques l’ont été pour de nobles causes! Pensez donc, combien de tyrans, de dictateurs et autres dirigeants sanguinaires n’ont-elles su détruire?
Et si, autrefois, nos attaques se réclamaient de la chirurgie, tel n’est plus le cas de nos jours. Non, désormais, cela a été dit dans le cadre d’une émission télévisée française, les frappes se mènent au nom de la politique et de la diplomatie.
Et n’en doutez surtout pas car on vous assure avoir disposé de preuves sans la moindre preuve qu’elles en soient mais avec toutes les chances qu’elles soient susceptibles d’en être.
Alors ne chipotez pas!
A moins de souhaiter faire le jeu du Kremlin car on sait bien que la Russie s’occupe de tout, veut tout contrôler et surtout, diviser les Occidentaux.
En résumé?
Ne doutez pas comme cela semble être le cas de nombre d’entre vous. Faites confiance, vos élus veillent…
Si vous voulez comprendre ce qui se passe en Syrie, vous aurez droit à à peu près tout et son contraire.
Tout le monde sauve la face, on a un peu l’impression que tout le monde est content, dit le correspondant de la RTS aux Etats-Unis. On voit que la Russie s’oriente plutôt vers une riposte dans le domaine de l’information, de la propagande (sic) explique sa correspondante à Moscou.
Sur France5, les invités de l’émission C dans l’air mènent un débat qui ne manque pas d’intérêt. Mais y apprendre, par exemple, que l’attaque menée dans la nuit de ces 13 au 14 avril contre un Etat souverain n’est pas qualifiée de militaire mais de politique, voire de diplomatique a de quoi laisser perplexe.
En effet, depuis quand la diplomatie passerait-elle par des frappes, qui plus est, illégales selon l’ONU comme ont tout de même dû l’admettre les interlocuteurs de l’émission suite à une question d’internaute qui leur a été posée?
Pour le reste, sur les réseaux sociaux, faire part de ses émotions et s’adonner à toutes sortes d’interprétations est humain mais face à tant d’inconnues et, surtout, à tant d’informations contradictoires, on ne peut que conjecturer sinon rester sur la réserve.
capture d’écran Le Parisien
Ils ne se comptent plus, les appels à la raison. Ils émanent de toutes parts.
Qu’on les entende ou non, nul ne semble en mesure de l’affirmer alors que demeure l’incertitude sinon le flou sur la situation en Syrie.
En témoigne l’image qui illustre ce sujet et l’article du grand quotidien français Le Parisien qui l’accompagne.
Il ne suffit plus d’être brillant connaisseur, expert doté de mille et une compétences. Lorsqu’un pouvoir veut s’exercer, il s’applique.
Et que cedit pouvoir soit qualifié de démocratique n’y change strictement rien. La batterie d’arguments et de valeurs dont il se dote et qu’il brandit à la face du monde suffisent à le justifier.
On se bat au nom de droits humains bafoués, est-il ressassé en boucle. On est dans l’obligation de se débarrasser de tel et tel Président abusif au nom du peuple qu’il tyrannise.
Le refrain est si connu qu’il s’entame sans problème et à chaque nouvelle occasion. Les exemple ne manquent pas et nombre d’entre nous s’en souviennent qui ne cessent de les évoquer.
Or l’intelligence ni le bon sens n’ont plus droit au chapitre. Mais nous vivons dans des pays où domine la liberté d’expression, faut-il le rappeler.
La preuve, nombre d’esprits raisonnables se saisissent de ce droit de parole. Pour quel résultat sinon celui d’être remercié et aussi vite oublié.
Ainsi va le monde libre…
Cet homme qui ne manque pas une occasion de s’exprimer sur la Syrie, qui l’écoute?
Ce 12 avril au soir, France3 diffuse le portrait d’un homme qui ne manque pas une occasion de s’exprimer sur la Syrie lorsqu’on le sollicite.
Roland Dumas, en effet, ne renie pas une liberté de parole que peu de personnalités du monde politico-médiatique peuvent revendiquer tandis que toutes sortes de contraintes ou d’intérêts les en retiennent.
Qu’on pense ce que l’on veut de l’Ancien Ministre des Affaires Etrangères de François Mitterrand, il n’en demeure pas moins intéressant. Car à l’entendre parler de ce qui ce qui a préparé et surtout, voulu, la situation actuelle en Syrie, on ne peut que mieux réaliser à quel point la France s’est retrouvée pieds et poings liés à l’OTAN.
Plusieurs interviews lui ont été demandées, encore récemment, dans lesquelles il ne mâche pas ses mots. Toutes sont disponibles sur internet.
Roland Dumas y explique bien les pressions qui ont été exercées sur les différents présidents élus à la tête du pays. Il faut l’entendre évoquer Jacques Chirac, par exemple, qui a tenté de négocier un ralliement à l’OTAN en exigeant des conditions qui lui ont été refusées.
On comprend d’autant mieux la lutte à couteaux tirés engagée entre ses anciens ministres, Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin. Le premier, à peine élu Président a, comme on s’en rappelle, oeuvré au retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN.
Le second, au contraire, avait tout fait pour l’éviter. Il a échoué. La réalité de sa campagne présidentielle avortée l’a confirmé. Et comme il l’avait écrit aux membres de son parti République Solidaire, il a bel et bien dû être empêché.
Dans l’attente de la décision que prendront Donald Trump et Emmanuel Macron, on a droit aux menaces. Les missiles arrivent, selon le premier, la Syrie et ses alliés n’ont qu’à bien se tenir.
Dans le précédent sujet de ce blog, a été déposé un commentaire signé petard, relatif aux documents déclassifiés états-uniens. Il est à lire pour découvrir comment ont été tenus les engagements au sujet de l’OTAN.
Bien sûr que, souvent, ils ont été dénoncés comme abusifs.
Il en a été question ici-même tandis qu’a été évoquée la commémoration de la chute du mur de Berlin en 2014. On y entend le dernier Président de l’URSS s’exprimer au micro de la RTS dans un lien indiqué en référence.
Ses déclarations sont éloquentes et prennent tout leur sens et leur poids avec les révélations désormais confirmées par les documents déclassifiés,
Mensonge et trahison doivent-ils donc gouverner le monde?
Poser la question est plus qu’y répondre. C’est rappeler comment est bafouée la confiance accordée par les uns et les autres au nom d’un avenir meilleur et si radieux qu’il tue tout ce qui s’y oppose.