En dépit de tout ce qu’on lit, voit et entend du mouvement qui s’est emparé de l’actualité sinon de la France, on reste dans l’incertitude sinon l’inconnu.
Des analyses, des points de vue, des avis n’y changent, en définitive pas grand chose, les gilets jaunes font parler d’eux et cela semble s’arrêter là.
Or, il va de soi que tel n’est pas ce qui est attendu de celles et ceux qui se sont lancés dans ce mouvement.
Parmi les nombreux regards portés sur les gilets jaunes, en voici un dont l’extrait ci-après laisse tout particulièrement songeur.
« … les gilets jaunes évoquent la souffrance, en l’occurrence la souffrance sociale, les cheminots parlaient du service public, les zadistes de la nature, en somme ni les cheminots ni les zadistes n’évoquaient leur douleur, leur difficultés, au contraire de ces gilets jaunes qui racontent leur fin de mois difficile. Or aujourd’hui, la douleur ne se questionne pas, ne se questionne plus, celui qui souffre a conquis le droit d’être écouté, écouté par tout le monde, même par le gouvernement, même s’il n’est pas entendu. La maxime de notre époque est devenu : « Sois sauvage, ô ma douleur ! et tiens toi moins tranquille »… »
En d’autres termes, on serait en face d’un mal reconnu mais qui laisse impuissant.
Parce qu’il ne serait pas politisé, parce qu’il irait dans tous les sens, parce qu’il est ce qu’il est, en définitive.
Autant dire qu’un pays où s’expose la souffrance sans qu’il ne lui soit trouvé de quoi l’apaiser est un pays malade.
souffrance
Lire que l’affaire DSK ne préoccupe que « des curieux dont la culture est au niveau du caniveau », oblige à réagir. Limiter le regard sur l’être humain à des considérations sélectives pour évaluer sa souffrance n’est pas un signe de santé pour une société. Ce que traverse Dominique Strauss-Kahn et son couple comme épreuve est loin d’être anodin. L’étalage d’un mal en public n’est pas un cadeau mais une stigmatisation de piètre acabit.
Le maladie qui affecte DSK est commune. Mais le fait que cet homme soit une personnalité, le rend abject par les éclairages intempestifs des projecteurs qui le pilonnent. Dans ce sens, il incombe à toute personne que les dimensions de l’être humain n’effraient pas, de pointer l’ampleur des dégâts qui entourent le traitement d’un mal que l’on porte en soi. En prendre conscience est douloureux, le voir livré en pâture parce qu’on est célèbre, encore plus.