capture d’écran Le Figaro.fr
Il se joue, ces temps-ci, ce qui peut se concevoir comme ultime bataille en Syrie ou comme déclenchement du pire.
La situation est telle qu’il paraît difficile de s’y retrouver sauf à prendre parti pour telle ou telle faction en présence.
En l’occurrence et s’agissant de ce qui se passe dans cette partie du globe, nos médias ne manquent jamais d’en traiter. Pour le reste du monde et ce qu’il endure, cela semble, pour la plus grande partie d’entre eux, une affaire secondaire.
Comme quoi, s’appesantir sur la guerre que mènent certaines puissances entre elles pour toutes sortes d’intérêts, le plus souvent loin d’être humanistes, doit sans doute répondre à des critères sélectifs autorisés.
Oui, la Syrie est ravagée par la guerre et on a bien compris que son Président et ses alliés sont à diaboliser. On l’observe journée faite.
Cette façon de nous tenir au courant serait de l’information à l’inverse de toute autre qui, elle, relèverait de la propagande.
Disqualifier l’autre pour imposer son point de vue est une stratégie bien connue.
Que cela soit dit et alors, on considérera comme logique le parti parti. Mais qu’on cesse de nous parler de bons et de méchants, cela commence vraiment à bien faire.
Qui a envie de cautionner les horreurs qu’entraîne toute guerre? Qui ose se réjouir de la mort de ses adversaires sinon les esprits vengeurs?
Il en existe, bien sûr, que la débâcle de leurs ennemis ravit. Il en est d’autres qui tentent encore et toujours la conciliation. Même si elle semble relever de l’utopie.
Terrorisme
Quand un média dit de culture trouve qui sait distinguer la victime du tortionnaire. Au hasard, un cinéaste ukrainien pour la première, le pouvoir russe pour le second
Un cinéaste est, certes, un créateur, un être humain et mérite toute la considération à lui apporter. Mais quand il se mue en terroriste? Quand il fait fi de vies humaines?
Quand il est prêt à tuer, quelle estime a-t-il d’autrui?
Il en a été question ici-même, rappelez-vous! Une polémique fait suite, maintenant aux conditions de détention dans lesquelles le cinéaste ukrainien purge sa peine.
Alors d’accord, les arguties des uns et des autres alimentent le débat. Il n’en demeure pas moins que le point de départ est l’acte terroriste que préparait Oleg Sentsov, clairement admis par un de ses complices.
La culture adoucirait les moeurs, selon l’adage.
A l’évidence et au point que l’auteur même d’un livre, Jonathan Littell pour ne pas le nommer, montre comment le mal qui est la question centrale de son ouvrage, peut s’accomplir sans le moindre remords par un être qui est loin d’être analphabète ou inculte.
Aussi bien, le lauréat du Prix Goncourt 2006, vole-t-il au secours du cinéaste prêt à tuer autant de vies que possible.
A partir de là, tout est permis et surtout le jugement du pouvoir russe.
Comment ne pas solliciter autant de ses détracteurs? Du pain béni, pour nos médias qui, eux, se chargent très souvent de désigner les bons criminels pour, surtout, les blanchir et les rendre victimes des mauvais.
Cette répartition arbitraire du bien et du mal, celui-ci étant le plus souvent à chercher du côté russe, lasse. Car se prévaloir d’incarner le bien pour, de facto, juger qui ne l’accomplit pas ne relève d’aucune objectivité.
On est dans le pur parti pris. L’admettre une fois pour toutes donnerait au moins à l’information sa juste mesure.
Donc, vous l’aurez bien compris, le cinéaste Oleg Sentsov est accusé de terrorisme par Moscou.
On se mobilise, personnalités du monde du cinéma, médias évidemment et autres élus jusqu’au Président de la République française en personne.
Or que sait-on au juste de cet homme? Ce que nos journalistes, témoins interrogés à l’appui, veulent bien nous en dire.
Mais à lire ce sujet consacré au cinéaste, sujet écrit le 27 juin dernier, force est de constater que l’acte terroriste dont il est accusé, il le préparait bel et bien.
Alors? L’auteure de cet article serait-elle une affabulatrice? Mieux, un troll du Kremlin comme toute personne qui écrit sur la Russie de manière autre que celle qui doit être?
A vous de voir et de vérifier l’authenticité de la video indiquée par cette juriste et blogueuse. Mais le témoignage qu’on y découvre a sans doute dû échapper à nos compatriotes si soucieux du sort de ce cinéaste.
Après tout, on ne peut pas avoir connaissance de toutes les informations. Et puis, on sait que certaines sont aussi vite diffusées qu’elles sont reçues dans les agences de presse. Et rappeler le plus souvent possible combien la Russie de Poutine emprisonne, malmène jusqu’à ce que mort s’en suive devient presque la norme.
On l’a vu avec l’affaire Magnitsky et le film qui en rend compte mais qui n’a pas eu l’heur de plaire à Bruxelles qui en a tout simplement interdit son visionnement. Cela a été évoqué ici, dans le dernier paragraphe de ce sujet.
S’agissant d’Oleg Sentsov, le talent qu’on lui prête devrait-il l’épargner d’avoir reçu des explosifs comme en témoigne le militaire ukrainien dans le cadre d’une conférence organisée par l’OSCE?
Il déclare avoir lui-même fourni au cinéaste de quoi préparer un acte terroriste en Crimée et demande aux services spéciaux ukrainiens de trouver qui a trahi Sentsov.
Autant d’éléments qui laissent à penser que si Oleg Sentsov avait mis son projet à exécution et n’avait pas été livré par quelque traître que ce soit, des vies y auraient passé.
Périr dans un attentat fomenté par un cinéaste, l’une ou l’un des signataires de la tribune parue dans Le Monde, se le souhaiterait-il?
Vous le saviez sans doute déjà, pour celles et ceux qui diversifient leurs sources d’information. Pour les autres, eh bien voici qui leur donnera l’occasion de découvrir ce qui ne relève pas même de propagande russe.
Il s’agit de propos tenus par Robert Kennedy junior.
Qu’en conclure sinon que le procédé est tristement humain, connu et rôdé? Des intérêts en jeu, on mobilise toutes les forces à disposition pour les défendre. Et on attaque avec autant d’entrain ce qui émane du camp adverse.
C’est tellement simple et éprouvé qu’on retrouve la manière dans tous les conflits dominés par la plus mauvaise foi qui soit.
Alors?
Se faire une raison, non car la diplomatie existe et n’a de sens que de tout mettre en oeuvre pour calmer les ardeurs belliqueuses.
Cependant voilà, tous ne l’entendent pas ainsi et guettent du plus mauvais oeil leur perte d’influence à l’horizon. Pendant ce temps-là, les pertes civiles s’accumulent, qu’à cela ne tienne!
Et partout où la terreur s’exerce pour maintenir son emprise, les mots sont là, prêts à condamner avec la plus grande fermeté tel et tel acte qu’on se hâte de qualifier d’odieux.
Mourir sans comprendre pourquoi avait déjà été évoqué ici.
Ces victimes, dans le Donbass, interrogent et s’interrogent comme partout ailleurs dans le monde, lequel de ces cyniques va-t-en-guerre s’en préoccupe?
Une vie, c’est si peu…
Kim Jong-un-Donald Trump, Pape François bientôt dans la Cité de Calvin, Mondial de football en Russie, etc.etc…
L’actualité nous offre toutes sortes de sujets de réflexion. En traiter de manière réactionnelle n’y changera pas grand chose. Les puissances qui occupent le devant de la scène sont bien réelles et sans doute s’arrangent-elles entre elles pour mener notre monde.
En témoigne cette analyse de Roland Lombardi qui porte sur la situation en Syrie et indique comment les uns et les autres s’organisent entre eux.
Il a souvent été énoncé, ici, qu’à nous autres citoyens lambda, ne restaient sans doute que l’appel à lancer un peu telle la bouteille que l’on jette à la mer. Avec le destin très aléatoire qu’on lui sait, elle peut, malgré tout atteindre un but. Mais de là à ce qu’il bouleverse la donne d’une planète qui paraît vraiment être aux mains de quelques uns, il y a un pas.
Qu’il soit franchi reste un voeu pieux.
Et même, cedit voeux serait-il exaucé qu’il créera sans doute une autre organisation planétaire. Avec ses nouvelles forces et ses nouvelles faiblesses. Ainsi va le monde, diront les fatalistes. Oui et cependant, ne pas baisser les bras et renoncer à y participer demeure toujours un défi.
A relever ou pas, il n’en demeure pas moins tentant pour qui aime le combat ou l’aventure. Car il s’agit bel et bien de cela avec, pour les justifier, les discours adaptés et aussitôt contestés par qui ne rêve que de « vérité »…
Le 16 septembre 2004, France 3 proposait ce rappel historique de deux guerres qui, en dix ans, auraient fait au moins 200’000 morts en Tchétchénie.
On y parle des ruines de Grozny au milieu desquelles vit la population, en proie aux exactions de l’armée russe.
On y entend une femme venue se réfugier avec son fils à Paris.
De l’agresseur au couteau qui a terrorisé le quartier de l’Opéra à Paris hier, on nous a appris qu’il était né en Tchétchénie en 1997. Arrivé avec ses parents aux début des années 2000 en France, il y a été naturalisé en 2010.
Comme récompense à son accueil, le pays a eu droit à la boucherie que l’on sait dans les rues de sa capitale. Il est évident que tous les réfugiés ne se comportent pas de la sorte avec leurs hôtes.
Retenons simplement que la générosité, parfois, peut être bien mal remerciée.
Et ce d’autant que, comme cela apparaît dans la video ci-dessus, les rôles de bourreaux et de victimes étaient assez clairement décernés par France 3 pour sensibiliser son public au sort de la population tchétchène en proie aux exactions de l’armée russe.
Pensée aux innocents qui refusent de diaboliser et découvrent comment ils sont remerciés de leur ouverture d’esprit.
Une conversation entre Mikhaïl Gorbatchev et le politicien Giuletto Chiesa, également ancien correspondant de L’Unità et de La Stampa à Moscou a été publiée en commentaire sous le précédent sujet de ce blog.
Selon Wikipedia, le second s’est lié d’amitié au premier et a fondé avec lui le World Political Forum.
Publié et partagé sur différents sites et réseaux sociaux, l’entretien entre les deux hommes ne manque pas d’intérêt.
En effet, mis en relation avec les récentes déclarations de Dominique de Villepin relatives à la visite rendue par le Président français à son homologue états-uniens, se profile de manière assez évidente ce qui se trame au Moyen-Orient.
On discerne, dans les propos tenus par Dominique de Villepin, comment se joue, en définitive, le sort de tout le Moyen-Orient si cet accord était revu, à savoir, doté d’un nouvel accord tel que l’a formulé le Président français.
On comprend d’autant mieux comment il s’agirait, pour la France entre autre, de reprendre le dessus en Syrie. Et, de fait, le risque d’embrasement sinon la position délicate dans laquelle va se retrouver la Russie comme le révèle l’entretien entre Mikhaïl Gorbatchev et Giuletto Chiesa.
Donc si l’on comprend bien, attaquer un pays souverain ne pose pas vraiment de problème à l’auto-proclamée communauté internationale.
Quoi qu’on pense d’un Président et de son gouvernement, certes plus souvent appelé régime de Damas selon la rhétorique médiatique en usage, est-il légal d’attaquer la souveraineté de son territoire?
Ce dimanche 29 avril, la Syrie a connu une nouvelle agression dont il est rendu compte sur différents sites.
On nous a expliqué que légal n’équivalait pas à légitime et que, de fait, il importait de faire valoir la légitimité d’attaques quand une population était en souffrance.
Cette distinction, entre légal et légitime, rappelez-vous, c’est le Président français qui s’est appliqué à la développer.
Dans ce cas, qu’attend-on pour procéder ainsi dans d’autres pays dont les peuples sont mis en lambeaux par la guerre que leur mènent des puissances ennemies?
En voici, un avenir radieux pour autant de légitimistes, non?
L’attaque qui a récemment visé la Syrie et qui a été menée de manière conjointe par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France a souvent été commentée en rappelant celle qui avait frappé l’Irak et à laquelle la France avait refusé de participer.
Pour toutes sortes de raisons, cette comparaison a été considérée comme inadéquate.
Il n’en demeure pas moins intéressant d’observer comment Dominique de Villepin -dont le discours tenu à l’ONU le 14 février 2003 est resté dans nombre de mémoires au point, justement, d’être cité à nouveau- comment donc, l’Ancien Ministre de Jacques Chirac se situe par rapport à la Syrie.
En 2012, il se disait prêt à une intervention militaire en Syrie. Ensuite, il a commencé à réviser sa position et a rejoint François Fillon et Jean-Luc Mélenchon qui, tous deux, n’ont jamais varié et toujours rejeté la solution militaire.
Lors de l’élection présidentielle française de 2017, Dominique de Villepin n’a jamais caché son soutien à Emmanuel Macron. Par ailleurs, on sait l’Ancien Premier Ministre favorable au dialogue à maintenir plutôt qu’aux armes à fourbir.
Or, en Chine où il a été invité à donner une conférence, il a déclaré que la frappe militaire menée en Syrie sous la direction des Etats-Unis n’est pas une solution parfaite au problème qui touche cette région.
On le sait diplomate. On connaît aussi sa maîtrise de la langue. A l’évidence, là, il excelle …
Après l’interview d’Emmanuel Macron qui a été menée par Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, les critiques n’ont pas manqué et nombreuses sont celles qui ont visé les deux journalistes.
Or c’est négliger le fait qu’ils s’étaient entendus au préalable avec l’Elysée sur les modalités de la rencontre. De même, le Président de la République française, tout comme ses intervieweurs, se sont réjouis de mener le même exercice l’an prochain.
Alors, de qui se moque-t-on?
Certainement pas d’Emmanuel Macron qui n’a pas semblé bouder son plaisir à faire face aux deux journalistes. Aussi bien, ce à quoi on a eu droit, ce 15 avril au soir, est un moment médiatique particulièrement révélateur.
Partie de poker menteur ou simulacre de jeu de la vérité, le débat auquel le contribuable qui l’a financé a été convié a mis en scène des personnalités prêtes à en découdre.
Au point que toutes les trois se sont donné rendez-vous pour renouveler l’exercice sinon le spectacle. Il n’est toutefois pas certain que, l’an prochain, les conditions soient les mêmes.
D’abord parce que la France est en plein ébullition sociale, ensuite, parce que nous faire croire que l’attaque contre la Syrie était nécessaire pour, entre autre, ramener la Russie à la table des négociations est une vaste supercherie.
Déjà que les propos tenus par Emmanuel Macron sur l’influence qu’il aurait eue sur son homologue états-uniens ont été démentis par la Maison Blanche, ceux qu’il a ensuite confiés à l’épouse de Jean-Jacques Bourdin, la journaliste Anne Nivat, l’ont tout autant été par le Kremlin.
A se demander si la France a vraiment besoin d’un Président qui se positionne en égal sinon en supérieur pour exister…