Elle s’appelle Maria Khodynskaya-Golenischeva, elle est diplomate. Elle occupe un poste de premier plan au sein de la Mission permanente de la Fédération de Russie auprès des Nations Unies à Genève.
Elle vient de publier un ouvrage déjà traduit dans plusieurs langues, Alep, la guerre et la diplomatie. Paru aux éditions Pierre-Guillaume De Roux, l’ouvrage est une analyse, entre autre, des motivations qui ont poussé la Russie à s’engager dans ce qui a longtemps été appelé la crise syrienne.
Mais c’est avant tout sur la bataille d’Alep que l’accent est mis. Car Maria Khodynskaya-Golenische estime que la guerre de l’information à cet égard a atteint un niveau sans précédent. C’est une des raisons qui l’a poussée à publier l’ouvrage dont la photo de couverture illustre ce sujet.
Dans une interview accordée à La Tribune de Genève de ce 30 octobre, elle évoque aussi les rencontres entre la Russie, les Etats-Unis la Turquie, le Qatar, l’Arabie Saoudite et l’Iran et ce qui s’est passé alors qu’un accord très important avait été signé le 9 septembre 2016.
Elle met aussi en cause le cynisme de l’Union Européenne et s’interroge sur cette France qui voulait exclure l’Iran des négociations…
Turquie
Trois attentats ensanglantent à nouveau Turquie et Egypte.
Deux d’entre eux ont frappé Istanbul et ont été revendiqués par un groupe kurde tandis qu’au Caire, on ignore toujours qui est à l’origine de celui qui a frappé la communauté chrétienne copte orthodoxe.
Au-delà des déclarations officielles qui les condamnent selon le protocole et la rhétorique d’usage, à chacune et à chacun de trouver comment se situer par rapport à autant de carnages.
Entre révolte, résignation sinon indifférence, on a tout vu et entendu.
Les nous ne céderons pas ou autres déclarations péremptoires visant à ignorer ces attaques macabres sont autant de postures prises qui ne changent, quoi qu’il en soit pas grand chose.
Que reste-t-il, dans ce cas, sinon douleur et pensée à tant de proches et de familles endeuillées?
C’est peu.
Mais trouver la réponse adaptée au mépris de la vie humaine affiché par autant de sinistres puissances reste un défi d’ordre majeur.
A lire différents articles où sont exprimés des points de vue sur les suites que pourrait avoir le coup d’Etat déjoué en Turquie, on entre de plain pied avec le nucléaire et ses risques.
Si d’aucuns relativisent la situation en relation avec la base d’Incirlik où sont stockées des armes nucléaires, d’autres évoquent déjà leur transfert vers la Roumanie.
Quoi qu’il en soit, ces regards sont intéressants par les informations qu’ils transmettent.
Ils mettent aussi en lumière la considération que les Etats-Unis portent à leurs alliés. Et pour ceux des pays qui le seraient moins ou pas, il paraît difficile de nier les pressions qui les visent.
À découvrir ici, les propos de Roland Lombardi et là, ceux de Georgi Gotev et Joel Schalit.
http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2016/08/09/31002-20160809ARTFIG00267-poutine-et-erdogan-a-saint-petersbourg-ou-la-revanche-de-carl-schmitt.php
A suivre la manière dont les médias occidentaux commentent la rencontre de ce 9 août entre les présidents russe et turc, on constate peu de variations.
De très nombreux compte-rendus reprennent la même rhétorique, la même analyse pour commenter ce que d’aucuns ont choisi d’intituler l’image du jour.
Or voici que l’auteur d’un article paru sur le site du Figaro, lui, n’hésite pas et convoque Carl Schmitt, juriste allemand qui a vécu de 1888 à 1985 et dont les liens avérés avec le nazisme ne manquent pas d’être rappelés.
Alors que l’accent est mis sur la théorie politique développée par l’intellectuel allemand, il est évident que le titre donné à l’article fixe le cadre: Poutine et Erdogan à Saint-Pétersbourg ou la revanche de Carl Schmitt.
Se demander en quoi le juriste allemand aurait cherché une revanche est une autre question. Le fait est qu’en insérant son portrait dans l’image du jour, on est au-delà des clichés…
Les commentaires relatifs à la rencontre entre les présidents turc et russe, ce 9 août à Saint Pétersbourg vont bon train.
Or qui sait ce qui s’est discuté sinon joué entre Recep Erdogan et Vladimir Poutine en dehors de ce qui en a été communiqué?
Dire de la Turquie ou de la Russie que l’une ou l’autre serait en position de faiblesse ou de force relève de projections.
Tout autant nombre de considérations auxquelles se prêtent quantité de journalistes sur les deux pays et leur président respectif.
Mais on sait combien l’influence à exercer sur les opinions publiques importe, ne serait-ce que pour les préparer à telle ou telle décision.
Anticiper celle qui sera prise par l’Occident relève du pari quand ce ne serait du parti pris.
Car à observer ce qui s’énonce dans ce qu’on appelle media mainstream, on a assez vite la tendance:
http://www.ledauphine.com/politique/2016/08/08/erdogan-et-poutine-l-europe-les-fatigue
http://www.hebdo.ch/hebdo/cadrages/detail/le-flirt-entre-erdogan-et-poutine-inquiète-l’otan
L’information qui circule ici et là et dont « Charles » a indiqué le lien en commentaire à un précédent sujet de ce blog vaut son pesant de réflexion.
Selon une source citée sur l’article en question, le Président Erdogan aurait été sauvé par son homologue russe:
http://numidia-liberum.blogspot.ch/2016/07/coup-detat-en-turquie-poutine-sauve-la.html
Vraie ou fausse, l’information est publiée.
Soit elle sera contredite, auquel cas, elle n’aura constitué qu’une intoxe de plus, soit elle sera confirmée.
Le fait est que l’information a été relayée sur différents sites dont celui-ci:
http://www.camerounliberty.com/coup-detat-en-turquie-poutine-a-sauve-la-vie-a-erdogan/
Cela dit, pour le site Agoravox, c’est l’Iphone du Président Erdogan qui l’aurait sauvé:
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/coup-d-etat-rate-en-turquie-182912
Dans le cadre de la réunion des ministres européens des affaires étrangères agendée, ce jour, à Bruxelles, les déclarations d’intention et autres propos de circonstances se suivent et s’enchaînent:
http://www.boursorama.com/actualites/les-usa-et-l-ue-alertent-la-turquie-contre-la-tentation-d-une-repression-generalisee-55a54706ac9991448c567b11005a338a
Rappeler ce qu’est la démocratie n’est pas nouveau de la part d’autant d’élus ou autres tenants de pouvoirs.
Combien de fois n’a-t-on entendu s’élever telle ou telle autorité instituée au nom de la démocratie?
Il n’est, par exemple, que de songer à l’Ukraine et à autant de personnalités mobilisées pour y installer la démocratie.
Le résultat se connaît.
Avoir cautionné un gouvernement qui évacue toute trace susceptible d’évoquer un passé pour le remplacer par un autre ô combien démocrate ne s’invente pas.
Renommer une avenue de Kiev du nom de celui qui a tué et massacré, sans doute au nom de la démocratie, signe peut-être une ouverture sinon une grandeur d’esprit, allez savoir:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2016/07/11/d-un-dimanche-l-autre.html
On égorge, on lynche…
Ames sensibles…
S’abstenir ou pas n’y changera rien, les faits sont là. En témoignent les images ci-dessus:
http://linkis.com/haber.sol.org.tr/top/qTQAS
Suite au coup d’Etat manqué en Turquie, 1576 militaires ont été arrêtés, 29 officiers et 5 généraux, démis de leurs fonctions.
L’article ci-dessous indique les lieux et les personnes concernées par ces arrestations pour relever l’ampleur du soulèvement:
http://www.susam-sokak.fr/2016/07/vague-d-arrestations-parmi-les-militaires.html
Cela dit, on salue le courage du peuple descendu dans la rue soutenir son président, soit.
On reste néanmoins dans l’attente du traitement qui sera infligé aux putschistes arrêtés.
En 2012 déjà, Recep Tayyip Erdogan envisageait de rétablir la peine capitale.
Qu’en sera-t-il désormais tandis que bruisse la rumeur à nouveau?
On a beaucoup commenté le Brexit.
Ce mercredi 13 juillet, David Cameron quitte le 10, Downing Street qui sera désormais occupé par Theresa May et son époux.
La haute finance s’inquiète, les peuples se mobilisent, les souverainistes rêvent, peut-être dune autre Europe que celle proposée sinon imposée par l’Union Européenne.
Publié en 1923, le Pan-Europe de Richard Coudenhove-Kalergi ne manque pas d’intérêt.
Et cet extrait d’article paru en 2007, encore moins:
Pour constituer la Pan Europe, Coudenhove-Kalergi va exclure la Turquie et la Russie à cause de leur situation géographique mais aussi l’Angleterre à cause de son empire colonial présent sur tous les continents et de ses rapports particuliers avec les Etats-Unis:
http://www.nouvelle-europe.eu/richard-de-coudenhove-kalergi-portrait-d-un-visionnaire-paneuropeen
Autre extrait de Pan Europea non dénué d’intérêt, lui non plus:
Comme hier en Chine ou en Turquie, l’Europe sera demain partagée entre sphères d’influence anglaises, russes et américaines.
https://clio-texte.clionautes.org/spip.php?page=article-imprim&id_article=4836
Qu’en pensent les Manuel Barroso et autres Jean-Claude Juncker, ci-dessus en photo tandis qu’il recevait le prix Kalergi-Coudenhove en 2014?
http://www.euractiv.de/section/osterreich/news/juncker-erhalt-coudenhove-kalergi-europapreis/
Comment parler d’un événement sans rien en dire qui éclaire ses véritables enjeux, l’article indiqué en lien ci-dessous en donne un bon exemple:
http://www.20min.ch/ro/news/monde/story/Istanbul-vit-dans-la-peur-de-nouveaux-attentats-29855736
Alors qu’on sait comment la Cour Européenne des Droits de l’Homme et Amnesty International ont permis de soutenir un homme qui a répandu la terreur à Istanbul, on fait se répandre en considération des Stambouliotes sur le régime en place dans leur pays.
Le problème, ici, n’est pas le président Erdogan.
Le problème, ici, est l’Occident.
A avoir si bien voulu éviter au terroriste le sort supposé qui l’attendait en Russie, la Cour Européenne des Droits de l’Homme et Amnesty International ont choisi.
Sans doute que s’adresser à des citoyens turcs plutôt qu’aux soutiens institutionnels qui ont permis à Ahmed Tchataev de semer la mort dans l’aéroport d’Istanbul-Atatürk, le 28 juin dernier, engageait moins la rédaction de 20 minutes.
Condoléances et pensée aux proches des victimes.
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2016/07/02/terreur-desinformation-et-protections.html