Salle comble, hier, à l’Aula de l’Université de Genève pour Carla del Ponte.
L’ancienne procureure du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et pour le Rwanda était l’invitée de l’Association des diplômés de l’UNIGE.
Interrogée par Romaine Jean sur le thème «La raison d’Etat contre la justice», il était aussi annoncé que Carla Del Ponte traiterait de questions judiciaires d’actualité. Celles-ci n’ont pas manqué.
Ainsi, de Ben Laden, la procureure a pensé qu’un procès eût été souhaitable, de DSK, que l’image de l’ancien directeur du FMI menotté aurait dû être évitée, de Ratko Mladic, qu’elle saluait son arrestation.
Et puis, lorsqu’il lui est demandé pourquoi on juge les criminels serbes plutôt que les kosovars, sans ambage, Carla del Ponte répond:
« Un procureur travaille avec le matériel qu’il peut avoir. Les crimes serbes, on en avait les preuves et les témoignages. Mais sur l’UCK, nous avons ouvert trois enquêtes qui n’ont rien donné parce que les témoins se sont retirés. »
Elle ajoute, « Je les comprends, le Kosovo est le seul endroit où j’ai vu des témoins assassinés après avoir participé à des procès.»