A parcourir réseaux sociaux ou autres sites de médias et à lire certains commentaires en relation avec l’actuelle migration, on observe combien les points de vue ont tendance à se radicaliser.
Aborder la question de manière raisonnée sans voir se dresser face à face des prises de position aussi tranchées que celles qui se profilent de plus en plus, serait-il devenu impossible sinon impensable?
Apprendre que l’Union Européenne a reçu deux cent treize mille deux cents demandes d’asile d’avril à juin ne laisse personne indifférent.
85 % d’augmentation de hausse de requêtes par apport au deuxième trimestre de l’an dernier appelle forcément à réflexion.
Or voici que se dressent, face à face, les dénommés bien-pensants et les dénommés complotistes ou autres conspirationnistes.
Ce clivage radical est particulièrement dommageable pour nos sociétés et surtout, nuit à toute personne honnête, réfugiée ou non.
http://www.francetvinfo.fr/l-union-europeenne-a-recu-213-200-demandes-d-asile-d-avril-a-juin-soit-une-hausse-de-85-par-rapport-a-la-meme-periode-en-2014_1089269.html#xtor=EPR-51-[l-union-europeenne-a-recu-213-200-demandes-d-asile-d-avril-a-juin-soit-une-hausse-de-85-par-rapport-a-la-meme-periode-en-2014_1089269]-20150918-[titre]
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Voici un récit poignant à découvrir ci-dessous.*
L’actualité médiatique, tout occupée à suivre les diverses routes qu’empruntent les migrants et à en diffuser images et témoignages, ne retiendra sans doute pas comment ces jeunes entourent cet autre, inconnu pour la plupart d’entre eux.
De telles soirées, a priori, en évoquent autant d’autres susceptibles de se dérouler ici ou là, pour peu qu’existe l’esprit de solidarité.
Rien de particulier donc à cela, hormis le fait que de tels jeunes, dans nombre de nos médias, sont affublés de qualificatifs qui les rendent bien moins acceptables que l’ensemble de ceux qui nous nous arrivent de pays en guerre.
Et pourtant, ces jeunes dont il est question ici, vivent chaque jour sous les obus dont les conventions de Genève interdisent l’utilisation contre des populations civiles, en témoigne l’illustration de ce sujet:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/06/09/ceci-n-est-pas-votre-guerre.html#comments
Chaque jour, néanmoins, ces jeunes risquent leur vie et leur avenir qu’ils osent pourtant encore projeter.
Même Micha, autour duquel tous se sont réunis, tandis que ces Européens si charismatiques aujourd’hui, n’ont pas ménagé de soutenir l’effort de guerre qui l’a amputé, lui, de ses deux jambes, d’un bras, de la vue et d’une partie de l’ouïe:
* http://tribulationsmoscou.blogspot.ch/2015/09/soiree-entre-terroristes-du-donbass.html
La photo ci-dessus a été prise à Budapest.
Elle montre un autre type de rapport entre réfugié et policier que celui diffusé par diverses chaînes télévisées européennes.
Les téléspectateurs ont eu droit à des images montrant l’inhumanité de Hongrois jetant des sandwichs aux réfugiés parqués derrière des grilles.
Dans le cadre du téléjournal de la RTS, Darius Rochebin a interviewé l’actuelle Présidente de la Confédération suisse, Simonetta Sommaruga, et lui a demandé ce qu’elle pensait de tels comportements.
Il va de soi qu’elle a exprimé sa désapprobation alors que le Président Viktor Orban a, pour sa part, dénoncé la rébellion des réfugiés.
Si la photo d’un enfant mort sur une plage turque aurait, pour certains, fait basculer l’opinion publique vers une plus grande ouverture de coeur et d’esprit, le fait est que l’Europe se divise.
En 2010, un projet pilote d’accueil aux réfugiés avait été lancé par l’ex commissaire européen Antonio Vittorino.
Ce projet, mis sur pied en association avec l’Agence de Nations Unies pour les Réfugiés -UNHCR- concernait la Tunisie, la Lybie, l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie.
Le but visé par cette initiative était de permettre à ces pays du Nord de l’Afrique de construire leur propre système d’asile selon les standards européens.
Les Chefs d’Etat lybien, tunisien et égyptien y ont participé jusqu’à ce que ce qui a été appelé printemps arabe ne vienne interrompre ledit projet.
Dans quelle mesure les flux migratoires que l’Europe connaît désormais, seraient conséquents à ce changement de cap, la question peut se poser.
Certes, quelques centaines de milliers de personnes à intégrer au sein de millions d’Européens peut être considéré comme tout à fait viable.
Que des élus ouvrent les portes de leur demeure personnelle -comme on a pu le voir dans un reportage de France2- ou que des lieux d’hébergement se créent à la hâte est remarquable.
Que les sensibilités s’aiguisent, néanmoins, est à prévoir.
Le Donbass est cette région de l’Ukraine dont on dit qu’elle est tenue par des « rebelles » ou « Pro-Russes ». De l’avenir de leurs enfants, cette Europe aux dirigeants si charismatique n’a sans doute pas le temps de s’en soucier.
Et même, de cette Europe si démocratique, qu’en sauront-ils, un jour, ces enfants?
Qu’elle a contribué à faire rêver ses aînés sur la Place du Maïdan? Qu’elle a favorisé le renversement d’un Président légitimement élu? Qu’elle soutient les agressions quotidiennes de l’armée ukrainienne dans le Donbass?
Pour le reste, le Président Poroshenko s’est exprimé sur ce qu’il souhaite aux enfants du Donbass.
Voici que le site Rue89/NouvelObs consacre un article à la publication manquée par nombre de grands titres de la presse française, de la photo qui a fait l’unanimité de sa consoeur britannique:
http://rue89.nouvelobs.com/2015/09/04/photo-daylan-quil-y-a-derriere-mouvement-recul-261056
Mobiliser ainsi l’attention sur la problématique des migrants dont les Syriens sont distingués en tant que réfugiés, relève d’un procédé qui n’est pas sans rappeler celui qui a oeuvré avec Charlie:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/01/16/du-massacre-au-slogan.html
Rassembler autour d’une cause nécessite mots ou images qui frappent les esprits. Dans ce sens, la photo de cet enfant échoué sur une rive turque, a sans doute vocation à alerter sur l’exode syrien.
Parmi les solutions à lui apporter, ouvrir les coeurs européens ou comme l’a dit Claude Smadja, invité de l’émission Infrarouge, intervenir militairement pour que Monsieur Assad soit enfin enterré.*
Oui, tels sont les propos de cet homme qui n’a pas hésité à répéter plus tard dans l’émission: Je souhaite la mort de Monsieur Bachar el Assad.*
La messe est dite.
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2015/09/02/migrants-entre-il-faut-on-doit-et-le-profit-a-en-tirer.html
Outre les considérations sur l’économie, ce qu’on lit dans l’entretien* avec Yanis Varoufakis, publié par la revue Ballast, c’est la mise à l’écart, par l’euro-groupe, de toutes ses propositions.
Dire de l’Europe qu’elle incarne la démocratie semble de plus en plus relever de l’abus de langage.
Euphémisme que de le rappeler, certes, tandis que l’ancien ministre grec de l’économie explique comment on donne pour mieux dominer:
Que dit-on en Europe ? Une dette grecque non remboursable ? Donnez-leur en plus ! Et augmentez tous les impôts pour donner à une dette non remboursable plus d’argent, plus de prêts.
Alors que la question des migrants démultiplie les débats et déchire l’Europe entre accueil à réserver ou frontières à fermer, au-delà de la misère de l’exode, c’est au cynisme qui l’accompagne qu’on assiste.
Entre utilitarisme à peine voilé et charisme martelé, aux populations de s’y retrouver.
Difficile, en cela, de donner tort à Yanis Varoufakis quand il dénonce un système féodal dont le but est de s’étendre et d’élargir son pouvoir de domination.
http://www.revue-ballast.fr/yanis-varoufakis/
Ainsi s’est exprimé Alexis Tsipras, ce 20 août.
Le peuple grec est fier et a de quoi. Son Histoire est loin d’être ordinaire et ferait bien d’intéresser toutes celles et ceux qui s’empressent de se pencher sur le sort de la Grèce quand ils ne délivrent pas leurs conseils sinon leurs jugements.
Aller sur place pour se rendre compte de ce que vivent les Grecs est ce qu’a fait Michael Wyler et bien lui en a pris. La description qu’il donne de la situation telle qu’elle lui est apparue ne manque pas d’intérêt.
C’est juste que l’appel à l’aide lancé en conclusion de son sujet laisse perplexe.
Le respect à apporter aux Grecs ne serait-il pas préférable à toute attention telle qu’elle est formulée par Monsieur Wyler?
Mais peut-être est-ce trop demander, dans ce cas, aux Grecs de disposer de tant de bienveillance.
https://www.hebdo.ch/les-blogs/wyler-michael-post-scriptum/athènes-jy-étais-jai-tout-vu
Et voici qu’on a à nouveau droit au relai des doléances relatives aux impossibles dépôts de « candidatures d’opposition anti-Kremlin ».
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/russie-moscou-barre-la-route-de-l-opposition-aux-elections-locales_1706131.html
Il serait grand temps de comprendre que le principal et premier parti d’opposition en Russie est le Parti Communiste.
Mais l’admettre empêcherait de répandre tous azimuts combien Vladimir Poutine regrette l’ex Union Soviétique.
Dans un précédent sujet de ce blog, j’ai cité la phrase qu’il a énoncée et dont on tronque à dessein la deuxième partie. La revoici tant il ne sera jamais vain de la rappeler dans son intégralité:
Celui qui ne regrette pas l’URSS n’as pas de coeur, celui qui souhaite sa restauration n’a pas de tête.
Quand est-ce que l’Union Européenne comprendra à quel point sa politique vis-à-vis de la Russie la prétérite elle-même?
Quand réalisera-t-elle que le volume des échanges commerciaux entre les Etats-Unis et la Russie ont augmenté l’an dernier alors que les sanctions prises à l’encontre de la Russie -sans aucune base juridique reconnue par le droit international- divisent de plus en plus ses pays membres?
Quant à prétendre que la Russie serait une menace, il serait temps de s’intéresser à ce sondage lancé par les Etats-Unis eux-mêmes dans 65 pays du monde et auprès de 64.000 personnes.
Le résultat est sans appel.
Et vu ses commanditaires, il sera bien difficile de dire qu’il aurait été falsifié par le Kremlin…
http://www.lepoint.fr/insolite/le-pays-qui-menace-le-plus-la-paix-est-les-etats-unis-24-03-2015-1915284_48.php
Entre les relations qu’entretient l’Occident avec certaines parties de monde et celles qu’il ne partage bientôt plus avec la Russie, force est de constater que d’autres enjeux dominent.
Qu’a de commun l’Europe avec, par exemple, les monarchies ou autres émirats du Golf?
Le mariage gay? La libération de la femme? La laïcité?
Alors que l’on ne cesse de dénoncer une Russie homophobe, une Russie où toute atteinte à la liberté d’expression serait étouffée tandis que la propagande y battrait son plein, ce ne sont pas moins de 145 millions d’habitants que l’on réduit à des ahuris incapables de discernement.
Respecter des univers culturels étrangers aux nôtres et blâmer celui d’un pays qui dispose d’un héritage commun avec l’Occident, est-ce cela, le multiculturalisme?
Défendre les droits de minorités et fermer les yeux sur le sort de celles qui sont persécutées dans ces pays amis, est-ce cela, la défense des droits humains?
De qui se moque-t-on?