On lit ici et là des états d’âme ou autre vues de l’esprit inspirés par le sort de migrants sauvés ou perdus au large des côtes de Malte et de Lampedusa.
Que l’on évalue une prise de position selon des critères d’ordre moral ne va pas régler la condition de ces êtres humains.
Qu’on rappelle ce qu’ils quittent, pourquoi et comment ne les aidera pas non plus à savoir ce qu’ils trouveront là où l’avenir leur apparaît moins sombre.
Qu’on affronte au contraire la réalité de cette situation pour lui apporter un regard digne de ce nom serait bienvenu.
Car si répondre à la misère n’est jamais aisé, l’indignation ni l’absence de honte ne seront d’un grand secours.
Face à pareille situation, si aucune solution concrète n’est susceptible d’être envisagée, doit-on en conclure que le coût d’une réponse adaptée serait prohibitif?
Dans ce cas, les corps des migrants alimenteront encore et encore les fonds marins et ceux des passeurs sans scrupules.
Texte publié dans l’édition papier du Temps du 21 octobre 2013.
Egalement publié en Lettre du jour dans l’édition papier de La Tribune de Genève des 19-20 octobre 2013.
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