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Hélène Richard-Favre

Culture, Economie, Histoire, Politique, société, Voix

Ukraine: ajouter la mort à la mort? Non.

Chères amies, Chers amis qui suivez ce blog,

Voici une pétition que nous venons de lancer, Marion Garcia et moi et que nous vous remercions d’ores et déjà de signer et de relayer.

À lire comment d’autres de nos compatriotes enjoignent à nos Autorités de fournir l’Ukraine en armements, réagir nous semble indispensable.

Voici le lien, ici en bleu, sur lequel il vous suffit de cliquer pour découvrir la pétition.

Merci, ensuite, de la signer et de la relayer auprès de vos relations.

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Cécité ou cynisme

Admirables ou pitoyables, ces gens qui pensent de l’Ukraine qu’elle est une démocratie que la terrible et insatiable « Russie de Poutine » veut avaler!

Faut-il être naïf ou de très mauvaise foi pour penser du Président ukrainien qu’il ne lutte que pour le bien de son peuple?

Lisez cet article et vous comprendrez vite ce qu’il en est de cette mascarade assassine.

Car c’est bel et bien le peuple ukrainien qui paie le lourd tribut d’autant de ces « valeurs » que notre Occident va-t-en guerre brandit, telle une arme de destruction massive.

Et la bonne conscience d’autant de celles et ceux qui lancent leur fatwa contre les « Poutiniens »  ne fait que contribuer à une ruine sans fin de ce pays dont seraient soi-disant défendus les droits bafoués.

Mais comment ose-t-on prétendre soutenir la « démocratie » quand ce n’est qu’un ultra néo-libéralisme pur sucre que l’on est en train de contribuer à préparer pour l’Ukraine?

Affirmer soulager une souffrance et soutenir ce qui la créée relève de la cécité au mieux, au pire du cynisme.

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Un numéro d’acrobatie

Francetvinfo se contorsionne pour nous expliquer qui est Stepan Bandera, la figure du nazisme en Ukraine.

Celles et ceux qui s’en réclament ignoreraient qui il a été vraiment, selon quelques acrobates qui commentent. Lui-même, donc le héros célébré comme tel, aurait été assez naïf pour se laisser entraîner là où il ne l’aurait pas voulu.

Il faut lire ce morceau d’anthologie pour mesurer comment on tente de traiter des réalités qui dérangent.

Donc pas de nazisme, pas de représentants du fascisme en Ukraine, un Président conscient que Bandera gêne un peu mais qui n’a pas pour autant décidé de faire rebaptiser l’une des principales artères de la capitale de son pays.

Rappelez-vous, en effet, comment cette grande avenue de Kiev appelée avenue de Moscou a été renommée en 2016, avenue Stepan Bandera.

J’en ai plusieurs fois fait mention ici. Mais bon, peut-être ignorait-on qui était ce grand homme à honorer de la sorte. Dans la frénésie anti-russe, tout est permis, il faut comprendre.

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Doit-on considérer que le peuple d’un pays vaut plus que celui d’un autre?

On sait très bien le deux poids deux mesures qui prévaut au sein du milieu politico-médiatique dominant, qu’il veuille ou non le reconnaître. Car il faut vraiment se montrer aveugle ou sourd ou les deux pour ne pas constater avec quelle constance sont énoncés les points de vue sinon les vérités qui y sont assénées.

Aussi et par exemple, on se rappelle comment Bachar el-Assad avait été conspué par ce milieu qui accusait le Président syrien de « tirer sur son propre peuple ». On aurait été bien heureux que pareille indignation s’élève envers les Présidents ukrainiens Petro Poroshenko et Volodymyr Zelenski qui n’ont pas hésité à envoyer, huit ans durant, obus après obus sur la tête des civils du Donbass.

Doit-on considérer que le peuple d’un pays vaut plus que celui d’un autre? Ou que le Président d’un pays est à excuser mais pas l’autre? À quoi ressemble pareille sélection? Depuis 2014, des enfants sont morts dans le Donbass. Et pas que des enfants, bien sûr! Des personnes de tous âges et de toutes conditions qui ne demandaient qu’à pouvoir parler leur langue jusque là reconnue officielle.

Mais au nom de la « démocratie » qu’est l’Ukraine, son gouvernement a soudain décidé d’interdire l’usage de leur langue aux populations russophones, obligées d’accomplir l’ensemble des démarches administratives en ukrainien. Rappelez-vous cette loi adoptée le 23 février 2014 par 232 votants sur 334. Laquelle de nos personnalités politique ou médiatique si sourcilleuses des droit de « chacune et de chacun » se serait inscrite en faux contre cette décision privative?

La réponse est hélas connue. Ces mêmes sont désormais vent debout contre « la dictature » que serait la Russie. Si le moindre intérêt avait été porté à ces populations qu’on a d’emblée qualifiées de « rebelles », si la moindre bienveillance avait animé les coeurs, nous n’en serions pas au point de nous déchirer entre « pro-Ukrainiens » et « pro-Russes ».

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Obsession augmentée d’inculture

Dans les échanges plus que nourris qui entourent la situation en Ukraine, échanges menés dans nos pays va-t-en guerre ou pas encore, échanges s’ils en sont tant il est devenu à peu près impossible de dialoguer sans, de fait, se faire traiter de suppôt de tel ou tel régime, le constat de l’obsession anti-russe est hélas flagrant.

Seule la harangue domine.

À partir de là, tout est bon pour exhiber une Russie au passé culturel ou historique sans rien en connaître mais quelle importance, l’essentiel étant de montrer la constante de sa dimension criminelle. J’en veux pour preuve le partage, sur un réseau social bien connu, d’une série d’agressions imputées à l’ex-URSS et à la Fédération de Russie.

Repris par tel ou tel profil dudit réseau, voici le post, par exemple accompagné d’un commentaire attribuant au seul Vladimir Poutine, la liste entière de ces conflits armés couvrant plus d’un siècle, soit de 1918 à 2022. Quelle longévité lui est attribuée alors qu’on l’a souvent présenté affaibli et proche de la fin!

C’est dire si l’obsession augmentée d’inculture l’emporte sur tout raisonnement digne de ce nom.

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Ce 25 février

Un article, paru dans le grand quotidien français autrefois dit de référence Le Monde, attire mon attention, je lis ce qu’annonce l’intitulé, « En Ukraine, rupture historique avec le peuple russe. » Dans l’espoir, oui il m’en reste, de découvrir un peu d’objectivité et de sens, je comprends que le ton est d’emblée donné.

Les Russes sont soumis à la propagande du Kremlin, même les plus proches des proches que comptent tant d’Ukrainiens car pour qui connaît un peu l’Histoire, on sait le nombre de familles qui se partagent entre Russie et Ukraine sinon encore entre d’autres anciennes républiques socialistes soviétiques.

Or tout cela a été balayé par les armes que les Occidentaux accusent la Russie d’avoir fourbi les premiers pour alimenter le conflit dont, soudain et comme lors de « La Matinale » de la RTS du 24 février, on admet qu’il dure depuis neuf ans et non un seul. Donc on revient sur cette annonce tonitruante selon laquelle l’Europe se découvrait en guerre le 24 février 2022.

Mais on revient sur cette annonce pour charger d’autant plus la Russie. Elle seule est à l’origine du désastre ukrainien. Elle seule est fautive, elle seule est cette puissance sanguinaire dont on ne cesse de dénombrer les massacres qu’elle a causés au sein d’une population qui ne demandait que la démocratie.

Que mes compatriotes soient abreuvés de propagande ne paraît pas trop les gêner, sauf celles et ceux qui conservent un sens critique. Et il en existe beaucoup. Mais dès qu’autant de ces esprits désireux d’autre chose que de partialité osent s’élever contre un discours monolithique et agressif, les voici de facto relégués aux côtés de « Poutiniens ».

De longue date, ici, j’ai alerté du gâchis annoncé et cité, à l’appui, le grand poète Alexandre Blok. Mais qui suis-je pour que ma voix ait le moindre écho sinon celui qu’on lui prête avec tant de complaisance et de malin plaisir? Depuis des années, toute personne qui refuse d’entrer dans cette sinistre mascarade occidentale est stigmatisée.

Nombre de personnalités de haut rang subissent cet ostracisme de la part de celles et ceux qui prétendent savoir. Quelle arrogance doublée, le plus souvent de mauvaise foi sinon de malveillance! Car faute d’arguments solides, on méprise, la réflexion étant inaccessible à autant de prétentieux.

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Triste 24 février 2023

Ce 24 février, qui ne sait de quoi il commémore « l’anniversaire »?

Aucune de nos chaînes d’information publiques, privées, en continu ou pas, ne manque de nous rappeler qu’il y a un an, la Russie ou, pour certaines d’entre elles qui tiennent à la nuance, « La Russie de Poutine » attaquait, agressait envahissait -à choix- l’Ukraine.

Revenir sur cette date est douloureux pour n’importe quelle personne sensée et sensible.

Parce que revenir sur ce qui l’a précédée est très peu sinon jamais relevé par nos médias dits « mainstream ». Les personnes qui rappellent comment et pourquoi le Donbass est entré en guerre civile sont, en grande majorité, écartées desdits médias.

Et si elles sont invitées, elles sont systématiquement interrompues.

Plusieurs exemples ont été donnés ici, de personnalités, françaises pour la plupart, qui ont tenté une autre approche que celle qui domine le paysage médiatique pour se voir aussi vite confrontées à la mauvaise foi de journalistes.

Quant à celles qui ont plaidé pour la paix, leur appel est aussi noble que vite ramené à la marge.

À la marge du discours qui doit prévaloir. Du discours qui doit dire combien la Russie est à bannir, à sanctionner, à conspuer, à présenter comme carrément barbare.

Heureusement, nombre de personnes commencent à ouvrir les yeux. Nombre de personnes commencent à mesurer le haut degré de propagande auquel nous sommes soumis, journée faite.

Demeurent, bien sûr, les inconditionnelles, inféodées au matraquage officiel et convaincues.

Si convaincues qu’elles agressent sans vergogne qui leur oppose un autre regard. Si convaincues qu’elles rompent les liens d’amitié. Si convaincues qu’elles foncent à l’aveugle et cognent comme des sourdes.

Voilà où nous a amenés notre « information ». À ce que nous ne nous comprenions plus les uns et les autres. À ce que l’on soit de fait considéré comme « poutinien » si l’on refuse le diktat médiatique.

Cela n’est rien face à  la misère que vit l’Ukraine. Cela n’est rien face à l’ostracisme occidental que vit la Russie. Mais cela me rend triste et je ne suis de loin  pas seule à ressentir pareil état d’âme.

Alors, voici, en mémoire de soldats qui ont donnée leur vie pour que l’Europe ne devienne pas celle d’un véritable dictateur.

Et pour qui souhaite en savoir davantage sur cette chanson, voici.

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En ce 23 février

Face à la situation en Ukraine sur laquelle, nous autres citoyennes et citoyens lambda d’un « monde libre », avons si peu prise, que reste-t-il?

Le constat lucide ou l’indignation aveugle.

Le premier, souvent étouffé par les médias dits mainstream, est menacé de résignation. La seconde, par son parti pris, est vouée à l’exaltation.

Entre les deux se trouve l’engagement.

Par l’action humanitaire, par la prise de parole publique. Pour quel résultat? Sans aucun doute modeste mais préférable à l’immobilisme.

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À l’avant-veille du 24 février

À l’avant-veille du 24 février, date qui rappelle qu’il y a un an, nos médias paraissaient découvrir le retour de la guerre en Europe, gommant complètement le fait que le Donbass la subissait depuis 8 ans déjà, on va bien sûr avoir droit à l’objectivité la plus parfaite pour en traiter.

On va bien sûr se hâter de mettre et de remettre la Russie au pilori et se gargariser de formules pour la diaboliser. C’est tout de même plus aisé que de considérer l’échec de la diplomatie.

Que dis-je, l’échec, son usage le plus cynique qui soit tandis que les garants des traités de Minsk I et II que devaient être l’Allemagne et la France ont reconnu avoir simplement voulu gagner du temps pour armer l’Ukraine.

Non, de cela, on se gardera de se vanter! Surtout, on s’arrangera pour inviter des « spécialistes » qui connaissent si bien Ukraine et Russie qu’ils vont nous expliquer comment la première est pure victime de la seconde.

Qu’on ose encore parler « d’information » qui serait délivrée par nos médias quand ceux de la Russie sont systématiquement considérés comme relais de propagande, c’est se moquer du public.

C’est l’abuser. C’est l’entraîner à prendre part à une guerre dont les 8 ans qui l’ont précédée n’ont jamais été dénoncés. C’est cautionner mensonges et crimes commis en toute impunité.

Des centaines et des centaines de sujets de ce blog ont été consacrés à la guerre dans le Donbass.

Aux souffrances vécues par les populations retranchées dans les caves bien avant que nos journalistes ne découvrent où se réfugiaient les Ukrainiens il y a un an.

Aux amputations de membres subies par des femmes, des hommes, des enfants dont aucun de nos médias n’a jamais parlé. Aux exilés, aux disparus, à tant de victimes civiles innocentes qui ont payé le prix d’accords de Minsk jamais respectés.

Qui, sur les plateaux de télévision, dans les studios de radio, dans les colonnes de journaux, va en parler, de cela? Qui dénoncera les va-t-en guerre occidentaux? Qui s’élèvera contre l’abomination? Qui, pleurera les dégâts de politiques assassines?

Personne. Car celles et ceux qui s’élèvent contre le massacre sont écartés des médias « mainstream ». Au nom de l’objectivité de l’information, bien sûr. Au  nom de nos « valeurs » démocratiques. Au nom de notre « liberté d’expression ».

Ce 22 février, avant-veille de ce qu’on n’a aucune envie de célébrer comme « anniversaire », interrogeons-nous sur nos élites, interrogeons-nous sur leur bellicisme! C’est donc armer l’Ukraine pour continuer de la décimer que nous voulons?

Ce pays, exsangue, ravagé, l’Occident prétend l’aider alors que depuis 8 ans, c’est à sa destruction qu’il a oeuvré? Et dans un silence médiatique tel que bien peu de monde a eu connaissance des 14’000 morts et du million d’exilés, sans compter les centaines de milliers de blessés que le Donbass a déplorés?

Quelle triste hypocrisie! Quelle vile lâcheté!

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Aimer la Russie, envers et contre tout

Pas un jour ne passe sans que les uns et les autres ne se mêlent de commenter la situation en Ukraine.

Pas un jour ne passe sans que ni ces uns ni ces autres ne se mêlent de commenter la situation en Afghanistan, au Yemen, au Tigré et dans tant d’autres pays ravagés ne serait-ce que par la famine.

Nos chaînes d’infos en continu, les téléjournaux de nos chaînes nationales d’information multiplient les séquences consacrées à toutes sortes de reportages, tables rondes et documentaires dénonçant « l’horreur ».

Laquelle, au hasard? Celles d’un pays dont on ne compte plus le nombre d’expertes, d’experts et de spécialistes qui en traitent. Et ce pays, la Russie, je l’aime, oui, je n’ai aucune gêne ni aucune honte à l’écrire ici.

Et je l’aime d’autant plus lorsque je découvre comment on en parle sans rien en connaître de l’Histoire, sans rien en savoir de la culture au sujet desquelles on se répand en considérations morales aussi prévisibles les unes que les autres.

Et si je ne cesserai de dire que j’aime la Russie, c’est tout simplement parce que cet amour est étranger à la politique. Et que si la politique ne peut être écartée, ce n’est pas elle qui a motivé ma décision de mener des études de russe.

Pas elle non plus qui a présidé à ce que mon parcours littéraire se développe en Russie. Pas elle non plus qui m’a incitée à en traiter sur ce blog depuis 2012 mais surtout depuis fin 2013 en réaction à ce qui s’énonçait à son propos.

On peut ne pas aimer ce pays qui m’est si cher. Et c’est parfaitement légitime. Mais on pourrait surtout en traiter en connaissance de cause. Et de cela, rares sont celles et ceux invités à le faire sans relayer mauvaise foi sinon mensonges.

La différence et la nuance sont là. Et elle comptent.